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Grands-Maîtres du Temple, de France de l'Etranger et des provinces

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    Les Grands Dignitaires de l'Ordre du Temple — Le Maître

    Au cours de l'élection d'un nouveau Maître du Temple, il y avait lieu à un échange de promesses très significatives. Quand les treize grands électeurs avaient arrêté leur choix, et avant que le nom de l'élu fût divulgué, le Commandeur de l'élection se présentait devant les frères de l'Ordre en attente et leur disait:
    « Nous avons élu par vos commandements le Maître du Temple: »
    « accepterez-vous celui que nous avons choisi, et promettez-vous de lui obéir tous les jours de sa vie ? »
    « Oui, si Dieu plait. »
    Ensuite le Commandeur demandait à trois ou quatre des chevaliers les plus marquants:
    « Si vous êtes élu, promettez-vous d'obéir au Couvent et de garder les bonnes coutumes de la maison ? »:
    « Oui, si Dieu plait. »

    Alors seulement le Commandeur rendait public le nom du nouveau Maître, qui devait être l'un des chevaliers interpellés ?
    Ainsi, l'autorité du Maître était limitée par le pouvoir constitutionnel du « Couvent », expression qui englobait l'ensemble des dignitaires et le corps des chevaliers du Temple; autrement dit, ceux qui avaient droit d'assister aux chapitres généraux.

    Chaque frère du Temple avait son compagnon de rang, selon la parole de l'évangile,
    « vous irez deux par deux pour vous garder du mal » ;
    le Maître en avait deux, qu'il était tenu de consulter, et qui faisaient parti de son conseil restreint. Selon les statuts, le Maître ne possédait pas les clés du Trésor, et n'avait pas le droit de faire de trêves ni d'ouvrir les hostilités sans l'accord du Couvent. On fait une distinction entre le Couvent et le Chapitre (évidemment plus restreint), que le Maître devait consulter avant de nommer les principaux dignitaires ou grands baillis du Temple; il ne devait pas, non plus, faire un nouveau frère en lui donnant le manteau sans le concours d'un Chapitre.
    A part ces restrictions, le pouvoir du Maître n'était limité que par la Règle et les Statuts, que les templiers respectaient religieusement. Mais son influence personnelle pouvait être prépondérante dans la majorité des situations, et pas toujours à l'avantage de son Ordre.

     

    Le Sénéchal

    Le deuxième dignitaire était le « Sénéchal », dont les fonctions doublaient pratiquement celles du Maître. Les Statuts ont peu de choses à dire à son sujet, sauf qu'il scellait avec le même sceau que le Maître; comme celui-ci était souvent en tournée, on peut supposer que le Sénéchal représentait l'administration statique, basée sur Jérusalem, ou par la suite, sur Acre. Cette fonction n'existait plus à la fin du XIII ème siècle, et Trudon des Ormes n'en dit rien dans son étude sur les dignitaires du Temple.

     

    Le Maréchal du Couvent

    Le troisième dignitaire dont l'autorité n'avait pas de limites territoriales, était le Maréchal du Couvent, qui portait la responsabilité de toute la force militaire du Temple en Orient. Le « Couvent » dans le sens restreint du mot, composé de quelques trois cents chevaliers profès plus les Sergents qui se battaient à cheval ou à pieds, les écuyers et les Turcopoles ou troupes légéres, engagés à terme, avec toutes les bêtes, chevaux ou mulets, des caravanes et des haras, qui servaient de destriers, de coursiers, ou de bêtes de somme. Le Maréchal nommait le Sous-Maréchal et le Gonfanonier (dont il sera question plus loin) au combat, il prenait en main l'étendard du Temple, le gonfanon noir et blanc, et menait la charge, entouré d'une garde de six à dix chevaliers, puisqu'il était défendu à celui qui portait le gonfanon sur sa lance, de l'abaisser pour poindre.
    Cependant, en cas de différence entre le Maître et le Maréchal, la décision restait au Maître ;
    « comme à Cresson, où Gérard de Ridefort balaya les conseils de prudence de Jacques de Mailly et engagea un combat perdu d'avance par la disproportion des nombres. »

     

    Le commandeur du Royaume

    Le Commandeur du Royaume de Jérusalem était aussi le Trésorier du Temple, ce qui impliquait non seulement le contrôle des finances, mais encore la garde d'un « amas » d'objets de valeur (ballots de tissus, bijoux, coupes en or, plats d'argent donnés en aumône, mis en gage, recueillis comme butin de guerre.) Tous les caseaux et les commanderies de la Palestine appartenant au Temple étaient sous ses ordres, ainsi que les vaisseaux rattachés à la « Voûte d'Acre. »

     

    Le Drapier

    Le Drapier était le « compagnon » du Commandeur de Jérusalem; comme son nom l'indique, il s'occupait de l'habillement de tous les templiers du Couvent, veillait à leur tenue et à ce que leurs cheveux et leurs barbes fussent « soignés honnêtement », leur remettait lettres ou cadeaux qui leur étaient destinés. Selon les Statuts, c'était le Drapier qui avait le plus d'autorité sur les frères, après le Maître et le Maréchal. A la fin du XIII ème siècle, un seul frère-sergent comblait les fonctions de Drapier et de Sous-Maréchal.

     

    Le Sergent

    Les sergents et les frères de métiers étaient nombreux et jouaient un rôle important dans les maisons du Temple. Pour cette raison, un certain nombre d'officiers du Couvent étaient pris dans leurs rangs (le Turcopolier, qui commandait aux troupes légères, engagées à terme, et aux sergents lorsqu'ils étaient sous les armes ; le Sous Maréchal, qui dirigeait les frères de métiers de la maréchaussée, et le Gonfanonier qui commandait aux écuyers. Les commandeurs de maisons pouvaient être chevaliers ou sergents, ces derniers devenant peu à peu la majorité.

     

    Les Commandeurs d'Occidents

    Les grands baillis nommés en Occident recevaient le titre de Maître ou de « commandeur selon l'importance de leur territoires »
    « Le Maître en Provence et ès parties d'Espagne »
    « Le Maître en France »
    « Le Commandeur de Normandie »

    Ces Maîtres, Baillis, Commandeurs de régions, de France, ou de Normandie était pendant au douzième et la première moitié du treizième siècle, coiffer d'un « Maître en deça-mer ou lieutenant du Grand-Maître. »

    A partir de 1260, ce titre disparaît et l'on nomme des « Visiteurs » des maisons du Temple en Occident, dont Hugues de Pairaud sera le dernier. Le Temple nommait aussi des Procureurs en cour de Rome ; nous savons par Jacques de Vitry qu'on poussait les frères lettrés à l'étude du droit et il était d'usage qu'un ou deux templiers fussent nommés camériers du pape. Nous pouvons lire sur la feuille de garde de la Règle, le premier verset d'un poème en souvenir d'un frère défunt, « hou qui fon chambrero de lou papa. »
    Sources: Bibliographie: R. CURZON: La Règle du Temple, Soc, de l'Histoire de France, I886. — TRUDON DES ORMES:Liste des liaisons et de quelques dignitaires du Temple... Revue de l'Orient Latin, I898. — LEONARD: Cartulaire Manuscrit du Temple 1930. — Source du Giet bulletin Nº 8: de Marion Melleville.

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