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    Hugues de Payns

    Hugues de Payns est, selon toute vraisemblance, né au château de Payns.
    D'apres la chronologie des maîtres du Temple elle suggère qu'il serait né vers l'an 1070 et qu'il serait apparenté à la famille des comtes de Champagne mais on ne sait rien de son ascendance ni de son enfance.

    Il se peut également qu'Hugues de Payns soit un descendant du carolingien Hildemar, possesseur de terre à Payns.

    On peut penser quà l'image des autres jeunes nobles de son temps, il devint majeur vers l'âge de quatorze ans, puis écuyer d'un chevalier de son entourage, peut être du comte de Champagne lui-même, et enfin chevalier lui-même. Il reçut son fief de Payns, soit en héritage de son père, selon l'usage qui commençait à se répandre en ce Xe siècle, soit directement du comte de Champagne.

    A la cour du comte de Champagne

    En 1097, alors que les croisés ne sont qu'en Asie Mineure, le comte Hugues de Champagne célèbre la fête de Pâques à labbaye de Molesme et y tient sa cour. Parmi ses vassaux, on remarque son frère Philippe, évêque de Châlons, son sénéchal, Grosbert le Roux et Gui de Vignory.

    Vers 1100, un an après la prise de Jérusalem, Hugues de Payns rejoint son suzerain, le comte Hugues de Champagne, dans la grande salle de son austère château de Troyes.

    En 1104, le comte de Champagne, se rendant en Palestine, passe par labbaye de Molesme puis par Auxerre et Dijon où il signe plusieurs chartes. Hugues de Payns est du voyage. Aucun fait marquant ne ponctue ce pèlerinage destiné à la prière et au recueillement. Mais on peut penser qu'Hugues de Payns et le Comte furent sensibles aux problèmes du petit royaume de Jérusalem.

    Les chrétiens y sont peu nombreux, retranchés derrière les murs de la Ville sainte et attendent que de nouveaux occidentaux viennent peupler le royaume.

    Dès quils sortent de la ville, ils sont rançonnés, volés ou tués par les bandes de pillards sarrasins. Larmée du roi Baudouin veille mais n'est pas assez nombreuse pour faire face aux combattants embusqués. Il est probable que le roi se soit entretenu sur cet état durgence avec les champenois.
    En fin dannée 1107, la troupe regagne la France.

    Hugues de Payns - Fondateur de l'Ordre

    Hugues de Payns ou Payens (ou de Pains - de Paganis) est le fondateur (1118) et le premier Grand Maître de l'Ordre des Templiers.
    Né vers 1070, issu (probablement) de la maison des comtes de Champagne, il possède le château de Pains en Champagne, entre Méry-sur-Seine et Troyes.
    Il s'installe à Jérusalem avec ses 8 compagnons. Baudouin II, roi de Jérusalem, le charge d'une ambassade auprès du pape Honorius II: Pour obtenir du saint père une nouvelle croisade, ou du moins engager le plus grand nombre possible de guerriers chrétiens pour venir défendre Jérusalem.

    Honorius II l'envoie au concile de Troyes, en 1128, où l'Ordre reçoit sa règle.
    Hugues de Pays a été en outre chargé de négocier le mariage de Mélisende, fille de Baudouin II, avec Foulques d'Anjou, qui succédera à son beau-père, en 1131.

    Lorsque Hugues de Payns s'en retourne à Jérusalem, il est accompagné de son fils Thibaut, « qui deviendra abbé de Sainte-Colombe de Sens en 1136.
    Il participe à la deuxième croisade, pour financer ce voyage il « emprunte » une partie du trésor de son abbaye en 1142 »
    Sous sa direction, les chevaliers du Temple obtiennent leurs premières victoires militaires aux frontières du royaume, déjà encerclé. Mais, parallèlement, il incite Baudouin à s'entendre avec l'Ismaélien Aboull-Fewa ; les deux souverains échangent Tyr contre Damas.De ces négociations discrétes naîtront des relations « qui dureront quatre-vingts ans » entre les Templiers et les chefs de la secte des Ismaéliens, à laquelle appartient le « vieux de la montagne » et ses assassins ( » traduit à tort par assassins - ou haschischins, mangeurs de haschisch, qu'ils consomment avant de se livrer à des attentats politiques » ). Hugues de Payns ou Payens meurt le 24 mai 1136. Ses funérailles sont l'occasion d'une grande parade templière à Jérusalem.

    Hugues de Champagne (1093-1125)

    Né aux environs de 1074, Hugues est le troisième fils de Thibaud Ier et de Adèle de Valois.

    En 1089, son demi-frère Etienne-Henri succède à Thibaud Ier à la tête des comtés de Blois et de Meaux. Quatre années plus tard, le 1er janvier 1093, Hugues hérite de son autre frère Eudes IV des comtés de Troyes, Vitry et Bar-sur-Aube.
    Hugues, premier à prendre officiellement le titre de comte de Champagne, est aussi le premier à s'installer à Troyes.

    En 1093, Hugues épouse Constance de France, fille du roi Philippe Ier, union qui sera annulée à la Noël 1105, le couple n'ayant pas eu d'enfant.

    En 1104, il est victime d'un attentat. Il part ensuite trois années pour un premier séjour en Palestine (1104-1107). Revenu en Champagne, Hugues se remarie avec une très jeune fille, Elisabeth de Varais, fille d'Etienne le Hardi et nièce de Mathilde duchesse de Bourgogne.
    Bientôt cependant il cherche à la répudier, au point que la comtesse doit demander l'aide de l'évêque de Chartres, Yves, pour que celui-ci fasse comprendre au comte qu'un mari ne peut se séparer de sa femme sans le consentement de celle-ci, même pour entrer en religion.

    En août 1114, Hugues de Champagne accomplit un nouveau voyage outremer en compagnie de son vassal Hugues, seigneur de Payns, qui s'établira à Jérusalem et fondera en 1118 l'Ordre du Temple.

    De retour en 1116, le comte gouverne encore sa principauté pendant une dizaine d'années, favorisant l'expansion de la toute nouvelle abbaye de Clairvaux fondée par saint Bernard en 1115, et reportant son affection sur son neveu, Thibaud de Blois, qu'il considère comme son héritier.

    Mais voici qu'en 1123 Elisabeth de Varais donne naissance à un fils prénommé Eudes.
    L'enfant n'a que deux ans lorsque Hugues prend prétexte d'une dispute avec son épouse pour se faire déclarer incapable de procréer par les médecins. S'estimant désormais libéré des liens du mariage, il chasse Elisabeth et Eudes, transmet son héritage à Thibaud de Blois et part en Terre Sainte où il rejoint l'ordre du Temple.

    Sous le règne de Thibaud II, Eudes de Champlitte réclamera en vain l'héritage paternel.

    BAUDOUIN II (mort en 1131) roi de Jérusalem (1118-1131)

    Fils du comte de Rethel, Baudouin II participa à la première Croisade dans l'entourage de son cousin, Baudouin de Boulogne, qui lui céda le comté d'Edesse lorsque lui-même devint roi de Jérusalem en 1100.

    Pris par les Turcs près de Harran (1104), il ne fut libéré qu'en 1108 contre le versement d'une rançon et avec l'assurance de son alliance, cette captivité mit un terme à la conquête franque en direction de la Mésopotamie.

    Il se trouvait en pèlerinage à Jérusalem lorsque mourut son cousin Baudouin Ier, et les barons présents à la cour trouvèrent normal de l'élire roi (1118).

    Ce fut un politique habile et parfois retors, mais aussi un roi pieux et sage, et un excellent chevalier.

    Malgré des échecs face aux Turcs, une nouvelle captivité et de vaines tentatives faites, avec l'alliance de la secte des Assassins, pour prendre Damas, Baudouin II jouit d'un prestige suffisant pour assurer la cohésion politique de l'Orient latin.

    Il contraignit à l'hommage le comte Pons de Tripoli, assuma la régence de la principauté d'Antioche et celle du comté d'Edesse. Son action fut décisive à Antioche, où il élimina du gouvernement la veuve abusive de Bohémond et sauva la principauté de la menace turque.

    Secte des ASSASSINS

    Membres d'une secte musulmane, célèbre par la manière dont elle se faisait un devoir sacré de mettre à mort les ennemis de la Vérité.

    Les assassins recherchaient, croit-on, l'extase dans la drogue, ce pourquoi on les appelle en arabe hashshashin ou hashishiyya , nom qui est communément rapporté au mot hashish: herbe séchée, hachisch.

    Les assassins étaient une branche iranienne des isma'iliens qui s'était séparée des Fatimides d'Egypte en refusant leur allégeance à Musta'li, fils cadet du calife Mustansir bi'llah, à qui son père avait transféré l'investiture de l'imamat en la retirant à l'aîné Nizar.

    Les ismaéliens d'Iran reconnurent Nizar, retenu prisonnier en Egypte ; ils prirent ainsi le nom de nizarites, sous lequel on désigne aussi les assassins.
    Les nizarites se distinguent des Fatimides, qui s'étaient constitués en Etat temporel, par la pureté de leur idéal religieux tout spirituel et hostile à toute forme de légalisme et d'institutionnalisme. Mais ils n'hésitaient pas à défendre ou à propager cet idéal par la terreur. Leurs ennemis étaient les Turcs saldjuqides sunnites ; ce furent aussi les croisés.

    En 1090, Hasan al-Sabbah, le « Vieux de la Montagne », s'empara de la forteresse d'Alamut, qui allait devenir le centre imprenable de toutes les activités guerrières ou de propagande de la secte.
    Nizar et son fils furent mis à mort en Egypte. Hasan al-Sabbah mourut en 1124, laissant le pouvoir à Buzurg-ummid, qui fut chargé de la da'wa (propagande). Son fils Muhammad lui succéda. C'est le fils de Muhammad, Hasan II, dit Hasan ala dhikrihi l-salam (1162-1166), qui se proclama non seulement da'i (chef de la propagande) mais khalifa, représentant de l'imam caché. Minorski pense qu'il voulait probablement insinuer qu'il était lui-même cet imam.

    Cependant B. Lewis va plus loin et dit qu'il se proclama fils de l'infant qui avait été ramené d'Egypte, et chef d'une nouvelle lignée d'imams visibles, de qui descend l'Aga Khan. Il abolit la Loi et annonça la Grande Résurrection (Qiyamat al-qiyamat ).
    H. Corbin a montré qu'il en résultait que désormais il ne s'agissait plus, comme dans d'autres gnoses shi'ites, d'équilibrer l'exotérique et l'ésotérique, mais de considérer l'exotérique de la Loi comme « une coquille qu'il faut briser une fois pour toutes »

    L'imam qui révèle les Vérités ésotériques est la manifestation du Commandement (amr ) et du Verbe (kalima ) de Dieu.

    Au début du XIIe siècle, les assassins s'étendirent d'Iran en Syrie et furent en rapport avec les croisés. En 1256, Alamut fut pris et démantelé par les Mongols, mais l'esprit de la secte survécut. Retour au texte

    Hugues de Payens par Mansuet

    Le monde chrétien manifesta la plus vive joie à la nouvelle des résolutions prises par Hugues de Payens et Godefroy de Saint-Aldémar qui firent entre les mains d'Etienne, Patriarche de Jérusalem, outre les trois voeux ordinaires des réguliers, voeu de pauvreté, de chasteté, d'obéissance, celui de protéger les pèlerins.

    Baudouin II régnait alors dans Jérusalem, dont la conquête avait été le fruit de la première croisade. Ce prince embrassa chaudement les projets du nouvel Ordre ; il lui désigna, près du Temple de Salomon, une demeure qui valut à ses membres le nom de Templiers.

    Le Grand-Maître Hugues de Payens était certainement un homme supérieur; toute sa vie témoigne d'un jugement sûr et d'un courage indomptable. A lui seul revient la gloire de sa détermination ; car, en s'inspirant de l'esprit chevaleresque de son siècle, il n'aurait pu devenir qu'un croisé dont le nom fût tombé dans l'oubli, comme ceux de tant d'autres nobles et braves Seigneurs. Son vaste génie posa les bases d'une société. C'était grand de s'armer avec huit soldats contre des légions sans nombre ; de s'offrir, sous un ciel d'airain aux coups d'un ennemi qui tenait les yeux ouverts sur son entreprise et qui pouvait l'étouffer à jamais, dès le premier combat, dans le sang de sa poignée de braves.

    Ces hommes ne demandèrent ni renforts, ni subsides ; aucune récompense, aucune prébende ne les attendait. Ils ne pouvaient espérer que des aumônes qu'ils reçurent effectivement. Une oeuvre de bravoure ou de piété trouvait toujours la bienfaisance prête ; mais les dons étaient faibles aux prix des dangers.

    L'institut d'Hugues fit sensation. On le crut salutaire à la cause, et l'on souhaita son affermissement que la force d'un Ordre privé garantissait mal. Il fallait que la sympathie publique revêtit le caractère d'une assistance durable. Les quatre voeux prêtés au Patriarche de Jérusalem étaient insuffisants, tant que l'Eglise n'avait point sanctionné les Statuts et fixé le costume des Frères du Temple. Pendant dix années, ils vécurent d'après leurs propres lois, vêtus et nourris par la charité chrétienne, si pauvres, qu'ils montaient à deux le même cheval, comme le rappelle encore l'emblème de leurs armes.

    Convaincu qu'en dépit de la faveur populaire il ne pourrait subsister de la sorte avec sa confrérie, Hugues fit un appel au pape Honorius II qui, sur ses instances, assembla le concile de Troyes (1128). Le Grand-Maître et six Chevaliers comparurent devant les plus hauts dignitaires de l'Eglise, sous les haillons de la misère, et dès-lors ils furent appelés les pauvres Chevaliers du Temple, ou les pauvres Frères. Le Pape et le Patriarche Etienne leur donnèrent un costume, et le célèbre Abbé de Clairvaux, Saint-Bernard, entreprit la composition de leur règle. Du Puy pense que la règle des Templiers que nous possédons n'est qu'un abrégé de cette règle authentique, et Natalis allègue des raisons assez plausibles pour démontrer que la première est une altération.

    La règle qui leur fut donnée à cette époque modifia partiellement les statuts primitifs de la société, qu'Hugues lut au Synode, et qui furent débattus par l'assemblée. Indépendamment des observances religieuses, nous remarquons dans la nouvelle législation du Temple les préceptes suivants ;

    Tous Chevaliers ayant fait profession portent des robes blanches, de longueur moyenne. Les robes usées reviennent soit aux Ecuyers et Frères-Servants, soit aux pauvres.

    Les robes blanches que les Ecuyers et Servants portaient dans l'origine, sont remplacées par des robes noires ou grises.

    Les Chevaliers seuls portent des robes blanches.

    Chaque Chevalier a trois chevaux, la pauvreté ne permettant pas d'en tenir davantage.

    Chaque Chevalier n'a qu'un Ecuyer qu'il ne pourra frapper s'il le sert gratuitement.

    Nul ne peut sortir, écrire ou lire des lettres sans l'autorisation du Grand-Maître.
    Les Chevaliers mariés habitent à part et ne portent point de chlamydes ou de robes blanches.

    Les Chevaliers séculiers qui désirent être admis au Temple seront mis à l'épreuve, et lecture de la règle leur sera faite avant leur Noviciat.

    Le Grand-Maître choisit son chapitre parmi les Frères; dans les cas majeurs qui concernent l'Ordre ou l'admission d'un Frère, tous peuvent être appelés au chapitre, si telle est la volonté du Chef.

    On trouve dans les écrits de Saint-Bernard une exhortation aux Templiers qu'il a sans doute prononcée vers le même temps. Ce bon religieux, zélé jusqu'au fanatisme pour la défense de la Terre-Sainte, vit avec une grande satisfaction les progrès naissants de l'Ordre. L'éloquence de Saint-Bernard était habituée à vaincre les doutes et les hésitations ; à sa parole, rois et princes accouraient pour recevoir de lui la sainte Croix. On admirait, non moins que les dons de son esprit, sa vie austère et pieuse, si différente de la vie commune. Il regarda la résolution des Chevaliers du Temple comme une grâce particulière de Dieu. Dans une lettre au Patriarche de Jérusalem, il lui recommandait de songer à ces Frères qui combattaient pour l'Eglise, et de leur ouvrir son coeur et sa pitié. Quand le comte Hugues de Champagne fut entré dans la Sainte Milice, « ce gentilhomme reçut les félicitations de l'Abbé de Clairvaux »

    Pendant les dix premières années de son existence, l'institution ne compta que neuf membres ; mais du jour où le Souverain Pontife l'eût régularisée, elle fit de nombreuses admissions et devint propriétaire de biens considérables. Dans la suite, elle eut souvent jusqu'à trois cents Chevaliers, outre les Frères qui formaient des Convents séparés.

    En cette même année (1128), le Grand-Maitre se rendit en Normandie auprès du roi d'Angleterre, Henri Ier, qui le reçut avec courtoisie et le combla de présents. Hugues lui dit l'histoire de son jeune Ordre et le sort des chrétiens en Palestine: il parla si bien que le monarque ouvrit ses trésors et l'envoya dans son royaume, où les notables l'accueillirent à bras ouverts. En Ecosse, comme en Angleterre, il amassa de nombreuses aumônes; on lui remit de plus une forte somme destinée aux pèlerins de Jérusalem. Le Grand-Maître rassembla tous les artifices de la parole pour inviter les Anglais à venir visiter cette ville et défendre la Terre-Sainte contre les Sarrasins. Dans le feu du discours, il avança que les chrétiens et les infidèles s'étaient heurtés dans une grande bataille ; et, quoique rien ne prouve à l'évidence qu'il ait donné la victoire aux chrétiens, nous savons qu'un blâme sévère le frappa quand on apprit que la nouvelle était controuvée. Une multitude d'Anglais, plus nombreuse encore que celle qui s'était embarquée à la première expédition, sous Urbain II, accompagna Hugues, ou le suivit de près; mais la déception qu'ils rencontrèrent les plongea dans un abattement profond.

    Hugues séjourna quelque temps en Angleterre et trouva tous les esprits bien disposés pour son Ordre. Le roi fit construire une Maison à Londres, et décréta (1130) que ses restes y seraient déposés.

    Ce n'est qu'en 1130 que nous retrouvons le Grand-Maître en Syrie avec l'argent qu'il avait rapporté d'Europe. Pour son bonheur et celui de l'Ordre, ils eurent des commencements assez calmes et purent s'organiser, s'affermir et s'étendre en paix. Selon toute apparence, Hugues fit son occupation unique du perfectionnement de sa société; partout il trouva la sympathie et l'appui des souverains et des peuples.
    Les historiens passent sous silence le reste de ses aventures et ne disent pas un mot de la fin de cet homme, célèbre. Robertus de Monte s'exprime ainsi sur le prodigieux accroissement du Temple:

    « La Milice du Temple de Jérusalem et les Frères-Hospitaliers vivaient dans l'abstinence; ils se répandirent et se multiplièrent de toutes parts, en secourant les pauvres par leurs propres ressources ou par celles des personnes charitables. Ces Ordres fondèrent des Cloîtres avec les terres, prairies et forêts qu'ils obtenaient du sacerdoce et du temporel à titre de dons volontaires. »

    Les premiers Frères du Temple avaient leur part dans les aumônes des Hospitaliers. Un institut qui répondait si bien aux exigences de l'époque renfermait tous les éléments du succès.
    Sources: Par feu Claude Mansuet Jeune. Chanoine Régulier de l'Ordre de Prémontré, Docteur en Théologie, Prieur de l'Abbaye d'Etival. Edité chez Guillot, Librairie de Monsieur, Frère du Roi, rue Saint-Jacques. Paris. M DCC. LXXXIX.

    Hugues de Payens

    L'an 1118, Hugues de Payens (de Paganis), et non de Pains, comme porte l'ancienne édition, ainsi nommé de la terre des Payens, en Champagne, située entre Méry-sur-Seine et Troyes, chevalier issu de la maison des comtes de Champagne, étant en Palestine, forma, avec d'autres gentilshommes le dessein d'établir un nouvel ordre de religieux militaires, consacré à la défense de la Terre-Sainte. Le patriarche Gormond, en recevant leurs voeux, les obligea spécialement à pourvoir à la sûreté des chemins, et à mettre les pèlerins à l abri des insultes des brigands. Intéressé à favoriser cette société naissante, le roi Baudouin II leur accorda pour un temps le quartier méridional de son palais, d'où ils furent appelés « Frères de la Milice du Temple, les Chevaliers du Temple, les Templiers ».

    L'an 1127, Hugues passe en Occident, pour obtenir du Saint-Siège la confirmation de son institut.
    L'an 1128, il est renvoyé au concile de Troyes, qui s'ouvrit le 15 janvier. Hugues s'y présente avec cinq de ses chevaliers. Le concile approuve leur résolution ; ordonne qu'ils porteront l'habit blanc, et charge un nommé Jean de Saint Michel, au refus de Saint Bernard, de leur dresser une règle par écrit. Elle a été imprimée plusieurs fois ; et en dernier lieu, l'an 1703, par Nicolas Gurtler dans son Histoire des Templiers.
    Hugues parcourt ensuite une partie de la France, et de là passe en Angleterre, en Espagne et en Italie. Outre les aumônes abondantes qu'il ramassa dans ces contrées pour les besoins de la Terre-Sainte, il y fit un grand nombre de prosélytes, qu'il amena avec lui, pour les engager dans sa nouvelle milice: elle ne fut pas longtemps concentrée dans la Palestine.

    L'an 1129, l'ordre avait déjà des établissements dans les Pays-Bas.

    L'an 1131, Alfonse roi d'Aragon et de Navarre, institua, par un testament authentique, les chevaliers du Temple et ceux de Saint-Jean de Jérusalem, héritiers de ses états.
    Ce testament, quoique confirmé par ce prince l'an 1133, peu de temps avant sa mort, n'eut cependant point lieu ; mais on promit aux chevaliers de respecter les intentions du testateur autant que les circonstances et la raison le permettraient.

    L'an 1133, au plus tard, saint Bernard adressa aux Templiers cette belle exhortation, que le temps nous a conservée: elle contient des avis très salutaires sinople au-devant de l'empereur Conrad et du roi Louis le Jeune, Odon de Deuil, qui se trouvait sur les lieux à la suite du monarque français, et qui écrivit cette même année la relation dit voyage de ce prince, lui donne expressément le titre de maitre du Temple ; « Magister Templi Domus Evrardus de Barris ».
    Evrard ayant quitté le monarque français pour s'en retourner, vint le rejoindre l'année suivante à la tète des siens en Pamphylie.
    Louis avait besoin de ce renfort. Son armée battue au mois de janvier, et continuellement harcelée dans un labyrinthe de défilés qu'elle ne connaissait pas, courait risque d'être anéantie par les Turcs.
    Evrard la tire de ces dangers, et lui sert de guide pour continuer sa route.

    Durant le séjour que Louis fit en Syrie, les Templiers lui rendirent d'autres services importants. Les lettres qu'il écrivit de ce pays à Suger, son ministre eu font foi. Dans une de celles-ci (c'est la cinquantième dans du Chesne) Evrard est qualifié maitre du Temple ; nouvelle preuve de la méprise de ceux qui prolongent le magistère de Robert jusqu'en 1149. Evrard cette année accompagna le roi de France à son retour. Etant venu à Clairvaux, il y embrassa la vie monastique, envoya son abdication en Palestine, et persévéra dans sa nouvelle vocation, malgré les instances que lui firent les Templiers pour l'engager à revenir. L'abbaye de Clairvaux fut témoin, pendant 24 ans de sa vie exemplaire, qu'il termina par une mort non moins édifiante vers l'an 1174. Le ménologe de Cîteaux fait mention de lui au 25 novembre.
    Sources: L'Art de Vérifier les Dates des Faits Historiques. Tome Cinquième, Paris - 1818. Par David Bailie Warden, Saint-Allais (Nicolas Viton), Maur François Dantine, Charles Clémencet, Ursin Durand, François.

    Robert de Craon

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