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Études réalisées sur les Templiers

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Possessions des Templiers à Châlons-sur-Marne

Chalons en Champagne
Chalons en Champagne

Un autre établissement, situé hors la ville, près du pont Ruppé, était appelé la Maison du Colombier, appartenant à la commanderie de la Neuville-au-Temple, à laquelle elle avait été donnée en 1219, par Hugues, chevalier de Porte-Marne, et Guyot, son fils, avec le jardin, le vivier et les terres arables situées au même lieu. Dans l'acte de donation, elle est, dite située sous l'église Saint-Michel, Sitam sub ecclesia Sancti Michaelis. Elle paraît s'être augmentée, en 1265, par l'acquisition d'une autre maison « située sur les crayères de Saint-Michel, au ban du roi de Navarre. »
Cette maison du Colombier reçut quelquefois des pestiférés, notamment en 1516, par ordre du Conseil de ville. Nous la retrouvons dans des baux, 1564, 1611 et 1656, puis nous en perdons la trace. Page 40.

On entrait au Grand-Bourg et par conséquent dans la ville par le pont Ruppé, placé sur un bras de la Marne qui contournait le faubourg et était, destiné à le protéger, car il ne comportait aucune autre défense ; ce bras de rivière avait dû, à l'origine, être prolongé en retour vers l'est, où ses eaux devaient se réunir à celles du bras qui fluait sous le pont des Trinitaires. Mais il n'en était plus ainsi au XVIIIe siècle : les plans à cette époque l'indiquent comme un fossé dont les eaux n'avaient point d'issue et allaient se perdre dans les terres de Fagnières. Le faubourg n'était donc plus fermé de ce côté. Nous ne savons à quelle époque la partie placée du côté de Fagnières fut comblée ; mais, dès l'an 1710, on appelait quelquefois ce qui en restait : le fossé des Aveugles. La pêche de ces eaux appartenait d'ancienneté à la commanderie de La Neuville. Un bail de 1282 mentionne la mise à loyer de la maison du Colombier, appartenant à la commanderie, avec la pêche de la rivière « fluant, sous le pont Ruppé. » Page 44.

Les Faubourgs de la Marne

La maison de la Teste-Noire (1583-1631). Cette maison est, en 1587, désignée comme ayant cour, place et jardin, accès à la rivière et abreuvoir, passage sur le pont qui va au Pré-l'Evêque.
Venait ensuite l'Image Saint-Claude ; puis une autre hôtellerie où pendait pour enseigne le Pré'l'Evêque (1642). Cette dernière touchait à une ruelle qui conduisait au pré susdit, vaste terrain qui s'étendait au sud du faubourg ; cette ruelle s'appelait Ruelle da Pré, des l'an 1239. En 1245, Hugues dit Chienlis et Richaude, sa femme, reconnaissent devoir à la Commanderie 15 sols de cens sur leurs maisons situées in ruella Prati, près la porte Marne. On l'appela dans le XVIIIe siècle ruelle Clamart, parce qu'elle conduisait à un cimetière créé vers 1730 pour les inhumations des hôpitaux et qui fut appelé cimetière de Clamart, elle porte aujourd'hui le même nom. Le cimetière fut, supprimé en 1785 et transféré au lieu où se trouve aujourd'hui le cimetière de l'Ouest. Page 50.

Les Moulins de Châlons-sur-Marne

Les sept moulins étaient assis en un rang dans le prolongement de la rue Saint-Dominique, au travers du quai des Arts et sur toute la largeur de la rivière jusqu'à la rue du Gantelet, avec laquelle on communiquait par un pont ou palier en bois appelé le pont des Sept-Moulins.

On ne connaît pas l'époque à laquelle ces moulins furent établis ; elle est toutefois fort ancienne ; ils existaient dès l'an 1028, année où l'évêque Roger Ier en donna trois à l'abbaye de Saint-Pierre-aux-Monts de Châlons : Molondina tria infra civilatem sinistra ab ortu egredientibus.
En l'an 1062, l'évêque Roger II donna à l'abbaye de Toussaints un des sept moulins situés sur la rivière de Nau : Molendinum constitutum in urbis porta super fluvium Noutha.
L'abbaye de Saint-Pierre acheta, en 1242, un quatrième moulin à Vermond, vidame de Châlons-sur-Marne, qui en était possesseur.
Les baux passés de 1297 à 1637 nous apprennent que ces quatre moulins étaient appelés : Bayart, Content, Petit-Ton ou Petit-Train et le Gros-Moulin.
Le cinquième, appelé Beauvoisin des 1245, et plus tard le moulin de Rhodes, fut acquis par la commanderie du Temple en 1245.
Le sixième, appartenant à l'abbaye de Toussaints, était appelé moulin Cliquet, et qui était le plus rapproché de la rue de Grève, prit, selon les temps, le nom du propriétaire auquel il appartenait.

En 1785, on constatait que sur les quatre moulins de Saint-Pierre deux avaient encore une roue, les deux autres n'avaient plus ni roues ni meules ; celui de la Commanderie était dans le même état. Six de ces moulins, devenus propriété nationale lors de la Révolution, furent vendus en l'an IV pour être démolis. Page 115.

Les Moulins du Temple de Châlons-sur-Marne

Le Chapitre de Saint-Etienne possédait deux de ces moulins en 1107, ainsi que l'indique une bulle du pape Paschal II, confirmative des biens qu'il possédait à cette époque. Il les mentionne : Duos molendinos ad portam Materue. Il en posséda un troisième en 1147, moulin Foulant, qui lui fût donné par l'évêque Guy IIe, mais son successeur, Barthélémy de Senlis, le revendiqua comme appartenant à la mense de l'évêché et donna au Chapitre des compensations en échange. Il est à croire qu'il en fut de même des deux autres, car en 1392 le Chapitre ne possédait aucun des moulins de Porte-Marne, mais seulement diverses redevances en blé sur certains de ces moulins.

Ils étaient placés dans l'ordre suivant : les deux plus rapprochés du cimetière Saint-Sulpice appartenaient à la Commanderie de La Neuville-au-Temple. Ils étaient appelés : l'un le Moulin de la rive, l'autre Crochetel ou de la Croix (1472-1656). Ils semblent avoir été établis, comme moulins foulants, vers 1138, époque où l'évêque Geoffroy donna aux Templiers toute la foulerie de Chalons. Peu après, cette donation fit naître une difficulté qui fut aplanie par un accord que le roi Louis VII sanctionna en 1158, en vertu duquel les habitants étaient obligés de faire fouler leurs étoffes soit aux moulins de l'évêque soit à ceux de la Commanderie, à l'exclusion de tous autres moulins, à la condition que les Templiers percevraient par pièce de drap deux deniers de moins qu'aux moulins de l'évêque. Le foulonnage des draps passa encore par bien d'autres phases, mais ce n'est pas ici le lieu d'en parler.

— Dès le XVe siècle les moulins foulants de la commanderie avaient été transformés en moulins à blé : ce qu'ils restèrent jusqu'à la Révolution.
— Le moulin de la Croix était chargé d'une redevance annuelle de trente-deux setiers de froment envers le Chapitre : le 23 août 1573, le feu prit à l'un des moulins de l'évêque et se communiqua aux deux moulins de la Commanderie qui furent brûlés. Le Chapitre ne voulut, pas contribuer à leur rétablissement et il y eut à ce sujet un long procès qui se termina par un accord en 1679. Ce ne fut pas le seul incendie qui atteignit ces constructions : les registres du Conseil de ville nous apprennent que le 10 juin 1530, les moulins de Porte-Marne furent brûlés. Pages 55.56.

Maison de Rhodes

Près de cette ruelle était une maison importante dite la maison de Rhodes, qui, depuis le XIIIe siècle, était la maison seigneuriale de la commanderie du Temple. Des lettres patentes de 1488 la désignent ainsi : « Une belle et grande maison, cour, chapelle et édifices, appelée de toute, ancienneté la maison de Rhodes, en laquelle l'évêque et ses officiers n'ont que connoistre en quelque manière que ce soit, et n'y peuvent, ni autres quelconques, faire aucun exploit de justice. » Il y avait un four dans ou près de cette maison, qu'en 1472 l'évêque fit démolir ; après un vif débat, le commandeur fut, par lettres royaux en forme de réintégrande, rétabli dans son droit absolu de justice et de seigneurie, avec ordre de rétablir le four détruit.

C'était dans la chapelle de cette maison que, se célébrait l'office divin des religieux chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem et qu'ils accomplissaient le devoir pascal. Au XVIe siècle, cette maison tomba on décadence. En 1536 elle était donnée à bail à vie à Jean Humbert, cordonnier, « maison neuve, cour, chapelle et jardin derrière, ainsi que le tout se comporte, depuis le gros de la maison neuve jusqu'aux fossés du Pré-l'Evêque, ladite maison franche de tonneux, forage, minage, guet du prévost et autres servitudes quelconques. »
En 1656 une partie de cette maison était, transformée en hôtellerie où pendait pour enseigne La Croix d'Or, tenue par Pierre Piètre. Le locataire était tenu, outre le paiement du loyer stipulé, « de faire chanter messe dans la chapelle qui est dans ladite maison de la Croix-d'Or tous les jours de dimanche et aux bonnes fêtes de l'an, fournir le pain bénit, vin, torches et cire nécessaires, le commandeur fournissant les ornements. »
Nous perdons la trace de, cette maison jusqu'en 1793, époque où elle fut vendue comme bien national aux citoyens Faillet, laboureur, et Valentin, meunier.

Le Marché aux blés

De toute ancienneté il était perçu sur les grains amenés au marché un droit de minage, qui faisait partie des droits régaliens ou seigneuriaux appartenant à l'évêque. Celui-ci ne tarda pas à en concéder une part à diverses personnes, au Vidame, au bouteiller, au Chapitre (1224), à l'abbaye de Saint-Pierre (1105), à la Commanderie du Temple (1248) et à certains personnages qu'il voulut récompenser.
La Commanderie du Temple possédait une place où elle percevait le minage suivant une donation d'une mine de blé au marché faite par Jean de Cadavistra, chevalier, qui en avait obtenu la concession de l'évêque de Châlons-sur-Marne (1147). Page 181.

Couvent des Augustins

Le Couvent des Augustins fut fondé en 1292, disent les pièces authentiques. Cependant il exista sur ce point une maison de religieux plusieurs années auparavant Une pièce de 1266 existant aux archives de l'abbaye de Saint-Pierre, nous apprend que l'abbé et les religieux de Saint-Pierre permirent aux prieurs et frères de la Pénitence de construire un couvent de leur ordre dans le territoire de la paroisse Saint-Alpin dépendant de Saint-Pierre. Les Frères de la Pénitence paraissent avoir été bientôt remplacés par des Augustins.
En 1272, Marie de Vertus donna aux Templiers vingt sols de cens sur la maison et couvent des Augustins de Châlons-sur-Marne à charge d'un anniversaire à célébrer en la chapelle de la Commanderie, ce qui prouve qu'il y avait alors des religieux Augustins à Châlons-sur-Marne et que la maison qu'ils occupaient ne leur appartenait pas. Page 207.

Le Quartier de la Préfecture - Rue de la Monnaie

C'est par arrêt du Conseil d'Etat du 27 juillet 1756, qu'il fut décidé qu'un vaste hôtel serait, construit. La maison dont il est question fut achetée en 1766, moyennant 40,000 francs, au sieur Papillon d'Autroche qui en était alors possesseur. Les propriétés voisines c'est-à-dire un grand jardin et une petite maison servant au jardinier, appartenant à la Commanderie de la Neuville, une maison appartenant aux chapelains de Cernon et deux autres propriétés touchant à la rue Varin furent acquises. C'est sur ce vaste terrain que de 1766 à 1771 fut élevé l'hôtel de l'Intendance, aujourd'hui de la Préfecture. Page 226.

Rue Saint-Nicaise

Vers le haut de la rue était une maison appelée d'ancienneté l'hostel du Mouton (1471-1558). En 1683 l'enseigne n'y pendait plus, mais c'était toujours la maison du Mouton, située devant le Gros-Puits. Enfin, faisant le coin des rues Saint-Nicaise et Flocmagny, était une maison, grange, étables, cour et jardin, appelée l'Hostel du Temple (1406-1611), qui appartenait à la commanderie de la Neuville dès l'an 1269, et qui, le 12 novembre 1406, fut vendue aux religieux de Saint-Pierre par Pierre de Beaufremont, commandeur de la Neuville-au-Temple, moyennant « 50 livres tournois de bonne monnaie courante, plus ung florin d'or à l'escu à trois fleurs de lys du coing du roi » C'est à cause de cette maison qu'une cour qui s'ouvre dans la rue du Flocmagny prit le nom de cour du Temple, qu'elle a conservé jusqu'à nos jours. Les maisons de cette cour portent aujourd'hui les Numéros 20, 22, 24 et 26 de la rue du Flocmagny et sont considérées comme en faisant partie. Page 259.

Rue Flocmagny

La maison du Scellel d'argent qui en 1564 appartenait à Caillette Lorin, demeurant à Châlons-sur-Marne, et à Nicolas Lorin son frère, « joueur d'espinettes à Paris. »

Nous n'avons plus à signaler dans cette rue que la Cour du Temple qui portait ce nom à cause de la maison des Templiers située rue Saint-Nicaise et qui aboutissait à cette cour. On en trouve trace dès l'an 1406 et elle a longtemps porté ce nom. Page 292.

En 1469 fut acheté « ung jardin auquel il y a ung colombier basti sur quatre poteaux de bois au ban des clercs à l'endroit de Thibaut-des-Murs, tenant à l'héritage des hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, moyennant 30 livres tournois pour principal marché et 30 sols pour le vin. »
A côté était la grange des Templiers (1242-1427) ; puis la censé des Boudées, consistant, en maison, grange, étables, cour, jardin, touchant par derrière à l'hôtellerie de l'Ecu-de-France, de laquelle censé dépendaient quatre-vingt-cinq journées de terres situées au terroir de Châlons-sur-Marne (1560-1582), appartenant à la famille Le Folmarié pour une part et à Jean Briotin, écuyer, seigneur de Seuil, lieutenant de la ville de Reims en 1544, pour une autre part. Page 297.

La rue du Collège

La rue du Collège s'est longtemps appelée rue de la Charpenterie, depuis le carrefour Saint-Jacques jusqu'à la rue Saint-Joseph (1321-1810). Cette partie de la rue a pris quelquefois le nom de rue des Hauts-Degrés (1551-1620) à cause de la maison de la Commanderie-du-Temple située dans cette rue et qui était désignée sous ce nom. Page 322.

Si nous remontons la rue du Collège par le côté opposé à partir de la place Notre-Dame nous trouvons, en face de l'impasse de Malte, la maison de la Commanderie de la Neuville-au-Temple, appelée dès l'an 1374 : la maison des Hauts-Degrés et vers la fin du 17e siècle Hôtel de Malte (1666) ; elle aboutissait par-derrière à la rue du Sauvage.
L'ordre du Temple paraît avoir possédé cet immeuble dès l'an 1247. C'était la maison commandale ; mais le commandeur, qui résidait peu, la donnait quelquefois à loyer. En 1616, elle fut donnée à bail à Nicolas de Bar, bourgeois de Châlons-sur-Marne, avec les autres biens de la Commanderie, moyennant 3,000 livres par an, « à charge aussi de loger et nourrir le commandeur avec deux hommes, son laquais et trois chevaux par huit jours entiers chaque année, de nourrir l'homme qu'il enverra à Châlons-sur-Marne, à pied ou à cheval, pour son service, et enfin de livrer à l'occasion du bail passé, un cheval sellé et bridé de la valeur de 300 livres. » Cette maison fut vendue comme bien national, le 25 février 1793, au citoyen Etienne Manget, syndic du district, pour 12,100 livres, elle était alors louée au sieur Dubois de Livry depuis 1787. Page 326.

Les voies adjacentes de cette rue principale sont : du côté droit l'Impasse de Malte, dont nous avons parlé d'une façon suffisante. Elle a évidemment pris ce nom à cause du voisinage de la maison de la Commanderie qui était située en face. Page 330.

Rues inconnues

Cinq rues nous restent inconnues. Nous avons trouvé leurs noms dans certaines pièces du XIIIe siècle, sans indications suffisantes pour en reconnaître remplacement, et nous ne les avons retrouvées dans aucune pièce postérieure.
Ce sont les suivantes :
1263. — Près du Marché en la rue appelée Renaonne ou Rencionne.
1263. — Rue Lamacaquetis ou la Maceriaquetis.
1263. — Rue de Courcelle.
Ces trois rues sont dénommées dans une bulle du Pape Innocent IV datée de 1263, confirmative des biens de la Commanderie de la Neuville : « ...In civitate Cathalaunensi domum unam prope macellum in vico qui dicitur Renaonne (ou Rencionne) (1)... et in vicis qui de Lamacaquetis (ou la Maceriaquetis) et de Corcellis appellantur. »
1286. — Rue Mosa, où se trouvait une maison sur laquelle la Commanderie percevait 10 sols de cens.
1. Il n'y a pas lieu de la confondre avec la rue Rancienne qui n'était pas près du Marché. Page 341.

Possessions des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem

Nous avons sur la maison suivante, anciennement dite : la Fleur de Lis, des renseignements assez abondants. Elle appartenait, dès une époque que nous ne pouvons préciser, à la Commanderie de Saint-Amand.

Un procès pendant entre l'évêque et le commandeur, nous apprend qu'en 1461, à propos « de la grande et notable maison de la Fleur de Lys, sise en la rue de Brebis », celui-ci la prétendait exemple de droits de minage et de forage, envers l'évêque. Nous ne connaissons pas la solution de ce procès, mais les contrats postérieurs ne mentionnent pas que cette maison ait joui de l'exemption réclamée par le commandeur, ce qui fait croire que cette prétention ne fut pas accueillie.

Par bail du 27 janvier 1434, le commandeur donna à cens viager à Jean de Happe, bourgeois de Châlons-sur-Marne, « maison assise rue de Brebis où pend pour enseigne la Fleur de Lys, tenant d'une part à la Couronne, d'autre part à la Halle-aux-Draps, boutant par derrière à la rivière de Marne, moyennant 13 livres 10 sols tournois de cens annuel. »
Elle passa aux mains d'Olivier de Coole (1454), de Regnaull le Mesnaigier, dit Constance (1461), de Pierre Deu (1479), de Jacques Deu (1521), Jean Dommanget, Charles Ytaut, et de plusieurs autres, suivant divers contrats de 1560, 1567, 1572. Regnaull le Mesnaigier y fil en 1462 une addition, il prit à cens perpétuel de 15 sols par an, de l'évêque de Châlons, « une place vuide appartenant à mon dit seigneur, contenant 93 pieds de long et 13 pieds et demi de large, assise entre l'hostel de la fleur de lys et la halle aux draps. » Les successeurs y établirent un jeu de paume. En 1524, on la dit consister en maison, cour, étables, colombier, jardin et Jeu de Paume, où pend pour enseigne la fleur de lys ; elle n'était plus alors à bail à vie, mais à bail perpétuel. Elle fut vendue le 18 mars 1618, à Claude de Bar, grenetier de Châlons-sur-Marne, comme chargée d'un cens perpétuel de 13 livres 10 sols.

En 1623, le commandeur de Saint-Amand actionna le sieur de Bar et prétendit, dans les pièces du procès, qu'elle avait été mise à cens viager en 1434 à Jean de Happe et que ses héritiers avaient frauduleusement, changé le titre et l'avaient régie comme étant à bail perpétuel. Le commandeur dit aussi que sur le pignon de cette maison existait jadis une croix de l'ordre, de Saint-Jean-de-Jérusalem comme marque des droits de propriété de la commanderie, signe qui en avait été enlevé par les occupants.

Le sieur de Bar eut toutefois gain de cause en raison de la longue suite de possesseurs qui l'avaient successivement acquise comme ayant été primitivement aliéné à bail perpétuel et n'étant redevable envers la commanderie que d'un cens perpétuel de 13 livres 10 sols, état de choses contre lequel aucun des prédécesseurs du commandeur n'avait réclamé.

Nous n'avons plus de renseignements sur cette maison jusqu'aux premières années du siècle présent. Elle appartenait alors à un sieur Sébastien Rogier, marchand épicier. En 1817, ses héritiers reconnaissent être propriétaires d'une maison et dépendances, rue de Brebis, N° 2, autrefois appelée la Fleur-de-Lys, et chargée d'une redevance annuelle et foncière de 13 livres 10 sols envers les hôpitaux de Châlons-sur-Marne, étant aux droits du Gouvernement pour l'ancienne commanderie de Saint-Amand. C'est aujourd'hui la maison n° 1 de la rue d'Orfeuil. Page 166.
Sources: Louis Grignon. Topographie historique de la ville de Châlons-sur-Marne, page 55, 56. Châlons-sur-Marne 1889.
Bnf

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