Les Templiers   Commanderies   Les Croisades

Maisons et Commanderies de l'Ordre du Temple en France

Vacherie (La)   (27)

Domaine du Temple de La Vacherie
Département: Eure, Arrondissement: Les Andelys, Canton: Louviers, Commune: Brionne - 27


Domaine du Temple de La Vacherie
Localisation: Domaine du Temple de La Vacherie


Les Templiers reçurent de Jacques, dit Le Grand, tout ce qu'il possédait, posséderait en terres, prés, vignes, maisons et autres propriétés dans le village de La Vacherie.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Vacon   (01)

Domaine du Temple de Vacon
Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Coligny, Commune: Bény - 01


Domaine du Temple de Vacon
Localisation: Domaine du Temple de Vacon


— Ce hameau existait déjà en 1242.
— Au mois de mai 1253, Albert de la Tour, seigneur de Coligny et de Treffort céda aux templiers de Saint-Martin-le-Châtel tout le droit, le domaine, le fief et l'usage qu'il avait sur la forêt de Vacon.
Archives du Rhône, fonds de Malte, titres de Saint-Martin-le-Châtel, chapitre I, nº 1, et chapitre II, nº 3.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.

Vacon, (Le Grand et le Petit), hameau commune de Bény.


Moulin de Vacon
Localisation: Moulin de Vacon


— Vascon, 1242 (Archives du Rhône, titres de la Maison du Temple de Laumusse ; Saint-Martin, chapitre II, n° 3)
— Vacon, 1274 (Ibidem, chapitre I, n° 1)
— Vacon, parrochie de Beyny, 1468 (Archives de la Côte-d'Or, B 586, folio 512 r°)
Dans le dictionnaire du département de l'Ain, il est dit: Vacon le Grand et le Petit, ces deux noms n'existent plus. Sur les cartes de Cassini, il est fait mention d'un moulin uniquement.
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Ain, rédigé par M. Edouard Philipon. Paris, Imprimerie Nationale MDCCCCXI.


Vadenay   (51)

Domaine du Temple de Vadenay
Département: Marne, Arrondissement: Châlons-en-Champagne, Canton: Suippes - 51


Domaine du Temple de Vadenay
Localisation: Domaine du Temple de Vadenay


Vadenay, Wadenayum, taxe de l'évêché de Châlons, à 13 kilomètres de Châlons, est situé sur la Noblette un peu au-dessus de son confluent avec la Vesle.
— Vadenay avait été obligé, par Guy, évêque de Châlons, de payer une partie de ses dîmes à la cathédrale de Reims.
— La seigneurie appartenait à l'abbesse d'Avenay et à la collégiale de Saint-Symphorien de Reims.
Titres de l'abbaye d'Avenay de 1313, inventaire page 156

— Une lettre de Louis, fils de France, roi de Navarre et comte palatin de Champagne, confirme aux religieuses d'Avenay, leurs droits sur une partie de ce pays qu'il cite sous le nom de « Vudenois », dénomination qui semble annoncer une juridiction de quelque importance.
— Un titre de 1206 constate que ce territoire était aussi tributaire de l'ordre des Templiers titre de la commanderie de La Neuville-au-Temple.
Inventaire de La Neuville-au-Temple page 30

Le moulin de Poureux
Le moulin de Poureux, sur la Vesle, est une dépendance de Vadenay, dont il est question, en 1100, dans une charte de l'évêque de Châlons, qui donne ce pays aux Templiers pour y établir un moulin à foulerie.
Titre de la commanderie de La Neuville-au-Temple, inventaire page 30
Mémoires de la Société d'agriculture, commerce, sciences et arts du département de la Marne. Année 1861 - Châlon-sur-Marne

Vadenay, commune de Suippes.
— Wadenis, 1132 (Diocèses ancien de Châlons, tome I, page 395)
— Ammauricus de Gadenoi, 1147-1151 (Cartulaire de La Neuville-au-Temple, c. 4)
— Wadenois, 1151-1153 (Ibidem, c. 5)
— Gaudenesium, 1153-1161 (Ibidem, C. 4)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Marne, par Auguste Longnon. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. XCI


Vailly-sur-Aisne   (02)

Seigneurie du Temple de Vailly
Département: Aisne, Arrondissement: Soissons, Canton: Vailly-sur-Aisne - 02


Seigneurie du Temple de Vailly
Localisation: Seigneurie du Temple de Vailly


La terre et seigneurie de Vailly fut une des dernières acquisitions des Templiers dans le Soissonais. Cette terre appartenait à la fin du XIIIe siècle à Pierre, sire de Chambly, chambellan du Roi, et à Marguerite, sa femme.
Ceux-ci, par leurs lettres très remarquables, écrites en français, et portant la date du mois de mai 1293, vendirent aux frères de la chevalerie du Temple leur manoir seigneurial, « comme il est pourcainz et enclos de murs, séant à Veesli, en la diocèse de Soissons, au dehors de ladite ville de Veesli, près de la rivière de Aisne par devers Soissons », avec 74 arpents de vigne, pré, bois, labour et les revenus seigneuriaux qui en dépendaient en divers lieux, savoir: « Au Treffons Saint-Pierre de Corbie, au lieu dit à la Croix de Aisne, en Thorel, entre deux rues, au Chouquet, Aube Voie, en Josuet, à la Praele, à la Croisette » ect.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Val de Provins   (77)

Maison du Temple du Val de Provins
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement et Canton: Provins - 77


Maison du Temple de Provins
Localisation: Maison du Temple de Provins


C'est dans la seconde moitié du XIIe siècle que les Templiers s'établirent à Provins, probablement après que Henri, comte Palatin de Troyes, leur eut donné en 1164, le tonlieu de cette ville, sur les laines, fils et autres marchandises de même nature, que le dit comte leur abandonna, pour s'acquitter d'une somme de dix marcs d'argent que son père et lui leur devaient.

En 1171, les chevaliers du Temple échangèrent une maison qu'ils avaient à Provins, sur le nouveau marché, « in novo foro », contre une autre construite en pierres, « domum lapideam », sise au Val-de-Provins, près de l'église dédiée à la sainte Vierge, qui appartenait alors à un nommé Henri La Borde, Burda, et cela du consentement du comte Henri, qui apposa son sceau à cet échange. C'est cette maison qui devint ensuite le chef-lieu de la commanderie, dite du Val de Provins.
— La Maison du Temple du Val-de-ProvinsDomaine du Temple à Val-de-Provins
Domaine du Temple à Val-de-Provins
, elle était située en dehors des murs de la ville de Provins, au pied du coteau de Fontaine-Riante.

L'origine de la maison du Temple de Provins, qui faisait partie de la baillie du Temple de la Brie, remonte au XIIe siècle, car nous la trouvons citée dans un acte daté de l'an 1171.
Monuments historiques, cartons des rois, page 314, nº 634.

Sans rechercher cette origine même, Voir Notice sur le cartulaire de la maison du Temple de Provins, par M. Bourquelot: Bibliothèque de l'école des Chartes, 4º série, tome IV, année 1858.

Nous la trouvons encore mentionnée dans une charte du comte de Champagne, de l'année 1222.
Mémoire sur les opérations financières des Templiers, par M. Léopold Delisle, page 98.

Mais il nous faut franchir encore un demi-siècle pour qu'il soit question de cette maison dans le Procès; à cette époque, c'est-à-dire vers 1270, le précepteur de Provins est un certain frère Gérard, prêtre, qui est dit avoir assisté à une réception faite au Temple de Coulommiers « Preceptore Priminensi pro Pruvinensi. »

Procès des Templiers, tome I, page 504
Quando tamen ipse fuit receptus in ordine, Dominica proxima ante Pentecosten proximo preteritum fuerunt quadraginta anni vel circa, in capella domus Templi de Colomeriis Meldensis diocesis, per fratrem Johannem de Moncellis quondam militem, preceptorem tunc de Bria, presentibus fratribus Gerardo preceptore Priminensi preshytero, Roberto Frisonre preceptore dicte domus de Colomeriis, Gerardo la Vinhie et Lamberto le Ganheur servientibus, deffunctis, dictus testis, flexis genibus, peciit a dicto receptore sibi concedi panem et aquam et societatem et vestitum ordinis.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Ce précepteur, connu aussi sous le nom de Gérard de Provins, du nom de la maison qu'il dirigeait, était encore en fonctions vers 1286, au mois de novembre, date à laquelle nous le retrouvons à Coulommiers.

Procès des Templiers, tome II, page 4
Dixit enim se fuisse receptum in capella domus Templi de Colomeriis in Bria, Meldensis diocesis, circa festum beati Martini hiemalis proximo preteritum fuerunt XXIIII anni vel circa, per fratrem Hugonem Picardi quondam, de mandato fratris Arnulphi de Vysamale quondam tunc preceptoris Brie; presentibus fratribus Gerardo de Pruino presbitero, tunc preceptore domus Templi de Pruino, Remigio de Ploysi deffunctis et quibusdam aliis de quibus non recolit, in hunc modum.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Le gardien de la maison du Temple de Barbonne (51), en 1307, fut même reçu, vers 1287, à Provins par frère Gérard, prêtre et précepteur de la maison, en présence de frère Geoffroi, précepteur de la baillie de Brie, ou plutôt lieutenant de frère Arnoul de Wesemale, et de frère Hue, receveur du tonlieu de la ville de Provins.
« Fratre Godofredo preceptore dicte ballivie [Brie] loco fratre Arnulphi do Woisemale et fratre Hugone receptore telonei ville de Pruvino. »

Procès des Templiers, tome II, page 395
Item frater Droco de Vivariis custos domus de Barberone, loco preceptoris, etatis quadraginta annorum vel circa, eodem modo constitutus, juratus et interrogatus, dixit per juramentum suum quod receptus fuit in domo Templi de Pruvino, XX anni vel circa sunt elapsi per fratrem Gerardum presbyterum et preceptorem dicte domus, presentibus fratre Godefredo preceptôre dicte ballivie loco fratris Arnulpbi de Woisemale, et fratre Hugone receptore telonei ville de Pruvino, et quibusdam aliis de quorum nominibus non recolit.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Le lieutenant ou remplaçant du précepteur de Brie est encore à Provins vers 1292 et reçoit, entre autres, un certain Regnaud, précepteur en 1307 du Temple d'Orléans « de Pruvino in quadam capella dicti loci, per fratrem Godofredum tenentem locum preceptoris ballivie de Bria. »

Procès des Templiers, tome II, page 355
Item frater Reginaldus preceptor domus Templi Aurelianeusis, etatis triginta sex annorum vel circa, eodem modo constitutus, juratus et requisitus, dixit per juramentum suum quod bene sunt quindecim anni elapsi vel circa quod ipse fuit receptus in domo Templi de Pruvino, in quadam capella dicti loci, circa méridien, per fratrem Godefredum tenentem locum preceptoris ballivie de Bria, presentibus fratre quodam qui vocabatur Hugo, et aliis de quorum nominibus non recolit, qui sunt omnes mortui.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Un peu plus tard, vers 1298 ou 1299, le précepteur de la maison de Provins est frère Henri Flamain, et nous le trouvons comme témoin d'une réception faite, en sa maison, par le nouveau précepteur de Brie, frère Raoul de Gisy, en même temps receveur de Champagne pour le roi.

Procès des Templiers, tome II, page 389
Item frater Gaufridus de Fera in Campania, etatis XXX annorum, eodem modo constitutus, juratus et interrogatus, dixit per juramentum suum quod fuit receptus in domo de Pruvino, octo vel novem anni sunt elapsi per fratrem Radulphum de Gisi receptorem Campanie, presentibus fratribus Herberto de Froumentieres et Henrico Flamain preceptore dicte domus, et quibusdam aliis de quorum nominibus non recolit.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Il y avait au Temple de Provins, en 1307, un frère « dispensator », du nom de Simon Chrestien, qui n'avait guère plus de vingt ans ; il avait été reçu au Temple du Mont-de-Soissons ; il y avait aussi un Templier chargé de la vente des vins de la maison, frère Constant de Bissey-la-Côte, « Pruvini et venditor vinorum domus Templi. »

Procès des Templiers, tome II, pages 350
Item frater Constancius de Biciaco-la-Coste, morans Pruvini, et venditor vinorum domus Templi dicti loci, quadragenarius vel circa, eodem modo constitutus, juratus et requisitus dixit per juramentum suum quod bene sunt XIII anni vel circa elapsi, quod fuit receptus in domo Templi Cabilonensis, per fratrem Odonem de Castro Novo preceptorem ballivie Cabilonensis, presentibus fratribus Guillelmo dispensatore tune temporis, et Stephano de Buris bergerio dicte domus, qui ut credit, sunt mortui, et quibusdam aliis.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

précepteurs de Provins
Vers 1270-1287, frère Gérard, de Provins, prêtre;
Vers 1298-1299, frère Henri Flamain.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

Historique des Domaine du Temple à Provins
S'il paraît assez difficile de préciser la date à laquelle les chevaliers de la milice du Christ se fixèrent à Provins, on est encore réduit aux conjectures dès qu'on veut connaître le lieu de leur première installation et la charte qui leur en permit l'accès. On sait seulement, de source certaine, que, à la fin du XIIe siècle, le Temple avait à Provins deux maisons de frères: le Val de Provins, appelé plus tard l'Hôpital, à Fontaine-Riante, et la Madeleine, à la ville haute, près la porte de Jouy.

La commanderie du Val était située dans un gracieux parc de verdure, agrémenté de sources vives, au pied du coteau de Fontaine-Riante. J'admettrais volontiers que les Chevaliers choisirent cet endroit, à la suite de l'échange qu'ils firent avec Henri la Rorde d'une maison par eux possédée au Marché-Neuf contre un immeuble plus spacieux, voisin de l'église Notre-Dame du Val (L'église de Notre-Dame du Val avait été primitivement construite sur la route de Fontenay, un des faubourgs de Provins.) (1171). Si l'on admet cette opinion, l'établissement comprenait à cette époque une habitation principale, construite en pierres et précédée de bâtiments qui servaient de halles ou d'entrepôts au commerce. On y bâtit une chapelle, placée plus tard sous l'invocation de saint Jean. Le cimetière était contigu à la chapelle. Puis venaient les cours intérieures, quelques jardins et les sources, dont les eaux réunies alimentaient une claire fontaine, aujourd'hui couverte de lierre et surnommée la fontaine des Templiers. Un bail de 1490 attribue à ce petit domaine une superficie d'un hectare, divisé en deux parties d'égale étendue: l'ancien couvent et ses dépendances, puis, en arrière, une terre labourable, le tout enclos de murs.

Voici un rapport de 1490: « au lieudit anciennement appelé le Cloz de l'Ospitail, une pièce d'heritaige où souloyent estre enciennement l'esglise, cymetiere, maisons, courtz, jardins, accintz et terre labourable, où y a encore à présent une petitte chapelle, masures abbatues, plusieurs sources et prises des fontaines, ensemble la terre labourable estant derrier, s'est trouvé en tout contenir troys arpens quatre perches. De laquelle quantité y peult avoir de présent environ ung arpent et demy en terre labourable, et le reste est en cymetiere, masures, fontaines, hayes et buissons... » (Archives Nationales, S 5164 b, liasse 34, nº 11, bail du 3 mai 1490).

Après la suppression du Temple, les biens de l'Ordre furent incorporés à ceux des Hospitaliers (La suppression du Temple fut prononcée par le concile de Vienne, dans sa seconde session, le 3 avril 1312. Quant aux biens fonciers, ils furent attribués à l'Hôpital dans la session suivante, le 3 mai.), et la maison du Val, comme plus tard celle de la Madeleine, prit le nom de son nouveau propriétaire, l'Hôpital. On rencontre cette appellation pour la première fois dans un acte de 1320: « La meson de l'Ospitau de Provins, qui jadis fu dou Temple »

La commanderie du Val
La destruction du Val par les Anglais (1432) lui ramena quelque considération, car Nicolas de Giresme en fit sa résidence et le chef-lieu de la commanderie de Provins.

Sainte-Croix


Eglise Sainte-Croix de Provins
Localisation: Eglise Sainte-Croix de Provins - Sources: Notre Famille


D'origine moins ancienne que les précédentes, la maison du Temple devant Sainte-Croix s'entoure plus encore d'obscurités et de légendes. La pensée d'offrir un asile aux pèlerins de Terre-Sainte n'aurait pas été étrangère à sa fondation. Rivot l'affirme (Bibliothèque de Provins) et ses compilateurs n'ont pas montré moins de témérité. D'aucuns même en ont fait, à l'époque des Templiers, le « chef-lieu » de leurs propriétés en Brie, ce qui ne s'est réalisé que dans les dernières années du XVe siècle, sous les Hospitaliers. A la vérité, on ne sait pas si les Templiers ont dans ses murs vécu la vie conventuelle; aucun texte ne présente cette habitation comme une « maison de frères », et je n'ai onques trouvé trace de la chapelle qui, régulièrement, lui eut été incorporée. Un texte de 1269 dit simplement à son sujet: « La meson et le porpris que li Temples tient dou roi (de Navarre) devant Seinte Groiz » (Cette maison était grevée de cinquante sous et six deniers de rente foncière. Renier Accorre, qui les tenait du comte de Champagne, les échangea aux Templiers en 1275).

En 1300, on l'appelle « le Temple », sans plus. On y avait installé un bureau pour le pesage des laines en la ville basse. Plus tard, à l'occasion de la foire de Saint-Ayoul, les gens de Louvain y faisaient preuve d'activité commerciale (1346).

A la fin du XVe siècle, cet hôtel fut choisi de préférence à la Madeleine, d'accès peu commode, pour être le pied-à-terre des commandeurs de la Croix-en-Brie.

Un procès-verbal de 1493 déclare qu'on en ferait « pour peu de chose » une habitation confortable. Celui qui l'occupait à cette époque, le chapelain de l'ancienne chapelle du Val, remplissait en même temps les fonctions de procureur de la Commanderie (5).

« Dedens ladite ville a une autre maison que feu monseigneur le prieur de France de Giresme repara fort et la meist en bon estat et encores de présent elle est assez conpetemment, et pour peu de chose si feroit une bonne habitation, en laquelle ledit chappellain dessus nommé fait sa résidence et aussi le commandeur quant vient en ladite ville. » Visite de 1495.

Et c'est à lui, devant la porte principale de l'hôtel, que les tenanciers de l'Hôpital payaient leurs redevances.

La donation qui porta cette maison dans le patrimoine du Temple appartient à l'année 1193. A cette date, Henri Britaud, vicomte de Provins, aumônait aux Chevaliers, du consentement d'Héluis, sa mère, pour le salut de son âme et de celle de Pierre Britaud, son père, deux maisons sises à Provins. L'une de ces maisons, qui donnait sur une place, avait appartenu à Etienne le Maître, et l'autre à Hugues de Flandre. La donation comprenait encore sept boutiques surmontées d'un grenier et contigües à ladite place, et deux autres places sur la paroisse Sainte-Croix, ainsi que les terrains qui s'étendaient de chaque côté de la rue des Prés jusque vers Sainte-Croix et le cours d'eau. Ces divers immeubles, distraits du domaine de la vicomté de Provins, étaient appelés à former par la suite, sous le nom de vicomte de la Chaussée-Sainte-Croix, un des quartiers les plus animés de la ville. Placé au coeur de la cité, celui-ci « s'étendait de part et d'autre des rues Sainte-Croix et de la Chaussée-Sainte-Croix depuis la grande rue jusqu'aux murs de la ville, et suivait la rue des Caves et la grande rue jusqu'à la Levrette. »

On s'est demandé si les propriétés que les Britaud, vicomtes de Provins, cédèrent alors aux Templiers, conféraient en même temps à ceux-ci le titre et la qualité de seigneurs. La question s'est posée en présence d'un texte de l'an 1300, qui attribue aux Templiers de Provins la vicomté de la Chaussée-Sainte-Croix, et sans doute aussi parce que les commandeurs de la Croix-en-Brie, qui leur ont succédé, sont parfois désignés comme vicomtes de Provins.

Avouons tout d'abord que nous ne savons à peu près rien de ce qui constituait à l'origine la vicomté de Provins. Les lettres d'érection, attribuées au comte Etienne, vers l'an 1101, portaient, suivant l'abbé Ythier: « Nous avons désuni de notre comté de Provins les choses mentionnées et spécifiées, pour être séparément tenues et possédées en titre de foi et nom de vicomte. » L'acte de vente de cette vicomté, en 1248, n'apprend rien de plus. Néanmoins, Brussel s'appuie sur ce dernier texte, pour énoncer dans son Traité des fiefs que « les vicomtés héréditaires consistaient dans une partie de château ou de ville forte. » Mais la vicomté provinoise n'était pas, exclusivement, une circonscription topographique. Elle comprenait en outre des droits pécuniaires assignés sur certains biens fonds en dehors de Provins même. Une partie de ce domaine utile fut démembré par Henri Britaud, au profit des Templiers, sans toutefois y comprendre le titre de vicomte. Cette retenue de la part du donateur avait eu sans doute pour motif l'interdiction faite naguère à la milice d'acquérir en Champagne seigneurie de cité ou de château (1), ce qui rend très vraisemblable l'opinion de Brussel.
1. « ... Indulgeo etiam dicte domui (militie Templi) hanc libertatem, ut quicquid elemosina vel emptione vel alterius modi acquisicione acquiret, libère et tranquille possideat. Excipimus tamen, quod sibi civitatis aut castri dominium in terra mea obtinere non possint... » (H. d'Arbois de Jubainville, Histoire des ducs et des comtes de Champagne, tome III, page 477).

De la famille Britaud, la vicomté passa au chevalier Guillaume des Barres, par son mariage avec Héluis, fille d'Henri Britaud. Et Guillaume et sa femme la revendirent au comte de Champagne, avec toutes ses appartenances où qu'elles fussent, en juillet 1248: Le texte a été publié par M. Bourquelot, Histoire de Provins. La confirmation de cette vente par Jean Britaud porte seulement sur la vicomté et non pas sur les droits et autres choses cédés par les vendeurs.

Ajoutons que rien de ce qui fit l'objet de cette vente ne figure dans les biens précédemment cédés au Temple dont la part était plus grande.

Il n'est d'ailleurs pas douteux que la vicomté, une fois rentrée dans les mains du comte, fut réellement abolie; mais à cause de leur ancienne mouvance, dont un particularisme étroit voulait perpétuer le souvenir, on réserva à quelques propriétés, les plus importantes, le nom de vicomte. Ainsi « la vicomté de Provins » désigna longtemps une ancienne maison de la commanderie qui, en 1672, portait sur sa façade les armes de l'ordre de Malte (Cette maison était à l'encoignure de la rue du Moulin-de-la-Ruelle, attenante à celle du four de la Commanderie.

L'appellation de « vicomté de la Chaussée-Sainte-Croix » comprit tout le quartier de Provins acquis des Britaud par les Frères de la milice. Aucun templier cependant ne prit le titre de vicomte de Provins.

Thomas du Buisson, commandeur Hospitaliers en 1369, émit, le premier, cette prétention, que nul aveu de fief ne justifie. La Commanderie n'avait d'ailleurs aucun droit de justice « Ladite Commanderie n'a nulz villaiges ne jurisdicion. Toutesfoys, en certaines limites dedens la ville, elle joyt de previliege de viconté, mais par le temps passé ledit previliege a esté mal gardé et entretenu, et de présent n'en joyt degueres », et les seuls actes où le titre figure, tous d'origine privée, concernent l'administration des anciennes propriétés du Temple réunies par les Hospitaliers à la Croix-en-Brie.

Voilà donc par trois maisons, toutes importantes, l'Ordre du Temple établi solidement à Provins. De la fin du XIIe siècle aux environs de 1223, les donations affluent. Puis l'engouement se ralentit. Les pauvres chevaliers du Christ sont devenus un ordre puissant, estimé autant que prospère, non moins jalousé et jouissant de richesses considérables. On jugera de cette fortune en les voyant acheter du comte Thibaud la gruerie de leurs bois en Champagne moyennant dix mille livres de provinois (28 octobre 1229).

Cette puissance matérielle, si considérable qu'elle ne laissait de créer des inquiétudes aux rois, s'était développée jusque-là en Champagne avec la protection des comtes. Henri II y contribua plus que tout autre, quand sous les murs de Saint-Jean-d'Acre, assiégé, il accorda aux Templiers le droit d'acquérir dans ses états toute sorte de biens, sauf seigneurie de cité ou de château (1191). Ses successeurs ne marchèrent pas sur ses traces. Thibaut IV, dit le Chansonnier, osa même contester à la milice la légitimité de ses possessions en Champagne et en Brie. Une lutte s'engageait où l'on voit déjà poindre les raisons que les juristes de Philippe le Bel exploiteront plus tard contre les Templiers.

Les revendications du prince cachaient mal d'ailleurs ses embarras financiers, ceux-ci étaient urgents et Thibaud, faute de moyens meilleurs, y voulut remédier en exigeant des gens de mainmorte l'amortissement des biens qu'ils avaient acquis sans son consentement depuis la mort de son père. L'affaire n'alla pas sans résistance. Aux Templiers, Thibaud riposta en faisant saisir les biens en cause (1228). Un tel exploit constituait une violation flagrante de la charte d'Henri II. Le Saint-Siège, consulté en cette affaire, choisit pour arbitre la reine Blanche et le cardinal Romain de Saint-Ange. Leur jugement débouta le comte de ses prétentions, et Thibaud, qui n'avait que besoin d'argent et à qui les Templiers venaient d'acheter pour dix mille livres de provinois les droits de gruerie qu'il exerçait sur leurs bois, Thibaud approuva incontinent les acquisitions faites par eux jusqu'à ce jour (28 octobre 1229). Cet accord toutefois ne fut suivi d'aucun effet. Vingt-cinq ans plus tard, les immeubles qui formaient l'objet du litige seront toujours sous séquestre. Entre temps, Louis IX employait sa médiation.

Les Templiers conserveraient les biens qu'ils avaient acquis antérieurement à l'ouverture du procès et s'engageraient pour l'avenir à ne rien acquérir en Champagne sans l'autorisation du comte (août 1241).

Ce projet avait l'approbation de Thibaud et des Templiers de la province. On n'attendait plus que la ratification du grand-maître; on l'attendit vainement.

Enfin, Thibaut IV étant venu à mourir, une solution transactionnelle termina l'affaire sous la reine régente, en 1233 (1).
1. Accord entre Marguerite de Bourbon, Thibaud, son fils, comte de Champagne, et la reine Isabelle, sa femme, d'une part, et les Frères de la chevalerie du Temple, d'autre part, sur la question de savoir si ceux-ci peuvent faire des acquisitions d'immeubles en Champagne et en Brie sans le consentement des comtes. 15 juillet 1255.

A dater de cette époque, la faculté d'acquérir des biens fut restreinte pour les Templiers aux biens tenus d'eux en fiefs, importantes, comme les échanges de propriétés, les acquisitions ou réglementations de droits.

Quel était le chef-lieu de la baillie de Brie ? On l'ignore.

De son commandeur relevaient les maisons de la région, et l'on recourait à lui pour les conflits de quelque gravité. Dans les derniers temps de l'Ordre, le titulaire unissait à ses fonctions la charge d'une commanderie.

Je ne crois pas que les maisons du Temple de Provins aient eu chacun un précepteur ou commandeur. Deux actes l'un de 1224, l'autre de 1300, mettent seulement en cause le « commandeur » ou « précepteur » des maisons de la chevalerie du Temple à Provins. Le commandeur était aussi appelé « maître. » Il avait à gérer le domaine et les finances de sa charge; mais il ne pouvait traiter une affaire ni disposer des biens de l'Ordre sans le consentement de ses religieux ou la délégation d'un supérieur. « Un prêt, une dépense ou un don fait sans autorisation attiraient sur le coupable les peines les plus graves », dit M. de Gurzon (La Règle du Temple). L'Ordre seul en effet avait droit de propriété. Aussi, la plupart du temps, n'est-ce pas le titulaire ni même les frères du Temple de Provins mais la collectivité des frères de la milice du Temple, tout court, qui achète, échange des censives, donne à cens ou à ferme.

Le commandeur était parfois un prêtre du Temple. Le cas se présente vers 1271, et plus tard en 1286, en la personne de Gérard de Provins.
Le frère chapelain célébrait le service religieux et récitait devant les Frères les heures canoniales. Manquait-il ? Un clerc, que l'on prenait à terme, assurait le service. A Provins, où l'on compta un moment deux maisons de l'Ordre, la présence d'un frère chapelain n'était pas incompatible avec celle d'un clerc. Toutefois cet ecclésiastique ne pouvait entendre les religieux en confession. A défaut du frère chapelain, dans les dernières années du XIIIe siècle, ce ministère était réservé aux Cordeliers de la ville (Michelet, Procès des Templiers). Enfin, conformément à la règle, les Frères communiaient trois fois l'an, à Pâques, à la Pentecôte et à Noël.

Les religieux placés sous les ordres du commandeur étaient en petit nombre: On a beaucoup exagéré le nombre des Templiers. A Chypre, au moment de l'arrestation, les chevaliers n'étaient que cent dix-huit membres. D'après l'évêque Pierre de Lerida, les Templiers établis en France à la même époque ne dépassaient pas deux mille (H. Finke, Papsttum und Untergang des Templerordens.)

Chacun avait sa fonction. Les documents anciens mentionnent un aumônier, que la règle appelle aussi infirmier, un maréchal chargé de commander aux frères de métier, et un receveur du tonlieu de la ville.

Au moment de l'arrestation des Templiers, le personnel comprenait au moins un économe qui avait la garde des clefs de la maison, et un frère employé à la vente des vins. Ces religieux étaient simples sergents. Ils ne pouvaient porter blanches robes ni blancs manteaux. Leur costume était d'étoffe noire ou brune (H. de Curzon, La Règle du Temple).

Les confrères du Temple étaient admis à partager la vie des religieux par une application semblable à celles qui constituent les tiers ordres de Saint-François et de Saint-Dominique. Clercs et laïcs y pouvaient prétendre. Parmi les clercs affiliés à l'Ordre, nous connaissons un nommé Joubert et Raoul de Provins. Un autre clerc, Chrétien de Provins, était marié. Les laïcs, des convers, semble-t-il, figurent dans les actes comme témoins. Ce sont Thomas et Guillaume du Temple. La règle ne dit rien des engagements contractés par ceux qui sollicitaient « la confrérie de la maison »; elle n'est explicite que pour les gens mariés, à qui elle impose l'obligation de faire du Temple l'héritier de leurs biens après la mort (H. de Curzon, La Règle du Temple).

Nous avons vérifié le fait en ce qui regarde Chrétien de Provins (Cartulaire de Provins, l'amortissement de 1294, où il est question de maisons laissées en héritage par Herbert du Temple). D'autres, qui semblent n'avoir pas connu les liens du mariage, favorisaient néanmoins l'établissement soit par donation entre vifs avec réserve d'usufruit, soit par tout autre moyen.

Les confrères se distinguaient-ils des oblats ?
On ne saurait le dire. Les oblats étaient des enfants que leurs parents avaient offerts au Temple et qui, moyennant un don, étaient accueillis pour être élevés dans l'Ordre et prendre un jour l'habit monastique.

Tel Renaud, fils d'Odeline Blanche, que sa mère avait adressé au maître des Frères de Provins. La donation, pour être irrévocable, devait être ratifiée par le sujet à sa majorité. Libre à lui de quitter alors le couvent. Mais Renaud n'usa point de cette faculté et, déférant au désir de sa mère, il s'en remit pour le reste au bon vouloir des religieux.

Enfin la maison occupait des serfs et donnait asile à des gens à gages. Les uns et les autres formaient la mesniée, « la gent du Temple », comme disaient les contemporains.

Provins Commanderie de La Madeleine


Commanderie de La Madeleine
Localisation: Commanderie de La Madeleine


On ignore à quelle date fut fondée la Madeleine, le second établissement des Frères de la chevalerie du Temple à Provins. C'était à l'origine une maison fortifiée, où logeait en 1188 le chevalier Bursaud (Opoix, Histoire et description de Provins), peut-être membre de l'Ordre. On voit encore de cet édifice deux belles salles voûtées de style ogival et la tourelle d'angle construite, ce semble, à la même époque que les fortifications delà ville haute (XIIe - XIIIe s.) (Cf. Congrès archéologique de France, session, 1902-1903). Cette maison était située au « Bourg-Neuf. » On y avait établi le poids des laines, et c'est en face d'elle, sur la place de l'ancien Provins, que se vendaient la laine et les agnelins, les mardis de marché (Cf. Congrès archéologique de France, session, 1902-1903); là aussi qu'on exerçait les bestiaux, ce qui fit donner à ce lieu le nom de « Cours-aux-Bêtes. »

L'ordre du Temple une fois supprimé, la Madeleine fut réduite à la condition d'une ferme ordinaire. En 1386, on trouve « ou Chastel... la granche de l'Ospital où est le poids de la layne. »
Sources: Egarées donc inconnues

La viconté de Provins
Un des comtes de Brie, le comte Etienne, voulant, en 1101, faire le voyage de la Terre Sainte, vendit quelques portions de son comté de Provins, auxquelles il attacha le titre de Vicomté, avec plusieurs beaux privilèges.

Cette vicomté passa dans la famille des Bristands. Ils habitèrent une grande maison rue de Sainte-Croix, en face l'église, et se prolongeant au midi de la rue. Elle s'appelait l'hôtel des Bristands. C'était le chef-lieu de la vicomté.

Henri Bristand en 1193, en fit donation aux chevaliers du Temple, à condition qu'ils y établiraient un hôpital. Après l'extinction des Templiers, leurs biens passèrent à l'ordre de Malte, et dépendirent du commandeur de la Croix-en-Brie près Provins.

L'hôtel des Bristands prit alors le nom de la Commanderie ; elle fut presque toute détruite en 1712, par un grand incendie provenant du feu du ciel. Le dernier commandeur prenait encore, à la révolution, le titre de vicomte de Provins. Le ruisseau qui passe sous cette maison a retenu le nom de Ruisseau-de-la-Vicomté. Il y a près de Provins un moulin qui s'appelle le moulin de la Vicomté.

Les Chevaliers du Temple de Provins
Les Templiers avaient à Provins plusieurs établissements considérables, sous le nom d'Hôpitaux, comme l'hôpital de la Madeleine, à la ville haute l'hôpital de la maison des Bristands, rue de Sainte-Croix et l'hôpital de Notre-Dame-de-la-Roche.

Voici ce qu'on lit dans l'histoire de l'extinction des Templiers. L'an 1307 au mois d'octobre, les chevaliers du Temple de la maison de Provins, savoir ceux qui demeuraient devant l'église de Sainte-Croix ; ceux de la Madeleine, au château, et ceux de la Belle-Maison (depuis l'Ermitage) furent arrêtés et amenés prisonniers au château de Melun.

Les Chevaliers de Malte
Ils succédèrent à Provins aux Templiers, et possédèrent les établissements, biens et privilèges qui appartenaient à ces derniers. Ces biens étaient régis par le commandeur de la Croix-en-Brie.

L'Hôpital des templiers
Connu depuis sous le nom de Notre-Dame-de-la-Roche, et en dernier lieu sous celui de l'Ermitage, près le hameau de Fontaine-Riant, ou Argent. Il fut fondé dès le douzième siècle.
Il y avait dans la chapelle une tombe qui se voit encore ; c'est celle d'un commandeur mort en 1204. Ses armes sont composées de deux écussons ; l'un chargé de la grande croix de l'ordre ; l'autre d'une tour donjonnée de trois tourillons.
Après la destruction des Templiers, cet établissement passa à l'ordre de Malte. Il prit le nom de la Belle-Maison à cause des embellissements qu'y avait faits le commandeur Nicolas Girême qui l'habitait.
Lorsque les Anglais prirent la ville de Provins, ce commandeur aidé de Denis de Chailly, bailli de Meaux, et d'une troupe de braves qu'il avait formée, vint assiéger les Anglais qui tenaient garnison à Provins, et les en chassa. L'armée anglaise ayant repris la ville, les Anglais se vengèrent du commandeur Girème, en détruisant tous les bâtiments de Notre-Dame-de-la-Roche. Il ne resta intact que les regards qui renferment les sources d'eau vive.
Après la retraite des Anglais, le roi récompensa Nicolas Girème, en le nommant gouverneur de Provins.

Par suite l'emplacement de Notre-Dame-de-la-Roche devint un ermitage qui dépendait de l'ordre de Malte. Environ l'an 1780 l'ermite qui l'occupait étant mort, il n'en fut plus nommé d'autre ; le terrain, les bâtiments et la chapelle furent vendus.

Il y avait attaché à cette chapelle une confrérie qui avait lieu le jour de la Notre-Dame de septembre. Le clergé de Sainte-Croix venait y célébrer l'office. La fête ou rapport, se faisait et se fait encore au hameau de Fontaine-Riant, et près de l'Ermitage. De cette habitation hérissée de ronces et bien digne d'un ermite, le propriétaire actuel en a fait un endroit charmant M. Dusommerard dit que c'est le Tivoli de Provins dans le texte de la deuxième livraison des vues lithographiées de Provins.

Les chevaliers du Temple dirigeaient encore à Provins l'hôpital de la Madeleine et celui établi devant l'église de Sainte-Croix. Voyez la Vicomté de Provins et Chevaliers du Temple.

L'Hôpital de la Madeleine
Il était placé au Châtel, près la porte de Jouy, et sur le lieu appelé le Cours-aux-Bêtes, ou Marché aux Bestiaux. On les essayait dans cet espace de terrain, d'où il a pris le nom de Cours aux Bêtes, Cursus Bestiarum.
Il reste de cet hôpital de belles voûtes à rez-de-terre, soutenues par des piliers qui, vu leur solidité, paraissent être d'une haute antiquité. Sur le côté se trouve une belle tournelle appelée le Tournillon.

On sait qu'un chevalier Bursaut faisait sa demeure dans cet hôpital, en 1188. Cet établissement dépendait alors des chevaliers du Temple. Après l'extinction de cet ordre, il passa à celui de Malte. Ce fut la demeure du commandeur Girême, après la destruction, par les Anglais, de la grande maison de Notre-Dame-de-la-Roche (l'Ermitage) qu'il habitait. Il y a dans les caveaux de cet ancien hôpital de la Magdeleine, une galerie souterraine qui passe sous la rue de Jouy. On croit qu'elle a une ouverture dans le puits Salé, qui tient à l'hôpital du Saint Esprit.
Sources: M. Opoix, Histoire et description de Provins. Livre numérique Google


Valcanville   (50)

Maison du Temple de Valcanville
Département: Manche, Arrondissement: Cherbourg-Octeville, Canton: Quettehou - 50


Maison du Temple de Valcanville
Maison du Temple de Valcanville


La fondation
On ne sait rien de certain concernant l'installation des Templiers à Valcanville. Certains érudits ont fait remonter la fondation de la commanderie au XIIe siècle et, plus précisément encore, sous le règne de Henri Ier Beauclerc, mais sans étayer ces affirmations de preuves solides.


C'est une Propriété privée, elle ne se visite pas
Ferme, manoir de Valcanville
Ferme, manoir de Valcanville - Sources: Pays Cotentin


La documentation touchant la présence de l'Ordre du Temple dans le Cotentin est extrêmement succincte et ne permet que des hypothèses. Ainsi n'avons-nous trouvé qu'un seul acte intéressant la période templière à Valcanville. Ce document, non daté, émane de Guillaume, évêque de Coutances et porte confirmation de la possession, par le Temple, de l'église paroissiale.
Les archivistes de Malte lui ont attribué, a posteriori, la date de 1213. Dans quel dessein l'Ordre s'était-il fait donner cet édifice ?
S'agissait-il simplement pour lui de percevoir les revenus qui y étaient attachés ?


Ferme, manoir de Valcanville
Ferme, manoir de Valcanville - Sources: Pays Cotentin


Ou bien, joignant la commodité au profit, les Templiers avaient-ils trouvé avantageux, plutôt que de construire une chapelle dans l'enceinte de la commanderie, d'utiliser pour leurs cérémonies l'église paroissiale toute proche ?
S'il n'est pas possible de trancher dans un sens ou dans l'autre, notons cependant qu'il n'est question de chapelle ni dans le procès-verbal de dévolution de la commanderie, dressé en mai 1313, alors que les « manoirs » et les moulins y sont mentionnés, ni dans le « Livre vert », rédigé soixante ans plus tard. Quoi qu'il en soit, on ignore à quelle époque les Templiers se sont installés à Valcanville. On sait en revanche que l'Ordre possédait des biens dans le Cotentin dès le XIIe siècle, tels ceux que Richard de Bohon, évêque de Coutances (1151-1179), leur avait donnés à Saint-Lô.


Ferme, manoir de Valcanville
Ferme, manoir de Valcanville - Sources: Pays Cotentin


Les terres et les revenus à l'époque du Temple
A Valcanville, comme ailleurs, les Hospitaliers ont hérité des biens du Temple: hommes, fiefs, redevances, sans y rien ajouter. Si, dans le procès-verbal de dévolution, seul le membre de Hémevez est cité, il est incontestable que les autres dépendances de la commanderie:
Canteloup,
Vesly,
Théville (Hameau de Sauxetourp),
Saint-Côme-du-Mons,
Marchésieux (fief des Bouhours),
Fierville,
Equeurdreville,
Ancteville, etc, sont elles aussi d'origine templière.
Aucun document ne vient toutefois préciser à quel moment, ni de quelle manière, les terres et l'ensemble des revenus furent acquis.
Sources: Michel Miguet, Les Templiers et Hospitaliers en Normandie. Edition du CTHS, 1995
La Maison du Temple de Valcanville avait pour membres les fiefs nobles et seigneuries de:
Fief du Temple de Canteloup
Département: Manche, Arrondissement: Cherbourg-Octeville, Canton: Saint-Pierre-Eglise - 50


Fief du Temple de Canteloup
Fief du Temple de Canteloup


Fief du Temple de Vesly
Département: Manche, Arrondissement: Coutances, Canton: La Haye-du-Puits et Lessay - 50


Fief du Temple de Vesly
Fief du Temple de Vesly


Fief du Temple de Sauxtour
Département: Manche, Arrondissement: Cherbourg-Octeville, Canton: Saint-Pierre-Eglise, Commune: Théville - 50


Fief du Temple de Sauxtour
Fief du Temple de Sauxtour


Fief du Temple de Saint-Côme-du-Mont
Département: Manche, Arrondissement: Saint-Lô, Canton: Carentan - 50


Fief du Temple de Saint-Côme-du-Mont
Fief du Temple de Saint-Côme-du-Mont


Fief du Temple d'Hemevez
Département: Manche, Arrondissement: Cherbourg, Canton: Montebourg - 50


Fief du Temple d'Hemevez
Fief du Temple d'Hemevez


Fief du Temple de Fierville
Département: Manche, Arrondissement: Cherbourg-Octeville, Canton: Barneville-Carteret, Commune: Fierville-les-Mines - 50


Fief du Temple de Fierville
Fief du Temple de Fierville


Fief du Temple d'Ancteville
Département: Manche, Arrondissement: Coutances, Canton: Saint-Malo-de-la-Lande - 50


Fief du Temple d'Ancteville
Fief du Temple d'Ancteville


Fief du Temple d'Equeurdreville
Département: Manche, Arrondissement: Cherbourg, Canton: Montebourg, Commune: Equeurdreville-Hainneville - 50


Fief du Temple d'Equeurdreville
Fief du Temple d'Equeurdreville


Fief Noble du Temple de Bouhours
Département: Manche, Arrondissement: Coutances, Canton: Périers, Commune: Marchésieux - 50
C'était le nom d'un fief situé dans la paroisse de Marchesieux, et dans lequel le commandeur de Valcanville avait droit de moyenne et basse justice.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Valdrôme   (26)

Maison du Temple de Valdrôme
Département: Drôme, Arrondissement: Die, Canton: Le Diois - 26


Maison du Temple de Valdrôme
Localisation: Maison du Temple de Valdrôme


En 1226, l'évêque Bertrand y fonda une commanderie de Templiers, qui avaient déjà un prieuré à Recoubeau-Jansac.
Il les dota richement ; il leur donna toutes les églises de Valdrôme, de la Bâtie-des-Fonds et des Prés, ainsi que des fonds de terre, des dîmes, des censes et la juridiction sur 80 habitants, le tout sous la redevance annuelle de 200 setiers de froment et de blé, et de 8 sous viennois.
Pour les amateurs de détails de ce genre, j'ajouterai que les dîmes étaient à raison du vingtième pour les blés, vins, légumes, agneaux et chevreaux, et du trentième pour les raisins.

Cette commanderie a laissé des souvenirs à Valdrôme et dans les environs ; maints endroits y portent encore le nom des Templiers. Elle s'enrichit assez rapidement, comme le font d'ordinaire les établissements religieux.
Voici quelles furent ses principales dépendances : Le prieuré de Recoubeau-Jansac dont j'ai déjà dit un mot.
En 1240, l'empereur Frédéric l'augmenta d'un domaine situé sur les bords de la Drôme, et cette donation fut confirmée par Bertrand de Mison, seigneur du lieu.

— Au col de Cabre, le pâturage et les directes concédés par Armand et Raimbaud de Flotte, en 1254.
— Au col de Menée et à Châtillon, des granges qui furent usurpées par la commanderie de Trièves, puis restituées à celle de Valdrôme en 1345.
— Au Villard de Boulc, des tasques (droits sur les blés et les fruits) et des dîmes qui furent réglées par une sentence arbitrale de l'an 1320, lors d'un différend entre le commandeur et Raymond des Baux, seigneur de Boulc.
— A la Caise, près de Lus-la-Croix-Haute, une maison et une chapelle détruites pendant les guerres de religion.
— A Aix, à Montmaur, à Beaurières, à Saint-Dizier et à Sigottier (Hautes-Alpes), des directes.
— A Die, une pension sur une maison et un jardin acquis, en 1528, d'Honoré des Herbeys, conseiller au Parlement de Grenoble.

Lors de l'abolition de l'ordre des Templiers (1312), la commanderie de Valdrôme fut donnée aux chevaliers de Malte et devint une des dépendances du grand prieuré de Saint-Gilles. Elle fut alors affectée aux chapelains conventuels et frères servant d'armes.

Le commandeur qui était censé l'administrer, n'y venait que bien rarement et en percevait les revenus par un fermier. Ces revenus étaient estimés, en 1735, à 1,400 livres (1).
1. — Inventaire de la chambre des comptes, (Dénombrement fourni le 3 avril 1540 par le commandeur Antoine Granier)
— Archives départementales des Bouches-du-Rhône, série H, (fonds de Saint-Gilles)


Par suite de cette fondation et de la juridiction qui y était attachée, les Templiers devinrent comme les Meuillon, les Artaud et les d'Agoult, coseigneurs pariers de Valdrôme ; mais leur juridiction fut reprise un siècle plus tard par l'un des successeurs de l'évêque Bertrand.

Ce fut Amédée de Genève, grand prélat fort soigneux de son temporel, qui commença à réduire les coseigneurs sous l'autorité de l'église.

En 1254 (2), Raymond de Meuillon, au moment de quitter le monde pour entrer dans l'ordre de saint Dominique, lui fit donation de tout ce qu'il possédait à Valdrôme.
2. Je trouve cette date qui n'est pas indiquée par Columbi (locution citée, page 127) dans le Dictionnaire historique et topographique du Dauphiné, par Guy Allard (Manuscrit de la Bibliothèque de Grenoble), Tome III, article de Laval-Drôme. Cet auteur dit que l'évêque acquit la portion des Meuillon.

Le 17 septembre 1322, — peut être lorsque les chevaliers de Malte prirent possession de la commanderie, — l'évêque Guillaume de Roussillon modifia les conditions de la donation faite en 1226 aux Templiers. Il réduisit à 45 la pension de 200 setiers de blé qu'ils devaient à l'église de Die, et, en échange, ils abandonnèrent leur juridiction sur 80 habitants (3).
3. Mémoire pour Mre Daniel Joseph de Cosnac, évêque et comte de Die... contre M. le président de Ponnat... infol de 64 pages (Grenoble, A. Faure), pages 39 et 40.

Par suite de ce traité, les chevaliers cessèrent d'être coseigneurs de Valdrôme, où ils sont restés jusqu'à la Révolution à titre de simples possesseurs de fief. Ils y conservèrent le droit de patronage, c'est-à-dire que lors de la vacance de la cure, ils présentaient à l'évêque un ecclésiastique de leur choix pour le remplacer.

Le 3 mars 1370, Louis de Villars conclut un échange avec Guillaume Artaud, l'un des descendants de Josserand, seigneur de Luc. Artaud lui céda tout ce qu'il avait à Valdrôme, et l'évêque lui donna la vingt-quatrième partie de sa terre de la Motte.

Cette parerie était la troisième que les évêques réunissaient à leur domaine ; il leur restait encore à acquérir la plus importante, celles des d'Agoult.
Sources: Rochas, Adolphe. Recherches sur les seigneurs de Valdrôme en Diois. 2e édition, page 7. Valence, Juillet 1870 - Bnf

Valdrôme, commune: La Bâtie-des-Fonds.
— Vallis Droma, 1206 (Repertoire Sancti-Ruffi)
— Vaudroma, 1244 (J. Chevalier, Histoire de Die, I, 483)
— Ecclesia Sancti Saturnini Vallis Drome, 1059 (Visite épiscopale)
— Cette église devint celle d'une Maison de Templiers, fondée en 1226.
— Elle fut lèguée, en 1312, à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, qui fut une commanderie de frères servants.
— Preceptoria Vallis Drome, XIVe siècle (Pouillé de Die)
— Le commandeur avait, avec les dîmes de cette paroisse, celles de La Batie-des-Fonts et des Prés.
Sources: Dictionnaire topographique du dépatement de la Drôme, par J. Brun-Durand. Paris Imprimerie Nationale M DCCC XCI

Le voyage et les études de ce Jean Malsang, — sans doute l'un des dominicains apostats du couvent de Die, — entrepris aux frais d'une petite paroisse comme Valdrôme, témoignent de l'exaltation religieuse qui enflammait alors les esprits. Malheureusement, les choses n'y restèrent pas toujours dans le domaine des abstractions théologiques.

De graves excès, — inséparables, paraît-il, de toutes grandes commotions, — y furent commis. Die leur en avait donné l'exemple. Les habitants dévastèrent le château des évêques et la commanderie ; ils brûlèrent tous les titres de redevances féodales qu'ils y trouvèrent, et pendirent un malheureux nommé Boisset, père du châtelain, qui s'était rendu odieux par des prêts usuraires. Quelques temps après, ils convertirent l'église en temple et démolirent presque entièrement le château et la commanderie.


Valencay   (36)

Maison du Temple Le Bas-Bourg de Valencay
Département: Indre, Arrondissement: Châteauroux, Canton: Valençay - 36


Maison du Temple Le Bas-Bourg de Valencay
Localisation: Maison du Temple Le Bas-Bourg de Valencay


Les Templiers avaient une résidence au Bas-Bourg de Valençay. La plus ancienne charte qui la concerne mentionne une donation, faite en 1180, par Franques de Valençay, aux frères de la milice du Temple, d'une partie de la Tercerie, du consentement de ses frères Herverius et Droez.

En 1221, frère Gérard de Acoy, Templier, transige avec le Comte de Nevers, au sujet du droit d'usage dans la forêt de Gâtine, et de la chaussée de l'étang de Valençay.

En 1225, une contestation s'étant élevée entre Eudes, Commandeur du Temple, et François de Valençay, au sujet de certaines terres à Valençay, et du curage d'une rivière, les parties choisirent pour arbitres Foulques de Villentrois, Payen de Quarte et frère Herbert. Commandeur de Lormeteau. Ceux-ci décidèrent que les terres appartiendraient aux Templiers, mais que le curage de l'eau leur incomberait. L'acte est passé dans la maison du Temple, « in domo Templi de Valenchay. »

Par charte datée de mai 1226, Olivier de la Roche, Commandeur du Temple, fait savoir que, d'après les anciennes coutumes du Bourg de Valençay, les Templiers avaient droit, lorsqu'un habitant mourait laissant des terres en culture, d'en recueillir les fruits, mais que la communauté des habitants s'étant plainte de cette coutume, les Frères du Temple consentent à y renoncer à toujours, à la condition que chaque habitant paiera deux sols de cens annuellement. La même charte règle le ban des vendanges.

En 1227, une transaction fut faite entre le Commandeur de Valençay, « de Valenceio », et Etienne Archer dont il a été parlé à l'article de Lespinat ; il fut décidé que ledit Etienne resterait propriétaire, sa vie durant, d'une partie de la terre de
LuciouDomaine du Temple à Luciou
Domaine du Temple à Luciou
, appelée La Bosc, mais qu'après sa mort, cette terre reviendrait aux Templiers.

Par charte datée de mai 1243, Chanesius de Boissimon, chevalier, abandonne aux frères de la milice du Temple de Valençay le droit qu'il avait sur une serve nommée Aremborge, veuve de Godefroy Gueyraud ; elle et ses enfants pourront habiter dans la franchise de Valençay, suivant la coutume de cette franchise On voit par là que dès lors, les Templiers avaient affranchi Valençay.

Par charte datée de mai 1249, le Prieur de Valençay (1) fait savoir que Jean de Monteri lui a fait hommage et a prêté serment corporellement, mais que, comme il avait auparavant fait hommage au Commandeur du Temple et prêté serment sur l'autel de Sainte-Catherine, il le délie du serment fait à lui, Prieur.
1. Le prieuré de Valençay, qui dépendait de l'abbaye de Pontlevoy, était absolument distinct de la Commanderie.

En 1263, Renaud de Murceins, damoiseau, donne aux Templiers de Valençay une femme de corps nommée Eglantine, exempte de taille et mortaille.

Enfin, en 1299, peu de temps par conséquent avant la condamnation des Templiers, Barthélémy Amoroux, chapelain de Luciou, fait don de tous ses biens aux Frères du Temple.

Les archives de l'Indre conservent un document très intéressant en ce qu'il nous fait entrevoir le fonctionnement du séquestre des biens des Templiers après la confiscation ; c'est un accord, ou plutôt une sentence arbitrale rendue en 1312 entre le Prieur de Valençay et la communauté des habitants du dit lieu, publiée par Guillaume de Gisors, archidiacre de Lisieux, et Nemerbourde, varlet du roi, « commandeurs et receveurs des biens du Temple par tout le royaume de France. Ce document, très volumineux, nous apprend en substance que le Prieur de Valençay arguait que, du temps des Templiers, les habitants du bourg de Valençay étaient tenus de faire moudre leur blé au moulin du Prieuré, et que si des meuniers étrangers venaient quérir la fournée pour la porter à leurs moulins, les Templiers, à la requête du Prieur, faisaient, comme seigneurs justiciers, arrêter le blé ou la farine par leurs gens, mais que depuis la condamnation des Templiers, les hommes de Valançay ne tenaient compte de cette coutume immémoriale; en conséquence, une information avait été faite « par gens de bonne foi », et cette information ayant démontré que le Prieur était dans son droit, l'agent du Temple au bailliage de Bourges avait décidé que les hommes du bourg de Valençay devraient moudre au moulin du Prieuré, et que le Prieur « exploiterait en la même forme et manière que du temps que les Templiers jouissaient des biens du Temple »; mais les habitants de Valençay ayant refusé d'obéir à cette prescription, le Prieur demandait qu'ils y fussent condamnés et contraints. Sur quoi le procureur de la communauté des habitants de Valençay opposait plusieurs raisons d'après lesquelles les dits habitants ne pouvaient être tenus d'obéir à cette sentence, et en premier lieu parce qu'ils n'avaient point été appelés à l'entendre et que l'information prétendue était sans valeur, parce qu'il n'y avait point eu plaids. Le Prieur rétorquait ces arguments. A la « parfin », dit la charte, par le conseil de bonnes gens amis des parties, les dits prieur et procureur de la communauté, présents par-devant nous, le samedi d'avant la Saint-Pierre du mois de février, l'an de grâce 1312, de leur assentiment et volonté, acceptent une transaction. Le résumé de cette transaction, sous forme de sentence arbitrale, est que le Prieur devra faire prendre au domicile des habitants le blé à moudre à son moulin, mais ne pourra l'y garder plus de deux jours et une nuit, après quoi il fera conduire la farine dans chaque maison. Si le blé est gardé plus de deux jours et une nuit, les habitants auront le droit de le reprendre et de le faire moudre où ils voudront, et le Prieur devra les dédommager; après quoi, ils devront revenir au moulin du Prieuré dans les conditions dessus-dites.

Les témoins de la sentence sont: « Jehan de Ces, conseiller du Temple; Maître Pierre Champion, de Bourges; Geoffroy de Saint-Menieraut, commissaire des biens du Temple en la baillie de Bourges ; Jehan de Macey, écuyer, fermier de L'Ormeteau ; Denis de Lorriz et Guillaume de Chaumont, clercs des comptes du Temple de Paris, et plusieurs autres dignes de foi. »

On voit par là quelle armée de fonctionnaires vivait du séquestre.

Peu après, au mois de mai 1312, le Concile de Vienne décidait la remise des biens du Temple à l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem ; mais ce ne fut qu'en 1313 que le roi consentit à se dessaisir de ces biens, et à de dures conditions, comme je l'ai dit ailleurs.

Les biens du Bas-Bourg de Valençay ayant été affectés à la Commanderie de Villefranche-sur-Cher, ce membre se composait ainsi:
la chapelle de sainte Catherine ; la maison seigneuriale, close et flanquée d'une tour ; droit de pontonnage, four banal et rentes ; maisons, granges, étables servant à l'exploitation de cent arpents environ de terres, prés et bois. « Il y a toute justice, dit la déclaration de 1640, 2 en ce qui est au delà de la rivière de Naon, elle se partage au fil de l'eau, et a le Commandeur ses officiers au dit lieu pour les plaids ouïr. »

De la chapelle Sainte-Catherine il ne reste rien. Une maison du Bas-Bourg porte encore le nom de « maison du Commandeur », mais elle a été entièrement modernisée, et seule une petite fenêtre a conservé un aspect archaïque.
Sources: M. Le Comte de Toulgoët-Treanna - Mémoire de la Société des Antiquaires du Centre - Bourges 1912


Valenciennes   (59)

Maison du Temple de Beaulieu-les-Valenciennes
Département: Nord, Arrondissement et Canton: Valenciennes, Commune: Marly - 59


Maison du Temple de Beaulieu
Maison du Temple de Beaulieu à Marly ou de Valencienne


Au mois de février 1251, Wautiers, abbé de Saint-Jean les Valenciennes notifie que par devant lui vinrent Wateniers le Vilain, bourgeois de Valenciennes, Alixandre sa femme, Jakèmes et Jean leur deux fils lesquels spécifient qu'ils rendent libres et quittes les frères de la chevalerie du Temple de Jérusalem de la moitié des fiefs qu'ils tenaient de Robert de Bazoclres et de Braimonde sa femme, de Gérard d'Anzaing et de Guillaume de la Pierre. A cette moitié des fiefs ils ajoutent trois muids de terre à Argellières en précisant que ces biens avaient été donnés par Jakèmes le Cornus, chevalier de Valenciennes alors qu'il était encore vivant. Il avait fait cette libéralité en pure et perpétuelle aumône pour après sa mort. A cette confirmation se trouvait réuni le chapitre provincial du Temple composé des commandeurs-majeurs: frère Guy, de Basainville, maître du Temple en France, Thierry Denis, Gérard de Villers, Wautiers de Villers et les frères Laurent de Houtaing et Guillaume d'Estrepi, chapelains de Beaulieu.

La commanderie de Beaulieu existait déjà et possédait une hiérarchie, mais on ne peut fixer une date même approximative. Il semblerait que cet acte soit la confirmation de la donation première sur laquelle les Templiers s'installèrent. Le texte mous cite deux chapelains ce qui prouve qu'il y avait une communauté assez importante si nous en jugeons par d'autres commanderies où cette catégorie de frères est signalée.

La maison du Temple de Valenciennes mieux connu sous le nom de Beaulieu-les-Valenciennes paraît avoir été importante. La comtesse de Flandre et de Hainaut, dame Marguerite, intervint aussi en faveur de cette commanderie. Au mois d'octobre 1274, Baudouin d'Avesnes, sire de Beaumont, assigne sur un tonlieu de Valenciennes une rente de soixante sous de blancs qu'il doit annuellement à la maison du Temple de Valenciennes pour le cens foncier de sa grange qu'il possédait dans son manage de la ville et de la terre voisine qu'il avait achetées à maître Nichole de Thulin. Le donateur pria la comtesse Marguerite de confirmer cet acte par des lettres spéciales à délivrer à la maison du Temple de Valenciennes.
La comtesse exécuta la demande de Baudouin d'Avesnes et confirma la donation au mois de décembre suivant.

Au mois d'avril 1289, du consentement donné par Gilles de Parfontaines, seigneur de Saint-Saulve à la donation faite au commandeur et aux frères de la maison du Temple-lez-Valenciennes par Simon le Long et Marguerite sa femme, bourgeois de Valenciennes pour en jouir après leur décès, du manage qu'ils avaient acquis à Ernouville de Jacquemon de Maerech et de Jehan Buselos et qui touchait au près de ladite maison.

Le dernier acte que nous possédions sur Beaulieu-les-Valenciennes est daté du mois de mars 1302. Il s'agit de la donation faite par Thomas de Lisle, chevalier et sire de Frasne, en faveur du commandeur et des frères de la chevalerie du Temple en Hainaut. Le seigneur abandonne ses droits sur trois muids et cinq huitelées de terre labourable près de la maison de Beaulieu-les-Valenciennes.
Sources: Laurent Dailliez; Les Templiers en Flandre, Hainaut, Brabant, Liège et Luxembourg

Maison du Temple de Beaulieu-les-Valenciennes
Département: Nord, Arrondissement et Canton: Valenciennes, Commune: Marly - 59

C'était, d'après le Livre-Vert, un ancien établissement de Templiers. Il était situé sur la paroisse de Marly, faubourg de Valenciennes, sous les glacis de la ville, et reçut le nom d'Hôpital de Beaulieu lorsque les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem en eurent pris possession au commencement du XIVe siècle.

Le domaine consistait en une grande ferme avec chapelle et soixante-cinq muids de terre arable, dont le rapport était évalué, en 1373, à quarante-trois muids et deux huitelés de blé, à raison de cinquante-six sols le muid (Livre-Vert).

L'hôpital de Beaulieu jouissait d'un droit de terrage sur Marly, qu'on appelait terrage de Montigny.

A la maison de Beaulieu appartenait la seigneurie foncière de Beaurepaire, située hors la porte montoise de Valenciennes, et qui consistait en un grand nombre de cens et de rentes sur divers héritages.

Sous les Hospitaliers, l'Hôpital de Beaulieu
Renaud de Giresme, commandeur du Hainaut et du Cambrésis louait, en 1388, au prix de 200 florins d'or par an, à un sieur Jean Liaulbe et à sa femme, « la maison de Biaulieu, qu'on dit aux Marlis de lez Valenciennes, celle de la Vies Voie séans dedans la ville et vaulbe de Valenciennes et de Biaurepaire, théraige qui s'appelle de Montigny, le preit des Espés, la maison et preit d'Arnould et le boys de la Raspaille. »

La Raspaille, à une lieue et demie de Valenciennes, près de la Chaussée de Condé. Ce bois contenait 12 boniers.

La commanderie avait toute justice et seigneurie dans son domaine de Beaulieu, dont la chapelle n'existait plus en 1661, et ne fut jamais rétablie.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Valenton   (94)

Domaine du Temple de Valenton
Département: Val-de-Marne, Arrondissement: Créteil, Canton: Villeneuve-Saint-Georges - 94


Domaine du Temple de Valenton
Localisation: Domaine du Temple de Valenton


A deux kilomètres de Valenton, dans la plaine et sur le territoire de cette commune, se trouve une ferme, appelée l'Hôpital, qui appartint jadis aux Templiers et, dans la suite, à l'Ordre de Malte.

Il y avait là une chapelle bâtie au XIIIe siècle, connue sous le vocable de Saint-Jean.
Elle possédait des fonts baptismaux. Chaque dimanche on y célébrait la grand'messe, à laquelle était offert le pain bénit.

L'évêque de Paris fut maintenu dans le droit d'y administrer seul tous les sacrements (1496).
Cette maison était destinée au logement des pèlerins et croisés qui se rendaient en Terre-Sainte (1).
1. Archives Nationales LL. 1027.
Sources: M. Anger, Pierre. Les dépendances de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Tome 2, page 173. Ligué, Paris 1907 - Bnf


Valeyrac   (33)

Domaine du Temple de Valeyrac
Département: Gironde, Arrondissement: Lesparre-Médoc, Canton: Lesparre-Médoc - 33


Domaine du Temple de Valeyrac
Localisation: Domaine du Temple de Valeyrac


Je n'ai rien trouvé sur Valeyrac, mis à part ce texte.

En supposant qu'il y ait réellement eu une maison étape géré par les Templier au XIIIe siècle et que les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en aient prit possession après 1312, la seule date qui apparait est celle de 1623.

M. Dubourg n'en parle pas dans son Grand Prieuré de Toulouse. Il est vrai qu'il ne mentionne pas tous les petits biens des deux Ordres.

« Les templiers fondèrent au Moyen Age un établissement qui passa par la suite à l'ordre de Malte. »

Les communes, sur la rive gauche de la Gironde, sont: Saint-Yzans, qui produit d'assez bon vin ; Saint-Christoly et Conquèques, qui produisent du blé, du vin ordinaire et du foin ; Bégadan, qui fait de bon vin ordinaire; Valeyrac, où existait, en 1623, un hôpital appartenant à l'ordre de Malte et destiné à l'usage des pèlerins qui allaient à Saint-Jacques de Composlelle ; les paroisses réunies de Dignac, Jau et Loirac ; enfin, Saint-Vivien et Soulac.
Sources: Guide de l'étranger à Bordeaux et dans le département de la Gironde, par Charles Cocks. Bordeaux 1869


Vallée (Les)   (10)

Maison du Temple Les Vallées
Département: Aube, Arrondissement: Troyes, Canton: Estissac, Commune: Bercenay-en-Othe - 10


Maison du Temple Les Vallées
Localisation: Maison du Temple Les Vallées


Nous n'avons pas de documentations templières sur cette possession, uniquement les textes issus du Procès qui prouvent l'origine templière de cette Maison du Temple.

Déclaration d'inventaire fait par les Hospitaliers: Cette maison, située à une demi-lieue au sud de Bercenay-en-Othe, est désignée dans la déclaration de 1338, sous le nom de « Vallis Severini », et dans le Livre-Vert, sous celui de Vallée.

Elle était occupée en 1337, par un frère de l'Hôpital qui en faisait sa résidence; et en 1376, elle était tenue à vie par un chevalier, du nom de Jean de Chauvigny, seigneur de Socourt.

Par la négligence de ce seigneur, la maison des Vallées était tombée toute en ruines. Un procès allait s'engager entre lui et Gérard de Vienne, alors Grand-Prieur de France, lorsqu'il fut convenu entre eux, par forme de transaction, que Jean de Chauvigny continuerait à jouir jusqu'à sa mort de la maison de l'Hôpital, à la condition qu'il en paierait la responsion, y ferait les réparations nécessaires, ainsi qu'à une grange dimeresse appartenant à l'hôpital, appelée la Grange de Percey, « Percey, (Yonne), arrondissement, Tonnerre, canton de Flogny. »

Il est aussi fait mention dans le procès, d'une maison du Temple « de Valeia », « Valleia », « Valleya », que le dictionnaire topographique de l'Aube semble identifier avec la maison du Temple d'Avalleur, mais à tort selon nous.

Vallée, hameau, commune de Bercenay-en-Othe.
— Vallis que vocatur Bretenensis, 1104 (Cartulaire de l'Yonne)
— Vallé, 1553 (Extrait et Etat sommaire du baillage de Troyes)
— Valest, XVIIIe siècle (Pouillé)
— Vallée, XVIIIe siècle (Cartes de Cassini)
— Ancien fief dépendant de la Maison du temple de Coulours.
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Aube, par MM. Théophile Boutiot et Emile Sogard. Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXIV.

Ne serait-ce pas plutôt le lieu-dit Les Vallées, assez peu éloigné de Coulours ; dans ce cas, le Temple des Vallées aurait dépendu de la baillie de Coulours et nous avons dit en parlant de cette baillie que le précepteur de Coulours était précisément venu aux Vallées. Ici le précepteur désigné comme étant celui de Coulours, est Laurent de Beaune.

C'est dans cette maison du Temple de Vallée, du diocèse de Troyes, que fut reçu, vers 1285, par Hue de Perraud « Hugonem de Peraido » en ce temps précepteur d'Epailly, Raoul de Gisy, alors âgé de trente-cinq ans environ.

Procès des Templiers, tome I, page 395
Requisitus quomodo sciebat predicta, respondit quod quando ipse fuit receptus per fratrem Hugonem de Peraido, tunc preceptorem d'Espalhi, in aula domus Templi de Valleia Trecensis diocesis, quadam die Dominica post festum beati Remigii, proximo preteritum fuerunt XXVI anni vel circa, presentibus fratribus Petro de Vaucellis, Guaufredo de Trechi, Matheo de Pullencourt, Hugone Burgondi, Philippo de Manchiaco, et quodam vocato Emaliando servientibus deffunctis.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

L'on sait que Raoul « Radulphus de Gysi » devint, dans la suite, précepteur du Temple en Brie, receveur, pour le roi, des revenus de la Champagne, et que Hue fut visiteur de France.
Procès des Templiers, tome II, p. 363
Item frater Radulphus de Gysi receptor quondam Campanie, etatis quinquaginta annorum, juratus eodem modo et interrogatus de tempore et modo sue recepcionis, dixit per juramentum suum quod viginti duo anni sunt vel eirce quod fuit receptus in domo de Valeia Trecensis diocesis, per fratrem Hugonem de Paraudo tunc preceptorem de Pailli presentibus pluribus fratribus dicti ordinis de quibus non recolit ad presens.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Raoul de Gisi, une fois précepteur, revint à Vallée, notamment en 1299, pour recevoir le futur précepteur du Temple de Bois-d'écu; il y avait alors dans la maison un prêtre bourguignon, nommé frère Jean « Johanne nacione. »

Procès des Templiers, tome I, page 639
Credit tamen quod omnes alii fratres ordinis reciperentur communiter sicut ipse fuit receptus per fratrem Radulphum de Gisi, testem supra juratum, in festo beati Michaelis proximo preterito fuerunt XI anni vel circa, in camera quadam domus Templi de Valleya Trecensis diocesis, presentibus fratribus Johanne nacione Burgondo, presbytero quondam, Gaulrido de Trachi, Johanne de Vernolio, Ponsardo de Gisi , quondam servientibus a quo receptore instructus per quosdam alios fratres peciit panem et aquam, societatem et pauperem vestitum ordinis amore Dei [...]
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Procès des Templiers, tome II, page 417
Item frater Nicolaus de Compendio preceptor domus de Bosco Scuti, etatis quadraginta annoruni vel circa, juratus eodem modo de se et aliis in causa fidei dicere veritatem, et interrogatus de tempore et modo sue recepcionis, dixit per juramentum suum quod fuit receptus in domo de Valeia, octo anni sunt elapsi vel circa, per fratrem Raymundum de Gisi receptorem Campanie, presentibus fratribus Gaufrido de Trahi et Johanne de Vernolio, et quibusdam aliis de quorum nominibus non recolit.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Quant au précepteur de la maison, c'était en 1307, un certain frère Jean d'Anisy « Johannes Anisiaco »; il avait été reçu au Temple de Prunay.
Procès des Templiers, tome II, page 366
Item frater Johannes de Anisiaco preceptor de Valeia etatis quadraginta quinque annorum, juratus eodem modo de se et aliis in causa fidei dicere veritatem, et interrogatus de tempore et modo sue recepcionis, dixit per juramentum suum quod fuit receptus in domo de Prunaio diocesis Carnotensis, in instanti Quadragesima erunt viginti tres anni per fratem Symonem de Quinci preceptorem ballivie de Prunaio, presentibus fratre Galtero de Ete tenente locum Magistri Francie, et fratre Reginaldo d'Argeville, qui fuit cubicularius pape vel ostiarius, et quibusdam aliis de quorum nominibus non recordatur.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

précepteur de Vallée: 1307, frère Jean d'Anisy.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.


Vallabrègues   (30)

Domaine du Temple de Vallabrègues
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Beaucaire - 30


Domaine du Temple de Vallabrègues
Localisation: Domaine du Temple de Vallabrègues


A Montfrin et dans les bourgs castraux environnants (Théziers, Meynes, Vallabrègues), le Temple a exploité les zones de culture intensive qui entourent ces habitats groupés (vignes, jardins, terres à céréales) (1).
1. Acquisitions de vignes à Montfrin: Chartier du Temple de Montfrin, nº 006, 007, 012, 015, etc; de jardins: nº 001, 021, 049, 056, 067, 090 etc; de terres: nº 008, 010, 029. Le commandeur s'est notamment appliqué à rassembler des terres autour de l'église Saint-Martin de Trévils tenue par l'ordre: nº 014, 023, 029, 047, 061, 090, 143.

Et on l'y voit également tenir des dizaines de maisons qualifiées de stare (2). Ce type d'investissement, que l'on retrouve en bien d'autres lieux et notamment à Aubais où les frères louent des maisons, est somme toute assez peu étonnant dans ces « villages urbanisés » (3).
2. Stare à Montfrin (Chartier du Temple de Montfrin, nº 001, 015, 030, 034, 049, 050, 056, 057, 074, 076, 090, 105, etc), Meynes (nº 067, 091: 11 maisons), Montagnac (nº 038), Saze (nº 070) et Vallabrègues (nº 066, 068, 101, 102 (6 demeures), 138 (9 maisons).
3. Maisons à Aubais: Chartier du Temple de Saint-Gilles, 129, 138, 162, 260, 300; et dans d'autres castra: nº 004 (Luc), 013 (Manduel), 287 (Calvisson).
Sources: Extrait de l'ouvrage de Damien Carraz, L'ordre du Temple dans la Basse vallée du Rhone (1124-1312) - Presses Universitaires de Lyon - 2005


Vallan   (89)

Seigneurie du Temple de Vallan
Département: Yonne, Arrondissement et Canton: Auxerre - 89


Seigneurie du Temple de Vallan
Localisation: Seigneurie du Temple de Vallan


En 1216, les Templiers possédaient cette seigneurie qui depuis fit partie de la dotation de la Commanderie d'Auxerre.

En 1495, frère Antoine de Bourneil, commandeur du Saulce, de Sacy et de Villemoison, concède aux habitants d'Auxerre le droit de faire venir dans la ville l'eau de ses fontaines de Vallan, pour l'usage habituel de toute la population.
Sources: César Lavirotte - Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne - Membre de la Société française pour la conservation des Monuments - 1852.

Maison du Temple de Vallan


Chapelle de Vallan
Chapelle de Vallan - Sources: Jack Bocar


Nous citerons principalement la vente à eux faite en 1254, par Etienne Marchand, « Stephanus Mercator », et Hersende, sa femme, de tout ce qu'ils avaient à Vallan, « apud Valan », en maison, terres, vignes et bois, ainsi qu'il résulte des lettres de l'official d'Auxerre de ladite année 1254, et une autre plus importante, qui est la cession de la terre et seigneurie de Vallan, que leur fit Jean, comte de Joigny, par ses lettres du mois de février 1275, et consistant en une maison entourée de fossés, une saussaie et des vignes à Fontenelles, dans le Val-Constan, sur la côte de Vaux, « in costa de Vallibus », ainsi qu'en terres situées au haut de Tournan, « in alto de Tornant », et à Serain, « apud Cerinum », avec la haute, moyenne et basse justice de Vallan, commune et indivise toutefois entre le dit comte de Joigny et Jean des Barres ; laquelle justice s'étendait jusqu'aux limites de celle d'Auxerre, « de Autissiodoro », de Vaux, « de Vallibus », de Tourbenay, « de Turbenayo », de Jussy, « de Jussiaco », d'Augy, « de Orgiacoa », de Gy, « de Guaco », de Serain, « de Cerino », et de Beaulche, « Biauche. »

C'est vers le milieu du XIIIe siècle que nous voyons les Templiers commencer à acquérir des biens à Vallan.


Chapelle de Vallan
Chapelle de Vallan - Sources: Jack Bocar


Cette cession comprenait également la justice que le comte de Joigny avait avec Drogon, seigneur de Maillot, à Augy et à Beaulche, et qui se prolongeait jusqu'à Vallan, Serain, Escamps, « Escan », Villefargeau, « Villa Fergiau », Maillot et Auxerre.

De leur côté, les Templiers quittaient et déchargeaient le comte Jean de la rente de quinze livres qu'il leur devait chaque année sur le péage de Joigny et dont nous avons parlé ci-devant, et lui abandonnaient en outre les hommes et femmes de corps qu'ils avaient à Goulange ci dans le Val de Mercy.

Sous les Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem
Il y avait à Vallan d'abondantes fontaines. En 1495; les bourgeois d'Auxerre sollicitérent du chevalier de Bournel, alors commandeur du Sauce, l'autorisation de faire venir dans la ville d'Auxerre une partie des eaux de ces fontaines. Le Commandeur consentit à leur demande, sous la condition qu'ils amèneraient l'eau à leurs frais dans l'hôtel de la commanderie « pour son mesnage, par ung tuau du gros d'un pois. »


Chapelle de Vallan
Chapelle de Vallan - Sources: Jack Bocar


Le domaine utile de la maison de Vallan était peu considérable, mais les censives avaient plus d'importance, à cause de la grande étendue de la seigneurie. Le Commandeur avait toute, justice sur les habitants de Vallan qui, en 1495, comptait dix-huit personnes. Chaque feu ou maison payait au Commandeur une rente de 5 sols tournois par an. Le notariat du lieu était affermé en 1777 à Jean Rousseau, tabellion, moyennant une. redevance annuelle de douze livres et deux poulets, à la charge en outre de délivrer gratis au Commandeur les copies des actes dont il pouvait avoir besoin.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Vallan, canton d'Auxerre.
— Valens, IXe siècle (Cartulaire général de l'Yonne, I, 52)
— Valenz, 1188 (Cartulaire général de l'Yonne, II, 387)
— Valentium, XIIIe siècle (Bibliothèque historique de l'Yonne, I, 439)
— Valen, 1280 (Abbaye Saint-Julien d'Auxerre)
— Vallan-le-Grand et Vallan-le-Petit, 1283 (E. 324, archives de l'Yonne)
— On trouve des vestiges d'habitations dans un territoire un peu éloigné du Vallan actuel.
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Yonne, rédigé par M. Max. Quantin. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXII.


Valleroy   (52)

Seigneurie du Temple de Valleroy
Département: Haute-Marne, Arrondissement: Langres, Canton: Fayl-Billot - 52


Seigneurie du Temple de Valleroy
Localisation: Seigneurie du Temple de Valleroy


Les Templiers y possédaient la seigneurie avec un four banal, droits de dîmes et une petite ferme.
Ces biens sont données en 1222, aux Templiers de La Romagne.
Sources: De Delphine Marie ; Les Templiers dans le diocèse de Langres, Des moines entrepreneurs au XIIe et XIIIe siècle. Dominique Guéniot, éditeur.

Valleroy
Seigneurie avec four banal, dimes et petite ferme.
Sources: César Lavirotte - Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne - Membre de la Société française pour la conservation des Monuments - 1852.

Valleroy, commune de Fays-Billot
— Vileroi, 1222 (Archives de la Côte d'Or, Temple de la Romagne)
— Veleroy, 1259 (Temple de la Romagne)
— Valeroy, 1422 (Temple de la Romagne)
— Valleroy, 1552 (Temple de la Romagne)
— Valleroy dépendait en 1789, de la province de Champagne, bailliage de Langres, par démembrement de celui de Chaumont, prévôté de Montigny-le-Roi, élection de Langres. Une partie de la seigneurie appartenait au commandeur du Temple de la Romagne.
Sources: Alphonse Roserot. Dictionnaire topographique du département de la Côte d'Or. Paris MDCCCCXXIV.


Valloire-Beaurepaire   (38)

Maison du Temple de Valloire-Beaurepaire
Département: Isère, Arrondissement: Vienne, Canton: Beaurepaire - 38


Maison du Temple de Valloire-Beaurepaire
Localisation: Maison du Temple de Valloire-Beaurepaire


Le Temple de La Valloire, cette appellation est par elle-même peu précise, le mot « Valloire » désignant une région naturelle et pas une localité.

Ce terme de La Valloire, qui, comprend une partie des cantons de Beaurepaire (Isère) et du Grand-Serre (Drôme), s'étend de la Bièvre jusqu'au Rhône.

Il y a bien un village ou hameau de « La Valloire » sur la commune d'Anneyron (Drôme), mais il n'a jamais été le siège d'une Maison du Temple pas plus d'une commanderie.

On trouve dans les archives du Rhône (H25), Domus Vallis Auree (charte 6) ; Domus de Valloria (charte 43) ; preceptor de Valloiri (charte 52) ; preceptor de Vallori (charte 43, 80) ; Templi Valorie (charte 92) ; Frater E. de Vallore (charte 89).

Mais il s'agit évidemment ici de l'établissement ou Maison du Temple fondée par les Templiers à Beaurepaire, et que les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem durent céder, en 1317, au dauphin Jean II.

Archives de l'Isère, B. 2978, folio 197 (19 avril 1317): « permutaverunt (les procureurs généraux de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem) et ex causa permutacionis tradiderunt et quasi prefato domino dalphino quicquid dictum hospitale hebebat et habere porterat et debebat in Valle aurea, videlicet in castro Belli Repayre et ejus mandamento et in castro Regalis Montis et mandamento ejusdem. »

Valbonnais a publié (tome II, pages 160 et 161) le texte des conventions passées entre le dauphin et l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, pour régler toutes les questions relatives à la dévolution des biens du Temple ; mais il a pratiqué de nombreuses coupures dans ce texte, d'ailleurs fort long, et il s'est glissé dans les quelques lignes que j'ai reproduites une erreur de transcription, qui n'est pas sans gravitée: « quiquid dictum hospitale habebat et habere poterat et debebat in Valle aurea, et (au lieu de videlicet) in castro Belli Repayre, etc. »

Dans une charte conservée aux archives du Rhône dans le fonds de Vaulx, dont la date ne peut-être restituée que d'une façon approximative, mais qui a été rédigée entre 1250 et 1260, contient des indications intéressantes.

Elle fait connaître outre cette Maison du Temple de La Valloire Beaurepaire « Inter aymonem, preceptorem milicie Templi de Valloria, etc. » : 1250: Aymon (commandeur du Temple de la Valloire).

La Maison du Temple de Bressieux « Frater Michael, preceptor de Besiaco... ».
Au nombre des témoins de l'acte figure le commandeur du Viennois « Frater Juvenis, preceptor Vienn. » L'abréviation doit être plus logiquement résolue: Vienn(esii) que Vienn(e). Ce dignitaire qu'un document de l'année 1275 appelle en termes plus explicites: « preceptor in Viennesio milicie Templi »

Nous savons que les Maisons ou commanderies de l'Ordre du Temple étaient réparties en provinces, régies par des commandeurs, d'un rang supérieur à celui des frères préposés à l'administration d'une simple Maison ou commanderie: « C'est ainsi que l'on trouve au XIIIe siècle une preceptor domorum Templi (ou milice du Temple) in Burgundia, un preceptor domorum Templi in Aquitania, in Normandia, etc. » Et quelquefois notamment en Provence, ils étaient qualifiés de Maîtres: « Fratre Rocelino de Fos, magistro domorum milicie Templi in Provencia 13 octobre 1269. » Et nous avons le sceau pendu à cet acte et porte la légende: S. Preceptor Provincie.

Nous trouvons aussi dans Dom Vaissete, Histoire du Languedoc, VIII, page 650-651 (25 avril 1214): « majoribus magistris militie Templi in Aragona et Provencia. »

Un quartier de Beaurepaire est encore appelé « Le Temple »

N'est pas cité dans le Grand Prieuré d'Auvergne de Léopold Niepce.
Sources: Roland Delachenal - Cartulaire du Temple de Vaulx, Paris Picard - 1897

Maison du Temple de Valloir Beaurepaire
Beaurepaire (Bellumripparium), belle rive, chef-lieu de canton d'un territoire de 1,803 hectares, d'une population presque entièrement agricole de 2,400 âmes, a six foires, et des marches le mercredi de chaque semaine, depuis le mois de novembre jusqu'au mercredi des Cendres. Jean II, qui en est considéré comme le fondateur, l'érigea en mandement, et lui accorda dans une charte de 1309 des droits étendus, successivement confirmés par tous les princes et rois, dauphins, jusqu'à Louis XV.

L'archevêque de Lyon, nommé arbitre par le pape Benoît XII entre le Dauphin et le comte de Savoie; qui soutenait que Beaurepaire avait été bâti dans les limites de sa terre d'Ornacieux, reconnut que ce lieu et celui de Pommiers avaient été construits dans le mandement et terroir de Revel, suivant qu'il avait été prouvé de la part dudit Dauphin, imposant silence perpétuel à partie adverse.

Le 19 février 1317, Jean II, prenant en considération le déplorable état de Beaurepaire, ruiné par un incendie, le gratifie de nouveaux privilèges, et approuve dans le même acte la transaction passée, sur son conseil, entre les habitants de Beaurepaire, leur curé et le prieur de Tourdan , dont voici la traduction abrégée: « En la présence et par la médiation du Dauphin, les droits ecclésiastiques de ces derniers sont établis aimablement comme il a suit: les dîmes et novales des terres et du bois du Temple de la « Valloire, dans le territoire de la paroisse, leur appartiennent. « ainsi que celles des autres fonds situés dans les mêmes limites, et les propriétaires sont tenus de les livrer selon l'antique coutume du lieu, qui les fixe à la quinzième partie de la récolte. « Ils perçoivent pour la messe basse dite sur le corps, la sépulture, le repos, le trente-un, le lit, la chaussure et les vêtements funéraires, quinze sous viennois de bonne monnaie, et une poule par chaque personne de l'un ou l'autre sexe, décédée au-dessus de dix ans, et trois sous par enfant au-dessous de cet âge. Le curé garde les cierges de la cérémonie funèbre. Le tarif des mariages est de trente deniers, et il est arrête que les mariés qui feront des noces inviteront le curé au repas, s'ils n'aiment mieux lui compter six deniers viennois.

« Fuit ordinatum quod mebenles et matrimonium contrabentes de parrochianis predutis qui nuptias faciant teneantur et debent invitare predutum eorum euratum et ei dare prandium, et si maluerint cidem eurato dare et solvere, preduto prandio, sex denarios viennoises. Nubentes qui non nuptias fecerint dicto curato nihil dare teneantur. »

« Le prieur de Tourdan s'oblige à donner annuellement au curé de Beaurepaire dix sommées de vin pur, dix de mélangé, dix setiers de froment, dix de seigle, et il lui accorde la faculté d'avoir un vicaire et un clerc, et tous les droits ci-dessus mentionnes, moins les dîmes et novales (Registre des archives de la commune de Beaurepaire). »

A l'extrémité du faubourg Cinqjean les Templiers avaient une maison que l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, héritier de leurs possessions, qu'ils cédèrent, dans un échange du 19 avril 1317, à Jean II, avec les bons, droits et juridiction, sous la réserve de huit setiers une émine de froment, livrables chaque année, de six livres dix-huit sous, et du cinquième denier des anciens cens (Valbonnais, tome II, page 160).
Sources: Revue de Vienne, Esquisses Morales, Littéraires, Statistiques et Industrielles - Deuxième année, premier volume - Vienne 1837.

Maison du Temple de Valloir Beaurepaire
On trouve le nom d'un Maître du Temple témoins lors d'une donation faite par Ismidon de la Chambre petit fils d'Aymard Ier avait fait au prieuré de Domène (charte 241). Ismond d'Aix, maitre du Temple - Ce Grand-Maître des Templiers n'a pas été connu des historiens de cet Ordre ni des auteurs de l'Art de Vérifier les Dates.
Sources: Archives Généalogiques et Historiques de la Noblesse de France, publié par M. Lainé, tome septième, Paris MDCCCXLI.

La Valloire-Beaurepaire
La Maison du Temple de la Valloire (1), aurait eu son siège à Beaurepaire, d'après M. R. Delachanal (2), lequel remarque la présence assez fréquente du commandeur de cette templerie dans les actes passés à Vaux.
1. Beaurepaire ou la Valloire (un quartier de Beaurepaire est dit le Temple)
2. Cartulaire du Temple de Vaux, page 18.

On se souvient peut-être qu'il a été parlé de la Maison du Temple de Vaux, à propos des possessions du Temple en Bourgogne et en Lyonnais, et peut-être eut-il été préférable de rapprocher les maison de la Valloire et de Vienne de celles du Lyonnais.

Nous connaissons, d'ailleurs, le Temple de la Valloire (Domus Templi de Valloysa, Viennensis diocesis) que par le récit d'un ancien Templier messin, transfuge de l'Ordre qui séjourna dans diverses Maison du Temple, sans excepter celles de Chypre.
Comme il habitait en la Maison des Templiers de Trêves en Allemagne, il avait accompagné, un jour, son précepteur venu à Paris pour assister à un chapitre ; puis il avait été envoyé à la Valloire, et s'était arrêté sur son passage au temple de Châlon en Bourgogne (3).
3. Procès des Templiers, tome I, page 216.
Sources: Revue de l'Orient Latin, tome VII, Paris 1899.

Procès des Templiers, tome I, page 216.
Requisitus in quibus locis erat ipse conventualis eo tempore quo fuerunt facte recepciones predicte, respondit quod tempore prime recepcionis facte Parisius et eciam secunde erat conventualis Treveris in Allamania, et erat frater serviens.

Requisitus ex qua causa venerat Parisius tempore dicte recepcionis, respondit quod associaverat preceptorem Treverensem, qui venerat Parisius ad capitulum, et quod mitebatur ad domum Templi de Valloysa, Vienensis diocesis, illo tempore quo dixit se interfuisse recepcioni facte apud Cabilonem. Requisitus si in dictis recepcionibus IIIIor vel quinque fratrum quibus dixit se interfuisse fuerunt aliqua alia dicta vel facta quam deposuit de se ipso, respondit quod non quod ipse viderit vel audiverit.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 — Imprimerie Nationale — Paris — M. DCCC. LI.


Vallon-sur-Gée   (72)

Domaine du Temple de Vallon-sur-Gée
Département: Sarthe, Arrondissement: La Flèche, Canton: Loué - 72


Domaine du Temple de Vallon-sur-Gée
Localisation: Domaine du Temple de Vallon-sur-Gée


L'abbé Pineau, paroisse de Vallon, n'ayant que de modestes disponibilités, il les emploie toutes sans compter au soulagement des paroissiens pauvres. Puis quand la mort de ses frères, décédés sans postérité, l'a mis à la tête d'une brillante fortune, il n'a plus qu'une pensée, plus qu'une ambition, consacrer exclusivement son patrimoine aux oeuvres de foi et de charité.

Supputant d'avance son plantureux héritage, les membres de sa famille ont beau l'accabler de visites, de soins intéressés, il leur fait entendre qu'ils n'ont rien à espérer de sa succession.
— Cependant, disent-ils, nous sommes vos proches parents !
— J'en ai de plus proches encore, répond-il, j'ai les pauvres !...

Dans ce but il acheta le Temple (2), bordage d'une quinzaine de journaux de terre, puis celui de la Barre, en Vallon ; il y joignit la terre de l'Epinay, en Neuvillalais, et divers autres immeubles dont le prix atteignait alors le chiffre de 80,000 francs.
2. Le Temple de Vallon était une ancienne commanderie de l'ordre du Temple qui fut aboli, on le sait, en 1312. Les biens des Templiers après leur extinction furent réunis à ceux de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem. L'établissement de Vallon fit alors partie, d'abord de la commanderie du Guéliant, à Moitron, puis plus tard de celle de Chevillé, absorbée ultérieurement dans la commanderie de Thévalle, près Laval.
— Cf. Cauvin, Géographie ancienne du diocèse du Mans, page 243. Le fief Saint-Jean de Vallon comprenait en son ressort le presbytère du lieu. Les aveux des curés à ce fief depuis 1518 existent encore aux Archives de la Sarthe, H, 1894, 96, 97 et 98.

La Province du Maine : recueil mensuel sous la direction de l'abbé Ambroise Ledru, l'abbé Ernest L. Dubois et l'abbé Henri Bruneau, tome III, page 248. le Mans 1895 - Bnf


Valseguier-Montolieu   (11)

Domaine du Temple à Valséguier ou Montolieu
Département: Aude, Arrondissement: Carcassonne, Canton: Alzonne, Commune: Montolieu - 11


Domaine du Temple à Valséguier
Localisation: Domaine du Temple à Valséguier


24 septembre 1168
Séguier de Peyriac, Payenne, et leurs familles, Pierre Séguier et son frère Hugues donnent aux frères de la milice tout ce qu'ils possédaient dans les terroirs de Valséguier et de Mirailles et reçoivent du Temple pour ce don une aumône de 3 sous Ugonencos.

5 décembre 1168
Raimond Séguier approuve pour lui et sa postérité la donation faite par son père à la milice de son « honneur » de Valséguier, et reçoit d'elle pour cet abandon une aumône de deux setiers de froment.

17 décembre 1168
Hugues de Trèbes et les siens, Arnaud le Clerc, diacre, donnent aux frères de la milice les biens qu'ils possèdent dans le terroir de Valséguier, renoncent à « l'honneur » qu'ils revendiquaient d'eux dans le terroir de Mirailles et qu'ils avaient partagé par moitié avec leur cousine, et reçoivent du Temple une aumône de 12 sous Ugonencos, un muid et 2 setiers d'orge.

28 août 1169
Pierre Bérenger d'Arques, Amiel son frère, Bernard Rossel et leurs familles, Pierre Gilles (Gili), ses frères et sa soeur donnent en alleu au Temple le manse et cinq pièces de terre qu'ils possédaient dans le terroir de Valséguier, et reçoivent de lui une aumône de 55 sous ug.

28 août 1169
Ricsen (Ricsendis), fille de feu Bérenger d'Arques, et les siens donnent au Temple une pièce de terre appartenant au terroir de Valséguier, et reçoivent de lui une aumône de 5 sous ug.
Sources: Cartulaires des Templiers de Douzens, publiés par Pierre Gérard et Elisabeth Magnou, Paris 1965

Montolieu, Canton: Alzonne - 11
— Montolieu, deux agglomérations, tantôt distinctes, tantôt confondues dans les documents, « la Villa Addarii et la Villa Sigarii », ont précédé l'abbaye et ont été le berceau du village actuel.
— Villa Vallis Sigerii, antequam castrum quod vocatur Montolieu acdificaretur, 1146 (Mah., I, 125)
— Montolieu dit autrement Valsigué, 1220-1289 (Bibliothèque de Carcassonne, manuscrit 9551, folio 260.)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de l'Aude, rédigé par L'Abbé Sabarthès. Paris Imprimerie Nationale, MDCCCCXII.

Valsiguer, Valséguier, villa qui servi de berceau à l'abbaye et au village de Montolieu, et que les nouveaux éditeurs de l'Histoire de Languedoc (tome II, page 426) confondent avec Villalier.
— Villa Secarii seu Villa Alderii, 854 (Gallia Christiana, VI, c. 416)
— Sanctus Joannes de Valle Segario, 961 (H., L., V, paragraphe 111)
— In villa Allieiro..., Alderio..., Aldeir, 1011 (Mahul Alphonse, cartulaire de l'ancien diocèse de Carcassonne I, 80)
— Villa Vallisigerii, 1123 (Ibidem, I, 85)
— Valis Sicarii, 1194 (Ibidem, I, 87)
— Valséguier, 1677 (Comp., page 192)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de l'Aude, rédigé par L'Abbé Sabarthès. Paris Imprimerie Nationale, MDCCCCXII.


Vandenesse-en-Auxois   (21)

Maison du Temple de Vandenesse
Département: Côte-d'Or, Arrondissement: Beaune, Canton: Pouilly-en-Auxois - 21


Maison du Temple de Vandenesse
Localisation: Maison du Temple de Vandenesse


Les Templiers y eurent une maison, puisqu'en 1237, on les voit acheter de Jean de Châteauneuf le quart de ce qui lui appartenait de la seigneurie de Vandenoisse ; acte qui fut confirmé par sa veuve en 1239.

Les Hospitaliers ayant succédé aux Templiers durent, en 1322, transiger avec Guy, autre seigneur de Châteauneuf, pour l'exercice des droits de justice qui étaient un sujet de litige entre eux.

Nous ne nous rattacherons pas ici, et par deux motifs péremptoires, à l'idée de quelques archéologues qui croient que les curieux cercueils en pierre avec nombre d'ornements précieux qui ont été découverts autour de la remarquable église de Sainte-Sabine, autrefois Saint-Martin de Lasstis, seraient les sépultures des Templiers qui auraient été établis en ce lieu, ou qui, après leur mort, y auraient été transportés depuis leur maison voisine de Vandenesse. D'abord, malgré nos recherches aux archives de Bourgogne pour éclaircir ce fait, nous n'avons absolument rien trouvé qui indiquât l'occupation de Sainte-Sabine par les Templiers ; car, au contraire, en même temps qu'ils étaient à Vandenesse, la terre de Sainte-Sabine appartenait à la maison de Saulx, puis à celle de Fussey, d'où on appelait leur manoir féodal maison de Fussey.
Ensuite, pourquoi les Templiers de Vandenesse auraient-ils préféré être inhumés à Sainte-Sabine, lorsque leur église de Vandenesse était là pour les recevoir et semblait en être digne, ayant donné la sépulture aux seigneurs de Châteauneuf, Jean, en 1294, et Guillaume, en 1303 ; de plus elle a été particulièrement remarquée et signalée comme curieuse dans les visites pastorales de Mgr. l'évêque de Dijon, de qui nous tenons ce fait.
Nous pourrions aussi ajouter que les ornements précieux, tels que boucles de ceinturons et agrafes de manteaux trouvés à Sainte-Sabine, éloigneraient encore davantage de l'opinion qu'ils auraient appartenu à des Templiers, pour qui la simplicité dans le costume était chose de règle: « les robes, disent les statuts, doivent être sans nulle superfluite et sans nul orgueil. » « En place de chaînes d'or pour attacher le manteau, il sera fait usage de lacs de cuir propres à résister à la fatigue. » Donc on ne peut admettre qu'il y ait eu des Templiers à Sainte-Sabine.
Au reste, sur cette seigneurie de Vandenesse, la Maison du Temple de Beaune n'avait que des rentes et cens et une centaine d'arpents de bois.

Fond commanderie de Beaune, H 1216: Vandenoisse, 1237.
Vendenesse soubz Chastel Neuf, 1461 (B 11517).
Sources: César Lavirotte - Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne - Membre de la Société française pour la conservation des Monuments - 1852.

Commanderie de Vandenesse sous les Hospitaliers
Ce village, qui était dans le principe le chef-lieu paroissial de la baronnie de Châteauneuf, appartenait, dès le XIIe siècle, à cette seigneurie, dont il ne fut jamais séparé.
Un quart du domaine relevait de la commanderie de Beaune, et c'est pour ce motif que les religieux hospitaliers figurent dans la charte d'affranchissement que Guy de Châteauneuf octroya à ses hommes, afin de les retenir sur ses terres, qu'ils menaçaient de déserter.

Charte d'affranchissement des habitants de Vandenesse, accordée par Guy de Châteauneuf et le commandeur de Beaune, seigneurs du lieu, et confirmation de cette charte par Pbilippe-le-Bon, duc de Bourgogne.
Source: Chartes de communes et d'affranchissements en Bourgogne. Tome 2, page 516. Bnf

Vandenesse-en-Auxois, commune de Pouilly-en-Auxois
— Vandenause, 1229 (La Buissière, H 531)
— Vandenoisse, 1237 (Commanderie de Beaune, H 1216)
— Vandenesse, 1263 (Sainte-Marguerite, H 677)
— Vandenosse, 1271 (Charmasse, cartulaire de l'église d'Autun, 1-II, page 207)
— Wandenosse, 1285 (La Buissière, H 536)
— Vendenissa, XIVe siècle et avant 1312 (Longnon, Pouillés I, 84)
— Vandenixa, 1334 (Saint-Marguerite, H 677)
— Vandenissa, 1339 (Ibidem)
— Vendenesse, 1341 (B 10504)
— Vandenasse, 1362 (Archives Nationales, J. 319, folio 10 rº)
— Vandanissa, XIVe siècle, (Longnon, Pouillés, I, 111)
— Vendenesse soubz Chastel Neuf, 1461 (B 11517)
— Eglise vocable de l'Assomption de la Vierge.
— Une partie de la seigneurie appartenait à la Maison du Temple de Beaune.
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Côte-d'Or, rédigé par Alphonse Roserot. Paris Imprimerie Nationale, MDCCCCXXIV.


Vaour   (81)

Maison du Temple de Vaour
Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Vaour - 81


Maison du Temple de Vaour
Localisation: Maison du Temple de Vaour


Les Templiers s'établirent vers 1140 dans la châtellenie de Penne, où ils possédèrent tout d'abord le territoire des « Albis » et où ils construisirent peu après le château de Vaour: (Les savantes études faites sur cette Commanderie par M. Devais et par M. Rossignol nous permettent de nous borner à de simples et sommaires indications).

De nombreuses donations firent en peu de temps cette commanderie l'une des plus importantes circonscriptions de l'Ordre dans le Midi.


Commanderie de Vaour
Commanderie de Vaour - Sources: Franc Bardou


1155. Donation par Frotard, vicomte de Saint-Antonin, au commandeur de Vaour, du territoire de MontricouxDomaine du Temple à Montricoux
Domaine du Temple à Montricoux
.

1174. Donation par l'abbé d'Aurillac de l'église de Trévan.

1178. Donation par Raymond, comte de Saint-Gilles, de ses droits sur le territoire de Castras.

1181. Cession par Etienne, Prieur de Saint-Antonin, et tous les chanoines de son couvent, à l'Ordre du Temple des églises de Castras, de Mairessi et de Montricoux.

1182. Izarn, vicomte de Saint-Antonin, confirme toutes les acquisitions des Templiers dans sa seigneurie et leur concède des droits de dépaissance sur ses terres (peut-être Saint-Antonin-Noble-Val, 82).

1190. Donation par plusieurs chevaliers du lieu de Montaigut de la châtellenie de cette ville.

1292. Gaucelma, soeur et héritière de Pierre Amiel, confirma les donations qui avaient été faites dans Roussergues et dans Murcens, à Bertrand Bonafous, commandeur de Vaour, elle se réserva les corps des hommes et des femmes du bois de Murcens. L'expression brutale de corps désignait vaguement les services ou le genre de travail auquel les tenanciers étaient obligés, pour la terre à laquelle ils étaient attachés: la seinnoria dels corsses et dels veguers del bosc de Murcengz, siu home o jemnas (1)

1293. Un acte un peu plus explicite, nous montre le vassal G. diel Cairo obligé d'acquitter un droit fixe et non arbitraire de quart et de quint.
Cartulaire des Templiers de Vaour, page 90

1196. Amiel de PenneDomaine du Temple à Penne
Domaine du Temple à Penne
exempte les Templiers des leudes et des péages dans toute sa châtellenie.

1275. Coutumes concédées aux habitants de Montricoux par Roscelin de Foz, Maître du Temple en Provence.

1276. Sentence arbitrale entre les Templiers et les chanoines de Saint-Antonin, au sujet des dîmes des paroisses de Montricoux, de Saint-MauriceDomaine du Temple à Saint-Maurice
Domaine du Temple à Saint-Maurice
et de Castras ; elles sont adjugées aux premiers moyennant une redevance annuelle de 24 Setiers de froment et de 16 d'orge.

Sous les Hospitaliers de Saint-Jean


Château de Vaour
Château de Vaour - Sources: Stef la Mule


1351. Raymond, évêque de Cahors, confirme aux Templiers la possession de plusieurs églises de son diocèse, parmi lesquelles Montricoux et Saint-Benoît de Castras.

1331. Echange entre les chevaliers de Saint-Jean et Arnaud, vicomte de Carmaing ; ce dernier cède la place et la juridiction de Peyriac (Bas-Languedoc) et reçoit le lieu de Montricoux, où l'Ordre ne conserve que la seigneurie spirituelle et les dîmes.

1456. Transaction entre le commandeur Jean de Castelnau et Antoine de Cardaillac, seigneur de Bioule, pour la limitation de leurs territoires respectifs.

1482. Transaction avec les habitants de Vaour, portant règlement des droits de fouage et de fournage et des journées de corvée ; le commandeur devra, en temps de guerre, offrir asile dans son château aux personnes et aux meubles de ses vassaux, qui seront tenus de lui fournir un service de garde et de guet.

1523. Procès contre les consuls de Vaour qui avaient tenté d'usurper l'exercice de la justice dans cette ville et des droits d'usage dans la forêt du commandeur.

1655. Arrêt de la Cour des Aydes de Montpellier, défendant aux Consuls de Saint-Beauzille de soumettre à la taille les biens de l'Ordre de Saint-Jean.

1703. Le commandeur, G. de Pontevès, achète des commissaires royaux, au prix de 400 livres, la justice haute, moyenne et basse de la paroisse de Saint-Amans, démembrée de la juridiction de Molières.

Le commandeur possédait à Vaour un château-fort, la seigneurie entière, spirituelle, temporelle et foncière de cette ville et de son territoire, une partie de la dîme de Saint-Pantaléon et de Saint-Michel, des fiefs et des rentes au Frau, à Fontblanque, Saint-Julien, Vayrevigne, Saint-Antonin, Lentin, Louvers, Audillac, Sestayrols.

Les divers membres de la circonscription étaient: Saint-Martin de Sesquière, au diocèse de Cahors (1/2 dîme et un petit domaine), la Madeleine, près de Penne (seigneurie spirituelle, dîmes), Montricoux (idem), Bioule, au diocèse de Cahors (moitié de la dîme), Saint-Amans (château, seigneurie entière), la moitié des dîmes de Saint-Simon et de Saint-Maurice et enfin la chapelle de Saint-Jean, près de Montcuq, en Quercy.

Le revenu net de cette commanderie était, en 1782, de 16, 998 livres.

Le Commandeur Templier retrouvé de Vaour.
1150-1160. Fort Sauz.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

Historique de la commanderie de Vaour


Vaour Château
Vaour Château - Sources: Trutat, Eugène 1896 - Bibliothèque municipale de Toulouse, TRU C 936


L'ordre des chevaliers de la Milice du Temple ou ordre des Templiers fut fondé en 1118 par neuf chevaliers et officialisé en 1128 au concile de Troyes qui lui donna sa règle (issue de celle de Cîteaux) et des statuts privilégiés. Cet ordre, à la fois militaire et religieux, avait pour premier objectif l'occupation de la Terre Sainte et la protection des pélerins de Jérusalem.

Ce rôle lui valut les laveurs des grands seigneurs du moyen âge des croisades, et, dès 1136, grâce à des dons importants, une première commanderie est fondée en Languedoc par Roger II comte de Foix.

Vers 1140, soit quatre ans seulement après, les Templiers ont des biens dans la châtellenie de Penne.

Plusieurs d'entre eux résident alors dans la paroisse de Sainte-Marie Madeleine des Albis, sur la rive droite de l'Aveyron.

Ces templiers, à robe blanche, garnie de la croix rouge pattée, constituèrent très tôt un important domaine. Les premiers actes de donation, datés de 1143, sont relatifs aux droits territoriaux de la combe des Albis que W. de Penne et ses chevaliers accordérent pour le salut de leur âme à Pierre Humbert, prieur. En 1150, Bernard Armengaud donna ses moulins et rivages d'Auriole à Pierre Hugues puis Bernard Adémar d'Auriole céda à son tour ses moulins pour la réception de son fils dans l'Ordre.

Les membres de la famille de Penne passent donc pour les premiers bienfaiteurs des Templiers dans le pays. Mais tous les autres habitants, que ce soit les chevaliers, comtes ou vicomtes, ou les plus simples propriétaire;, terriens, tous firent d'importantes donations pour participer aux avantages spirituels de l'Ordre, sous la dénomination de « frères donnés » et pour être enterrés dans le cimetière des chevaliers (ainsi Raymond de Doguers, Bernard d'Auri, Amiel de Penne.) (Cartulaire nº 21 et 27)

Ainsi, leurs possessions prenant de plus en plus d'importance, vers 1160, ils cherchèrent un site afin d'y implanter le siège d'une commanderie. Sans raisons apparentes, ils avisèrent une butte de grès stérile, dominant largement la campagne environnante, en pays des arfraux, loin de toute voie de passage. C'est qu'ils avaient découvert que ce site dominant avait été plusieurs millénaires avant, une butte sacrée, siège de ce qui semble être un culte de l'eau, ainsi qu'en témoigne la dalle à rigoles, dégagée au nord de la commanderie en 1970-1971, et peut-être d'un vidage (qui reste à découvrir). La, mille ou deux mille ans avant J.-C., mais aucun objet n'a permis une datation précise, des hommes auraient cru aux vertus médicinales des eaux de ce lieu et y auraient pratiqué leurs rites. Les Templiers croyaient aux sites privilégiés. C'est pourquoi ils décidèrent que là, serait élevée leur commanderie.

Cette « Maison » ainsi que l'appelaient les Templiers n'était pas un château fort comme le veut la tradition locale et ses murs n'auraient pas résisté à une attaque en règle. Elle était le plan trapézoïdal et occupait une surface de 2500 m2 environ, soit approximativement 1100 m2 de bâtiments.

Le porche d'accès, voûté en plein cintre et surmonté d'une pierre armoriée, s'ouvre au nord-est dans un angle de la commande-m et donnait dans une première cour. Face à l'entrée, un bâtiment était destiné à l'exploitation agricole, aspect que possédait presque toute commanderie provinciale. Il abritait au niveau de la cour la grange dont on peut voir encore une porte surmontée d'une pierre armoriée rendue illisible. Une rampe en pente douce conduit, vers l'étage inférieur, à travers une porte au cintre irrégulier, à une vaste salle à la voûte romane. Celle-ci était utilisée comme écurie (n'oublions pas que tes templiers étaient des chevaliers). Ce bâtiment présente, côté sud, une série de contreforts massifs très rapprochés.

A gauche de la cour d'entrée se trouvait la « Grande Maison », c'est-à-dire la partie de la commanderie réservée aux chevaliers et strictement interdite aux laïcs.
La pièce maîtresse de la « Grande Maison » était le « donjon », grosse tour massive d'une vingtaine de mètres de haut et située à l'est de la commanderie. D'un appareil très régulier, il était décoré extérieurement de pilastres à peine saillants et réunis par des arcatures en plein cintre. Il abritait, au rez-de-chaussée, la chapelle à laquelle le public accédait, après avoir traversé le cimetière, par une porte à double voussure romane supportée par des colonnes à chapiteaux. Elle était placée sous le vocable de Notre-Dame Sa voûte, en berceau légèrement ogival, était divisée en deux travées par un arc doubleau en ogive et supporté par deux colonnes à chapiteaux historiés. Un cordon courait, à la naissance de la voûte, tout autour de la chapelle. Contre le mur terminal un escalier tournant menait, au-dessus, à une salle voûtée, elle aussi, en ogive. Le sommet du « donjon » devait être à l'origine une plate-forme, mais il fut, par la suite, couvert d'une toiture à quatre pans et surmonté d'une tour de guet. Il était fortifié et présentait, au sommet des murs, une couronne de corbeaux destinés à porter des hourds à mâchicoulis. Une salle basse, fortifiée de même manière, s'appuyait contre le « donjon. » Elle servit à partir de 1684 de nef à la chapelle, après la destruction par un incendie de l'église paroissiale.

La partie conventuelle était constituée par deux bâtiments perpendiculaires qui enserraient avec le « donjon » et sa salle basse, une cour intérieure. Le bâtiment à deux étages dont on voit encore la façade était destiné, au rez-de-chaussée, aux cuisines et au réfectoire, et l'on peut encore de nos jours retrouver le four. Au-dessus, était certainement le logis du commandeur, comme en témoigne toujours une pierre armoriée au-dessus de la fenêtre.

Une tour octogonale à trois étages marquée à l'extérieure par un cordon de boutons en relief, qui permettait d'accéder aux appartements. Elle servait de cage à escalier en colimaçon dont les marches présentaient de quatre en quatre, à l'intrados, une main tenant un bâton noueux, symbole du bâton du commandeur.

Ainsi devait se présenter la commanderie de Vaour au XIIe et XIIIe siècle, sous réserve de quelques remaniements jusqu'au XVIIe siècle, mais très peu de documents permettent d'en donner une description détaillée.

Elle était occupée par un très petit nombre de chevaliers: moins de dix certainement. Le reste de la communauté se dispersait dans les paroisses voisines à mesure que les nouvelles donations ou ventes de la part des bienfaiteurs augmentaient le domaine terrien ou les privilèges, comme on peut le constater dans le cartulaire de la commanderie dès 1202.

C'est ainsi qu'en 1196, Raymond de Penne exempte les chevaliers de la « Maison de Vaour » des droits seigneuriaux dans la châtellenie de Penne.

Après les seigneurs de Penne, il faut placer au rang des bienfaiteurs des Templiers, les chevaliers de Montaigut, les seigneurs de Cahusac, puis le comte de Saint-Gilles et les vicomtes de Saint-Antonin.

Petit à petit, toutes les possessions des Templiers sont affranchies des droits seigneuriaux et des redevances par simple don ou par achat de ces droits.

Les chevaliers de Montaigut donnérent pour la rédemption de leurs pêchés, les fours du château de Montaigut et les habitants du lieu furent obligés d'aller cuire leur pain au four des Templiers. Ces mêmes chevaliers firent ensuite don de leur chapelle et de ses appartenances, franche de toute taille, guet, albergue et autres droits.

L'abbé d'Aurillac vendit aussi la « Maison de Vaour » l'église de Trévan et ses appartenances.

Les Templiers eurent très tôt des possessions dans le Quercy. Le 14 mai 1181, les chanoines de Saint Antonin donnérent, pour que les Templiers les protègent contre leur ennemis, l'entier territoire de Montricoux avec ses trois églises de Montricoux, de Saint Laurent.

De nos jours, il ne reste plus que le squelette mutilé de la commanderie. Le temps n'aurait pu vaincre ces murs de grès, mais les hommes ont eu raison par la destruction et le pillage irraisonné. Et, les soirs d'été, lorsque le soleil couchant incendie de rouge la campagne environnante, les tristes ruines de la commanderie retrouvent encore un peu de leur noblesse qu'elles portérent si fiérement pendant plus de sept siècles.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

Maison du Temple de Vaour
A part quelques actes qui tiennent de la gestion domainiale habituelle, les rapports personnels du comte avec les Templiers du Bas-Rhône sont peu soutenus et les donations pluutôt rares. « Je n'en ai relevé aucune dans la Bas-Rhône et, hors de la région, celles-ci sont modestes comme à Vaour où « lo coms de san gili » se contente de donner quelques droits d'exploitation domaniaux, Léonard, nº 89 (Mars 1180) »
Sources: Extrait de l'ouvrage de Damien Carraz, L'ordre du Temple dans la Basse vallée du Rhone (1124-1312) - Presses Universitaires de Lyon - 2005

Maison du Temple de Vaour, Montricoux, Lacapelle-Livron, Villedieu


Commanderie de Vaour
Sources: Archives du Tarn


Plusieurs localités du département de Tarn-et-Garonne prétendent avoir possédé des établissements de Templiers; mais il n'y a réellement d'authentiques que les commanderies de Montricoux, de Lacapelle-Livron, de La Villedieu et de Golfech. On peut encore classer parmi ces établissements, mais seulement comme membres de commanderies, l'église de la Lacapelle, canton de Lavit, dépendant jadis, a ce que l'on croit, de la commanderie de Nom-Dieu, et Puylaroque appartenant à celle de Gabre.

La commanderie de Montricoux fut fondée en 1181, par suite de la donation faite, le 14 mai de cette même aimée, à l'Ordre du Temple, par le monastère de Saint-Antonin, de la terre et de la seigneurie de Montricoux. Après la destruction de l'Ordre, les biens de cette commanderie furent livrés par Géraud de Salvanhac, leur curateur, au dénonciateur des Templiers, Esquieu de Florian, qui en jouit jusqu'en 1322. Les revenus de la maison de Montricoux étaient alors évalués a 1,100 livres tournois. Esquieu de Florian ayant été dépossédé par ordre de Charles-le-Bel, les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem furent mis en possession de la terre de Montricoux; mais ils l'échangèrent, le 9 février 1332, avec Pierre d'Euze, seigneur de Négrepelisse, contre les terres de Douzens et de Goyran, en Languedoc ils conservèrent néanmoins tous leurs droits sur l'église de Montricoux, dont ils firent le siège d'une commanderie, ainsi que sur le temporel qui en dépendait. Cette commanderie fut depuis transformée eu prieuré, et devint alors un simple membre de la commanderie de Vaour (vers la fin du XVe siècle).

On ignore à quelle époque fut fondée la commanderie de Lacapelle-Livron. On sait seulement que « le religieux baron, frère Raymond du Buisson, commandeur de Lacapelle, de la chevalerie du Temple, » accorda, le 10 novembre 1268, une charte de coutumes aux consuls et aux habitants du village, et que les biens de cette commanderie furent après leur confiscation par Philippe-le-Bel, concédés à l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, qui en jouit jusqu'à la Révolution. Le revenu annuel de la commanderie de Lacapelle-Livron s'élevait, au commencement du XVIIIe siècle, au chiffre de 6,000 livres, et celui du prieuré de Ginolhac, qui en dépendait, à 6,000 livres.

Adélaïde de Toulvieu est la fondatrice de la commanderie de La Villedieu. Elle avait, à sa mort, légué à l'Ordre du Temple l'église d'Albefeuille et la chapelle de son château de Toulvieu avec tous leurs droits et leurs dîmes. Les Templiers, après avoir pris possession du legs (année 1154), commencèrent immédiatement la construction de leur maison, au point de jonction des voies de Castres à Moissac et de Montauriol à Castel-Sarrazin. Mais l'abbaye de Saint-Théodard, de laquelle dépendait la paroisse d'Albefeuille, fit opposition à cet établissement. Elle consentit néanmoins à transiger, et par un acte conclu le 16 septembre 1154, entre Amiel, abbé de Saint-Théodard, et Dieudonné, Hugues, Gautier et Bernard de Caux, chevaliers du Temple, grâce à l'intervention de Hugues de Rochefort et de Bernard de Châteauneuf, fils et gendre d'Adélaïde, l'abbaye donna son consentement, moyennant la concession faite par les Templiers du tiers de l'église d'Albefeuille et de la chapelle de Toulvieu, avec les droits et les dîmes qui en dépendaient. Un village ne tarda pas à s'élever auprès de la maison des Templiers et prit le même nom, celui de La Villedieu qu'il porte encore. Lors de la croisade contre les Albigeois, pendant que le commandeur affichait à tout instant ses sympathies pour les croisés, les habitants se prononcèrent hautement en faveur du comte de Toulouse et lui donnèrent des preuves de leur dévouement dans une circonstance où il y avait un danger réel à le faire. Raymond VII assiégeait, au commencement d'avril 1228, la ville de Castel-Sarrazin. Humbert de Beaujeu et le fougueux évêque de Toulouse accoururent, chacun de leur côté, avec des troupes au secours des assiégés. Mais le premier fut constamment harcelé par les gens de La Villedieu, et le second, campé près du village, ne pouvait obtenir d'y être admis, lorsque le commandeur Pierre de Bruciac lui en ouvrit les portes. L'évêque était à peine entré dans La Villedieu, que plusieurs jeunes gens formèrent le projet de l'enlever et de le livrer au comte de Toulouse; mais le complot fut découvert a temps et ne put aboutir.

La commanderie de La Villedieu passa, avec les autres biens de l'Ordre du Temple, entre les mains des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, qui la possédaient encore au moment de la Révolution. Ses propriétés étaient considérables et embrassaient, indépendamment du territoire de la communauté de La Villedieu, les territoires des communautés de Ventilhac, Villeneuve et La Bastide-du-Temple. Ce dernier village devait sa fondation à l'un des commandeurs de La Villedieu, vers le commencement du XIIIe siècle.

Quant à la commanderie de Golfech, on n'en sait jusqu'à présent autre chose, sinon qu'après avoir d'abord appartenu aux Templiers, elle fut concédée aux Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, et qu'en 1765, elle payait au grand-maître de l'Ordre de Malte une contribution annuelle de 1,492 livres 7 sous 2 deniers. Le prieuré de Gimbrède, dont le revenu atteignait 6,000 livres, était un membre de la commanderie de Golfech.

Voilà les seuls détails qu'il m'est permis de donner sur les établissements que les Templiers possédaient dans nos contrées.

Un des secrétaires lit une note répondant à la même question et laissée par M. E. Rossignol, inspecteur de la Société, qui n'a pu rester jusqu'à la fin de la session.


Dessin de Montricoux

Dessin de Montricoux - Sources: Diocèse de Montauban


Note de M. Rossignol
L'histoire que j'ai écrite sur la commanderie de Vaour au département du Tarn (Monographies communales, tome I, III, page 215 et suivantes) répond en partie à cette question, en ce qui concerne les établissements de Montricoux, de Bioule, de Molières et de Lafrançaise, situés dans le Tarn-et-Garonne. Ces établissements étaient attachés à Vaour dès la seconde moitié du XIIe siècle, ainsi que je l'ai prouvé pour celui de Montricoux; j'ai donné sur eux de nombreux détails Statistiques, et je renvoie à ce premier travail, à la suite duquel sont publiés (page 287 et suivantes) le texte d'une donation aux Templiers par le comte de Saint-Gilles, de ses droits Seigneuriaux à Castres, en 1178; et celui de la cession aux mêmes Templiers du territoire de Montricoux, en 1161, par les chanoines de Saint-Antonin (1). Les vicomtes de cette localité ancienne furent aussi des bienfaiteurs de la commanderiez qui eut, dans la suite des siècles, des procès divers avec ces mêmes chanoines possesseurs de droits importants en Albigeois. Varen était encore un des doyennés du Quercy, qui étendait ses possessions en Albigeois, et que j'ai nommé souvent dans le récit des événements qui y ont eu lieu, tant sous le rapport civil qu'au point de vue ecclésiastique. Je termine en rappelant, au sujet des établissements religieux compris dans les limites actuelles du département de Tarn-et-Garonne, que j'ai cité également dans le même livre (page 255), que pendant la guerre d'Henry, roi d'Angleterre, contre Raymond V, pour la possession du comté de Toulouse, l'abbé et les religieux de Sept-Fonds en Quercy se retirèrent, pendant l'occupation par le roi de la ville de Cahors, auprès de Penne, où ils terminèrent, en décembre 1160, un différend qu'ils avaient avec Gérard Bonafos au sujet de quelque bien territorial; date importante qui aide à déterminer l'époque, encore incertaine, de la guerre en question et de sa durée.
1. La note, de M. Rossignol renferme quelques erreurs historiques que nous devons rectifier. Ce n'est point, comme l'affirme le savant auteur des Monographies communales, dès la seconde moitié du XIIe siècle que l'établissement de Montricoux était attaché à Vaour. Montricoux était alors et longtemps après le siège d'une commanderie parfaitement indépendante de celle de Vaour, et avait pour membres: Bioule, Molières et Saint-Simon, près Lafrançaise. La charte de coutumes donnée, le 6 janvier 1277, à la ville de Montricoux ne mentionne même pas la commanderie de Vaour, et qualifie commandeur de la maison de Montricoux, le frère Pierre de Geoffroy, présent à la concession de ces coutumes, par Rossolin de Fox, maître de la langue de Provence. Lorsque les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem furent substitués aux Templiers dans la seigneurie de Montricoux, et même après avoir cède cette seigneurie à la famille de Caraman, l'église de Montricoux ne cessa point d'être le siège d'une commanderie, ainsi que l'atteste une sentence arbitrale rendue en 1400, au sujet du temporel que les Hospitaliers de Montricoux possédaient à Bioule, et portant textuellement que « Jehan de Castelnau, de l'ordre de Saint-Jehan-Hiérusalem était commandeur de Montricoux. C'est dans la suite seulement que la commanderie de Montricoux devint un simple prieuré réuni à la commanderie de Vaour, et le premier document qui fasse mention de ce fait date du 10 mars 1550. On y lit, en effet, que « Fraire Ynard de Montrosier était commandeur de Vaour et prieur dudit Montricoux. (Note de M. Devals aîné, secrétaire) »
Sources: M. Charles Maistre De Boyer, Société français d'Archéologie, XXXIIe session. Paris 1886

La Décadence des Vicomtes de Saint-Antonin
Appauvris par leurs expéditions outre-mer, diminués moralement peut-être par la concession des coutumes, les vicomtes de Saint-Antonin virent bientôt pâlir leur étoile ; ni la haute fortune de leur frère Raymond, évêque de Toulouse, ni la gloire littéraire du troubadour Raymond-Jourdain, fils de Guillaume-Jourdain, ne purent arrêter la décadence.

Dès 1155, ils durent bailler en fief honoré une notable partie de leurs droits à Guillaume de Fontanes et à Humbert de Fontanes, frères, et aux fils de ce dernier. Quand les vicomtes eurent fait le partage de leurs biens, les frères Fontanes reconnurent à Pierre, l'un d'eux, 11 albergues de chevalier et 45 sols d'acapte, et à Isarn 4 albergues de chevalier et 45 sols d'acapte seulement. Remarquons que le droit d'albergue consistait à se faire défrayer avec chevaux une fois par an chez les vassaux, et l'acapte était un droit à payer en argent à la mort des vassaux. La part de Guillaume-Jourdain fut nulle dans ce partage, soit qu'il eût été déjà indemnisé, soit parce qu'il avait épousé l'héritière des Paris, seigneurs de Parisot. La reconnaissance de ces droits avait eu lieu au mois de juin 1155, et c'est le 2 août que se fit le partage des possessions vicomtales.

Cependant, le vicomte Isarn fit encore figure pendant quelque temps, car, le 1er octobre 1180, il fut témoin à l'acte par lequel Raymond, comte de Toulouse, fils de Faidite, prit sous sa protection Pierre, abbé d'Aurillac, contre les habitants, et que celui-ci céda en retour ses droits sur Tonnac, et sur le four de Puycelsi.

Cependant, la dépossession avait déjà commencé.
La fortune se retira des vicomtes comme aussi des chanoines, et elle passa aux Templiers de Vaour qui s'étaient établis vers 1145. A partir de ce moment, c'est à ces derniers que vont les donations; les chanoines impuissants leur cèdent la défense de leurs terres et leur en confient l'exploitation, avec quelques réserves.

Peu à peu les vicomtes font vente au Temple de leurs biens, ou bien ils ratifient les cessions antérieures. C'est ainsi que, en 1182, le vicomte Frotard et son frère Sicard confirment la vente de leurs terres, pâturages, abreuvoirs, cabanes et bois, pour la somme de 300 sols melgoriens. Cette somme, qui, comme d'autres, fut dissimulée sous le nom d'aumône, leur fut payée, à la côte de Parriac, en face de Bonne.

Au mois d'avril de cette même année, quand Armand de Penne abandonna la dîme de Cogusac et celle des Albis, le vicomte Isarn dut consentir à cette donation, à cause des droits qu'il avait sur ces redevances.

Au mois de mai, le même vicomte ratifia toutes les acquisitions faites par les Templiers, dans ses terres, pâturages, fontaines, cabanes, usage des bois par les bergers, et il reçut de ce chef une somme de 200 sols melgoriens, à titre de charité, que, dans la rue de Penne, lui donna Fortz Sans, maître de la commanderie de Vaour.

Au mois de décembre 1184, le vicomte Sicard, pressé vraisemblablement par le besoin, céda aux Templiers ses droits sur Castres et sur les biens acquis des chanoines; il céda aussi ses droits sur ses bois, fontaines et pâturages, même sur les bêtes sauvages du masage de l'Olmet, et il reçut sans honte, 200 sols melgoriens.
Sources: Par M. le Chanoine Firmin Galabert. Société archéologique du Tarn-et-Garonne, tome 62, Montauban 1934.


Vaudes   (10)

Domaine du Temple de Vaudes
Département: Aube, Arrondissement: Troyes, Canton: Bar-sur-Seine - 10


Domaine du Temple de Vaudes
Localisation: Domaine du Temple de Vaudes


Les Templiers y prient pied dès 1196, c'est-à-dire neuf ans plus tôt qu'à Sancey, et treize ans plus tôt qu'à Verrières, par suite de la donation que leur firent, sous le sceau de Garnier, évêque de Troyes, le chevalier Belin « de Roseio - alias Roseto », et sa femme Pétronille, surnommée Comtesse.

Dans la donation de Belin de Roseio se trouvait probablement comprise une partie de la dîme de la paroisse de Vaudes.

Le curé avait également sur les terres de cette paroisse des droits partiels de décimation, et un conflit ne tarda pas à s'élever entre les co-décimateurs. Le différend fut porté à la cour de Rome, qui nomma, pour le trancher, trois membres du chapitre de Paris: le doyen, l'archidiacre et le chanoine Pierre de l'Hôpital. Sans attendre leur décision, les parties chargèrent l'archidiacre de Troyes, Herbert, de les mettre d'accord par un compromis amiable. Après avoir pris conseil d'hommes sages et éclairés, et s'être assuré du consentement des intéressés, Herbert statua ainsi: les Templiers auraient deux parts dans le tiers des dîmes, tant grosses que menues, de la paroisse de Vaudes, et le sixième de la totalité pour la paroisse de Montceaux, aux cours de Vaudes. Quant aux terres qu'ils cultivaient de leurs mains, ou à leurs frais, la dîme leur appartiendrait intégralement, conformément au privilège qui leur avait été accordé par le souverain pontife. Cependant, en raison des peines que le curé s'était données, et des frais qu'il avait dû faire pour l'acquisition de son droit de décimation, il prélèverait annuellement à la Saint-Remi, dans la grange du Temple de Cères, et cela tant qu'il desservirait l'église de Vaudes, deux setiers de grain, par moitié froment et avoine.
Sources: M. l'Abbé Auguste Pétel Curé de Saint-Julien - Aube. Membre résident de la société académique de l'Aube - 1906


Vaulx   (38)

Maison du Temple de Vaulx
Département: Isère, Arrondissement: La Tour-du-Pin, Canton: L'Isle-d'Abeau, Commune: Vaulx-Milieu - 38


Maison du Temple de Vaulx
Localisation: Maison du Temple de Vaulx


C'est entre les périodes comprises entre 1130 et 1140 que les Templiers érigèrent en préceptorie « le Temple de Vaulx. » Comme l'ordre des Chevaliers du Temple fut fondé en 1128, la commanderie de Vaulx a donc été édifièe dans la période comprise entre 1128 et 1170, sans doute vers 1130-1140, grâce aux donations du seigneur de Vaulx.

Le Temple de Vaulx n'était pas très éloigné de Lyon, comme nous l'apprend une phrase du Procès: « in domo Templi de Vallibus ultra Lugdunum per 6 leuchas » ; c'est là d'ailleurs la seule allusion faite dans le Procès à cette possession des Templiers. Nous savons, de plus, que la maison de Vaulx avait chapelle et qu'elle était desservie par un chapelain.

Cartulaire du Temple de Vaulx, publiè par R. Delachenal. Paris, 1897, in-8º, page 11. - M. Delachenal place le Temple de Vaux ou Vaulx dans la commune de Saint-Alban-de-Roche, tandis que le Dictionnaire des postes en fait un lieu-dit de la commune de l'Isle-d'Abeau ; en fait, les deux communes sont voisines.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

Procès des Templiers, tome I, pages 401-402
Item, dixit quod ipse fuerat confessus omnes predictos errores supra confessatos per eum, ante capcionem eorum et antequam de ea aliquid intellexisset, Lugduni fratri Johanni de Divione [qui dicitur esse in curia Romana, et posset de hoc interrogari], de ordine fratrum Minorum, generali penitenciario domini Pape, qui nunc est, [cum ?] fuit ibi coronatus, et dictus frater incepit se signare et obtupescere, sed finaliter absolvit eum, imposita penitencia quod frequenter acciperet disciplinas fortes et duras secrete, ne alii fratres audirent, et quando non posset hoc facere, jejunaret et faceret alia bona; quod deinceps non reciperet aliquem per illum modum, et procuraret toto suo posse quod dicti errores amoverentur ab ordine, et ipse promisit se facturum et postmodum dictus testis induxit fratrem Hugonem de Peraldo, qui erat tunc prope Lugdunum, quod adhiberent remedium, quod dicti errores amoverentur ab ordine, et dictus frater Hugo respondit ei quod expectaret adventum Magistri majoris, qui debebat venire de ultra mare, et juravit, manu posita super crucem quam ferebat in mantello suo, quod, si dictus Magister nollet amovere dictos errores, quod ipse amoveret eos, quia bene sciebat quod omnes fratres ordinis in hoc sequerentur eundem, et erant tunc in domo Templi de Vallibus, ultra Lugdunum per VI leuchas; nulli tamen fuerunt presentes in dictis verbis habitis inter eos.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Commanderie du Temple de Vaulx
La Commanderie du Temple de Vaulx est située à une centaine de mètres de la route de Lyon à Grenoble entre Vaulx-Milieu et La Grive et fait partie du hameau du Temple qui dépend de la commune de Saint-Alban-de-Roche (Isère, arrondissement de la Tour-du-Pin, canton de la Verpillière). Le village de Saint-Alban-de-Roche était encore appelé au XVIIe siècle Vaulx-Saint-Alban ou Saint-Alban-de-Vaulx, actuellement le nom de Vaulx est celui d'un hameau de la commune de Vaulx-Milieu, limitrophe de celle de Saint-Alban-de-Roche, sur laquelle s'étend encore une partie de la propriété du Temple de Vaulx.


Commanderie du Temple de Vaulx
Commanderie du Temple de Vaulx - Sources: Mathieu Varville


L'état des bâtiments de la Commanderie ne peut donner qu'une idée très lointaine de ce qu'ils étaient à l'époque des Templiers. Le logis principal a été modifié à plusieurs époques et des adjonctions fâcheuses lui ont été faites, la chapelle est en ruines et il est impossible de discerner dans les communs actuels, les anciens locaux de la ferme. Du point de vue historique, un document de premier ordre permet quelques précisions sur l'antiquité de cette maison vénérable, c'est le cartulaire du Temple de Vaulx (1).
Ce manuscrit, composé de onze peaux de parchemin, fait partie du fonds Coste de la Bibliothèque de la Ville de Lyon, et comprend quatre-vingt douze chartes résumées qui, suivant M. Delachenal intéressent la période comprise entre 1170 ou 1180 et 1223 (2).
Comme l'ordre des Chevaliers du Temple fut fondé en 1128, la commanderie de Vaulx a donc été édifiée dans la période comprise entre 1128 et 1170, sans doute vers. 1130-1140, peut-être grâce aux donations du seigneur de Vaulx. On peut aussi admettre que ce dernier fit à l'ordre le don pur et simple de son château et de ses terres en entrant dans la milice du Temple, la seigneurie de Vaulx serait devenue de ce fait commanderie. Plusieurs chartes (24, 36, 55, 82) mentionnent Garin de Vaulx et ses deux fils Olivier et Aimar parmi les premiers donateurs et rappellent que leurs ancêtres avaient été aussi les bienfaiteurs de la maison. D'autre part, la charte 55 cite Olivier de Vaulx comme Commandeur du Temple de Vaulx, et c'est le plus ancien dont le nom nous soit parvenu. Après lui, sont cités dans le cartulaire comme ses successeurs à cette dignité: Pierre de la Côte, Anselme (1190), Michel, Guillaume de Fai, Richard de Valloire (1123 ou 1124) (3).
1. Publié par M. R. Delachenal. Paris, Picard et fils, 1897. Extrait du Bulletin de l'Académie delphinale, 4e série, tome X.
2. Fonds Coste nº3496. Cf. Catalogue de la Bibliothèque lyonnaise de M. Coste, par A. Vingtrinier. Lyon, Perrin. 1853.
3. Cf. R. Delachenal, opuscule cité page 25 et page 105.


La commanderie de Vaulx dépendait selon toute vraisemblance de celle du Viennois, dont le siège était à Vienne; il devait en être de même de celles de Montiracle, de Tirieu et de Jons qui sont dans la même région. La hiérarchie de l'ordre est des plus mal connues en raison de la dispersion des documents: toutefois, l'on sait que le Grand Maître après avoir résidé à Jérusalem puis à Saint-Jean d'Acre vint s'établir à Paris, après la perte de la Terre Sainte; l'ensemble de l'ordre était divisé en langues ou nations. Vaulx était une des 77 commanderies de la langue d'Auvergne, et ressortissait de la maison prieurale de Vienne, ou peut-être de celle de la Valloire, dont le siège était à Beaurepaire. La commanderie était sous la direction du commandeur (preceptor) et comptait d'ordinaire quatre chevaliers qu'assistaient des frères sergents et des frères de métiers auxquels venaient encore s'adjoindre des laïcs qui se donnaient à l'ordre pour jouir des mêmes faveurs spirituelles. Etant donné l'exigüité de la Maison du Temple, il semble peu possible que le logis principal ait été habité par plus de cinq personnes et leurs servants. Les chartes 25, 28, 38 mentionnent encore un chapelain, « Capellanus Templi, sacerdos ecclesiae templi », qui était chargé d'accomplir toutes les fonctions du culte célébré dans la petite chapelle parvenue jusqu'à nous. L'abside voûtée en cul de four remonte certainement à l'époque des Templiers. C'est un monument très intéressant de style de transition avec sa fenêtre ogivale éclairant le fond de l'abside. Faisant encore partie de la garnison du Temple, et habitant les communs, il faut encore citer les bergers, les bouviers, sommeliers, maîtres de chais et le frère chargé du pigeonnier (4). Ce pigeonnier, qui est du temps, existe encore et est situé à une centaine de mètres du logis principal, en dehors de l'enceinte présumée. Cette famille religieuse du Temple comprenait aussi une clientèle spirituelle et effective de donnés, oblats et convers, qui, pour être enterrés dans le cimetière de la commanderie et bénéficier des prières de l'Ordre, travaillaient dans les propriétés du Temple ou lui léguaient de leur vivant ou après leur mort une partie de leur bien, suivant qu'ils étaient manants ou seigneurs. Il est assez difficile de se rendre compte de la physionomie extérieure et intérieure de la Commanderie du Temple à l'époque des Templiers. Cependant, le logis principal et le donjon semblent avoir été assez peu modifiés.
4. Frater Andréas le Cellarers, charte 36.

Le logis principal comprend au rez-de-chaussée une salle de garde avec une curieuse cheminée où l'on pouvait brûler des arbres entiers; cette salle basse était éclairée par une médiocre ouverture; à l'étage supérieur, une salle de mêmes dimensions avec fenêtre et deux portes donnant vraisemblablement accès sur un balcon, au nord, enfin au-dessus de cette pièce, une autre salle par laquelle on accédait dans les tourelles. Il y a lieu de croire que cette pièce était une terrasse et que le toit n'a été adjoint que bien plus tard.

En arrière du corps de logis se trouvait le donjon qui comprend une salle basse, et deux étages de chambres. Il était vraisemblablement aussi terminé par une terrasse. Le donjon était sans doute le logement du prieur, dont l'oratoire a subsisté au premier étage, au second étage se trouvait vraisemblablement une salle d'armes avec ses deux petites fenêtres de surveillance dont les sièges en pierre ont été conservés, au-dessus une terrasse d'où l'on pouvait dominer l'assaillant. Sous le donjon, il existe encore une cave voûtée. Il ne semble pas qu'il y ait eu une enceinte fortifiée, ni douves ni fossés, sans doute un mur en pierre sèche devait simplement couronner l'escarpement naturel sur lequel est bâti le Temple de Vaulx.


Commanderie du Temple de Vaulx
Commanderie du Temple de Vaulx - Sources: Mathieu Varville


Quant au domaine terrien, il devait être considérable à l'époque des Templiers et s'étendait sur Vaux, Millieu, Roche, Fallavier, l'Isle d'Abbeaux et Bourgoin (5).
5. Archives des Bouches du Rhône, H. 1352, folio 4.

Quatre autres commanderies dépendaient de Vaulx: Bessey, BressieuxDomaine du Temple à Bressieux
Domaine du Temple à Bressieux
, AlbonDomaine du Temple d'Albon
Domaine du Temple d'Albon
, PommiersDomaine du Temple à Pommiers
Domaine du Temple à Pommiers
(Pommiers-la-Placette, 38) et TirieuDomaine du Temple à Tirieu
Domaine du Temple à Tirieu
.

Dans le Procès des Templiers, publié par Michelet dans la collection des Documents inédits (6), il est fait mention du Temple de Vaux lors de la déposition du frère Radulphe de Gysi, prieur du temple de Lagny-le-sec et de Sommereux. Celui-ci avait eu des doutes sur les pratiques imposées dans l'ordre au moment de la réception des frères et était venu s'en entretenir avec Jean de Dijon, pénitencier du pape. Ce dernier avait été effrayé des déclarations de Gysi et lui avait imposé comme pénitence de faire tout ce qui lui serait possible pour que cessât cet état de chose dans la Milice du Temple.
6. 2 volumes, 1851, in-4.

Radulphe de Gysi eut quelque temps après (7) l'occasion de voir au Temple de Vaulx le frère Hugues de Pérault qui l'avait reçu dans l'ordre en 1281, et le pressa vivement de réformer la Milice. Cet Hugues de Pérault, qui était visiteur de France et l'un des quatre grands dignitaires de l'ordre, n'osa prendre sur lui de rien modifier aux règles établies et dit à Radulphe de Gysi d'attendre la venue du Grand Maître Jacques de Molay, et que si ce dernier n'y consentait pas, il le ferait lui-même, ce qu'il jurait sur la croix de son manteau, « et, au moment où ces paroles- furent prononcées, les deux interlocuteurs se trouvaient dans la Maison du Temple de Vaulx, à six lieues de Lyon. » On ne sait comment finirent les frères de Gysi et de Pérault, il est très probable qu'ils échappèrent au bûcher.
7. Cet événement a du se passer en 1305, lors du couronnement de Clément V, auquel ils étaient venus assister à Lyon.

Après la suppression de l'ordre des Templiers en 1312, le Temple de Vaulx passa aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Suivant les notes laissées par Brouchoud et qui ont été publiées par Niepce (8), les Hospitaliers ajoutèrent à la commanderie de Vaulx d'autres domaines sis à Montiracle, La Verpillière, Vourey, Ornacieux, Lachal, Bellecombe, La Chapelle du Péage-de-Septème, l'hôpital de la Tour-du-Pin et celui de Charvieu, Monchausson. Nemi-Tenay et la Grange-Blanche.
8. Léopold Niepce, Le Grand Prieuré d'Auvergne. Lyon, H. Georges, 188.

A la fin du XIVe siècle, il est fait mention de la Commanderie de Saint-Georges de Lyon comme d'une dépendance de Vaulx. En 1540 au contraire, Antoine de Grolée, commandeur Hospitalier de Saint-Georges, indique la commanderie de Vaulx comme un domaine de celle de Saint-Georges.

C'est à la fin du XIVe siècle que l'histoire de la commanderie de Vaulx fut le plus mouvementée en raison de ses démêlés avec le Seigneur de Maubec, à la baronnie duquel elle était rattachée (9). Par le traité de 1355, la Savoie cédait à la France plusieurs domaines de la région de Bourgoin, parmi lesquels se trouvait Maubec. Le commandeur de Vaulx s'empressa de se mettre sous la protection royale et obtint du roi des lettres de sauvegarde en 1363. François de Maubec s'en irrita et mit au pillage la maison du Temple, malgré la signification du prévôt de Crémieu Jean Pastorel qui ne put faire respecter la sauvegarde delphinale. Raymond de Villeneuve s'enfuit et la bannière de Maubec fut arborée sur la commanderie. En 1368 et 1370, les mêmes désordres eurent lieu de nouveau, mais François de Maubec fut pris, emprisonné et ne fut relâché qu'après avoir payé une amende de 2.000 francs d'or et accepté une nouvelle délimitation de ses terres.
9. Cf. Delachenal, opuscule cité page 40 et suivantes et Bergus, Episodes de pillages de la Commanderie de Vaulx par le seigneur de Maubec E. Rabillond, Bourgoin. 1889).

Il n'existe plus d'autres documents sur le Temple de Vaulx jusqu'à la Révolution si ce n'est les procès-verbaux des « Visiteurs de Malte, lors des visites qu'ils firent en 1616, 1617, 1611 et 1754 (10).
10. Archives des bouches du Rhône, H. 139, 142, 163.

Ils contiennent quelques renseignements sur la chapelle, qui n'était plus église paroissiale, sous le vocable de Saint-Jean-Baptiste: la nef était recouverte d'une charpente lambrissée et des lozes (grandes pierres plates) constituaient la toiture. Elle avait deux autels et un petit clocher, mais dès le XVIIIe siècle elle était en ruine. On y disait la messe quatre fois par an: à Pâques, à la Pentecôte, à la Saint-Jean et à la Sainte-Catherine. Il y est aussi fait mention du « moulin du Temple » qui est demeuré jusqu'à nos jours.

A la fin du XVIIIe siècle, la propriété du Temple était affermée par l'ordre de Malte à un nommé André Rival qui en fut dépossédé lors de la vente des biens nationaux. Le 23 janvier 1793, le Temple de Vaulx fut vendu à Vienne; à Antoine Vachon de Lyon qui l'acheta 256.700 livres payables en assignats (11). Elle passa ensuite aux mains des familles Caffarel, Gensoul, Bisson, Picaudet, d'Arneville et Trillat. Actuellement (1921), elle est la propriété du Docteur Rougier de Lyon. Pendant tout le XIXe siècle, beaucoup de modifications ont changé l'économie générale de l'architecture de la commanderie de Vaulx, l'adjonction d'un bâtiment en équerre par Gensoul et la percée de nombreuses ouvertures n'en font plus qu'une assez banale maison forte. Mais les souvenirs qu'elle évoque sont ceux d'un grand passé dont la tradition est encore vivante parmi les habitants de la région qui se la sont transmise jusqu'à nous et il nous a semblé intéressant de les rappeler ici.
11. Cf. Archives départementales de l'Isère. Extrait des procès-verbaux de ventes des biens nationaux du district de Vienne, commune de Vaulx-Miiieu. Volume 21, folio 32 R.
Sources: Mathieu Varille, La commanderie du Temple de Vaulx. Edité chez l'Auteur, M. Mathieu Varville, président de la société des Cartonneries Réunies Voisin et Pascal. Lyon 1921.


Vaux (Haute-Marne)   (52)

Domaine du Temple de Vaux
Département: Haute-Marne, Arrondissement: Langres, Canton: Prauthoy, Commune: Pressigny - 52


Domaine du Temple de Vaux
Localisation: Domaine du Temple de Vaux


Les Templiers de La Romagne possédaient à Vaux, des rentes et petite ferme du Vau.
Sources: César Lavirotte - Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne - Membre de la Société française pour la conservation des Monuments - 1852.

Le Vaux, ferme commune de Pressigny.
— Moulin détruit
— La grange et le moulin de Vaux, 1770 (Archives de la Haute-Marne, C 344)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Haute-Marne — Par Alphonse Roserot. Paris Imprimerie Nationale, MDCCCCIII.


Vaux-Saint-Nicolas   (02)

Domaine du Temple de Vaux
Département: Aisne, Arrondissement: Soissons, Canton: Soissons-Sud, Commune: Mercin-et-Vaux - 02


Domaine du Temple de Vaux
Localisation: Domaine du Temple de Vaux


Cette maison est mentionnée dans des lettres de Garin, archidiacre de Soissons, de l'année 1220, par lesquelles Gilles de Ressons, « de Ressuns », et sa femme, ont vendu aux frères de la chevalerie du Temple une vigne d'environ vingt setiers, située à la porte de la maison du Temple de Vaux, « ad portam domui Templi in Vallibus », quitte de toutes charges, sauf d'un denier de cens.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Vaux, hameau commune de Mercin-et-Vaux.
— Villa de Vallibus, 1213 (Cartulaire de l'abbaye de Notre-Dame de Soissons, folio 329)
— Valles-Sancti-Nicholai, 1250 (Cartulaire de l'abbaye de Saint-Jean-des-Vignes, folio 130)
— Valles-juxta-Muercin, 1264 (Charte de l'abbaye de Saint-Jean-des-Vignes de Soissons)
— Vaux, 1281 (Bibliothèque Impériale supplément de D., Grenier, 295)
— Vaulx, 1303 ; Vaux-Saint-Nicolas, 1384 ; Vaulx-Saint-Nicolas, 1407 (Cartulaire de l'abbaye de Notre-Dame de Soissons, folios 33, 345)
— Vaux-Saint-Nicolas, XVIIIe siècle (Carte de Cassini)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de l'Aisne, par M. Auguste Matton, Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXI


Veillez   (28)

Domaine du Temple de Veillez
Département: Eure-et-Loir, Arrondissement: Châteaudun, Canton: Cloyes-sur-le-Loir, Commune: Langey - 28


Domaine du Temple de Veillez
Localisation: Domaine du Temple de Veillez


Des lettres de l'official de Chartres, du mois de janvier 1378, portent que Colin de Villiers, fils de Robert, a donné, entre autres biens, aux frères de la chevalerie du Temple, sa maison sise à Veillez, paroisse de Langey, dans la censive de l'abbé de Saint Avit, avec toute la terre qui en dépendait.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Veillez, ferme, commune de Langey.
— Veilleium, 1110 (charte du Prieuré de Saint-Hilaire-sur-Yerre).
— Veillo, 1184 (charte du Prieuré de Montigny).
— Veilla
— Veillé, 1251.
— Voillé, 1331.
— Veilley, 1509 (charte de l'Abbaye de Saint-Avit près Châteaudun).
— Veillez, 1633.
Sources: Dictionnaire Topographique du département d'Eure-et-Loir, par M. Lucien Merlet. Paris Imprimerie Impériale M. DCCC. LXI


Velaudon   (86)

Domaine du Temple de Velaudon
Département: Vienne, Arrondissement: Châtellerault, Canton et Commune: Vouneuil-sur-Vienne - 86


Domaine du Temple de Velaudon
Localisation: Domaine du Temple de Velaudon


En 1239, Jean IV évêque de Poitiers atteste de la concession de la maison de Velaudon appartenant à la commanderie d'Auzon à Etienne de Saint-Cyr prètre. Le signataire est Guillaume de Sonay précepteur des maisons du Temple en Aquitaine.

Les Templiers possédaient des biens dans ce village, il ne reste plus aucun vestige
Sources: Association Guillaume de Sonnac. Ces études sont destinées à mieux connaître qui était ce grand maître de l'ordre du Temple, le plus ancien précepteur de la commanderie d'Auzon dont nous avons connaissance.

Velaudon, ferme commune de Vouneuil-sur-Vienne.
— Alodus de Valauduni, vers 1025 (Cartulaire de Saint-Cyprien, page 275)
— Domus de Velaudon prope Veteres Pict., 1299 (Maison du Temple d'Auzon, 6)
— Ancien domaine de la Maison du Temple d'Auzon.
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Vienne, rédigé par M. L. Rédet. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXXI


Velorcey   (70)

Domaines du Temple de Velorcey
Département: Haute-Saône, Arrondissement: Lure, Canton: Saulx - 70


Domaines du Temple de Velorcey
Localisation: Domaines du Temple de Velorcey


Velorcey était un fief dépendant de la Maison du Temple de Villedieu-en-Fontenette. Il y avait aussi à Velorcey un moulin. La maison du Temple, si j'en crois sa place, se trouvait à côté de l'église. Sur le linteau de la porte de cette maison, on peut lire la date de 1182. D'après les signes et inscriptions, il ne fait aucun doute que cette maison était Templière.

Lorsque je suis allé à Velorcey, me rendre compte s'il restait des traces du passage des Templiers, l'on m'a montré les vestiges du presbytère, faisant face à l'église, qui d'après les anciens, était la propriété des chevaliers du Temple puis des Hospitaliers de Saint-Jean. J'ai fait cette photo du linteau.

D'après l'enquête des comminssaires Hugues de Chaux et Jean Palat
Leur tournée commença en tout cas plus tard que la précédente puisque les premières maisons visitées (elles le furent par le commissaire et le notaire conjoints), à l'est de Besançon:

La Villedieu-en-Varais (1. 116-128) ?,

Valentigney
Département: Doubs, Arrondissement: Montbéliard, Canton: Valentigney - 25


Domaine du Temple de Valentigney
Localisation: Domaine du Temple de Valentigney


Puis Valentigney à la limite orientale du diocèse (1. 128-138), ne le furent que le 23 juin.

Presle
Département: Haute-Saône, Arrondissement: Vesoul, Canton: Rioz, Commune: Dampierre-sur-Linotte - 70


Domaine du Temple de Presle
Localisation: Domaine du Temple de Presle


Le 24, remontant vers le nord-ouest, l'enquête, menée par le seul commissaire eut lieu à Presle (l. 138-148),

La Laine
Département: Haute-Saône, Arrondissement: Vesoul, Canton: Rioz, Commune: Vy-lès-Filain - 70


Domaine du Temple de La Laine
Localisation: Domaine du Temple de La Laine


Puis La Laine (1. 149-157).

Fay
Département: Doubs, Arrondissement: Besançon, Canton: Baume-les-Dames, Commune: Dammartin-les-Templiers - 25


Domaine du Temple de Fay
Localisation: Domaine du Temple de Fay


Le 25, après un crochet vers le sud, à Fay (1. 157-159),

Dammartin
Département: Doubs, Arrondissement: Besançon, Canton: Baume-les-Dames, Commune: Dammartin-les-Templiers - 25


Domaine du Temple de Dammartin-les-Templiers
Localisation: Domaine du Temple de Dammartin-les-Templiers


Le notaire réapparaît aux côtés du commissaire, et Dammartin (1. 160-168),

Aulx
Département: Haute-Saône, Arrondissement: Vesoul, Canton: Rioz, Commune: Aulx-lès-Cromary - 70


Domaine du Temple d'Aulx
Localisation: Domaine du Temple d'Aulx


Le commissaire, dès lors seul nommé, revenait vers le nord, par Aulx (1. 168-174)

Villers-le-Temple
Département: Haute-Saône, Arrondissement: Vesoul, Canton: Rioz, Commune: Perrouse - 70


Domaine du Temple de Villers-le-Temple
Localisation: Domaine du Temple de Villers-le-Temple


Et Villers-le-Temple (1. 174-179).

Villedieu-les-Quenoche
Département: Haute-Saône, Arrondissement: Vesoul, Canton: Rioz, Commune: Ruhans - 70


Domaine du Temple de Villedieu-les-Quenoche
Localisation: Domaine du Temple de Villedieu-les-Quenoche


Cette progression vers le nord se poursuivit le 26, par La Villedieu-lès-Quenoche (1. 179-187),

La Villedieu-en-Fontenette
Département: Haute-Saône, Arrondissement: Lure, Canton: Saint-Loup-sur-Semouse - 70


Maison du Temple de La Villedieu-en-Fontenette
Localisation: Maison du Temple de La Villedieu-en-Fontenette


Le 27, marqué par l'inspection de l'importante preceptorie de La Villedieu-en-Fontenette et de ses dépendances proches,

Velorcey
Département: Haute-Saône, Arrondissement: Lure, Canton: Saulx - 70


Domaines du Temple de Velorcey
Localisation: Domaines du Temple de Velorcey


Dont Velorcey (1. 209-214),
Et enfin le 28, où le commissaire arrive à Fontenois-la-Ville (1. 214-224).

Le lendemain, 29 juin, il redescendit vers le sud, et l'enquête s'est peut-être terminée dans la journée.
Sources: Les hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem dans le diocèse de Besançon en 1373, par Gérard Moyse. 1973

Domaine du Temple de Velorcey


Linteau de porte
Velorcey, linteau de porte - Sources: Jack Bocar


— Dépendances. Un moulin établi sur le ruisseau dit des Combes, accru par les eaux des fontaines de Velorcey;
— trois ou quatre maisons isolées que l'on désigne par les noms de leurs propriétaires actuels.
— La seigneurie de Velorcey, possédée anciennement par les chevaliers du Temple, a continué d'appartenir à l'ordre de Malte jusqu'à la Révolution, et l'édifice que les Templiers avaient habité dans la partie basse du village a été démoli seulement en 1832 ou 1834. On l'a remplacé par la maison commune, les écoles, etc. Il en reste une vaste cave de laquelle partait un chemin souterrain long de 250m et aboutissant à une autre cave placée sous le centre du village. Dans ce souterrain ont été trouvés, dit-on des ossements humains. Pourquoi les Templiers avaient-ils construit cette communication cachée ? Pourquoi là des débris de squelettes d'hommes ? Nous soumettons ces questions aux archéologues.

— Velorcey fut horriblement traité par les Bretons-Anglais en 1364; mais ils sarrétèrent là: c'était la limite de la terre de Luxeuil, protégée par la France. Ils la respectèrent.

— L'église de Velorcey est très-ancienne. En l'agrandissant en 1836, on a eu le bon esprit de lui conserver son style roman: fenêtres à plein cintre, clocher en forme de trapèze, avec ses ouvertures à croisillons, etc. Elle est restée chapelle de la paroisse de Meurcourt comme elle était avant le Concordat. Les dalles tumulaires qui font partie du pavé ne portent ni inscriptions ni armoiries; on y voit simplement figurée la longue croix latine des chevaliers du Temple, de Rhodes et de Malte. Une de ces tombes se distingue des autres: elle présente, au lieu de la croix, un pic, une équerre et un maillet; ces attributs rappelaient sans doute les travaux dont s'occupait spécialement le chevalier défunt.
La Haute-Saône, Dictionnaire Historique et Topographique et Statistique des Communes du Département. Par L. Suchaux. Tome II, Vesoul, 1866.


Vence   (06)

Maison du Temple de Saint-Martin de Vence
Département: Alpes-Maritimes, Arrondissement: Grasse, Canton: Vence - 06


Maison du Temple de Vence
Localisation: Maison du Temple de Vence


Que n'a-t-on pas raconté sur les Templiers de Vence. On est même allé jusqu'à nous faire avaler que les stalles de la Cathédrale de Vence, construite à la fin du XVe siècle étaient l'oeuvre des Templiers secrets, avec la stalle du Grand-maître et tout le tremblement (1). Quoiqu'il en soit de ce faux ésotérisme et en plus mal placé, s'il y eut un Temple secret, ce ne serait surtout pas à Vence qu'il aurait vécu.
1. ces élucubrations ont été prononcées au cours de diverses conférences du centre culturel ? vençois au château des Villeneuve par Harry Sadoul. Le jour où l'illustre conférencier montrera des documents irréfutables nous pourrons croire à ses déclarations.

C'est après la dernière invasion musulmane, en 1190, que Vence vit arriver les Templiers surpris sur la côte. En 1195, Pierre II de Grimaldi, évêque de Vence, donne au frère Jean et à la milice de Jérusalem de Salomon la seigneurie de la Bastide Saint-Laurent et une maison située dans la ville se réservant le cens annuel de 10 sous, 1 denier obole et 10 setiers de grains (2).
2. Torino, Archives de la Couronne de Savoie. Saints Maurice et Lazare et Grand-Prieur

Les Templiers vont s'installer sur ce piton rocheux dominant toute la plaine jusqu'à la mer. De là ils purent rayonner sur toute la région où ils possédaient quelques biens. Vence reste la seule commanderie de l'arrière-pays (3). Les frères possédaient de nombreux biens tant à Vence qu'aux environs.
3. On doit faire fi de certaines commanderies prétendues et supposées du XIe siècle.

En 1215, lorsque Rostang de Saint-Laurent reçoit les biens du Cayron, il est invité par l'évêque à protéger les habitants en veillant sur les gardes de son monastère et reçoit à cette occasion la confirmation de la Bastide Saint-Laurent (2).

Les pseudo-historiens vençois, voit dans la commanderie de Vence une sorte de commanderie spéciale. Il n'en est strictement rien, bien au contraire c'était une petite commanderie sans grande importance, commanderie qui servait beaucoup plus à surveiller les possessions de cette région, plus qu'à lui donner un rôle d'importance qu'elle n'a jamais eu. Fort heureusement les documents existent et si les cicérones de cette ville nous montrent 80 services templiers, il faut se reporter aux documents qui n'en compte eux que 40, ce qui est déjà pas si mal.

L'inventaire au moment de l'arrestation nous donne les détails de cette possession templière. J'ai donné par ailleurs, dans Vence, cité millénaire, plus de détails sur cette commanderie pour ne pas y revenir.

Commandeurs de Vence
Jean, 1195
Rostang de Saint-Laurent, 1215
Isnard, 1222
Raphaël de Bosio, 1227
Pierre Geoffroi, 1261
R. Jauberet, 1285 et donateur de la maison du Foulques, 1295
Hugolin, 1308
Sources: Laurent Dailliez - Les Templiers en Provence - Alpes-Méditerranée - Editions - Nice 1977.

Maison du Temple de Vence
Le Temple, à des dates indéterminées, mais postérieures, croyons-nous, à celles que nous venons d'indiquer, prit pied dans les diocèses de Vence et de Glandèves. Il y créa plusieurs centres d'activité parmi lesquels nous nous contenterons de mentionner ici: Vence, Le Broc, Rigaud, Annot, Touët-sur-Var et Les Mujouls.
Il ne sera pas question des possessions du Temple dans le diocèse de Vence avant 1251.
Un acte de 1285 fait cependant allusion aux droits pour le moins quinquagénaires de l'Ordre dans le « castrum » du Broc.

Le dominium y est presque toujours aliéné avec la terre. Mais l'Ordre qui, nous le verrons, réussit à acquérir plusieurs centaines de biens dans les seuls diocèses de Vence et de Glandèves, eut sûrement à traiter avec des tenanciers de toutes catégories.

Dans l'évêché de Vence, le Temple ne comptait pas moins de 88 services:
40 à Vence, dans la ville même et aux lieux dits le Malbosquet, La Claus, la Croix, al Cayrons, etc...;
21 au Broc et dans le territoire de ce castrum, à la Lausa;
6 à Villeneuve dont 3 au Loubet;
6 à Tourrettes-sur-Loup;
5 à La Gaude et à Trigance;
4 à Saint-Paul, mais pour des biens de Tourrettes semble-t-il;
4 à Coursegoules et à Saint-Michel, enfin, à Bezaudun.

Hugolin « de Capite », « commandeur de la maison de Vence, 1300.
Voir le cartulaire des Templiers dans les Alpes-Maritime
Sources: Joseph-Antoine Durbec - Les Templiers dans les Alpes-Maritimes - Notice Historique sur les Maisons et Possessions du Temple dans les diocèses de Antibes, Grasse, Nice, Vence et Glandeves - Extraits de la Revue Nice-Historique - 1938 - Imprimerie L'Eclaireur de Nice

Templiers de Vence et les arrestations
Pierre IV jouissait en paix à Vence de la victoire qu'il avait remportée sur le seigneur de Villeneuve, quand soudain un coup terrible vint s'abattre sur nos coteaux. En un instant, sans qu'on eût laissé transpirer le moindre bruit, tous les Templiers furent pris comme dans un coup de filet. - Laissons ce grand procès à l'histoire. - François Hugolin et François Rostang furent les derniers commandeurs de Vence et du Castellas (13 janvier 1307). Tous les Templiers, depuis Port-Maurice jusqu'à Grasse, furent incarcérés à Perthuis et à Meiragues, et à dater de ce jour leurs bâtiments étalent sur nos montagnes leurs ruines désolées, comme si la malédiction fût tombée sur elles. - Foulques, évêque de Vence, succéda à Pierre V en 1312.
Sources: Histoire de Vence: cité, évêché, baronnie de son canton et de l'ancienne viguerie de Saint-Paul du Var. Par l'Abbé E. Tisserand. Paris 1860

Maison des Templiers de Saint-Martin de Vence


Maison du Temple de Saint-Martin de Vence
Localisation: Maison du Temple de Saint-Martin de Vence


Vence, comme toutes les villes de Provence, fut plusieurs fois brûlée par les Lombards et les Sarrasins. Les habitants se réfugièrent sur un des pics qui dominent le pays, vrai nid d'aigle, où l'on voit encore les ruines d'un village appelé Saint-Laurent, avec son cimetière. C'est le rocher où les pénitents blancs vont chaque année, le jour de l'Ascension, faire un pèlerinage et prier pour ceux qui moururent pour la défense de la foi.
En 972, lorsque les Sarrasins furent débusqués du Fraxinet, on se hâta de relever les ruines qu'avait semées partout leur domination et les valeureux capitaines qui avaient contribué à la victoire remportée par Guillaume Ier, comte de Provence, reçurent en apanage les diverses villes ainsi reconstituées. Léotger Ruffi, de nos pays, épousa Odille, fille du comte de Provence, et fut seigneur, de Cagnes et de Vence, avec le titre de comte. Raimbaud, son fils, n'eut qu'une fille, Béatrix, et le fief revint au comte de Provence, en 1189. « Civitas Vintiensis distans a mari per duas leucas... est sub dominio comitis Provinciae cum suo toto Episcopatu. » (Dénombrement des Etats de Provence, 1193.)

C'est à cette époque que fut fondée la Maison des Templiers, dont les belles et imposantes ruines sont encore une des curiosités du pays. Ces moines-soldats étant appelés à défendre nos côtes des attaques des Maures, établirent une suite de postes qui, comme un cordon de défense, allait de Nice jusqu'à Aix. Ceux de Vence se placèrent sous le patronage de Saint-Martin et occupèrent, au pied du roc de Saint-Laurent ou des Blancs, ce site ravissant qui domine la ville et la riche vallée comprise entre l'Estérel et les Alpes, Ils y restèrent jusqu'à la suppression de l'ordre (1307).
Sources: F. Bérard. La Provence artistique et pittoresque: journal hebdomadaire illustré, Nº 89. Editeur: Marius Olive, Marseille 1883.

Excursion à Vence
A Vence, les membres du Congrès ont d'abord visité la cathédrale, que tous les lecteurs du Bulletin connaissent déjà en partie, puis ils sont allés examiner les ruines d'une importante commanderie de Templiers, qui s'élevait à deux kilomètres de la ville, au lieu dit Saint-Martin.

Ce monument était, il y a quelques années, assez bien conservé pour pouvoir être facilement restitué, mais son propriétaire actuel, sans respect pour les souvenirs historiques qu'il rappelle, s'en est servi comme d'une carrière et en a tiré les pierres taillées qu'il emploie à la réparation des murs de soutènement de ses propriétés; déjà le niveau des constructions, qui était de cinq à six mètres, se trouve abaissé jusqu'à deux, et si cela continue, dans quelques années, il n'en restera plus rien.

Quel que soit l'état de dégradation de cet édifice, on peut encore se rendre compte des disposition du rez-de-chaussée, et même de celles d'une partie du premier étage. Des deux corps de bâtiments construits à des époques bien différentes, l'un, le plus ancien, de forme rectangulaire, orienté au sud-est, renfermait la chapelle et une grande salle, destinée aux réunions et aux fêtes. A côté, au nord, se trouvait le four, dans un petit bâtiment séparé. Cette première partie date bien. certainement du XIIe siècle, comme l'indiquent quelques détails d'architecture encore en place.

Le second corps de logis, carré et orienté à l'est, est de beaucoup plus important que le précédent. Il se compose d'une enceinte flanquée de trois tourelles carrées, dont l'une porte des cloches que l'on pouvait mettre en branle de l'extérieur pour appeler promptement frères et serviteurs en cas de danger.

Les nouvelles constructions enclavaient les anciennes en partie. On y reconnaît des greniers, des caves voûtées, deux longues suites d'appartements reliés par un couloir, et de grandes pièces, que l'on peut supposer avoir servi au prieur. Pas de portes, mais seulement trois poternes. Il y a bien, il est vrai, une ouverture ogivaleque l'on pourrait prendre de loin pour une porte, mais outre que l'on n'y voit aucune trace de gonds, il y a à 0 mètre 60 en arrière, une muraille épaisse de plus d'un mètre, percée de meurtrières et garnie de mâchicoulis; d'où l'on conclut que cette porte n'était qu'un leurre, pour attirer sur ce point qui était le plus fortifié, les efforts des assaillants.

Au sud du bâtiment principal, il y a une construction rectangulaire dans laquelle on a trouvé des auges, ce qui permet d'y reconnaître des écuries on peut encore penser, que c'était là des bâtiments destinés à donner l'hospitalité aux passants, car on a retrouvé les traces d'autres écuries dans l'intérieur de l'enceinte. Il est certain qu'à cette époque, tout voyageur pouvait être un ennemi, et que tout en lui donnant l'hospitalité, il convenait de prendre avec lui certaines précautions pour l'empêcher de nuire. Ce dernier bâtiment est relié à la source, qui se trouve à trente mètres à l'est.

« Le bâtiment nouveau paraît être de la fin du XIIIe siècle, mais il a été occupe longtemps après, car certaines parties ont été réparées dans le courant du XVe siècle. Tel qu'il est, c'est encore un des plus beaux spécimens des constructions des Templiers en Provence. »
Sources: Bulletin monumental, publié sous les auspices de la Société française pour la conservation et la description des monuments historiques; et dirigé par M. de Caumon. Série 5, tome 6, volume 44. Lance Paris 1834.


Vendôme   (41)

Maison du Temple de Vendôme
Département: Loir-et-Cher, Arrondissement et Canton: Vendôme - 41


Maison du Temple de Vendôme
Localisation: Maison du Temple de Vendôme


La Maison du Temple de Vendôme, fondé vers 1150; l'ancienne demeure des templiers est devenue la communauté du
Calvaire, dont la chapelle est l'ancienne chapelle Saint-Jean-Baptiste des templiers. Le Temple de Vendôme possédait le manoir de la Bonne-Aventure, près du Gué-du-Loir, paroisse de Mazangé.
Il y eut encore un manoir du Temple, dans la forêt du Perche, entre Mondoubleau et Epuisay, dès 1134.
Sources: Dictionnaire d'Histoire et de Géographie Ecclésiastiques - Paris 1937
Temple-lez-Vendôme
La commune de Vendôme comprend un grand nombre de hameaux, parmi lesquels on remarque le Temple, le Bois-la-barbe, la Chappe, Courtiras, la Garde et la Thuillerie.
Le Temple-lez-Vendôme, est sur le plateau de la côte du château, à demi-portée de canon de ce lieu. A son extrémité de l'est, se voit un bâtiment plus élevé que les autres maisons de ce hameau, et qui ne serait en aucune manière digne de remarque, s'il ne se rattachait à l'histoire des Templiers.
C'était un hospice dépendant de cet ordre militaire, et que les chevaliers se réservèrent lors de la cession de leur maison de Vendôme aux Cordéliers, en 1223.
Ce bâtiment est encore connu sous le nom de l'hopitau, et son fief s'étendait dans la ville de Vendôme ; c'était un prieuré connu sous le nom de Sainte-Croix de la Bretonnerie.
Le bâtiment qui reste était l'église, aujourd'hui distribuée en maison particulière. Lors de la destruction des Templiers par Philippe le bel, en 1312, cet hospice fut réuni, avec d'autres biens, à l'abbaye de Notre-Dame de l'Espau, près le Mans, fondée par la reine Bérangère en 1229.
Depuis peu, un ancien puits, de 120 pieds de profondeur, qui dépendait de ce prieuré, a été réparé pour l'usage des habitants du Temple, qui n'avaient point à proximité d'autre eau que celle qu'on y rassemble dans quelques citernes et quelques fosses.
Le hameau du Temple a un grand nombre de closeries, ou maisons de vigne.
Sources: Vendôme et le Vendômois ou tableau statistique, historique et biographique du duché, aujourd'hui arrondissement de Vendôme. Par M. Ph-J G de Passac. Vendôme M. DCCC. XXIII.
Maison du Temple de Bonaventure
Et comme j'étais à jeun (Alfred de Musset), j'allai tuer le ver dans une auberge, à la tête du pont où le Boulon se jette dans le Loir. C'est là qu'autrefois passait la voie romaine de Vendôme au Mans. La Bonnaventure est de l'autre côté de ce pont, au bord même du Boulon, dans lequel elle se mire. Il n'y a donc pas besoin de prendre une lunette pour la découvrir. Mais comme elle est noyée dans la verdure, on n'en voit guère à cette distance que les deux tours coiffées d'ardoise qui commandent la route de Saint-Calais, la porte d'entrée toute grande ouverte et la haute toiture du corps de logis qui donne sur la cour intérieure.

Ce manoir du XVe siècle doit son nom à une chapelle aujourd'hui démolie qui était consacrée à saint Bonaventure, patron des tisserands. Ancienne dépendance de la maison des Templiers de Vendôme, il devint, en 1478, la propriété du chevalier Thomas Thacquain, et puis, au commencement du XVIe siècle, celle de Jean de Salmet, compagnon d'armes et ami d'Antoine de Bourbon, qui en fit un lieu de délices.
Bonne-Aventure, qui pourrait bien avoir été l'orthographe primitive.
Sources: Etudes d'histoire romantique. Alfred de Musset: (documents inédits). L'homme et l'oeuvre, les camarades
Maison du Temple de Bonaventure


Domaine du Temple de Bonaventure
Domaine du Temple de Bonaventure - Sources: Perche-Gouet


La Maison du Temple de Vendôme, est fondée vers 1150 ; l'ancienne demeure des Templiers est devenue la communauté du Calvaire, dont la chapelle est l'ancienne chapelle Saint-Jean-Baptiste des Templiers.
Le Temple de Vendôme possédait le manoir de la Bonne-Aventure, près du Gué-du-Loir, paroisse de Mazangé.
Sources : Dictionnaire d'Histoire et de Géographie Ecclésiastiques - Paris 1937


Veneffles   (35)

Maison du Temple de Veneffles
Département: Ille-et-Vilaine, Arrondissement: Rennes, Canton: Châteaugiron - 35


Maison du Temple de Veneffles
Localisation: Maison du Temple de Veneffles


Le commandeur du Temple de la GuercheDomaine du Temple à La Guerche
Domaine du Temple à La Guerche
possédait en la paroisse de Veneffles une grande partie des dîmes, et son fief de Veneffles s'étendait en dix paroisses: Veneffles, Châteaugiron, Piré, Domloup, Saint-Pierre de Janzé, Cesson, Noyal-sur-Vilaine, Nouvoitou, Brecé et Saint-Jean-sur-Vilaine.

La charte de 1182 dit que les Templiers avaient une maison à Châteaugiron « una domus in Castro Girunt. » Nous avons vu précédemment André Bute donner aux mêmes Chevaliers du Temple, en 1211, un fief en Saint-Jean-sur-Vilaine.

De pieuses et faciles redevances semblent particulières aux fiefs de Veneffles: un bail consenti par le commandeur en 1600 signale certains vassaux du Temple de la Guerche, en la paroisse de Piré, qui tiennent leurs héritages à simple devoir « de cinq Pater noster et cinq Ave Maria » pour la bonne prospérité et santé dudit seigneur commandeur.

D'autre part, nous lisons dans la Déclaration de la commanderie de la Guerche, faite en 1681: « Confessent les hommes et sujets du fief de Veneffles, en la paroisse de Saint-Jean-sur-Vilaine, ne devoir aucunes rentes par argent ny grain ou peu de chose, mais des Pater noster et des Ave Maria, le Vendredi-Saint, pour le seigneur commandeur du Temple de la Guerche. »

On a souvent dit des vassaux des anciennes abbayes qu'il leur était bon de vivre sous la crosse ; les tenanciers des Templiers n'étaient pas malheureux non plus sous la croix.
Sources: Guillotin de Corson (Abbé) - Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne - Nantes - Librairie Ancienne et Moderne L. Durange - 1902


Venrella   (13)

Domaine du Temple à Venrella
Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement: Arles, Canton: Saintes-Maries-de-la-Mer - 13

A partir de Saint-Gilles apparaissent plus tardivement, dans la seconde moitié du XIIIe siècle seulement, dans les archives de cette maison: c'est le cas de Nega Romieu, de Venrella et dans le diocèse d'Arles, de Bellegarde et du mas d'Argence. La première mention du manse de Venrella est attestée en 1271.

Ainsi à partir de Saint-Gilles, très tôt se met en place un réseau de dépendances dans un rayon de dix-quinze kilomètres autour de la maison-mère, les possessions s'égrènent le long du Petit-Rhône (Port-Arnaud, Saint-Césaire, Albaron), jusqu'à la boucle formée par ce cours d'eau (entre Sénebiers et Venrella) où le rassemblement s'intensifie dans les trois dernières décennies du XIIe siècle. Les terroirs investis apparaissent complémentaires: la plaine d'Argence est plutôt occupée par les céréales, les bordures du Petit-Rhône et la Camargue se présentent comme un milieu lagunaire où les terres drainées sont fertiles et les ressources naturelles, variées.

En 1252 par exemple, le prieur de Saint-Gilles et le maître du Temple en Provence en appellent au juriste Guilhem de Codolet afin de procéder à la pose de bornes de pierre séparant les terres de chaque Ordre aux ténements de l'Iscle et de Ribaires. Sont également définis l'usage des levées pour le passage des troupeaux et la possibilité pour les membres de chaque Ordre, ou leurs familiers, de traverser les terres du voisin. Comme les deux parties ne s'accordent pas sur le tracé de la voie qu'emprunteront les troupeaux en direction de Saint-Gilles et de Venrella, il est fait appel à des arpenteurs qui imposent un chemin large de deux cannes. Chartier du Temple de Saint-Gilles, nº 458 (mai-septembre 1252).

Arrêtons-nous, pour illustrer le rapprochement de circonstance entre possédants, au cas bien documenté des Porcelet d'Arles. Largement possessionné en Camargue, ce lignage a consenti à se séparer de plusieurs terres au profit de l'Hôpital et du Temple, tous deux très intéressés par l'élargissement de leurs territoires dans le delta rhodanien. C'est à partir des trois dernières décennies du XIIe siècle, que les transactions entre le lignage et les commanderies s'effectuent selon un rythme significatif, Porcel est le premier à inaugurer des relations suivies avec les moines-soldats. Entre 1160 et 1177, il vend des droits et cède aux deux ordres plusieurs terres en emphytéose dans la zone de Sénebiers et de Venrella. Voyer M. Aurell, Actes de la famille Porcelet d'Arles, nº 137 ([1160-1167]), 135 (novembre 1167), 142 (juillet 1173), 147 (avril 1175) et 151 (15 mars 1177).
Il m'est impossible de localiser Venrella sur les cartes
Sources: Extrait de l'ouvrage de Damien Carraz, L'ordre du Temple dans la Basse vallée du Rhone (1124-1312) - Presses Universitaires de Lyon - 2005


Ventilhac   (82)

Domaine du Temple de Ventilhac
Département: Tarn-et-Garonne, Arrondissement et Canton: Castelsarrasin, Commune: Meauzac - 82


Domaine du Temple de Ventilhac
Localisation: Domaine du Temple de Ventilhac


Nous ne pouvons que mentionner la paroisse et la seigneurie de Ventilhac parmi les anciennes dépendances de La Ville-Dieu-du-TempleDomaine du Temple à La Ville-Dieu-du-Temple
Domaine du Temple à La Ville-Dieu-du-Temple
. Cependant les archives nous ont conservé la charte de donation du membre de Villeneuve, qui par hasard a dû échapper à la perte des autres documents de la commanderie.

Le troisième jour des Ides d'avril de l'année 1223, Raymond Comte de Toulouse, se trouvant à la Ville-Dieu-du-Temple, fit donation à Arnaud de Toulouse Maître du Temple de cette ville, à Pierre Montonère Commandeur, de la dîme qu'il avait droit de percevoir « sur les 3 roues de moulins de VilleneuveDomaine du Temple à Villeneuve
Domaine du Temple à Villeneuve
, avec les rives et les prises d'eaux nécessaires, sous la redevance de 6 bons chapons payables à la Noël. »

Au bas de cette charte, concédée en présence de Bertrand frère du Comte, d'Arvieu de Montaragon, d'Hugues de Johanis, viguier de Toulouse, de Jourdain de Sepiac etc., Raymond du Lac, chancelier de Raymond de Toulouse, ajouta cette pieuse invocation: « Deus, in adjutorium meum intende ! »

Nous ne trouvons, à signaler dans l'histoire de ces deux dépendances de la Villedieu, que les accords conclus par les Hospitaliers avec les habitants de Ventillac en 1543, au sujet des droits de tournage et avec ceux de Villeneuve en 1575.

Les archives de Ventilhac contiennent en outre, un placet présenté au roi le 7 février 1727 par M. le Bailli de Mesme, ambassadeur de l'Ordre auprès de la cour de France, « à l'effet de représenter à sa Majesté, qu'une partie de ceux qui, dans les provinces, sont chargés du soin de faire choisir les soldats de milice, affectent de faire tomber le sort sur les officiers, fermiers et bergers des commanderies, ce qui est contraire aux privilèges de l'Ordre, dont les gens sont deschargés de toutes contributions, étapes, munitions, fortifications, guets etc. »

Le roi ayant accédé à la requête du chevalier, nous trouvons sur une liste des gens exempts de la milice pour l'année 1730, « les fermiers et valets des commandeurs, pourvu qu'ils soient entrés à leur service trois mois avant la levée. »
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)


Verberie   (60)

Maison du Temple de Verberie
Département: Oise, Arrondissement: Senlis, Canton: Pont-Sainte-Maxence - 60


Maison du Temple de Verberie
Localisation: Maison du Temple de Verberie


L'ancienne maison ou commanderie du Temple de Verberie, existait au commencement du XIIIe siècle. Des lettres de Guy de Briençon, Grand-Maître de la chevalerie du Temple, datées à Paris, de l'année 1201, nous font connaître que ce grand dignitaire de l'Ordre céda, moyennant une rente de 40 sols parisis, à Roger de Senlis, « de Silvanecto » à Mathieu de Vaux, « de Vallibus » et autres, les possessions et héritages qu'avait légués aux Templiers Pierre de Ruis, comprenant une maison près de celle du Temple, située sous la voie, « sub via » et une grande prairie à RhuisDomaine du Temple à Rhuis
Domaine du Temple à Rhuis
, « apud Ruis. » Il est convenu que la rente devra être payée exactement au terme de saint Remi, chaque année, aux frères du Temple de Verberie, « fratribus Templi de Verbria. » C'est le seul titre où cette maison est mentionnée.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Verdun   (55)

Domaine du Temple de Verdun
Département: Meuse, Arrondissement et Canton: Verdun - 55


Domaine du Temple de Verdun
Localisation: Domaine du Temple de Verdun


Les Templiers ont possédé une maison à Verdun ; mais cette maison parait avoir été peu importante, et ils la négligèrent même tellement, que l'évêque Jean de Richericourt, craignant de la voir tomber en ruines, la donna, en 1302, aux religieux cisterciens de l'abbaye de Châtillon, afin qu'ils pussent s'y retirer, dans le cas où leur monastère serait menacé de quelque danger.

En 1310, au moment de la suppression des Templiers, l'évêque Nicolas de Neuville retira cette maison des mains des cisterciens et la céda, ainsi que l'église du Temple, aux ermites de saint Augustin, qui s'y établirent. Mais les biens dépendant de cette maison furent cédés aux Hospitaliers, et les bâtiments eux-mêmes étaient dans un tel état de vétusté, que Nicolas de Neuville donna, en 1310, un mandement par lequel il exhortait le clergé et les fidèles de son diocèse à contribuer à la reconstruction de ce monastère (1).
1. V. Les antiquités de la Gaule Belgique, par Wassebourg, folio CCC, recto; Histoire de Verdun, par Roussel, pages CVIIj et 322. M. l'abbé Clouet possède l'acte original constatant la cession faite aux Augustins de Verdun, et cet acte ne fait aucune mention de l'existence antérieure des Templiers ; mais il est bon de faire observer que son silence doit être attribué à cette circonstance que les cisterciens avaient été propriétaires de la maison pendant quelque temps. M. Clouet, dont les connaissances sur l'histoire de la Lorraine sont, comme on sait, fort grandes, croit que les Templiers n'ont pas possédé d'établissement particulier à Verdun, et que les bâtiments, cédés plus tard aux Augustins, n'étaient qu'une dépendance du Temple de Doncourt, une sorte de maison de ville.
Sources: M. Auguste Didot. Mémoire sur les Etablissements de l'Ordre du Temple en Lorraine (Duchés de Lorraine et de Bar, évêchés de Metz, Toul et Verdun). Tome I, Nancy MDCCCLVI.


Vermenton   (89)

Domaine du Temple de Vermenton
Département: Yonne, Arrondissement: Auxerre, Canton: Vermenton - 89


Domaine du Temple de Vermenton
Localisation: Domaine du Temple de Vermenton


Les Templiers fondèrent une maison à Vermenton, par suite de l'acquisition qu'ils firent au XIIIe siècle, de la terre du seigneur du lieu. Ce seigneur, qui était Miles, sire de Noyers, avec le consentement de Marie de Crecy, sa femme, leur donna, par ses lettres du mois d'août 1284, tout ce qui lui appartenait en la ville de Vermenton en Aucerrois, tant en justice et seigneurie qu'en terres, prés, bois, coutumes, cerfs et rentes, à la réserve toutefois des fiefs et arrière-fiefs tenus de lui ; et par d'autres lettres du mois de juillet 1287, il leur vendit, pour le prix de 560 livres, d'autres droits seigneuriaux qu'il avait achetés au même lieu, de la dame de Chasselles et de Guillaume, son fils.
Le Commandeur avait droit de haute, moyenne et basse justice sur tous les sujets et bourgeois de Vermenton.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Vernède   (13)

Domaine du Temple de La Vernède
Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement: Arles, Canton: Saintes-Maries-de-la-Mer - 06
Il m'est impossible de localiser la Vernède sur les Cartes
A partir de Saint-Gilles, très tôt se met en place un réseau de dépendances dans un rayon de dix-quinze kilomètres autour de la maison-mère. Nombre de castra ou de villae sont en effet investis par les Templiers dans les années 1160-1190, comme Le Caylar et Aimargues, Calvisson, Aubais, Générac et dans le diocèse d'Arles, Saint-Pierre de Campublic, Saliers et Saint-Césaire de Boarenc. Puis, une seconde série de sites créés à partir de Saint-Gilles apparaissent plus tardivement, dans la seconde moitié du XIIIe siècle seulement, dans principal du Rhône (Rupta, Vernède).

Là, furent rassemblés dès les années 1170, des terres à Perles et surtout à La Vernède où le commandeur Guilhem de Solliès dirigea une intense campagne d'acquisitions.
Cartulaire du Temple d'Arles.

Les montants que les frères sont capables de débourser au titre de l'accapte sont révélateurs: entre 1195 et 1198, ils laissent par exemple 18 450 sous aux Porcelet pour acquérir les droits d'exploitation des pâturages de Tasse et de La Vernède, dans la boucle du Petit-Rhône.

Selon une chronologie mal déterminée, les possessions se sont encore étendues au sud d'Arles, en Petite-Camargue et dans la basse plaine de la rive gauche.
A La Vernède et à Tasse, l'ordre a acquis dans les dernières années du XIIe siècle de nombreux honneurs sous le dominium des Porcelet.

Il faut attendre 1245 pour lire une mention du manse de La Vernède, mais les Templiers ont acquis des biens dans ce terroir dès 1178 au moins, Cartulaire du Temple d'Arles.

Au-delà du terme générique de domus qui revient fréquemment, le vocabulaire qui les désigne comme grangia ou comme mansus ne laisse aucune ambiguïté sur leur statut.
Parmi d'autres, sont dits mansus les sites de Trébon, de La Vernède, de Rupta, de Paulon (Cartulaire du Temple d'Arles)

Celle de La Vernède se situe sur une île du bras Principal du delta rhodanien - au XVIIIe siècle, les bâtiments bordent un bras mort du Rhône.
Archives municipale d'Arles, GG nº 61 (plan géométral du domaine, 1748

Les bâtiments de La Vernède, en Camargue, présentent en 1748 trois ailes de bâtiments avec un étage et formant un U, (Ibidem, GG 87, nº 61 (plan géométral du domaine).

La maison d'Arles a ainsi rassemblé de nombreux herbages dans le Trébon jusque dans les tènements de Laurade, Lansac ou Paulon et elle s'est souciée de s'en faire confirmer l'usage par les seigneurs locaux 242. Là, les granges sont au coeur du système pastoral, notamment celles de Paulon, de La Vernède ou d'Argence.

Le manse de La Vernède garde par exemple une trentaine de vaches, un taureau et une dizaine de veaux en 1308.

En 1309, il y a encore à La Vernède 67 porcins, mâles et femelles, et 18 porcelets.

Les droits de chasse sont souvent mentionnés avec le ramassage du bois. En Camargue, la variété de la faune explique sans doute l'intérêt accordé à ces usages, puisque les actes mentionnent la capture d'oiseaux ou de lapins.
En 1308, cinq Arlésiens disent encore avoir obtenu du frère Joan Pignolat la « venatio cunicolorum » à La Vernède contre 14 livres réforciats.
Chartier du Temple d'Arles, nº 172

Le sel est la dernière richesse offerte par le milieu du delta rhodanien. Exploité depuis l'Antiquité, c'est une ressource traditionnelle des abbayes installées dans les étangs, comme Psalmodi et Silveréal, à laquelle les ordres militaires se sont également intéressés. Juridiquement, son extraction n'est pas assimilée à un droit d'usage et les salines font l'objet des mêmes transactions que les biens fonciers. Ainsi, des salines sont citées parmi de nombreux autres biens acquis à Méjanes, tandis qu'à La Vernède, les frères s'emploient aussi à obtenir un étang d'eau salée au milieu du XIIIe siècle.

Certaines granges, où le sel était traité et stocké, constituaient, là encore, le centre de l'exploitation. Le manse de La Vernède abritait des outils pour extraire le sel, (Chartier du Temple d'Arles, nº 172. La commanderie d'Arles possédait aussi des salines à La Vernède.

En 1307, Guilhem Roverie avait ainsi quitté le manse de La Vernède dans la nuit de l'arrestation en emportant plusieurs affaires ainsi que deux animaux.

Au XVe siècle, l'Hôpital détient d'ailleurs le quasi-monopole de cette ressource grâce à l'héritage templier: quatre salines sur cinq viennent du Temple.
L. Stouff, Arles, page 219.

L'ordre de Saint-Jean n'a d'ailleurs rien modifié du mode d'exploitation ancien puisque les salines de La Vernède sont concédées en emphytéose contre le cinquième de leurs fruits. L'Hôpital produisait du sel à La Vernède, au lieu-dit Plan du Bourg, dès les années 1220. J. Rossiaud, Réalités et imaginaire, tome 1-3, pages 810-830, a en effet décrit les opérations de rassemblement foncier autour du Mas Thibert et la transformation de ces terroirs en salines.

Au début du XIVe siècle, les enquêteurs comtaux trouvèrent à La Vernède un forestier et un gardien de troupeau, un « dortoir » avec cinq à six literies dans les mas de Paulon et de Saliers, et quatre tonneaux de vin réservés à la familia à la grange de Laurade. Toutes ces mentions, bien qu'anecdotiques, montrent que le Temple n'avait pas renoncé à l'exploitation directe. Mais il vivait également de la rente foncière et des droits seigneuriaux.
Sources: Extrait de l'ouvrage de Damien Carraz, L'ordre du Temple dans la Basse vallée du Rhone (1124-1312) - Presses Universitaires de Lyon - 2005


Verneuil ou Vernoil   (42)

Maison du Temple de Verneuil ou Vernoil
Département: Loire, Arrondissement: Montbrison, Canton: Saint-Just-Saint-Rambert, Commune: Saint-Cyprien - 42


Maison du Temple de Verneuil
Localisation: Maison du Temple de Verneuil


C'est ainsi que le Temple de Vernoil dont l'histoire a conservé à peine le nom passa à la commanderie de Montbrison. Les biens des Templiers de Vernoil ou Verneuil forment aujourd'hui deux petits hameaux presque contigus appelés l'un la Commanderie, l'autre Verneuil, tous deux situés sur les bords de la Loire dans une position qui avait été bien choisie. Les restes d'une ancienne chapelle ont été convertis en pigeonnier. Autour de cette chapelle et même à une distance de plus de cent mètres en trouve encore de grands cercueils de pierre contenant avec les ossements des bandes de fer qui pourraient bien être des restes de lames d'épées (1). Il semblerait résulter de là que le Temple de Vernoil fut autrefois avant la suppression de l'ordre une résidence importante habitée par des chevaliers et des chapelains. Les historiens du Forez se taisent cependant sur cette commanderie. L'ordre des Templiers est encore mentionné dans nos annales dans un acte de 1264, par lequel Renaud, comte de Forez, porte à 100 livres tournois la rente annuelle de 60 livres que son père Guy IV avait faite aux mêmes chevaliers. Cette rente de 60 livres est sans doute la même que celle que les comtes de Forez avaient faite aux frères du Temple de Montbrison en janvier 1243 (2)
1. Nous devons ces détails sur les ruines de Vernoil à l'obligeance de M. Martin curé de Saint-Cyprien.
2. Inventaire du titre du comté de Forez par Auguste Chaverondier, page 139. Histoire des ducs de Bourbon et des comtes de Forez par La Mure et Chantelauze tome 3 page 58.

Sources: Auguste Broutin. Histoire des couvents de Montbrison avant 1793. Montagny, 1876. Livres numériques Google
Verneuil ou Vernoil
Vernols, Vernoil, ou le Temple de Vernoil, commune, de Saint-Cyprien (Loire), ancien membre de Montbrison (Loire).
Sources : Léopold Niepce : Le Grand-Prieuré d'Auvergne - Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Lyon, Librairie Générale Henri Geors - Bâle - Genève - 1883.
Verneuil, hameau, commune de Saint-Cyprien
— Domus Templi, 1264 (charte du Forez n° 334, page 1)
— Luminare Beate Marie Magdaleine Templi de Vernot, 1338 (B 1856, folio 1, V°)
— Capella Beate Marie Magdaleine de Vernol 1387 (B 1883, folio 98)
— Templum de Vernols, XIVe siècle (B 2100, folio 74 V°)
— Domus de Vernoul, XVe siècle (B 1866, folio 28 V°, feuillet intercalé)
— L'ancienne maison du Temple de Verneuil dont la chapelle était dédiée à Sainte Marie Madeleine, fut unie, en 1313, à la Commanderie de — Saint Jean des Prés de Montbrison
— Il ne reste que des vestiges tout à fait insignifiants de ces anciens édifices.
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Loire rédigés par J-E Dufour, La Diana, Collection: IERP, Editeur: PU Saint-Etienne 2006
Saint-Cyprien
— Sanctus Cyprianus Subrinus.
— Village dans le Forez.
— Sur cette paroisse existait autrefois la Maison du Temple de Vernoil, qui passa des Templiers aux Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
Pas plus de renseignements pour le moment.
Sources: Abbé Vachet Adolphe - Les paroisses du diocèse de Lyon : archives et antiquités, page 335, Abbaye de Lérins 1899. - Bnf


Vernon   (27)

Domaine du Temple de Vernon
Département: Eure, Arrondissement: Evreux, Chef-lieu de cantons - 27


Domaine du Temple de Vernon
Localisation: Domaine du Temple de Vernon


on ne trouve aucun ancien titre sur la maison que les Templiers avaient à Vernon.

La visite prieurale de 1495 en fait seulement mention en quelques lignes: « A vernon, y a une cense, nommée le Temple de Vernon, où solloit avoir une maison qui, de présent, est détruite et baillée pour V livres par an. »
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Vernusse   (21)

Domaine du Temple de Vernusse
Département: Côte-d'Or, Arrondissement: Beaune, Canton: Arnay-le-Duc, Commune: Saint-Pierre-en-Vaux - 21


Domaine du Temple de Vernusse
Localisation: Domaine du Temple de Vernusse


Gui de Chaudenay approuva, comme seigneur du fief, des donations faites aux Templiers de Beaune, sur Vernusse, et à ceux de Dijon, sur Thoisy-le-Désert. Il traita avec la collégiale de Beaune pour le rachat des tierces de Chaudenay, que les chanoines possédaient, et qu'ils lui abandonnèrent, moyennant la rente de trente boisseaux de blé (4).
4. Archives de la Côte-d'Or, H. 1226, commanderie de Beaune, layette Vernusse, charte de 1236 ; H. 1173, commanderie du Petit Temple de Dijon, layette Thoisy-le-Désert, charte de 1243 ; G. 436, Collégiale de Beaune, layette Chaudenay, charte de mars 1239.
Sources: Chomton, Louis - Saint Bernard et le château de Fontaines-les-Dijon : étude historique et archéologique. Tome 2, Dijon 1894 - Bnf

Vernusse, hameau commune de Saint-Pierre-en-Vaux
— Varnuces, 1225 (Maison du Temple de Beaune, H 1219)
— Varnuceys, 1236 (Delaville Le Roulx, Cartulaire des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, tome II, page 502, sous le nom de Vernois)
— Varnuesses, 1283 (Maison du Temple de Beaune, H 1226)
— Varnuce, 1330 (Commanderie de Beaune, H 1226)
— Verneusse, 1463 (Ibidem)
— Vernus, 1679 (Terrier de la commanderie de Beaune, II, folio 153 r°)
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Côte-d'Or, rédigé par Alphonse Roserot. Paris Imprimerie Nationale, MDCCCCXXIV.


Verrières   (10)

Maison du Temple de Verrières
Département: Aube, Arrondissement: Troyes, Canton: Lusigny Commune: Verrières - 10


Maison du Temple de Verrières
Localisation: Maison du Temple de Verrières


Ce fut seulement en 1209, presque un siècle après la fondation de leur Ordre, que les Templiers s'établirent à Villers-lès-Verrières. ils y furent amenés soit par le chevalier Geoffroy de Meceon, soit par Helvis de Saint-Jean-de-Bonneval, deux chrétiens généreux de la région, qui leur firent, presque simultanément, d'importantes donations.

Sans affirmer qu'elle fut véritablement la première en date « point assez difficile à élucider » nous donnerons la première place à la donation d'Helvis de Saint-Jean-de-Bonneval, suivant en cela l'auteur du Cartulaire du Temple qui, à tort ou à raison, lui a accordé la priorité.

La maison du Temple de Villiers, au diocèse de Troyes « de Villaribus Templi Trecensis diocesis », « de Villaribus prope Trecas », n'était pas très éloignée de cette ville ; comme la plupart des maisons de l'Ordre, elle avait sa chapelle.

Nous avons dit précédemment que le précepteur de la baillie du Temple de Troyes était venu procèder à une réception en cette maison, vers 1293 ; si nous ajoutons que le sénéchal de la maison, en 1307, était frère Jacques de Troyes, sergent, reçu dans le Temple en 1304, nous aurons donné sur Verrières tout ce qui a trait à cette maison.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

Verrières, canton de Lusigny.
— Verrere, 1145 (Charte du prieuré de Foicy)
— Verrerie, 1179 (Cartulaire de la léproserie de Troyes)
— Verrieres, XIIIe siècle (Bibliothèque de Troyes, manuscrits 365)
— Verrerie, 1309 (Procès des Templiers)
— Verrie, 1381 (Archives de la ville de Troyes, compte manuscrits originale)
— Verrieres, 1520 (Inventaire et titres de la commanderie de Troyes)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Aube, par MM. Théophile Boutiot et Emile Sogard. Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXIV.

Procès des Templiers, tome I, page 253-254
Post hec, die Sabati sequenti, que fuit nona dies mensis May, convenerunt in dicta capella sancti Elligii domini commissarii predicti, exceptis dominis Narbonnensi et Bajocensi, supra excusatis, et fuit adductus ad presenciam eorumdem dominorum commissariorum, ut deponeret dictum suum, Jacobus de Trecis, testis suprajuratus, absque mantello et habitu Templi, tonsus capite et rasus barba, etatis, ut dixit, XXIV annorum vel circa, et dixit quod intraverat dictum ordinem per tres annos cum dimedio vel circa ante capcionem Templariorum, et intelligebat Latinum, ut dixit, et erat seneschallus domus de Villaribus prope Trecas et frater serviens, et fuerat examinatus, ut dixit, in negocio Templariorum per archiepiscopum quondam Senonensem et postea per episcopum Aurelianensem, nunquam tamen questionatus, ut dixit, fuerat.

Procès des Templiers, tome I, page 370
Pateat universis per hoc presens,publicum instrumentum quod anno Domini millesimo trecentesimo septimo, indicione sexta, pontificatus sanctissimi patris et domini domini Clementis divina providentia pape quinti anno secundo, die Jovis post octabam Omnium Sanctorum, scilicet nona die, novembris, in presencia religiosi et honesti viri fratris Nicolai de Anessiaco ordinis fratrum Predicatorum, commissarii dati a religioso et bonesto viro fratre Guillelmo de Parisius dicti ordinis, inquisitore heretice pravitatis in regno Francie auctoritate apostolica deputato, nostrum notariorum publicorum et testium infrascriptorum presencia personaliter constitutus frater Nicolaus de Sarra dyocesis Trecensis, etatis XXVI annorum vel circa, agricola in domibus de Villaribus Templi Trecensis dyocesis, juratus ad sancta Dei Evangelia tacta corporaliter ab eodem, et requisitus de se et de aliis dicti ordinis super dicto crimine delatis et de modo recepcionis sue dicere in causa fidei veritatem, dixit per juramentum suum quod fuit receptus per fratrem Radulphum de Gisiaco, in crastino festi Assumptionis beate Marie nuper; preteriti, in domo de Sanci Trecensis diocésis, presentibus fratre Christiano clavigero domus predicte de Sanci et fratre Radulpho fratre dicti Baldoini, et fratre Jacobo de Sance.

Procès des Templiers, tome I, page 435
Requisitus si viderat aliquos alios recipi in dicto ordine, respondit quod sic, fratrem Johannem de Annonia servientem per fratrem Johannem Bruart preceptorem ballivie Trecensis, in capella domus Templi de Vilaribus, presentibus dictis fratribus Stephano le Nain, Galtero lo Bergier, Radulpho de Annonia fratre ejusdem Johannis, servientibus, sunt decem et octo anni, vel circa.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.


Verrue   (60)

Grange du Temple de la Verrue
Département: Oise, Arrondissement: Compiègne, Canton: Ribécourt-Dreslincourt, Commune: Pimprez - 60


Grange du Temple de la Verrue
Localisation: Grange du Temple de la Verrue


Grange de la Verrue, commune de Pimprez, canton de Ribécourt. Restes d'un ancien établissement de Templiers, d'après M. Woillez. Edifice en pierres d'appareil ayant servi de chapelle. La façade est de l'époque de la transition, le choeur est polygonal. L'ensemble de cet édifice date de la première moitié du XIIIe siècle.
Sources: Bulletin monumental, publié sous les auspices de la Société française pour la conservation et la description des monuments historiques; et dirigé par M. de Caumont. Auteur: Société française d'archéologie. Editeur: Lance Paris. 1874, série 5, tome 2, volume 40.

La Verrue est une ancienne maison de l'ordre des Templiers, transformée par la suite en monastère. Les restes de la chapelle sont de la fin du 13e siècle. Le pigeonnier est du 17e ou du 18e siècle. - la Verrue


Verruyes   (79)

Commanderie de l'Hôpital de Verruye


Cette commanderie est un bien des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem


L'ordre des Templiers fut aboli par le concile de Vienne en 1312, et soixante chevaliers, jugés plus criminels que les autres, furent livrés au supplice comme relaps.

Les domaines des Templiers ayant été donnés aux chevaliers Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, les deux commanderies de la Boissière en Gâtine et de Saint-Georges-de-la-Lande passèrent entre les mains de leurs nouveaux maîtres en 1313.
L'ordre de Malte se trouva de la sorte possesseur de trois commanderies en Gâtine, car il en possédait déjà une autre à Saint-Remi (paroisse de Verruye) depuis les premières années du XIIIe siècle (1). Il les conserva jusqu'en 1789.
1. Archives de la Vienne à la préfecture de Poitiers, liasse I, 869, commanderie de Saint Remi. Le premier acte qui fasse mention de cette commanderie est de l'an 1208; il nous apprend le nom du commandeur de Saint-Remi à cette époque, frère Goulard.
Sources: Histoire de la ville de Parthenay: de ses anciens seigneurs et de la Gatine du Poitou. Par Bélisaire Ledain. Paris 1858.


Vert-Buisson (Le)   (27)

Fief du Temple Le Vert-Buisson
Département: Eure, Arrondissement: Les Andelys, Canton: Les Andelys, Commune: Boisemont - 27


Fief du Temple Le Vert-Buisson
Localisation: Fief du Temple Le Vert-Buisson


C'était un petit domaine seigneurial, situé dans la paroisse de Boisemont, et où il n'y avait plus aucun bâtiment à la fin du XVIe siècle.
Les Templiers l'avaient formé à l'aide de la donation que leur fit en 1226 Jean de Borrez, chevalier, de tout un bois qu'il possédait en la paroisse de Boisemont, « in parochia de Buesemunt », au-delà du Val de la Haie, contigu à une terre, nommée Champ-au-Bond, et que les Templiers défrichèrent et mirent en culture.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Vesly   (50)

Seigneurie du Temple de Vesly
Département: Manche, Arrondissement: Coutances, Canton: Lessay - 50


Fief du Temple de Vesly
Seigneurie du Temple de Vesly


La seigneurie de Vesly, qu'on nommait « la Verge » et prévôté de Vesly, était située à douze lieues de Valcanville, dans le vicomte de Saint-Sauveur-Landelin, près de Periers, dans le bailliage de Cotentin et du ressort du parlement de Rouen.

Vesly comptait, en 1495, cent cinquante maisons, dont la plus grande partie se trouvait dans la censive de la commanderie, qui y avait la moyenne et basse justice comme à Valcanville et à Canteloup.

Il n'y avait pas de domaine non fieffé, mais il dépendait de cette seigneurie plusieurs tènements et vavassoreries, auxquels on donnait le nom de fiefs.
Ces fiefs étaient situés à Vesly, à Gerville, à Mobecq et à Sainte- Opportune.
Paroisse de Vesly
le fief Carrière, appartenant en 1759 à Louis de Saint-Germain, seigneur du Buisson;
Le fief de Jandon, au chemin des Prêtres;
Le fief Vaussy;
Le fief Bertrand;
Le fief à la Grande;
Le fief aux Guillots, au chemin du Pont-Patrice au Mesnil;
Le fief Tocque;
Le fief David, au chemin des Prêtres;
Le fief Corbin, au chemin de la Croix-d'Anneville;
Le fief Vimard. au ruisseau de la Fontaine-Bourdon;
Le fief Marguerite-la-Comtesse, dans la rue du Pont-David, allant au village des Bazire;
Le fief Pommier, à la Voie du Mesnil;
Le fief Burée, au chemin de Huppelande à Lessey;
Le fief Denis-Revel, au chemin de Lidhaire à Lessey;
Le fief Burnel, au chemin du château de l'Aulne;
Le fief à la Posture, au chemin des Prêtres;
Le fief Hardy, au chemin de l'Estoc du Quesne;
Paroisse de Gerville
Département: Manche, Arrondissement: Coutances, Canton: Lessay - 50


Domaine du temple de Gerville
Domaine du temple de Gerville


Paroisse de Glatigny


Domaine du Temple de Glatigny
Domaine du Temple de Glatigny


le fief de Glatigny, au chemin du château de Glatigny au presbytère;
Paroisse de Mobecq
Département: Manche, Arrondissement: Coutances, Canton: La Haye-du-Puits - 50


Fief du Temple de Bobillard
Fief du Temple de Bobillard


Le fief Bobillard, à la Voie du Pont de la Petite-Broche au moulin de Bot;
Paroisse de Sainte-Opportune
Département: Manche, Arrondissement: Coutances, Canton: Lessay - 50


Fief du Temple de Diesnis
Fief du Temple de Diesnis


Le fief aux Diesnis, sur le chemin de Lessey à Coutances.
Et le fief Vimont-Bimond, au Doué-de-Pezeville, fluant au moulin de Vesly.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Veynes   (05)

Domaine du Temple de Veynes
Département: Hautes-Alpes, Arrondissement: Gap, Canton: Veynes - 05


Domaine du Temple de Veynes
Domaine du Temple de Veynes


L'ordre du Temple avait eu, très certainement, des propriétés à Veynes, dont un quartier se nomme encore le Temple ces biens de l'ordre du Temple furent dévolus vraisemblablement à celui de Saint-Jean de Jérusalem et de ce dernier tombérent dans les mains des Antonins avec lesquels l'ordre de Saint-Jean fit, le 16 mai 1311, un très important acte d'échange.
La commanderie de Veynes revint à l'ordre de Saint-Jean après la suppression de celui de Saint-Antoine (1778).
On peut voir sur les cartes de Cassini, sous le village de MontmaurDomaine du Temple
Domaine du Temple
, près du hameau de Blaigny, un lieu-dit du nom de Vieux Temple. Ce lieu-dit ne se trouve plus sur les cartes IGN.

Sources: Roman, Joseph - Tableau historique du département des Hautes-Alpes - Etat ecclésiastique, administratif et féodal antérieur à 1789, histoire, biographie, bibliographie de chacune des communes qui le composent. Tome 1 - Paris 1887.


Veyries   (47)

Chapelle du Temple Sainte-Marie-de-Veyries
Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Nérac, Canton: Casteljaloux - 47


Chapelle du Temple Sainte-Marie-de-Veyries
Localisation: Chapelle du Temple Sainte-Marie-de-Veyries


Les Templiers se sont installés en ce lieu-dit désertique à 4 kilomètres de Casteljaloux, on n'a pas malheureusement de date, néanmoins, ils ont créés le village de Sainte-Marie-de-Veyries.
On peut voir la chapelleChapelle romane de Veyries
Chapelle romane de Veyries
romane, très restaurée avec son clocher pignon à deux baies.
Sources: Monique Sieuzac, Templiers et Hospitaliers dans le Lot-et-Garonne. Editions Cheminements 2007

Chapelle du Temple Sainte-Marie-de-Veyries
En 1254, dame Marie de Gaumont et Xans Augier, son fils, donnèrent au Temple de Cours la dîme de Sainte-Marie de Veyriès. Quelque temps après, l'évêque de Basas approuva cette donation et confirma aux Templiers la seigneurie spirituelle qui venait de leur être conférée (1259).
Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.


1300
Maison du Temple de la Sainte-Trinité
Département: Charente, Arrondissement: Confolens, Canton: Charente-Vienne, Commune: Brillac - 16


Maison du Temple de la Sainte-Trinité
Localisation: Maison du Temple de la Sainte-Trinité


Au nord de Brillac, à Aunac, les Templiers avaient installé une commanderie désignée sous le nom de Sainte-Trinité.

Son existence demeure obscure ; on sait cependant qu'après avoir été unie à la commanderie Saint-Jean-Baptiste de Champeau, en Limousin, (cette commanderie limousine fondée en 1282, par les Templiers, comme celle de Beauvais-sur-Matha dans la Saintonge, appartint ensuite à l'ordre de Malte), elle ne cessa de décliner depuis le XVIIe siècle.
Sources: Les Templiers en Charente les Commanderies et leurs Chapelles - Charles Daras - S.A.H.C.

Compléments d'informations sur le site de Charente-Limousine


Viala-du-pas-de-Jaux   (12)

Domaine du Temple de Viala-du-Pas-de-Jaux
Département: Aveyron, Arrondissement: Millau, Canton: Causses-Rougiers - 12


Domaine du Temple de Viala-du-Pas-de-Jaux
Localisation: Domaine du Temple de Viala-du-Pas-de-Jaux


Le Viala-du-Pas-de-Jaux, anciennement Vialar, existait déjà à l'époque des Templiers.

Mais ce sont les Hospitaliers après 1312, qui vont développer le village en y installant les bâtiments de l'exploitation agricole gérée par un frère de l'Ordre et en y créant une église en 1315.


Viala du Pas de Jaux
Viala-du-Pas-de-Jaux, la Tour - Sources: Jack Bocar


Tous les mas qui se trouvaient sur ce territoire vont peu à peu disparaître, à l'exception du Mas Baldit et de La Vialettes, au profit du Viala appelé Viala-du-Pas-de-Jaux désormais, probablement pour le différencier d'un autre Viala situé au-dessus de Cornus.

C'est l'archiviste de l'Ordre de Malte à Arles, au XVIIIe siècle, qui nous donne les raisons de la construction de l'énorme tour qui domine le paysage.


Viala du Pas de Jaux
Viala-du-Pas-de-Jaux, la Tour - Sources: Jack Bocar


Vers 1430, en raison de la grande insécurité du Larzac à cette date, et de la distance relativement élevée qu'il y a pour se rendre du Viala à Sainte-Eulalie, les habitants élèvent, à côté du logis, une imposante tour dans laquelle ils iront se réfugier en cas de danger.

Haute de 27 mètres, elle est divisée en 5 niveaux portés par des planchers, avec cheminées, latrines et petites fenêtres (pour des raisons de sécurité, le rez-de-chaussée est voûté et la porte se trouve au premier étage).


Viala du Pas de Jaux
Viala-du-Pas-de-Jaux, la Tour - Sources: Jack Bocar


La voûte construite au XVIIe s'était écroulée il y a une quarantaine d'années. Elle vient d'être rétablie et vous pouvez désormais accéder à la terrasse panoramique installée au-dessus de celle-ci. De là, vous découvrirez, appuyé à la tour, le logis du XIVe siècle très ruiné mais qui va retrouver sa splendeur d'antan.
Sources: Textes de Jacques Miquel - Extrait de l'ouvrage: Sites templiers et hospitaliers du Larzac

Viala-du-Pas-de-Jaux
C'est de très loin, en venant de Sainte-Eulalie, que l'on aperçoit au-dessus de l'horizon, l'imposante tour grenier des chevaliers hospitaliers du Viala du Pas de Jaux.


Viala du Pas de Jaux
Viala-du-Pas-de-Jaux, la Tour - Sources: Jack Bocar


Le site du Viala du Pas de Jaux fut acquis par donation à l'ordre religieux des Templiers dès 1150. (« Jaux » vient du latin « jovis »: Jupiter). Il s'agissait d'un domaine agricole important, au milieu duquel se trouvait un ensemble d'habitations et de défenses.


Viala du Pas de Jaux
Viala-du-Pas-de-Jaux, la Tour - Sources: Jack Bocar


La tour carrée, de 30 mètres de hauteur, la plus grande tour grenier construite sur le Larzac (vers 1430), a été la première fortification élevée pour emmagasiner les redevances en nature, en particulier les grains. Elle servit aussi à abriter la population du Viala pendant la guerre de Cent ans. Une couronne continue de mâchicoulis donne à cette « vigie » une physionomie guerrière.
Il est possible d'accéder au sommet de cette tour, en cours de restauration, pour jouir d'un vaste panorama: à proximité terres cultivables et au lointain terres de parcours.


Viala du Pas de Jaux
Viala-du-Pas-de-Jaux, la Tour - Sources: Jack Bocar


Les allées de buis centenaires, ou « boissieiras », qui abritaient hommes et animaux du vent, du soleil et de la pluie.
Les lavognes, points d'eau pour abreuver les bêtes.
Les drailles et les passades, voies réservées au passage des troupeaux.


Viala du Pas de Jaux
Viala-du-Pas-de-Jaux, la Tour - Sources: Jack Bocar


Dans les environs, des croix de chemins, le dolmen des Fadarelles (des fées) qui a une table de 4m50 de long, le four à pain du mas Baldy.
Sources: Mairie, Le Bourg, 12250 - Le Viala du Pas de Jaux

Allez voir le site de l'association de Viala-du-Pas-de-Jaux


Vic-sur-Seille   (57)

Domaine du Temple de Vic-sur-Seille
Département: Moselle, Arrondissement: Château-Salins, Canton: Vic-sur-Seille - 57
Il n'y a plus de traces des Templiers en cette commune depuis 1264.
Une charte de 1218 fait état d'un accord passé entre l'abbaye prémontré de Salivai et les Templiers de Vic-sur-Seille (Templarii Vici) par lequel l'abbaye s'engage à payer à ces derniers un cens de quatre deniers sur le jardin de la Bonne-Fontaine et un autre de douze deniers sur deux jours de terre situés « inter vineam Templariorum et vineam domini Symonis. »

En 1264, les Templiers de Vic sur Seille se replièrent en 1264 à la commanderie de Gélucourt, après avoir vendu tous leurs biens à l'évêque de Metz.

En 1297, il est encore question de la « vigne des Templiers », tandis qu'en 1308, un extrait de l'inventaire des titres du prieuré bénédictin de Saint-Christophe de Vic fait mention de la « foirière du Temple »
Sources: Les Templiers en Lorraine: Michel Mazerand, édition JMC. Nancy 1993


Viel-Arcy   (02)

Maison du Temple de Viel-Arcy
Département: Aisne, Arrondissement: Soissons, Canton: Fère-en-Tardenois, Commune: Viel-Arcy - 02


Maison du Temple de Viel-Arcy
Localisation: Maison du Temple de Viel-Arcy


Cette ancienne maison du Temple, qu'on a ensuite nommée l'Hôpital, était située sur le chemin conduisant de Viel-Arcy au Pont-d'Arcy. Les terres qui en dépendaient provenaient en partie d'Aubert Giraut et de Thiery, fils de Pierre le Varenier, qui, par des lettres de l'official de Soissons, du mois d'août 1236, donnérent aux frères de la chevalerie du Temple des terres sur divers territoires, à Vauberlin, au Bois-de-Vausere, devant le Pont-d'Arcy, « ante Pontem Arsei », au moulin de Vieil-Arcy, « ad molendinurn Veteri Arseio », au Gros-Aulne, « ad grossum Alnetum », etc.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Viel-Arcy, canton de Braine.
— Vicus Arsus, 1297 (Cartulaire de l'abbaye de Saint-Crépin-le-Grand, page 689)
— Vetus Arseium, XIVe siècle (Cartulaire du chapitre de Reims, folio 139)
— Vieilz-Arceys, 1423 (Archives de l'Empire, trésor des Chartes, registre 172, page 257)
— Vetus Archeium, 1573 (Pouillé du diocèse de Soissons, folio 20)
— Viel-Arcy, 1668 (Archives de la commanderie de Vieil-Arcy)
Aisne 02
Sources: Dictionnaire Topographique du département de l'Aisne, par M. Auguste Matton, Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXI


Vienne   (38)

Maison du Temple de Vienne
Département: Isère, Arrondissement et Canton: Vienne - 38
Il n'y a plus aucune traces du passage des Templiers en cette commune
Il y avait à Vienne, au XIIIe siècle une Maison du Temple, qui servait peut-être de résidence au commandeur du Viennois. M. Chorier déclare ne pas savoir où elle était exactement située. Puis, il nous dit, qu'elle ne passa pas aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, ce qui expliquerait qu'il n'y a pas de traces de cette Maison du Temple dans les siècles suivant la chute de l'Ordre du Temple.
Sources: Recherches sur les antiquités de la ville de Vienne, par Nicolas Chorier. Lyon Million 1828, page 220.
Sources: Roland Delachenal - Cartulaire du Temple de Vaulx, Paris Picard - 1897


Vierzon   (18)

Maison du Temple de Vierzon
Département: Cher, Arrondissement et Canton: Vierzon - 18


Maison du Temple de Vierzon
Localisation: Maison du Temple de Vierzon


Les Templiers avaient une préceptorerie à Vierzon, ainsi qu'il résulte de deux chartes, l'une de 1192 par laquelle Guillaume, seigneur de Vierzon, leur l'ait donation des droits censuels qui lui étaient dus sur la maison vendue par un nommé Carie, et aussi sur leur propre maison située près du château, « que sita est prope castellum » ; l'autre, de 1199, par laquelle Hervé II confirme la donation faite par son frère Guillaume aux Templiers du dit lieu, « ejusdem loci », d'une rente sur le marché de Vierzon.

Dans la première de ces deux chartes, on voit figurer parmi les témoins Frère Simon. Commandeur de Lormeteau, et Frère Etienne Auchais, qualifié seulement preceptor. Ce dernier était évidemment le Commandeur de la maison de Vierzon.

J'ai dit que les Templiers étaient établis dans le Bas-Berry depuis 1140 ; on les trouve à la même époque dans le Haut-Berry, comme le prouve une charte de 1163, par laquelle Hervé Ier seigneur de Vierzon, sur le point de prendre le chemin de Jérusalem, confirme aux chevaliers du Temple une rente concédée par Arnoul II son grand-père, et Hersende, femme de celui-ci, et ordonne que cette rente soit prise sur la première vente des vins de ses celliers. Or, Arnoul II mourut en 1140.

Hervé 1er, au moment de mourir, « cum in entremis laboraret », fit son testament comme je l'ai dit plus haut, et légua aux Templiers son armure, la trousse de fer de son cheval et aussi la rente à lui due sur les étaux des boulangers de Vierzon.

Hervé II qui, lui, fit son testament en Terre-Sainte, au siège de Damiette, « in obsidione Darniete », donne aux Templiers, pour le salut de son âme et pour célébrer son anniversaire à perpétuité, cent sols de rente à prendre sur ses celliers de Vierzon. Cette donation paraît un rappel de celle d'Arnoul II dont j'ai parlé plus haut.

Des différends étant survenus au sujet de ces donations entre Guillaume II de Vierzon et les Templiers, celui-ci, pour le salut de son âme et suivant le conseil d'honnêtes personnes, « proborum viron », maintint par charte de 1248 les droits sur le marché de Vierzon et donna par surcroît aux Templiers le bois d'AutryDomaine du Temple à Autry
Domaine du Temple à Autry
en se réservant seulement la coupe de l'année.

Après la confiscation dés biens du Temple et leur attribution aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, les biens de la préceptorerie de Vierzon furent dévolus à la Commanderie de Villefranche-sur-Cher ; les droits concédés par les anciens seigneurs de Vierzon tombérent peu à peu en désuétude, notamment celui qui avait été concédé en 1140 par Arnoul, maintenu et augmenté en 1218 par Hervé II, et qui consistait en une rente sur les premiers vins vendus dans les celliers du seigneur.

En 1370, alors que le duc Jean de Berry était seigneur de Vierzon, le Commandeur de Villefranche entreprit de faire revivre ce droit, et il y réussit comme on le voit par une charte conservée aux archives du Rhône, datée de 1369, et par laquelle le duc de Berry déclare qu'il a fait procéder à une enquête par Jehan Sarde et Guillaume de Bonnay, et que ces enquêteurs ayant reconnu le bien-fondé des réclamations du Commandeur de Villefranche, il ordonne en conséquence que la rente de 6 livres 10 sous tournois sur les premiers vins vendus dans ses celliers de Vierzon lui soit payée, comme aussi le droit de mannée du sel vendu sur le marché de Vierzon.

Parmi les droits dont jouissaient à Vierzon les Commandeurs de l'Hôpital de Villefranche, il en est un dont j'ignore l'origine et qui se trouve mentionné dans une visite de 1640 et aussi dans la déclaration au roi de la même année: « chascun courdonnier doibt tous les ans au dit sieur Commandeur deux paires de soulliers à simple semelle. »

Quant aux immeubles, ils consistaient en prés situés près de Dournon, joutant les près de La Noue, en terres dans la paroisse de Méry dites de la Commanderie, joutant le chemin de Launay à Thénioux, et en pâturages dits de l'Hopitau et des Gravières dans la même paroisse.
Sources: M. Le Comte de Toulgoët-Treanna - Mémoire de la Société des Antiquaires du Centre - Bourges 1912

Testament d'Hervé II, traduit d'après un « vidimus » de 1221
Je concède aussi et j'abandonne aux Templiers le rachat des moulins du port de Reuilly qui appartenaient autrefois à Roger de Chârost (Rogerii de Charros), et aussi celui de la terre du dit Roger sur laquelle ils avaient planté des vignes, de la terre qu'ils avaient achetée de Madame Bone (Domina Bona), et de la terre qu'ils avaient achetée de Monseigneur Herbert Vivant (Herberto Vivant), toutes choses sur lesquelles il y avait procès entre moi et les Templiers, parce que ces biens relevaient de mon fief. De plus, je donne et assigne auxdits Templiers cent sols de rente sur mon cellier de Vierzon et sur les vins qui seront vendus tout d'abord, ceci pour qu'ils célèbrent mon anniversaire chaque année; mais s'il n'y avait pas de vins dans mes celliers ou s'il n'y en avait pas en suffisante quantité pour payer la susdite rente, mon héritier serait tenu de la leur payer.
Sources: Mémoires de la Société historique, littéraire et scientifique du Cher, tome XII, Bourges 1897.

Hervé II, seigneur de Vierzon
Les dernières pensées d'Hervé II, sont toutes dirigées vers la Palestine, vers ces lointains rivages qu'il a visités et qu'il entrevoit encore à son lit de mort, comme une première et poétique étape vers le ciel; son testament en est un fidèle reflet: Une lampe devra brûler à perpétuité, pour le repos de son âme, devant le Saint-Sépulcre; ses bijoux, ses anneaux, ses ceintures seront vendus et le prix distribué aux églises et aux hospices de Jérusalem; aux Templiers, il donne cent livres, son armure complète, deux cuirasses et la trousse de fer de son cheval; aux Hospitaliers, cent livres également, deux cuirasses et le revenu produit par les terres de Mennetou.

Henri II, seigneur de Vierzon
Lorsque fut décidée la 5e croisade, le seigneur de Vierzon Henri II, n'hésite pas, il emprunte à usure des bourgeois de Bourges une somme importante à l'occasion sans doute de son entrée en campagne et quitte tout, sa belle résidence féodale, les joies de la famille, pour prendre la croix (Dominicum volens visitare sepulchrum) (T. V. 114).

Il part avec Simon de Montfort (Catulaire 129); mais à peine sous les murs de Damiette, il se fait tuer (1218) en même temps que le comte de la Marche, le comte de Bar et son fils, Guillaume de Chartres, grand maître des Templiers, Itier de Tacy, Olivier, fils du roi d'Angleterre, et beaucoup d'autres chevaliers et plébéiens, lesquels, délivrés des misères de ce monde, s'en allèrent vers le Seigneur.

L'Histoire des Gaules (XVII, 746 B) cite parmi les seigneurs figurant au siège de Damiette, Herveius de Vierzone (1218).

En 1245, la septième Croisade fut résolue au Concile de Lyon, et Guillaume II, c'était de tradition dans sa maison, se prépara de suite à prêter son concours au roi de France.

Ces entreprises lointaines, pleines d'inconnu, de dangers et de gloire, étaient bien dans le goût de l'époque; aussi pouvons-nous citer parmi ceux qui se croisèrent en même temps que le seigneur de Vierzon: Guillaume de Chauvigny, seigneur de Châteauroux, son gendre; Marguerite de Constantinople, sa tante; Guillaume et Guy de Dampierre (1) ; Archambault de Bourbon et Ebbes de la Chastre, seigneur de la Chastre et de Bésigny, ses cousins-germains; les deux fils de ce dernier; enfin Pierre de Courtenay, seigneur de Mehun-sur-Yèvre, son cousin.
1. Le 16 octobre 1245, le baronnage français avait été convoqué à Paris; là se croisèrent, à l'exemple du roi, le comte d'Artois, les ducs de Bourgogne et de Brabant, Marguerite, comtesse de Flandre et de Hainault, avec ses deux fils, et autres barons et prélats. (H. M. IV, 206.)

Cependant, avant de tout quitter pour entreprendre le voyage de Terre Sainte, Guillaume règle une foule d'affaires temporelles: En 1247, il affranchit les habitants de Vierzon et quelque temps après ceux de Mennetou-sur-Cher.

Au mois de juillet 1248, il s'accorde avec les Templiers en leur cédant définitivement les droits qu'ils prétendaient posséder, du chef de son oncle Guillaume, sur le marché de Vierzon et il leur donne le bois d'Autry qui appartenait autrefois à Hugues d'Autry, chevalier, sous la condition de célébrer à perpétuité son anniversaire. (Tome V. 127-495).

En 1308, le dimanche après la fête de saint Philippe et de saint Jacques, les pairs de Vierzon s'assemblèrent dans la chapelle de saint Barthélemy, lieu ordinaire de leurs réunions, et là, conformément aux lettres de Philippe le Bel, nommèrent, pour les représenter aux Etats Généraux convoqués à l'occasion du procès des Templiers, Guillaume Turrin dont la famille resta en possession du fief d'Herry pendant plusieurs siècles, et Geoffroy de Nevers, clerc. Au bas de la procuration donnée à ces derniers et conservée aux Archives nationales (J. 415-182) est encore appendu le sceau de la commune ; ce sceau et le contre-sceau portent l'écartelé que les habitants, cet antique document le prouve, avaient retenu après l'extinction des descendants mâles d'Humbaud le Tortu. M. de Toulgoët observe avec raison à ce sujet, que la commune était établie dans notre petite cité dès l'année 1308 et possédait déjà, en dehors du seigneur féodal et des abbés de Saint-Pierre, des armoiries particulières et sa vie propre.
Sources: Mémoires de la Société historique, littéraire et scientifique du Cher, tome XI, série 4. Bourges 1896


Vieules   (82)

Domaine du Temple de Vieules
Il y a deux localitées possibles pour ce domaine du Temple
Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Saint-Juéry, Commune: Fréjairolles - 81


Domaine du Temple de Vieules
Localisation: Domaine du Temple de Vieules



Département: Tarn, Arrondissement: Castres, Canton: Les Hautes Terres d'Oc, Commune: Nages - 81


Domaine du Temple de Vieules
Localisation: Domaine du Temple de Vieules


La Maison du Temple de Vaour avait dans la juridiction de Vieules plusieurs fiefs qui lui donnaient de rente 12 setiers 3 rases de blé, 6 setiers 4 rases de seigle, 6 setiers 5 rases d'avoine, 12 livres 4 sous 7 deniers et 4 quintaux de foin ; les lods étaient de six un.
Elle prenait en cette paroisse, sans être tenue à aucun service, le septième de la dîme, le restant étant indivis entre le recteur et les chartreux de Vieux-Clair. (Le prieuré de ces chartreux devaient se trouver à Le Chartron-Céramique sur la commune de Lauzerte, il est précisé sur un site Internet dédié à cet Ordre ce nom de Chartron)
Sources: Toutes ces informations proviennent des dossiers personnels de M. Petitimbert, propriétaires du Relais Templiers de Vaour et cartulaire du Temple de Vaour


Vieuzos   (65)

Domaine du Temple à Vieuzos
Département: Hautes-Pyrénées, Arrondissement: Tarbes, Canton: Les Coteaux - 65


Domaine du Temple à Vieuzos
Localisation: Domaine du Temple à Vieuzos


Citons, en particulier, la charte 3381 (Archives du Grand Séminaire d'Auch), qui rappelle un accord de 1213, entre les Templiers de Bildos (Vieuzos) et l'abbaye de Berdoues.

Beaucoup d'autres titres auraient dû entrer dans la rédaction du Cartulaire de Berdoues. Nous n'en citerons qu'un, selon la promesse faite plus haut. C'est l'Accord entre les moines de Berdoues et les Templiers de Bildos (Vieuzos). En voici le texte:

Manifestum sit omnibus hominibus qui hoc audierint quod prius datum judicium inter fratres Berdonarum et templarios de pascuis de Campusano, templarii de Bildos adduxerunt et miserunt vaccas suas violenta manu in pascuis predictis de Campusans, fratribus Berdonarum contradicentibus et nolentibus, qui pascua predicta ab illis hominibus qui in ea aliquid juris habuerunt, sibi vendicaverant et adquisierant tam per pignus quam per donum, et ea pascua de jure possederant per L annos et amplius, et ideo resistebant templariis et ejciebant vaccas templariorum de pascuis illius. Unde jurgium erat inter fratres Berdonarum et templarios, ad quorum litigationem pacificandam congregaverunt se vicini eorum et amici, scilicet Gillelmus Bernardi de Larroca et Gillelmus Ramundi frater ejus et Roggerius de Belpoi, et Arnaldus frater ejus, et Vitalis de Puntos, et Gillelmus de Laseran et Saneius de Campusans ; hii omnes rogaverunt Abbatem de Berdonis et Bertrandum de Lafita templarium, ut talem pacem inter eos haberent de predictis pascuis, quod animalia de Berdonis pascerent libere et quiete in pascuis quando voluerint, et animalia similiter templariorum de Bildos, et ista talis pax et concordia inter eos esset et perduraret, quoadusque talis dominus proprius esset in terra de Maioaco, qui Berdonensibus fratribus et templariis faceret de pascuis predictis suum jus habere et tenere. Sic concessit Bertrandus de Lafita per se et suos, et sic concessit Gillelmus Abbas Berdonarum per se et suos, salvo tamen et retento sibi judicio et jure quod inter Berdonenses et templarios datum fuit ad Galanum a bagulo comitis Convenarum qui tunc erat, soilicet Gillelmo Bernardi de Larroca. Hugus rei testes sunt:
Vitalis de Lasera, et Forcius Desclachan, et Gillelmus de Sentos, capellanus de Guizeriz et Petrus Bertrandi de Sent Ganzens, et frater Arsieus, monachus Berdonarum. Factum est hoc anno ab incamatione domini M.CC.XIII, Philippo rege Francorum, regnante, Centullo comite Astaraci. Gillelmus hanc cartam aoripsit.
(Chartrier du Grand Séminaire d'Auch, N°, 2954).
Sources: Cartulaire de Berdoues, publié et annoté par l'Abbé Cazauran, chanoine honoraire d'Auch. Paris Picard 1905


Viffort   (02)

Maison du Temple de Viffort
Département: Aisne, Arrondissement: Château-Thierry, Canton: Condé-en-Brie - 02


Maison du Temple de Viffort
Localisation: Maison du Temple de Viffort


Ancienne Maison du Temple, qui comprenait autrefois deux membres ; la terre et seigneurie d'EssisesDomaine du Temple à Essises
Domaine du Temple à Essises
, et une maison à Château-Thierry.
La maison du Temple de Viffort et sa chapelle dédiée à saint Georges, se voyaient au XVIe siècle, sur la gauche de la route de Château-Thierry à Montmirail, dans l'angle formé par la rencontre du chemin de Viffort à Chamblon, avec celui conduisant à la Mal-maison.


Eglise de Viffort
Eglise de Viffort - Sources: Jack Bocar


La réception dont il vient d'être question, n'était autre que celle du dernier clavaire du Temple de PrunayDomaine du Temple à Prunay
Domaine du Temple à Prunay
; elle avait eu lieu vers 1288, au Temple de Viffort jouxte Château-Thierry, en la baillie de Brie, selon les termes du procès. Le recevant avait été frère Nicolas de Saint-Alban (ou Saint-Auban), alors précepteur du Mont-de-SoissonsDomaine du Temple à Mont-de-Soissons
Domaine du Temple à Mont-de-Soissons
, venu à Viffort sur l'ordre du frère Arnoul de Wesemale ; parmi les assistants se trouvaient le précepteur de Passy-GrignyDomaine du Temple à Passy-Grigny
Domaine du Temple à Passy-Grigny
et frère Thierri d'Aubigny, précepteur de la maison.

Ce Temple avait une chapelle, car le clavaire y fait allusion dans le récit de sa réception: « recipiens duxit eum ad partem, ad cornu altaris cujusdam capelle in qua recipiebatur »


Eglise de Viffort
Eglise de Viffort - Sources: Jack Bocar


précepteur de Viffort: vers 1288, frère Thierri d'Aubigny.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

Procès des Templiers, tome II, pages 410 et 411
Item anno, indicione, pontificatu et die predictis in dicti commissani nostrum notariorum et testium infrascriptorum presencia constitutus, juratus et requisitus eodem modo, frater Stephanus de Romania Remensis diocesis, quinquagenarius vel circa, claviger domus de Prunay. dicti ordinis Templi, dixit per juramentum suum quod bene sunt XIX anni vel circa elapsi quod ipse fuit receptus in domo de Vifort juxta Castrum Tierrici, ballivie de Bria, per defunctum fratrem Nicolaum de Sancto Albano preceptorem tunc domus de Monte Suessionensi, de mandato fratris Arnulphi de Wisemale, et fuerunt presentes in recepcione sua frater Johannes de Crotay preceptor de Paci, frater Gerardus Agricola et frater Tierricus de Aibigniaco preceptor predicte domus de Vifort, nec plures quod recolat. Dixit eciam quod recipiens duxit eum ad partem, ad cornu altaris cujusdam capelle in qua recipiebatur, et elevata veste sua, precepit eidem recepto quod oscularetur eum retro in fine spine dorsi, et ipse qui loquitur finxit se hoc facere, sed non fecit.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.


Vigean (Le)   (33)

Domaine du Temple Le Vigean
Département: Gironde, Arrondissement: Bordeaux, Canton: Blanquefort, Commune: Eyzines - 33


Domaine du Temple Le Vigean
Localisation: Domaine du Temple Le Vigean


Les dépendances de la commanderie étaient très nombreuses, soit dans le Bordelais, soit dans les contrées limitrophes. Diminué dans le principe par la création de la commanderie d'Arceins, leur nombre s'accrût peu à peu dans la suite par la suppression de plusieurs petites circonscriptions qui vinrent se fondre successivement dans leur importante voisine. Ses principaux membres étaient Le Vigean, Blanquefort (2), Eysine (3), Martignas (4), Salles (5), Billos (6), Cunctis (7), Parentis (8), la Grave d'Ambarès (9), Arbeyre (10), avec son annexe Saint-Pierre-de-Vaux, Cadarsac (11), la Lande (12), Pomeyrols et Chalauze près de Libourne (13);
1. Département: Gironde, Arrondissement: Bordeaux, Canton: Blanquefort - 33
2. Département: Gironde, Arrondissement: Bordeaux, Canton: Blanquefort (Chef-lieu) - 33
3. Département: Gironde, Arrondissement: Bordeaux, Canton: Blanquefort - 33
4. Martignas-sur-Jalle - Département: Gironde, Arrondissement: Bordeaux, Canton: Mérignac 2e Canton - 33
5. Département: Gironde, Arrondissement: Arcachon, Canton: Belin-Béliet - 33
6. Département: Gironde, Arrondissement: Bordeaux, Canton: Blanquefort - 33
7. Peut-être un des quartier de Bordeaux où il fut construit au XIVe et XVe siècle une église: Notice sur la donation consentie par Augier de Rions: « Hoc autem allodium, quoniam multi participes erant, partitus est, cunctis in unum congregatis, et partem quam sibi retinuit, illis presentibus, nobis in perpetuum allodialiter donavit, di-visionibus desi-gnatis »; sur la venue de nombreux habitants et la construction de l'église Saint-Pierre par st Gérard; sur la revendication de l'emplacement par Bernard d'Escoussans et l'abandon de ses droits. Sources: Département de la Gironde, inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790
8. Peut-être Parentis-en-Born - Département: Landes, Arrondissement: Mont-de-Marsan, Canton: Parentis-en-Born (Chef-lieu) - 40
9. Ambarès-et-Lagrave - Département: Gironde, Arrondissement: Bordeaux, Canton: Carbon-Blanc - 33
10. Arveyres - Département: Gironde, Arrondissement: Libourne, Canton: Libourne - 33
11. Département: Gironde, Arrondissement: Libourne, Canton: Libourne - 33
12. Lalande-de-Pomerol - Département: Gironde, Arrondissement: Libourne, Canton: Libourne - 33
13. Département: Gironde, Arrondissement: Libourne, Canton: Libourne - 33

Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.


Vildé-Guingalan   (22)

Domaine du Temple de Vildé-Guingalan
Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement et Canton: Dinan - 22


Domaine du Temple de Vildé-Guingalan
Localisation: Domaine du Temple de Vildé-Guingalan


Vildé-Guingalan (Guengalan) est, au XIIème siècle, le siège d'une commanderie de l'ordre du Temple. Elle relève de celle de La Nouée, à Yvignac.
Le prieuré-cure de Vildé-Guingalan dépend de l'abbaye de Beaulieu.
Guengalan et Bidon (probablement Vildé-Guingalan dans les Côtes-d'Armor et Vildé-Bidon en Ille-et-Vilaine) sont cités en 1182 dans une charte du duc de Bretagne énumérant les biens des Templiers en Bretagne (Anciens évêchés, VI, 140).

Les Templiers qui possédaient une Commanderie relevant de celle de Lannouée, en Yvignac, construisirent une chapelle pour les besoins du petit établissement. La chapelle devint plus tard une église.
Note : à signaler qu'une autre fondation templière voisine s'appelait Le Vildé-GoëloDomaine du Temple de Vildé-Goëlo
Domaine du Temple de Vildé-Goëlo
- Infos Bretagne


Vildé-la-Marine   (35)

Région: Bretagne, Département: Ille-et-Vilaine, Arrondissement: Saint-Malo, Commune: Hirel - 35


Domaine du Temple de Vildé-la-Marine
Domaine du Temple de Vildé-la-Marine


Villa Dei de Marina (XIVe siècle)
Olim du diocèse de Dol, de l'archidiaconé de Dol et du doyenné de Dol. Nunc de l'archidiocèse de Rennes, de l'archidiaconé de Saint-Malo et du doyenné de Cancale.

Origines
— Vildé semble une localité très-ancienne, et il se pourrait bien qu'il fût question d'elle dans une charte de 1162 relatant les possessions de l'Ordre du Temple en Bretagne à cette époque ; elle y est appelée « Vildeu (1). »
1. Peut-être s'agit-il ici toutefois de Vildé-Bidon, appartenant très-certainement aux Templiers à cette époque.

Nous ne croyons pas, en effet, que Vildé ait jamais appartenu à l'abbaye du Mont Saint-Michel, comme l'a dit M. de la Borderie (2).
2. Revue de Bretage et Vendée, XXIX, 402.

Il est bien vrai qu'en 1191 Pierre Giraud, évêque de Saint-Malo, confirma ce monastère dans la possession d'un village situé dans son diocèse, et en Saint-Benoît-des-Ondes, appelé Vildé, « Villam Dei de Sancto Benedicto de Marina (3) ; » mais comment admettre que ce village fût la paroisse actuelle de Vildé-la-Marine, qui semble avoir toujours, avant 1790, fait partie du diocèse de Dol ? Il serait trop extraordinaire qu'on eût distrait de la paroisse de Saint-Benoît-des-Ondes, appartenant à l'évêché de Saint-Malo, le village de Vildé pour le donner à l'évêché de Dol. Il faut donc conclure qu'il ne s'agit point ici du bourg même de Vildé, mais peut-être de quelques maisons voisines de ce bourg, quoique situées en Saint-Benoît, et par suite dans le diocèse de Saint-Malo, sur la limite de celui de Dol.
3. Bibliothèque Nationale, Blancs-Manteaux, XLVI, B ; 187.

Quoi qu'il en soit, au XIVe siècle les Chevaliers Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem présentaient le recteur de Vildé-la-Marine à l'évêque de Dol, « Villa Dei de Marina, Hospitalarii presentant (1). »
1 Pouillé manuscrit de Dol.

Vildé faisait alors partie de l'hôpital de Dol, membre de la commanderie du Temple de la Guerche (Voyez tome III, 72.)
Jusqu'à la Révolution, Vildé conserva la même situation ; mais en 1793 son église fut démolie, son cimetière et son presbytère vendus. Aussi en 1803 la paroisse de Vildé ne fut-elle point rétablie et son territoire fut-il uni à celui de Hirel. Mais plus tard Vildé fut de nouveau érigé en paroisse par arrêté du président de la République, en date du 9 mai 1849, et par ordonnance épiscopale de Mgr Saint-Marc, datée du 15 du même mois.

Eglise
— L'ancienne église de Vildé était, dit-on, dédiée a saint Jacques, apôtre. Le 28 mai 1727, le recteur et les trésoriers rendirent un aveu à frère Antoine de Godet, commandeur du Temple de la Guerche ; on y lit ce qui suit « Scavoir est l'église parochiale et cimetière de Vildé-la-Marine, ledit cimetière entouré d'une muraille de pierre (lesquels dépendent dudit sieur commandeur), à la réserve cependant d'une chapelle bastie du costé du Midi de ladite église, appartenant à Michel-François Pépin, sieur du Portail, comme héritier de Messire Pierre Duport, en son vivant prestre de Vildé 2. »
2. Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 3 II, 3.

Dans ce même XVIIIe siècle, le marquis de Châteauneuf prétendait avoir droit à quelques prééminences en l'église de Vildé, tout en reconnaissant que le commandeur de la Guerche en était le seigneur fondateur (3).
3. Terrier manuscrit de Châteanneuf.

L'église actuelle de Vildé est dédiée à saint Louis, roi de France. La première pierre en fut posée le 8 septembre 1846 ; M. Duval, curé de Cancale, fit la bénédiction du temple le 24 juin 1850. C'est un édifice fort simple, formant une croix, avec ouvertures en plein cintre. Le 20 mars 1865 on posa la première pierre d'une petite tour de style roman, avec flèche en pierre, bâtie au bas de la nef par M. l'architecte Frangeul.
Sources: Guillotin de Corson, Amédée, abbé. Pouillé historique de l'archevêché de Rennes. Page 469, tome VI. Paris, Rennes 1886. - Bnf


Villalbe   (11)

Domaine du Temple de Villalbe
Département: Aude, Arrondissement et Canton: Carcassonne, Commune: Lavalette - 11


Domaine du Temple de Villalbe
Localisation: Domaine du Temple de Villalbe


1182, 3 novembre
Pierre d'Escau, avec l'accord de son fils, donne en alleu à la milice du Temple « l'honneur » qu'il possédait à Carcassonne et dans son terroir, au Mas, à Escau, à Palajanel, à Gaja, à Marseillens, à Serce, à Villa Panor et à Villalbe, c'est-à-dire tout ce qu'il y tenait à titre de droit ou de coutume.
Sources: Cartulaires des Templiers de Douzens - Publiés par Gérard et Elisabeth Magnou, sous la direction de Philippe Wolff - Paris, Bibliothèque Nationale - 1965


Villalier   (11)

Domaine du Temple de Villalier
Département: Aude, Arrondissement: Carcassonne, Canton: Conques-sur-Orbiel - 11


Domaine du Temple de Villalier
Localisation: Domaine du Temple de Villalier


1147 (n. st.), 21 mars
Pons Roger de Villalier et son frère donnent en alleu à la milice du Temple trois terres prises sur leur alleu situé dans le terroir de Caumont, le long de l'Orbiel, et reçoivent d'elle en aumône 100 sous ug. en monnaie octena.
Publié par le Marquis d'Albon dans le cartulaire général du Temple, page 273

1160 (n. st.), 21 janvier
La milice du Temple accense à Alazais (Aladaidis) et à ses enfants le manse sis dans le terroir de Villalier avec les moulins, et « l'honneur » du terroir de Caumont qu'ils tenaient d'elle ; étant spécifié que les terres ou vignes cultivées, les jardins et prés seraient soumis à la quarte, les terres défrichées au quint, les produits du manse au tiers, ceux des moulins à la quarte ; qu'ils donneraient un cens annuel de 12 deniers ug., et disposeraient de cet« honneur » selon les usages de Carcassonne. Ils ont versé une acapte de 12 deniers ug.

1162, 15 novembre
Pons Roger de Villalier, reconnaissant qu'il a donné naguère au Temple en alleu une terre située à Caumont, dans le terroir de Villalier, confirme à nouveau ce don pour lui et sa postérité, et jure d'être fidèle défenseur de la milice. Il reconnaît aussi qu'en considération de ses besoins celle-ci lui a fait un don« charitable » de deux setiers de froment et d'un setier d'orge.
Sources: Cartulaires des Templiers de Douzens - Publiés par Gérard et Elisabeth Magnou, sous la direction de Philippe Wolff - Paris, Bibliothèque Nationale - 1965


Villard-Benoit   (38)

Domaine du Temple de Villard-Benoit
Villard-Benoit-Pontcharra, Département Isère, Arrondissement Grenoble, Canton Goncelin - 38


Domaine du Temple de Villard-Benoit
Localisation: Domaine du Temple de Villard-Benoit


Cette Maison du Temple n'a pas laissé de traces dans l'histoire et le temps. Nous n'avons rien trouvé dans les documents des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Pas plus dans les archives des Bouches-du-Rhône. Il est possible, que cette Maison fut vendue avec ces biens en totalité dès la réception de l'héritage des biens de l'Ordre du Temple.

Il y a dans ce village une rue des Templiers, et probablement un quartier des Templiers.
Archives des Bouches-du-Rhône, H 1117.
Sources: Roland Delachenal - Cartulaire du Temple de Vaulx, Paris Picard - 1897


Villars-les-Dombes   (01)

Domaine du Temple de Villars-les-Dombes
Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Trévoux - 01


Domaine du Temple de Villars-les-Dombes
Localisation: Domaine du Temple de Villars-les-Dombes


— Villa de Vilars, parrochia Villarii, de Vilario, de Vilariis, de Vilaris, de Villariis.

— Les Templiers possédaient à Villars une maison de leur ordre, située en dehors de l'enceinte de la ville.
— En 1201, Etienne de Thoire-Villars leur concéda un moulin appelé de Grenet, avec son cours d'eau, et confirma les concessions faites par ses prédécesseurs.

— En 1280, Humbert de Thoire-Villars donna son assentiment à une donation que leur fit un nommé Jourdanne d'une pièce de terre située devant ce moulin, leur accorda l'autorisation de bâtir un four et défendit à son prévôt d'exercer aucun droit de justice, de collecte, de moisson ou de garde sur les frères et sur leurs hommes. Vers cette époque, Ponce de Lyon était « précepteur de la maison de la milice du Temple de Villars. »

Villars-les-Dombes sous les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem
— En 1312, le Temple de Villars passa aux chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem et fut annexé à la commanderie des Feuillets.
— En 1324, Hugues de Saint-Romain, commandeur, obtint du sire de Thoire-Villars quelques terres pour étendre l'étang de Luzy.
— En 1332, noble Julien du Tremblay asssigna à la chapelle un revenu de cinq sols de viennois, sur des fonds sis à Bouligneux.

— En 1341, le commandeur Renaud de Fay acquit, de Jean Peil de la Louvière, quatre bicherées de terres comprises dans l'étang de Villars; enfin, en 1390, Jean Peletier de Saint-Christophe reconnut, au profit de la maison, tenir sa grange de Chasselet, sous le service annuel de 60 sous de viennois, de cinq ânées de seigle, de deux gélines, de deux charretées de foin, et de quatre corvées à quatre boeufs.

— La chapelle du Temple de Villars, sous le vocable de saint Denis, est ainsi décrite dans le procès-verbal de visite de 1615: « Sommes entrez dans ladite chappelle, laquelle avons trouvé avoir dix cannes de long et trois et demy de large. Le coeur d'icelle souloit estre voulté et la nef de bois; le tout maintenant tumbé et par terre, n'y ayant aultre chose que les quatre murailles et ung aultel a pierre et un grand portai, sans y avoir aulcune porte. Laditte ruyne et demollition estoit advenue il y a plus de vingt ans, du temps des guerres, pour le coeur tant seulement et pour la nef longtemps auparavant, et néantmoyngs on y célèbre la messe le jour de la Saint-Denis, sans y avoir aulcungs ornement, et n'y a aussy aulcune cloche, sy bien il en souloit avoir deux qui furent prises lors que la dicte ville de Villars fut prise. »

— Le procès-verbal de la visite de 1652 constate que, « en ladite chapelle, il y avait une très-grande desvotion des peuples circonvoisins, qui y faisaient beaucoup d'offrandes. » Enfin, les visiteurs de 1724 apprennent que cette chapelle « était longue de 24 pas, large de 9, bâtie de briques et cailloux, la neffe sans plancher, le choeur à voûte à cul de lampe. »
— Paradin, Histoire de Lyon, page 126. — Bibliothèque Cluniacensis, notoe, col. 141.
— Guichenon, Bresse, page 127.
— Documents de Dombes, tome I, pages 55, 189, 299, 555.
— Bibliothèque Dumbensis, pages 152, 170, 303, 304.
— Aubret, Mémoires, tome I, II et III.
— Collet, Statuts de Bresse, page 65, 75.
— La Teyssonnière, tome III, page 120.
— J. Baux, Hist. de la réunion de la Bresse à la France, page 289.
— Abbé Chevalier, Inventaire, de 1346, page 179.
— Obituaire Lugd. eccles., pages 1, 91, 108.
— Cartulaire de Savigny et d'Ainay, tome II.
— Archives du Rhône, titres de Saint-Just.
— Ibid., titres de Malte; mss. I, 4500, pages 52 et 49.
— Titres de la mairie de Villars.
— Estiennot, Fragm. hist. aquit., tome VI, page 69.
— Visite pastorale de 1635, fº 32.
— Inscription de l'arrondissement de Trévoux, pages 37, 40 et 46.

Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.

Domaine du Temple à Villars-les-Dombes
Temple de Villars-les-Dombes, sur la commune de Villars, ancienne maison des Templiers fondée en 1201.
Dans la région des Dombes, entre Bourg et Lyon, les Templiers possédaient la puissante maison de Villars-les-Dombes (capitale de la région), fondée au tout début du XIIe siècle, elle avait de nombreuses dépendances en terres, pâturages, vignes, jardins, moulin, rentes, dîmes et rentes.
Sources: Société Historique de l'Ain ; Dictionnaire topographique de l'Ain

Chapelle des Templiers de Villars-les-Dombes
Il y avait à Villars une chapelle qui avait appartenu aux Templiers, la rue qui y conduisait s'appelait la « Rue des Templiers »
Cette chapelle fut ruinée lors de la prise de Villars en 1600.
Des vestiges de cette chapelle existaient encore en 1820 ; maintenant, la place qu'elle occupait est labourée.
Sources: M. de Lateyssonnière - Recherches historiques sur le département de l'Ain. Quatrième volume. Bourg-Saint-Maurice, 1843.
Livre numérique Google


Villars-les-Dombes, conton de Trévoux
— Villars et Vilars, 199-1369 (Archives de la Côte-d'Or, B 10455, folios 3 et 8)
— Velars, 1394 (Archives de la Côte-d'Or, B 813, folio 3)
— Villa de Villariis, 1423 (Ibidem, B 753)
— Villars en Bresse, 1743 (Archives du Rhône, titres de la commanderie des Feuillées)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Ain, rédigé par M. Edouard Philipon. Paris, Imprimerie Nationale MDCCCCXI.


Ville-Dieu-du-Temple (La)   (82)

La Villedieu-du-Temple
Maison du Temple La Villedieu-du-Temple
Département: Tarn-et-Garonne, Arrondissement: Montauban, Canton: Saint-Porquier - 82


Maison du Temple La Villedieu-du-Temple
Localisation: Maison du Temple La Villedieu-du-Temple


A l'extrémité occidentale du comté de Toulouse se trouvait une petite localité, qui de nos jours encore attire forcément l'attention par son aspect de vétusté vénérable: c'est la Villedieu.

Son nom seul nous dit une partie de l'histoire de sa fondation. Les Ordres religieux, à qui un si grand nombre de villes doivent l'existence, leur imposaient, en général, un nom qui pût rappeler leur origine monastique. Les exemples de cette coutume, à peu près générale, abondent dans nos contrées. Nous pouvons donc attribuer aux Templiers l'origine de cette ville dont ils durent jeter les fondements sur un fief important dû à la libéralité de quelque puissant seigneur.

Mais là se borne tout ce que nous avons pu découvrir à cet égard. Dans le sac de la Villedieu, pendant les guerres de religion, périrent les archives de cette commanderie et celles de la plupart de ses membres. C'est à l'aide de quelques épaves sauvées de ce désastre que nous allons tâcher de reconstituer l'histoire de ce célèbre établissement du Temple.

Au commencement du XIIIe siècle nous trouvons la Maison de la Villedieu établie et jouissant déjà d'une grande prospérité, et le chevalier chargé de l'administrer, résidant dans le vieux donjon qui avait dû servir de noyau à la ville. C'est dans cette imposante demeure féodale, comme nous l'avons vu dans l'histoire du Temple de Toulouse, que les maîtres de la Province transportèrent leur résidence, vers l'année 1220. Cette translation dût avoir pour effet immédiat, un accroissement notable des domaines du Temple de la Villedieu, en provoquant, en sa faveur, des donations plus étendues.
Signalons, parmi celles dont les actes sont parvenus jusqu'à nous, celle de Bertrand de Milhars, qui se donna à l'Ordre avec toutes ses possessions (1215) ; celle de Martin de Bordes qui abandonna au maître de la Province Toulousaine tous ses droits sur le dîmaire de Saint-Jean de Bordes et sur celui des Moriers (1231).
Nous voyons, quelques années plus tard, Pons Arnaud de Noé, chanoine de Saint-Etienne, affranchir le maître du Temple de la Villedieu de toutes les redevances qu'il était obligé de lui payer (1238).

Cette place, située au centre du riche bassin de la Garonne, à cheval sur la principale route du Midi, devait jouer un rôle important dans toutes les guerres qui ensanglantèrent si souvent le pays pendant le Moyen-âge. Son nom se rencontre souvent sous la plume des annalistes de la guerre des Albigeois. Dans le cloître de la Villedieu, le frère de Raymond VI, Beaudoin, fut enseveli par les Templiers, sous une simple dalle, en 1214. Nous voyons encore dans une salle de ce Temple, en 1248, Amaury de Montfort, occupé à conclure un traité avec Raymond, abbé de Moissac, en présence de Guillaume de la Roque, maître de Toulouse, et de Pierre de Bart, commandeur de la Villedieu.

Quelques années plus tard, Raymond VII avait à défendre ses états, non plus contre l'armée des croisés, mais contre cinquante mille hommes de troupes françaises. Au printemps de l'année 1228, ces derniers étaient encore dans leurs cantonnements, et leur chef, Humbert de Beaujeu, était absent, lorsque Raymond de Toulouse, recommençant à l'improviste les hostilités, s'empara de Castelsarrasin et força la garnison à se réfugier dans la citadelle, dont il entreprit le siège, après avoir couvert ses derrières par un formidable camp retranché. A la nouvelle de cet échec, le sire de Beaujeu accourut à la tête de son armée, en faisant appel à tous les seigneurs du pays, favorables à sa cause. Aussitôt le belliqueux évêque de Toulouse revêtit, son armure de croisé, et avec ses troupes marcha en hâte au secours de l'armée royale. La Villedieu fut la position désignée à l'évêque Foulques ; mais les habitants, partisans déclarés du comte de Toulouse, lui en refusèrent l'entrée. Heureusement pour lui, le château de la Villedieu, qui servait de citadelle à la place, était sous les ordres du commandeur Guy de Bruciac, « homme pieux et prudent« , dit Guillaume de Puylaurens ; ce dernier s'empressa d'ouvrir la poterne qui donnait sur la campagne au prélat et à ses soldats, et de leur fournir les vivres qui leur manquaient. Les habitants de la Villedieu virent avec rage leur ennemi établi paisiblement dans leur enceinte ; plusieurs d'entre eux formèrent le complot de le livrer, lui et sa troupe, au comte de Toulouse. Les conjurés se croyaient sûrs du succès, lorsqu'ils furent trahis par le bailli du commandeur. Les coupables, saisis, convaincus et condamnés, allaient expier leur tentative, mais l'évêque, avec une mansuétude bien digne d'un pasteur des âmes, obtint leur grâce et les renvoya chez eux.

Après la suppression de la Province Toulousaine du Temple, qui eut lieu vers 1250, la Villedieu reprit son rôle de simple commanderie, tout en servant de résidence préférée aux maîtres de Provence, quand ils se rendaient dans la contrée. Le calme de son existence ne fut troublé que par quelques difficultés que lui suscita le voisinage de la riche abbaye de Moissac. En 1277, la lutte était engagée entre le « redoutable Payre en Diù », l'abbé Bertrand et le « religieux baron », Roscelin de Foz, maître du Temple, en Provence, au sujet des dîmes
De « Mausac », « Gandalou » et « Layraguet »;le 21 juillet de cette année, les deux rivaux remirent l'affaire à l'arbitrage de frère G. Pierre, camérier du « Mostier » de Moyssac, et de Pierre de Lascazes, commandeur de la Villedieu. Malgré cette tentative de consiliation, les Templiers purent léguer ces querelles, avec le reste de leur héritage, à leurs successeurs les Hospitaliers, comme nous le verrons dans la suite.

Parmi les documents, dont la perte nous semble surtout regrettable, se trouve la charte des privilèges octroyée en 1274 par les Templiers aux habitants de la Villedieu. Son existence est mentionnée dans les pièces d'un procès du XVIe siècle. Quelques citations qui en sont faites prouvent que cette communauté était administrée par deux consuls, qui avaient dans leurs attributions la police, l'édilité et la connaissance des causes civiles de peu d'importance, les autres étant réservées au tribunal de la commanderie.

Commandeurs Templiers de La Villedieu
1223. Géraud de Saint-André.
1234. Bertrand de Cobiac.
1245. Jourdain de Saint-André.
1257. Raymond.
1260-1276. Bernard Maurin.
1282-1292. Bertrand Pierre.
1293-1297. Pierre de Tournel.
1298-1307. Gaucelin de Tournel.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

La Villedieu-du-Temple
On trouve dans le canton de La Villedieu, que fondèrent les Templiers ; cette ancienne commanderie devait son établissement aux largesses des seigneurs d'Albefeuille et Toulvieu.
C'est vers le milieu du XIIe siècle qu'Adéla?de de Toulvieu légua à la maison du Temple son château et son église d'Albefeuille.

Les Templiers préférèrent s'établir dans cette paroisse, au point de jonction de la voie de Castres à Moissac et de Montauriol à Castelsarrasin.

Cet établissement n'eut pas lieu sans protestations de la part de l'abbaye de Saint-Théodard, de qui dépendait l'église d'Albefeuille. Une transaction du 16 septembre 1154 entre Amiel, abbé de Saint-Théodard, et Dieudonné, Hugues, Gautier et Bernard de Caux, chevaliers du Temple, termina le différend, grâce à l'intervention des héritiers d'Adéla?de de Toulvieu.

C'est à La Villedieu que fut transporté et inhumé le corps de Beaudoin, frère de Raymond VI, comte de Toulouse, après que ce seigneur eut été traîtreusement égorgé au château de l'Olmie, par le célèbre Ratier de Castelnau (1).
1. Pierre de Vaulx-Cernay. ? Histoire de la Croisade des Albigeois, chapitre XV, page 284.

Dans la nuit du 21 au 22 septembre 1628, le château et le bourg de La Villedieu furent saccagés et détruits, après un sanglant assaut, par les calvinistes de Montauban, sous la conduite de Saint-Michel, un de leurs chefs.

Lors de la suppression de l'ordre des Templiers, cette commanderie avait été réunie à celle de Saint-Jean de Castelsarrasin. Celle-ci passa depuis lors pour l'une des plus riches de la province.
En 1789 elle était encore affermée au prix annuel de 34,000 livres.

Elle avait fourni à l'ordre des Hospitaliers un grand-maître, Raymond Béranger (1365).
Sources : Louis Taupiac - Statistique agricole de l'arrondissement de Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne), page 73. Paris 1868. - Bnf


Villeblain   (02)

Moulin du Temple de Villeblain
Département: Aisne, Arrondissement: Soissons, Canton: Oulchy-le-Château, Commune: Chacrise - 02


Moulin du Temple de Villeblain
Localisation: Moulin du Temple de Villeblain


Les Templiers possédaient à Villeblain, paroisse de Chacrise, un moulin qui était grevé d'une rente de vingt essieus de blé envers Gérard, seigneur du lieu. Celui-ci voulut bien leur en faire l'abandon en 1269, par des lettres émanées de l'archidiacre de Soissons, du mois de décembre de la même année.

Après la chute des Templiers, la maison du Mont-de-Soissons ayant passé en la possession des Hospitaliers, le Grand-Prieur de France crut devoir faire dresser alors un état estimatif des biens et revenus de cette commanderie. Cet état écrit en latin porte la date du 10 mars 1309.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Villedieu (La) (Vaucluse)   (84)

Domaine du Temple de La villedieu
Département: Vaucluse, Arrondissement: Carpentras, Canton: Vaison-la-Romaine, Commune: Buisson - 84


Domaine du Temple de La villedieu
Localisation: Domaine du Temple de La villedieu


Les Templiers eurent un rôle important dans le réseau des églises paroissiales. Pour ce faire les Templiers héritèrent de chapelle sou d'églises existantes, c'est le cas à :
— A Saint-MartinDomaine du Temple à Saint-Martin de Trévils
Domaine du Temple à Saint-Martin de Trévils
de Trévils, près de Montfrin, (Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Redessan, Commune: Montfrin - 30)
— A Saint-Paul de MontagnacDomaine du Temple à Montagnac
Domaine du Temple à Montagnac
, près de Montfrin, (Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Redessan, Commune: Montfrin - 30)
— A Richerenches-BourboutonDomaine du Temple à Richerenches-Bourbouton
Domaine du Temple à Richerenches-Bourbouton
, (Département: Vaucluse, Arrondissement: Avignon, Canton: Valréas - 84)
— A BuissonDomaine du Temple à Buisson
Domaine du Temple à Buisson
, (Département: Vaucluse, Arrondissement: Carpentras, Canton: Vaison-la-Romaine, Commune: Buisson - 84)
A Saint-Roman de MalegardeDomaine du Temple à Saint-Roman de Malegarde
Domaine du Temple à Saint-Roman de Malegarde
, (Département: Vaucluse, Arrondissement: Carpentras, Canton: Vaison-la-Romaine, Commune: Buisson - 84)
— A Villedieu, auxquelles il faut ajouter :
— A Saint-VincentDomaine du Temple à Saint-Vincent
Domaine du Temple à Saint-Vincent
à Saint-Paul-Trois-Châteaux, (Département: Drôme, Arrondissement: Nyons, Canton: Le Tricastin - 26)
Et la chapelle de Cavaillon, alors sans cures, « Gallia Christiana, tome I, pages 134-136 », ou encore :
— A Saint-Pierre de Camp-PublicDomaine du Temple à Camp-Public
Domaine du Temple à Camp-Public
, (Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Beaucaire, Lieu-dit: Tour Saint-Pierre - 30).
Ils eurent aussi des autorisations pour en construire d'autres, comme à Montfrin, à Roaix, etc.

Après la chute du Temple, se créa ce que l'on appel l'enclave des papes. Cette enclave récupéra avec l'aide et l'accord plus ou moins volontaire des Hospitaliers de Saint-Jean une série de domaines et d'églises.

Dès 1317, la chambre apostolique fit dresser un état des dépenses et des recettes de ces biens nouvellement acquis. Elle s'occupa également de la continuité du service divin dans les anciennes églises templières ou hospitalières.

En 1338, un triangle circonscrit par les évêchés de Saint-Paul, de Vaison et d'Orange, une petite dizaine d'églises passent à la Chambre apostolique par l'intermédiaire de l'Ordre de l'Hôpital. A l'instar de certains castra du Comtat sur lesquels on ne dispose d'aucune autre source permettant d'établir un lien avec les Templiers, mais où ces derniers pouvaient pourtant détenir la seigneurie ou la cure ou bien les deux, il est donc possible que bien d'autres paroisses rurales aient relevé de l'Ordre du Temple dans le reste du Bas-Rhône. Comme à Calvisson, un village du Gard où le Temple possédait une grange, un testament demande à l'ordre une messe-anniversaire dans l'église Saint-Saturnin, « Chartier du Temple de Montfrin (août 1170). »

Toujours en 1338, lorsque le trésorier du Comtat s'occupe des revenus des desservants des cures qui appartenaient autrefois aux deux ordres, figurent pour le Temple, les églises de Richerenches-Bourbouton, Buisson, Saint-Roman de Malegarde, Villedieu, auxquelles il faut ajouter Saint-Vincent à Saint-Paul-Trois-Châteaux et la chapelle de Cavaillon, alors sans cures, « Gallia Christiana, tome I, pages 134-136. »

En décembre 1321, le trésorier du Comtat assigna ainsi un calice d'argent avec sa patène à chacune des églises des lieux suivants: Villedieu, Buisson, Saint-Roman, Cairanne, Sainte-Cécile, Richerenches-Bourbouton.
Sources: Extrait de l'ouvrage de Damien Carraz, L'ordre du Temple dans la Basse vallée du Rhone (1124-1312) - Presses Universitaires de Lyon - 2005

Maison du Temple de La Villedieu
Mort tragique de Baudouin, frère de Raymond VI, comte de Toulouse.

La ville de Toulouse avait envoyé à la bataille de Muret l'élite de ses habitants, qui y périrent ou tombèrent entre les mains du vainqueur. Affligée de cette perte et regardant les affaires du comte Raymond comme désespérées, elle envoya au chef dès croisés des ambassadeurs pour traiter de sa soumission qui n'eut pas lieu.

Montfort voulant mettre à profit sa victoire, alla ravager les pays de Foix et de Comminges et se rendit ensuite dans le Bas-Languedoc et la Provence, où des révoltes rendaient sa présence nécessaire. Son éloignement ranima le courage des partisans du comte de Toulouse. Bernard de Durfort osa lui rendre hommage pour les châteaux de Durfort, de Beaucaire et ceux qu'il avait en Quercy. Les seigneurs de Montpezat et de Mondenard lui étaient constamment fidèles. Ratier, même, de Castelnau, quoiqu'il eût figuré dans l'armée de Montfort à la tête des croisés de Quercy, et qu'il eût prêté à ce général serment de fidélité, lui était secrètement dévoué. Les mêmes sentiments animaient la noblesse du Haut-Quercy. Mais elle pensait avec raison qu'il fallait céder aux temps et attendre avec patience l'occasion de se montrer avec succès. Ratier, pour n'avoir pas pris ce sage parti, vit ses terres dévastées et ses châteaux ruinés de fond en comble.

Après avoir visité les domaines que Montfort lui avait donnés en fief dans l'Agenais, le comte Baudoin revint en Quercy et arriva le premier lundi du carême de 1214 au château de Lolmie qui, étant réuni à la châtellenie de Montcuq, se trouvait sous son autorité. Il y prit son logement; et ceux de sa suite, parmi lesquels étaient le brave Verles d'Encontre, gouverneur de Castelsarrasin , et un sergent français à qui Montfort avait donné le commandement de Moissac, après la prise de cette ville, prirent le leur dans des maisons séparées. Le seigneur et les chevaliers de Lolmie qui détestaient Baudoin, quoiqu'ils fussent ses hommes-liges, à cause de la guerre implacable qu'il faisait au comte, son frère, résolurent de s'en défaire et mirent dans leur complot Ratier de Castelnau, les routiers et les chevaliers de Mondenard, et leur fixèrent l'heure de la nuit à laquelle ils devaient se trouver tout près du château pour exécuter leur entreprise. Baudoin et ceux qui étaient à sa suite se croyant en sûreté dans Lolmie, furent se coucher tranquillement. Pendant qu'ils étaient plongés dans le sommeil, le seigneur de Lolmie prit la clef de la chambre où Baudoin reposait, et étant allé joindre Ratier de Castelnau et les routiers, il la leur montra et leur dit:« Que tardez-vous ? Votre ennemi est entre vos mains. Hâtez-vous, je vais vous le livrer pendant qu'il dort et qu'il est sans armes, lui et plusieurs autres. » Ils suivirent le seigneur de Lolmie, et entrèrent avec lui dans le château après avoir placé des sentinelles aux portes des maisons où il y avait quelqu'un de la suite du comte. Arrivés à l'appartement de Baudoin, ils en ouvrirent la porte et se saisirent de ce prince qui dormait. Ses gens, éveillés par le bruit que causa cette arrestation, ayant voulu aller à son secours furent tous massacrés, à l'exception de quelques-uns qui se sauvèrent par la fuite. Maîtres de Baudoin, les routiers le conduisirent à Montcuq, dont les habitants témoignèrent la plus vive joie. Ils lui demandèrent de leur faire remettre la tour du château où il avait mis des Français en garnison. Mais le comte, bien loin de leur accorder cette satisfaction, défendit à ses soldats de se rendre, quand bien même ils le verraient suspendu à un poteau, et leur ordonna de tenir bon jusqu'à ce qu'ils fussent secourus par le comte de Montfort. Irrités de ces ordres, les routiers firent jeûner le prince pendant deux jours. Le troisième, Baudoin demanda un prêtre pour se confesser. On le lui accorda; mais, comme ce prêtre allait lui donner la communion, un des routiers s'y opposa, jusqu'à ce que le comte lui eût rendu un de ses camarades qu'il avait fait prisonnier.
« ô le plus cruel des hommes ! Dit alors Baudoin, je ne t'ai demandé ni pain ni vin pour me sustenter, j'ai seulement demandé la nourriture de mon âme. On me l'apporte et tu veux m'en priver ! Puisqu'il ne m'est pas permis de la fortifier du pain des anges, ne me refuse pas néanmoins la consolation de voir de loin mon Sauveur et mon juge. » Le routier n'osa la lui refuser. Le prêtre leva la sainte hostie; le comte se mit à genoux et l'adora. La garnison craignant pour sa vie et pour celle du comte, son maître, prit le parti de se livrer aux routiers à la condition que tous ceux qui la composaient auraient la vie sauve. Les routiers le promirent; mais quand ils les eurent en leur pouvoir, ils les firent tous pendre; ils conduisirent ensuite Baudoin à Montauban, où ils le mirent dans une étroite prison, en attendant l'arrivée du comte de Toulouse, son frère, qui était alors à la cour d'Angleterre. Raymond arriva peu de jours après, suivi du comte de Foix et de son fils, d'un chevalier aragonais appelé Bertrand de Portelles et de plusieurs autres gentilshommes. Il les assembla hors de la ville pour délibérer sur le genre de châtiment qui serait infligé à Baudoin, et, sur leur avis, il le condamna à mort pour crime de félonie et par représailles de la mort du roi d'Aragon à laquelle il avait contribué. Le comte Baudoin, se voyant perdu, demanda la permission de se confesser et de recevoir le saint viatique; il l'obtint avec beaucoup de peine, suivant un historien.

Pierre de Vaux-Cernay assure au contraire qu'elle lui fut refusée et qu'alors Baudoin dit: « Dieu m'est témoin que j'ai toujours été fortement attaché à la religion chrétienne et au comte de Montfort, mon seigneur, c'est dans ces sentiments que je veux mourir. » Il avait à peine proféré ces paroles que les comtes de Foix et Bernard de Portelles le conduisirent, la corde au cou, à un noyer, où ils le pendirent eux-mêmes. Les Templiers de Ville-Dieu enlevèrent son corps, qu'ils inhumèrent, avec la permission du comte Raymond, dans le cloître et auprès de l'église de leur commanderie. Telle fut, dit le savant historien de Languedoc, la fin funeste de ce prince qui paraissait mériter un meilleur sort et qui était très recommandable par sa valeur.

Quelques historiens blâment Raymond de l'avoir fait mourir, surtout d'une mort aussi ignominieuse; mais, sans vouloir ici excuser le comte, qui en aurait agi sans doute plus noblement en pardonnant à son frère, il est certain que ce dernier lui avait prêté serment de fidélité, comme un vassal à son seigneur, et que s'étant néanmoins tourné contre lui en embrassant le parti de Simon de Montfort, ennemi juré de sa maison, il lui avait fait tout le mal qu'il avait pu.
Guillaume Lacoste - Histoire générale de la province de Quercy. Tome 2, Cahors M. DCCC. LXXXIV.


Villedieu-en-Dreugesin (La)   (28)

Maison du Temple La Villedieu-en-Dreugesin
Département: Eure-et-Loir, Arrondissement: Dreux, Canton: Brezolles, Commune: Laons - 28


Maison du Temple La Villedieu-en-Dreugesin
Localisation: Maison du Temple La Villedieu-en-Dreugesin


Cette maison, sise paroisse de Laons, devint bientôt le chef-lieu principal des Templiers dans la région de Dreux.

La première mention parvenue jusqu'à nous remonte à 1165, mais elle présuppose l'établissement déjà bien notoire des Templiers dans le pays. Hugues de Dammartin, prieur du Temple de Villedieu, pour se prémunir contre les empiétements de voisins toujours avides, obtint d'Ernaud, seigneur de la Ferté, (aujourd'hui la Ferté-Vidame) la confirmation de toutes les possessions de sa commanderie à Villedieu, à Beauche, au bois Fautray; il faisait également garantir les terres du temple des Pelles, qui semble avoir été déjà suffisamment constitué (1).
1. Charte II - Ernaud de la Ferté (1) confirme aux Templiers leurs terres et possessions situées dans les environs de leur prieuré de la Villedieu (à Laons), entre autres les terres données par Geoffroy à Beauche, et par Hugues de Marigny, les bois de Fautray (à Prudemanche), donnés par les trois frères Renard, Guy-Bernier et Robert, le domaine des Pelles avec un moulin (à la Saucelle), donnés par Evrard et son fils Ernaud, le bois de Perthuis (à Rohaire) et de Montmureau, le bois de Cravant donné par Guillaume de la Ferté. Ernaud concède également le droit de cultiver ces terres, de faire paître les troupeaux dans les bois etc.

Un grand nombre de seigneurs voisins furent présents à cette solennelle confirmation, et dans la suite ils prirent rang parmi les bienfaiteurs des Chevaliers; c'est ainsi que Hugues de Châteauneuf leur fit abandon en 1180 de son droit de patronage sur ses terres (2).
2. Charte VI - Hugues de Châteauneuf et son fils accordent aux Templiers de la Villedieu et à leurs hommes le droit de faire paitre leurs bestiaux dans leurs terres.

Roger de Marcouville, entouré des châtelains d'alentour, donne quatre bouvées de terre près la Boulaye (commune de Lugny) et se fait lui-même Templier dans cette résidence (3).
3. Charte VIII - Roger de Marcouville embrasse la religion du Temple, et donne à l'Ordre quatre bouvées de terres près de Boulayes, à Laons. Robert de Vitray donne plein assentiment.

Cet exemple fut suivi en 1197 par Gilbert de Crêches qui, en prenant l'habit du Temple, apportait avec lui son domaine du Vivien dans le fief de Corbonval, à Laons (4).
4. Charte XXVI - Gilbert des Crèches, se faisant Templier, donne à l'Ordre la terre cultivée du Vivien, dans le fief de Carbonval, à Laons.

De même Hugues de Maulie donna un muid de blé pour la réception de son frère en 1197 (5).
5. Charte XXVIII - Villedieu - Acte en parchemin et en langue latine par lequel Hugues de Maulie donne à Dieu et à l'hôpital de Jérusalem, pour y faire recevoir Pierre, son frère, un muid de bled, dont neuf setiers froment et trois setiers bled de mouture à prendre annuellement un setier chaque mois sur le grand moulin, et encore une place avec un arpent de vigne, sans marquer la situation; ledit acte passé en l'an 1197, non signé, mais scellé.

Gilbert d'Alency en 1199 se fit également templier et ne fut pas moins généreux, car il offrit sa terre du Tronchay (6), proche de la commanderie.
6. Charte XXX - Regnaud, évêque de Chartres, confirme le don de Gerbert d'Alencey, qui, en prenant l'habit du Temple, avait offert à l'Ordre sa terre de Tronchay, à Laons, qui relevait du fief de Gaudefroy d'Allainville.

Amaury de Mainternes et son vassal Girard firent l'aumône de leurs terres sises aux Hautes-Epines, entre Tessilly et Mainternes en 1219 (7), avec l'assentiment du seigneur féodal Guillaume de la Ferté.
7. Charte LV - Albert d'Ormoy, chanoine de Saint-Aignan d'Orléans, donne en pure aumône aux Templiers tous ses droits sur une maison à Chantoinville. Les Templiers s'engagent à lui payer chaque année à Molitard douze deniers, monnaie dunoise.

Gilles de Gouvieux ou de Gouvy, en 1222, amortissait tous les biens donnés au Temple, en particulier les terres cédées par Robert Quarrel (8). Un droit d'usage et de pâture dans la forêt de Crevant en faveur de Villedieu et de ses tenanciers de Marigny et du Bois-Fautray fut reconnu franc et valable par Geoffroy de Thomas et Jabeline sa femme (9).
8. Charte LXXXIII - Guillaume, seigneur de La Ferté au Perche, approuve la précédente donation.
9. Charte CVII - Gaudefroy et Thomas reconnaît aux Templiers de Villedieu en Drugesin le droit d'usage et de pâture dans la forêt de Crevant pour leurs hommes de Marigny et du Bois-Fautray.


Les puissants seigneurs de Châteauneuf furent particulièrement favorables aux Templiers. Outre le don fait par Hugues de Châteauneuf en 1180, mentionné plus haut, nous voyons en 1245, Hervé de Châteauneuf prendre sous sa sauvegarde toutes les donations faites à l'Ordre par Ernaud de la Ferté (1).
1. Charte CXXXV - « May 1245, Acte en parchemin et en latin par lequel Hervé de Châteauneuf et sa femme ratifient la donation de la Villedieu et ses dépendances faites auxdits frères du Temple par Ernaud, chevalier et seigneur de la Ferté au Perche, l'an 1245, au mos de may. »
Au folio 8 du même manuscrit, est mentionnée une autre donation: « Ernauld de la Ferté en 1278 et au folio 76 vº un acte sans date par lequel Ernauld de la Ferté déclare qu'il donne à Dieu, à la Sainte Vierge aux Frères du Temple de la Villedieu en Drugesin et de Pelle l'usage du bois mort dans son bois des Agneaux, droit de pâture pour leurs bestiaux, etc. »


A son exemple, son successeur Hugues, seigneur de Châteauneuf et de Brezolles et Agnès sa femme approuvèrent d'abord en 1259 les dons de Guillaume du Coudret (2), en 1260 ratifièrent de nouveau les aumônes du sieur de la Ferté et de feu Hervieu de Châteauneuf et d'Alix sa femme (3), de tout ce qu'ils possédaient au fief de Champseru, et, qui mieux est, en 1266 firent cession de tout droit de justice sur les hommes du Temple à Brezolles et à Saint-Remy (4).
2. Charte CL. « Guillaume de Coudret déclare que pour le repos de son âme et de ses prédécesseurs il a donné, en pure et perpétuelle aumône, aux maître s et frères de la maison du Temple de Villedieu-en-Dreugesin, la cinquième partie des dîmes à lui appartenant, en la paroisse de Longs, qu'il a vendu, cédé et quitté aux frères et maitres du Temple les quatre autres quints des dîmes tenues et mouvantes du fief de la seigneurie d'Hugues de Châteauneuf, qui ratifie, en qualité de seigneur féodale, avec promesse de garantir les susdites donations et ventes de dîmes, 1259. »
3. Charte CLIV. « Mars, 1260, Sachent tuit... que moy, Hugues de Châteauneuf, escuyer, seigneur de Brezolles, et moy Agnes, femme dudit Hugues, avons agréables... les donations faites par défunt Ernaud, écuyer, cy devant sieur de la Ferté au Perche, à savoir de ce bourg qui se nomme Villedieu en Dorgesin avec les quatre cultures, aux frères et à la Milice du Temple. . . Comme il est plus à plein contenu en la lettre d'Hervieu de Châteauneuf, cy devant mon père, et Alix ma mère.
Item ratifions les donations que feu Hervieu de Châteauneuf, écuyer, seigneur de Brezolles et de la Ferté au Perche, du consentement d'Alix, sa femme, ma mère, et de tous ses héritiers, a faict aux frères du Temple de la Milice du Temple et tout ce qu'il avoit au bourg qui se nomme Champseru. . . MCCLX, au mois de mars »
4. Charte CLXV. « Avril 1261, Pierre évêque de Chartres, permet aux Hospitaliers d'instituer à Tourailles un curé, régulier ou séculier, dont ils auront la présentation. Pour droit de procuration ou de gite, le curé paiera chaque année un besan d'or ou sept sous à lui et à l'archidiacre de Vendôme.


Le fief de Champseru avait en effet été acheté par Hervé à Geoffroy de Boullaye en avril 1228 (5) et donné par lui en 1233 en pleine propriété aux Templiers (6).
5. Charte CII. « Avril 1228, Geoffroy de la Boullaye vend à Hervé de Châteauneuf, son fief et domaine de Champseru. »
6. Charte CXII. Voir également page 173, note, l'accord conclu en 1456 avec Guy le Baveux seigneur féodal, et p. 170 note, l'intervention de René d'Alençon, vicomte de Châteauneuf, en faveur de Villedieu, contre Jean Desquen, seigneur de Belleville, 1477.


Geoffroy Bollain et Hugues de Feuilleuse ou de Feuillet avaient fait pareil abandon des droits féodaux qu'ils pouvaient avoir sur cette terre; de plus, ce dernier ajoutait en 1234 la cession d'un champart sur le même lieu et d'une rente sur le moulin de Montullet (1).
1. Charte CXVII. « Novembre 1234, Hugues de Feuillet donne aux Templiers la quatrième partie du champart de Champseru et deux sols sur le moulin de Montulé. »

Guillaume de Saint-Gervais en 1260 (2), Drouin de Champseru en 1261 (3), Guillaume de Montullet en 1269 (4), vendirent aux Templiers différents autres biens.
2. Charte CLII. « Octobre 1260, Vente par Guillaume de Saint-Gervais sur Avre aux Templiers de tout ce qu'il possédait à Champseru. »
3. Charte CLVI. « Avril 1261, Vente par Drouin de Champseru de deux arpents de terre aux Templiers de Villedieu. »
4. Charte CLXIV. « Juillet 1269, Guillaume de Montullet vend aux Templiers son fief de Champseru, relevant de Pierre Bordier, maire de Champseru, pour un setier de blé de rente. »


Outre ce fief de Champseru, la commanderie de la Villedieu en Dreugesin possédait encore celui des Pelles, paroisse de la Saucelle donné par Ernaud de la Ferté en 1165 (5). Une longue contestation fut soulevée à son sujet en 1273 par Guillaume Moyel, que frère Laurent, percepteur de Villedieu, ramena aux sentiments de la justice en présence des principaux seigneurs de la contrée (6).
5. Charte II. « 21 novembre 1165, Ernaud de la Ferté confirme aux Templiers leurs terres et possessions situées dans les environs de leur prieuré de la Villedieu (à Laons), entre autres les terres données par Geoffroy à Beauche, et par Hugues de Marigny, les bois de Fautray (à Prudemanche), donnés par les trois frères Renard, Guy-Bernier et Robert, le domaine des Pelles avec un moulin (à la Saucelle), donnés par Evrard et son fils Ernaud, le bois de Perthuis (à Rohaire) et de Montmureau, le bois de Cravant donné par Guillaume de la Ferté. Ernaud concède également le droit de cultiver ces terres, de faire paître les troupeaux dans les bois etc. »
6. Charte CLXXXII. « 1286, Guillaume Petit-Guillot et Agnès, sa femme, se donnent eux et tous leurs biens aux Templiers, et reconnaissent leur devoir une somme de 140 sols pour leur maison, rue de l'Aiguillerie, à Châteaudun. »


Robert de la Touche, curé de Saint-Maurice de Villemeux, offrit en 1275 un héritage situé au Gué-Bordeau, près les Pelles pour avoir son anniversaire fondé à Villedieu (7).
7. Charte CLXXIV. « Octobre 1275, Raoul Bechavoine reçoit des frères de l'Hôpital une pièce de terre de Goussainville et leur donne en retour 14 setiers de grains à Champagne. »

Non loin de là, la grange d'Olivet, connue depuis sous le nom de commanderie d'Olivet, paroisse de la Saucelle, s'adjoignit au domaine du Temple à la suite d'un fait dramatique arrivé en 1277. Jean de Beaumont, dans une altercation avec un nommé Pierre Cérinel, fut accusé d'avoir tué son adversaire. Le père de ce dernier voulut venger son fils. Malgré les dénégations de l'accusé, son frère, Robert de Beaumont, crut plus prudent de transiger et donna aux Templiers 2 muids de blé sur la grange d'Olivet à charge pour eux de célébrer pour la victime un anniversaire dans leur chapelle de Villedieu (8).
8. Charte CLXXVI. Il y avait également là un moulin dont les habitants moururent tous de maladie pestilentielle en 1635.

Nous devons encore mentionner la ferme de la Moufle, paroisse de Vert-en-Drouais, donnée en 1191 par Téon de Louvilliers le jour même où il prenait l'habit du Temple (1). Le seigneur féodal, Gervais de Châteauneuf, approuva cette donation; mais cette propriété fut ruinée pendant les guerres des Anglais et il n'y avait plus en 1373 que deux arpents de vigne rapportant 40 sols.
1. Charte XIX. « 1191, Téon de Louviliers, le jour où il revêtit l'habit de la religion du Temple, donna à l'Ordre 7 arpents de terre à la Moufle, paroisse de vert en Drouais, voisin de ceux donnés déjaà par son oncle Rahier de Louviliers. »

Plusieurs autres possessions des Templiers de Villedieu n'ont point d'histoire: la Place au commandeur à Ormoy (2), la Croix de Neuville à Villedieu, 1455, le Rosay à Prouais (3), la Charmoye, près de Laons, Marigny à Prudemanche, la Boulaye à Laons, les Groslières à Chataincourt, le Perthuis à Rohaire, Montmureau aux Chatelets, actuellement habitation du curé de la Mancellière et des Châtelets, le Bois-Robert, le bois de la Couture, et le Bois du parc à Escorpain.
2. Page 94, note: « Jean de Nuisement, écuyer déclare devoir seize setiers de grain, moitié de bled, et moitié d'avoine, au commandeur de Villedieu en Drugesin, pour les arrérages de rente. Plus ledit Jean de Nuisement reconnait devoir: moitié bled et moitié avoine, à payer à la Saint-Rémi, laquelle rente est assise héréditairement sur un lieu appelé La Place du Commandeur, en la paroisse d'Ormoi. »
3. Charte XXVII. « 1198, Hidegarde et son fils Roscelin donnent aux chevaliers du Temple un arpent de terre à Rosay, près de Prouais. Robert des Cartes et Geoffroy de Béron, après avoir soulevé quelques difficultés, reconnurent aux Templiers la libre possession de ce domaine. »


Enfin Launay, paroisse de Rueil la Gadelière, où le prieur de Villedieu avait droit de justice avec gibet et fourches patibulaires, semble avoir été un centre plus considérable d'exploitation rurale. Il y avait là une chapelle dédiée à saint Georges, sur le chemin du Moulin-Chapel, dont il ne reste aucun vestige et à peine le souvenir.

« Launay au Perche, dit le Livre-Vert en 1373, jadis du Temple, a chapelle. Frère Nicole le Ber prestre. - Valeur LXVIII livres, VIII sols, III deniers.

« Esdites maisons n'a aucunes rentes, ne revenus, ne aucun frère ne demeure en icelles pour la fortune des guerres. Charges IIIIxx VIII livres tournois.

« Et est assavoir que ladite baillie est en pays si mal seur qu'il convient le commandeur demourer en forteresse pour la plus grant partie du temps. »
Le revenu de ce membre était de 1200 livres en 1757.

Les Templiers avaient encore des cens et rentes à Fessanvilliers, à Mezian, paroisse de Beauche, aux Châtelets, à Nogent-le-Roi, à la Chapelle-Fortin. Dans cette dernière paroisse se trouvait le Temple-Bodard ou la Chaperonnière, qui, en 1373, n'avait « aucunes rentes ne revenues, ne aucuns frères... pour la fortune des guerres. »
En 1391, le manoir de Chaperonnière fut cédé à Guillaume Bodart, moyennant 70 sols par an; en 1752, la terre de la Chaperonnière, appelée plus communément le Temple-Bodart, était tenue du commandeur par Jean de Brossart, écuyer, seigneur de Bois-Malet.

Le domaine direct de la commanderie de Villedieu en Dreugesin comprenait plus de 400 arpents de terre dont la moitié était à peine cultivée au XIVe siècle, le reste étant ruiné par suite des guerres qui avaient ravagé le pays.

En effet le Livre-Vert nous donne à son sujet les renseignements suivants:
« Commanderie de la Villedieu en Dreugesin, et y a chapelle jadis du Temple, chef de baillie. Frère Nicole Barilet, prestre commandeur, de l'aage de L ans, messire Jehan Letailleur, prestre, de l'aage de LXXV ans. Valeur de Villedieu XLVIII livres, XIIII sols, I denier, de Pelles, XXVII livres, IX sols, IX deniers, de la Moufle XL sols. Charges IIc I livres V sols.

« Et est assavoir que passé a XV ans ne fut payé le quart de ladite réparation, que plusieurs édifices de la dite baillie ont esté ars par les guerres et a esté le commandeur tenu prisonnier en la main des ennemis. »

Un registre terrier de 1747 ajoute que « le lieu seigneurial et enclos, ferme et métairie de Villedieu, commune de Laongs, a tout droit de seigneurie, haute, moyenne et basse justice et voyerie, et pour l'exercice d'icelle ledit commandeur a bailly, procureur fiscal, greffier et sergent, dans lequel enclos dudit lieu seigneurial est une chapelle sous l'invocation de saint Antoine, dans laquelle était ci-devant acquitté le nombre de cent messes. »

Cette chapelle est actuellement entièrement détruite; il n'en reste plus qu'un bloc de maçonnerie dans lequel on a ménagé une niche « où se trouve une statue en bois de saint Antoine, trouvée dans l'ancienne chapelle démolie depuis près de 40 ans (1). »
1. Renseignements donnés par MM. les curés de Vitray et de Laons.
Sources: Abbé Charles Métais - Les Templiers en Eure-et-Loir - Histoire et Cartulaire - Archives du diocèse de Chartres - VII - Chartres 1902

La Villedieu en Dorgesin
II — 21 novembre 1165
— Ernaud de la Ferté confirme aux Templiers leurs terres et possessions situées dans les environs de leur prieuré de la Villedieu (à Laons), entre autres les terres données par Geoffroy à Beauche, et par Hugues de Marigny, les bois de Fautray (à Prudemanche), donnés par les trois frères Renard, Guy-Bernier et Robert, le domaine des Pelles avec un moulin (à la Saucclle), donnés par Evrard et son fils Ernaud, le bois de Perthuis (à Rohaire) et de Montmurcau, le bois de Gravant donné par Guillaume de la Ferté. Ernaud concède également le droit de cultiver ces terres, de faire paître les troupeaux dans 1eus bois, etc.

CLIV — Mars 1260 (N. S. 1264)
— Sache tuit... que moy, Hugues de Chasteauneuf, escuyer, seigneur de Brezolles, et moy Agnes, femme dudit Hugues, avons agréables... les donations faites par défunt Ernaud, écuyer, cy devant sieur de la Ferté au Perche, à savoir de ce bourg qui se nomme Villedieu en Dorgesin, avec les quatre cultures, aux frères de la Milice du Temple.... comme il est plus à plein contenu en la lettre de Hervieu de Chasteauneuf, cy devant mon père, et Alix, ma mère.
Item ratifions les donations que feu Hervieu de Chasteauneuf, écoyer, seigneur de Brezolles et de la Ferté au Perche, du consentement d'Alix, sa femme, ma mère, et tous les héritiers, à faict aux frères de la Milice du Temple de tout ce qu'il avoit au bourg qui se nomme Champseru... MCCLX, au mois de Mars (1)
1. Nous n'avons pas le texte de cette donation.

« Février 1477. — Le vicomte de Châteauneuf en Thimerais (René d'Alençon) fait sçavoir que le partage à été fait solennellement entre la commanderie de Villedieu en Dregesin, et Jean Desquen, escuyer, seigneur de Belleville, de 322 arpents et demi de terre et deux pièces de prés partagés entre lesdites parties à l'amiable. »
Bibliothèque Mazarine, manuscrit 3367, folio 52.
Sources: Abbé Métais, Chanoine honoraire de Chartres. Histoire et Cartulaire des Templiers en Eure-et-Loir. Chartes 1902

Maison du Temple de La Villedieu-en-Dreugesin
Les Templiers étaient établis à La Villedieu, vers le milieu du XIIe siècle. Il nous reste une copie d'une chirographie d'Ernold, seigneur de La Ferté-Vidame, de l'année 1163, dans lequel figurent comme témoins Hugues de Dammartin, frère du Temple, et un autre frère du nom d'Emery, demeurant, est-il dit, à La Villedieu, « apud Villam Dei manentes. »

Cet acte est relatif aux biens que les Templiers avaient alors dans les environs de La Villedieu, et dont le seigneur Ernold leur confirmait la possession en les amortissant, comme mouvant de son fief.

Il s'agissait d'abord de ce qu'ils possédaient à Beauche, « Belchie » et qu'ils tenaient d'un nommé Gaudefroi:
1. De la terre d'une charrue concédée par Hugues de Marigny (28), « de Marigneio », avec les habitations servant aux hommes du Temple.
2. Du Bois-Fautray (28), « nemus Fautre », donné par Renard, Renier, et leur frère Robert;
3. Du domaine des Pelles (28), « Pelleios », avec son moulin qu'Evrard et son fils Arnould leur avaient cédé.
4. Par le même acte, Ernold leur permettait de mettre en culture la terre d'Hugues de Marigny, et leur confirmait le droit d'usage que son oncle leur avait accordé dans ses bois pour les besoins de leur maison des Pelles, « ad usum domus Templi de Pelleiis. » Il leur donnait en outre un droit de parcours pour leurs porcs à travers les bois du Perthuis (28) et Montmureau, « per nemora Pertici et Montem Mirellum », avec faculté de cultiver toutes leurs terres et celles qu'ils pourraient acquérir par la suite dans l'étendue de ses fiefs.
5. Enfin, il leur accordait tout amortissement pour l'usage du bois de Gravant (28), « nemoris Creventi », que Guillaume de La Ferté et son fils leur avaient donné.


Vers 1180, un seigneur des environs de La Villedieu, Roger de Marcouville (28), « de Marcovilla », embrassa la religion du Temple et donna à l'Ordre dont il allait faire partie, quatre bouvées de terre qui lui appartenaient, les plus rapprochées de La Boulaye (Boulaye-sur-Laons 28) « proprinquiore Bollete. »

La même année, Hugues de Châteauneuf (Neuchatel-en-Bray 76), « de Novo Castello », et G. son fils, accordèrent aux Templiers de la Villedieu, « Templariis de Villa Dei » et à tous leurs hommes, le droit de faire paître leurs bestiaux dans leurs terres.

Des lettres de Regnaut, évêque de Chartres, du mois de juillet 1199, mentionnent qu'un seigneur, du nom de Gerbert d'Alencey, « de Alenceo », en prenant l'habit du Temple, avait donné à l'Ordre une terre au Tronchay (28), « apud Trunceacum », dont l'étendue comportait un muid de semence, et qui relevait du fief de Gaudefroy d'Allainville (28), « de Alanvilla. »

Un autre seigneur, Amaury de Mainterne (28), « de Medeternis », confirma et amortit en 1219, la donation que Robin Girard, son homme de fief, avait faite à Dieu, à la sainte Vierge et aux frères de la chevalerie du Temple, d'une terre contenant dix-sept arpents, située aux Hautes-Epines, « ad Altas Spinas » entre Tessilly (28) et Mainterne (28), « inter Tessiliacum et Mediternas. »

Les Templiers de La Villedieu continuèrent leurs acquisitions pendant le XIIIe siècle. De ce nombre, nous citerons celle qu'ils firent de Robert Garrel en 1221, de la terre de La Charmoye et de La Boulaye, « terra de Carmeta et Boulaya », relevant du fief de Robert de Vitray, et pour laquelle Gillot de Gouvy, « de Gouveio », accorda en 1231 des lettres d'amortissement aux frères de la chevalerie du Temple demeurant à La Villedieu-en-Dreugesin, « apud villam Dei in Dorgesin. »

Un document fort important, parce qu'il nous révèle l'origine de La Villedieu, est une charte d'Hervé de Châteauneuf-en-Thymerais (28), de l'année 1245, par laquelle ce seigneur confirme aux Templiers la donation qu'il reconnaît leur avoir été faite de La Villedieu et de ses dépendances, par Ernold, chevalier, seigneur de La Ferté-au-Perche (28). C'est le même Ernold qui, en 1165, comme nous l'avons vu plus haut, confirmait et amortissait les biens que les frères du Temple possédaient dans l'étendue de sa seigneurie.

En 1260, Hugues de Châteauneuf, seigneur de Brezolles (28) et de Richebourg, renouvelait en faveur des Templiers l'acte de confirmation et d'amortissement passé par Hervé, son père, et ratifiait en outre la donation faite par ce dernier, du fief de Champseru, « feodum de Chanseru », à la maison du Temple de La Villedieu.

Nous trouvons en 1266, un autre Hervé de Châteauneuf (Châteauneuf-en-Thymerais 28) abandonnant aux chevaliers du Temple toute la justice qu'il avait à La Villedieu et celle qu'il pouvait avoir sur leurs hommes à Brezolles (28), Saint-Remy et autres lieux.

Ces dernières donations eurent l'avantage de faire appartenir aux Templiers seuls la terre et seigneurie de La Villedieu. Leur domaine comptait au XIVe siècle, plus de 400 arpents de terre. Sur ce nombre, on n'en cultivait en 1373 que 120, dont le revenu, d'après le Livre-Vert, était de deux sols l'arpent. Le reste était inculte par suite des guerres qui avaient ravagé le pays.

A cette époque, la terre de La Villedieu, avec les cens et rentes perçus à Marigny (commune de Laons 28), à La Charmoye à La Métairie (commune de Laons 28), à La Boulaye-sur-Laons (28), à Escorpain (28) « Scorpin », à Nogent-le-Roi (28) et autres lieux voisins de La Villedieu, rapportait 48 livres 14 sols tournois par an.

Ce revenu dépassait 1,550 livres en 1757 et 2,400 livres en 1783, sans y comprendre le produit des bois appartenant à la commanderie, appelés le Bois du Parc, le Bois de la Couture et le Bois-Robert sur Escorpain.

La maison de La Villedieu avec la chapelle qui s'y trouvait, dédiée à saint Antoine, était située sur le chemin de Tessilly à Dreux; et sur un des côtés passait la route de Laons (28) à Châteauneuf (Châteauneuf-en-Thymerais 28).

La Maison de La Villedieu se composait, outre son chef-lieu, de la maison de La Mouffle (commune de Vert-en-Drouais 28), de la maison des Pelles (commune de Saucelles 28), et d'un troisième membre appelé le Moulin-d'Olivet (commune de Saucelles, carte de Cassini, Commanderie d'Olivet).
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Maison du Temple de Villedieu-en-Dreugesin
Pour les Hospitaliers de Saint-Jean, elle se nommait La Ville-Dieu-en-Dreugesin.

Le nom de La Ville-Dieu-en-Drouais que l'on trouve dans l'ouvrage de Léopold Delisle « Les Opérations Financières des Templiers », est rédigé de cette manière pour faire la distinction entre La Maison du Temple de La Villedieu paroisse de Maurepas (78) et la Maison du Temple de La Villedieu paroisse de Laons (28).

Nous ne connaissons le nom de La Ville-Dieu-en-Drouais que par ce fragment de compte de l'année 1296: « de preceptore Ville-Dei in Dorgessino », « Mémoire sur les opérations financières des Templiers, page 198. »

D'autre part: Nous trouvons dans les archives nationales, dans la série M et MM, Ordres Militaires et Hospitaliers: à la côte M 10 à 15: Titres de propriété, seigneuries, justices, pièces de procédures de commanderies: La VilleDieu-en-Drouais (M 15). XIe au XVIIIe siècle.

Nous trouvons dans les archives nationales, dans la série S, des biens des établissements religieux supprimés: Séries 4974 à 4984, la Commanderie de la Villedieu-en-Drouais. 1165-1759.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les comminssions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.

Ordres Militaites et Hospitaliers
Cette partie est constituée par deux grands fonds: celui du Grand Prieuré de France de l'Ordre de Malte (M 1 à 29 et MM 1 à 192) et celui de l'Ordre de Saint-Lazare (M 30 à 60 et MM 193 à 237).

L'Ordre de Malte, héritier de celui de Saint-Jean-de-Jérusalem, lui-même héritier de celui du Temple, auquel fut réuni en 1778 l'ordre de Saint-Antoine-de-Viennois, avait, pour son Grand Prieuré de France, de magnifiques archives remontant au XIe siècle, tenues à jour et conservées jusqu'en 1792 à la tour du Temple de Paris. Elles furent partagées entre M et H5, L, S; en 1857 encore on leur enleva les dossiers relatifs aux justices locales placés en Z2. Les recherches doivent être faites également, pour le XVIIIe siècle, dans le beau fonds de l'ambassade de Malte en France versé par le Ministère des Affaires étrangères en 1914 et 1930 (M 895 à 1003 à 1048).

L'ordre de Saint-Lazare, auquel fut rattaché celui du Saint-Esprit de Montpellier conservait, depuis la fin du XVIIe siècle, les titres de nombreux hôpitaux provenant du greffe de la Chambre de réformation des hôpitaux. Avec ses compléments en L, H5 et S, ce fonds est important pour l'histoire hospitalière et charitable, particulièrement aux XVIIe et XVIIIe siècles.

M 10 à 15.
Titres de propriété, seigneuries, justices, pièces de procédure de commanderies: les Barres (13), Boncourt (10), la Brake (13), Bretteville-le-Rabet (10), Chauffour-lès-Etréchy, Chevru, Choisy-le-Temple, la Croix-en-Brie (13), Eterpigny (10), la Ferté-Gaucher, Fieffes (13), Haute-Avesnes (10), Ivry-le-Temple, Joigny, Louviers et Vaumion, Meaux (13), Montezorgues (10), Orléans (13), Paris (10 et 14), Reims, Renneville (10), Saint-Jean-en-l'Isle (11 et 12), Savigny-le-Temple (12), Senlis (13), Sommereux, Sours et Arville (14), Villedieu-lès-Bailleul et Villedieu-en-Drouais (15). XIe au XVIIIe siècle.
Sources: Archives Nationales

La Ville Dieu, commune de Laons
— Ancienne Maison du Temple puis commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
— Villa-Dei-in-Dorgesin, 1190 (Charte de l'abbaye de Saint-Vincent-des-Bois)
— Villa-Dei-in-Dogessino, 1300 (Polyptique du chapitre de Notre-Dame de Chartres)
— Villedieu-en-Drugesin, 1323 (Charte de la baronnie de Chôteauneuf)
Sources: Dictionnaire Topographique du département d'Eure-et-Loir, par M. Lucien Merlet. Paris Imprimerie Impériale M. DCCC. LXI


Villedieu-lès-Quenoche   (70)

Domaines du Temple de La Villedieu-lès-Quenoche
Département: Haute-Saône, Arrondissement: Vesoul, Canton: Montbozon, Commune: Ruhans - 70


Domaines du Temple de La Villedieu-lès-Quenoche
Localisation: Domaines du Temple de La Villedieu-lès-Quenoche


Les Templiers eurent une maison à la Villedieu-lez-Quenoche, où l'ordre de Malte a conservé des possessions jusqu'en 1789. (V. Quenoches et Rohans.) Des fouilles opérées dans l'intérieur de ce petit village ont fait découvrir des tombeaux, des squelettes humains, etc.; et près de ses maisons existent des ruines. Seraient-ce celles de l'ancien établissement des Templiers ?
— Cette commune est de la paroisse de Ruhans.
La Haute-Saône, Dictionnaire Historique et Topographique et Statistique des Communes du Département. Par L. Suchaux. Tome II, Vesoul, 1866.


Villedieu-les-Maurepas   (78)

Maison du Temple de Villedieu-les-Maurepas
Département: Yvelines, Arrondissement: Rambouillet, Canton: Maurepas, Commune: Elancourt - 78


Maison du Temple de Villedieu-les-Maurepas
Localisation: Maison du Temple de Villedieu-les-Maurepas


Aujourd'hui La Petite-Villedieu sur Elancourt, près Trappes, siège autrefois d'une Maison du Temple, supprimée au XVe siècle, et réunie à la commanderie de l'Hôpital ancien ou de Saint-Jean-de-Latran, à Paris, par décision du Chapitre provincial de l'Ordre en 1474, ainsi conçue: « Vu la pauvreté, ruine et désolation, ensemble la petite revenue de la commanderie de Villedieu-lez-Maurepas, considérant sa proximité de la commanderie de l'Hôpital Saint-Jehan à Paris, le Chapitre ordonne qu'elle sera adjointe audit Hôpital Saint-Jehan. »

L'un des plus anciens titres qui mentionnent la maison de La Villedieu, est une charte du prieur de Saint-Benoît à Paris, de l'année 1206. Cet abbé avait été choisi pour arbitre dans un différend qui s'était élevé entre les religieux de l'abbaye de Saint-Denis, et les frères du Temple, au sujet d'une dîme que ceux-ci voulaient empêcher les religieux de percevoir, comme ils en avaient l'habitude, sur le territoire de La Villedieu, et encore relativement à un droit d'usage qu'ils prétendaient leur être dû dans un bois appartenant à la dite abbaye, appelé le Bois de Notre-Dame d'Argenteuil, « nemus Béate Marie de Argentolio » près Trappes.


Commanderie de Villedieu-les-Maurepas
Commanderie de Villedieu-les-Maurepas - Sources image P. Jolly


L'abbé de Saint-Benoît reconnut aux religieux de Saint-Denis le droit de dîme sur les terres cultivées par les Templiers, au territoire de La Villedieu-lez-Maurepas, « in territorio ville Dei de Malo repasto » sous les paroisses de Trappes et de Greincourt, « infra parrochias de Trapis et de Grencort (probablement GuyencourtDomaine du Temple à Guyencourt
Domaine du Temple à Guyencourt
- 78). » D'un autre côté, il accorda aux Templiers le droit d'usage dans le bois susnommé, pour leur maison de Maurepas, en en faisant profiter les hommes du Temple qui demeuraient à La Verrière, « in villa que dicitur La VerrièreDomaine du Temple à Verrière
Domaine du Temple à Verrière
(78) », mais sous la condition que ceux qui auraient un cheval donneraient chaque année à l'abbaye trois mines d'avoine, et que ceux qui n'en auraient pas, n'en donneraient que trois minois.

Quelques années plus tard, nous voyons les Templiers acheter une dîme à Maurepas, mouvant du fief de Chevreuse, que leur céda Pierre de Richebourg, par ses lettres du mois de janvier 1212.


Chapelle de Villedieu-les-Maurepas
Chapelle de Villedieu-les-Maurepas Sources image: Jack Bocar


L'amortissement est accordé en 1256 par Milon, châtelain et seigneur de Maurepas, aux frères du Temple, pour tous les biens qu'ils possédaient dans sa mouvance.
On ne sait comment ni à quelle époque le domaine de La Villedieu vint en la possession des Templiers. Mais une charte de 1281 semble indiquer qu'il leur fut donné par les seigneurs de Chevreuse. Cette charte contient la renonciation par la dame de Chevreuse, à la prétention qu'elle avait eue longtemps de déposséder les Templiers de la justice et de la seigneurie dont ils jouissaient dans leur domaine. Cet acte commence ainsi:
« Je Sedile dame de Chevreuse, diocèse de Paris, femme jadis de Monseigneur Guillaume Maingot, seigneur de Surgieres, sur ce que le Commandeur et les frères de la chevalerie du Temple en France, disoient et prétendoient que toute la justice et seignorie de leurs maisons de La Broce et de La Villedieu, laquelle est appellée Monrepast, la vile apelée Booloy et le bois appelle le Bos des Leez, leur appartenoient comme leur ayant été donnés par feu Gui, chevalier, jadis seigneur de Chevreuse, Gyeffroy, jadis chanoine de Paris, Guillaume et Amaury, chevaliers, dicts de Chevreuse, Symon fils doudit Guy, Mathieu de Montmoranci, et Guy, neveu dudit prédécesseur de ladite Sedile. »
« Moi disant le contraire ; sur l'avis de bonnes gens, accord fut faict entr'eux et moi. »

Par cet acte, Sedile déclare se reconnaître mal fondée dans ses réclamations, et laisser aux Templiers la justice haute, moyenne et basse, et toute la seigneurie des maisons et lieux susdits, dont ils auront la libre jouissance, sous la réserve toutefois faite pour elle de la chasse et de la garenne.


Villedieu-les-Maurepas Maison des Gardes
Villedieu-les-Maurepas Maison des Gardes - Sources image: Jack Bocar


Par une autre charte du mois de novembre 1284, la même dame de Chevreuse reconnut aux Templiers, haut-justiciers de Maurepas, le droit d'y lever des fourches patibulaires, en les priant seulement de les placer le plus loin possible de sa terre de Chevreuse et des Fourches de son château.

La seigneurie de La Verrière dépendait de la maison de La Villedieu, comme l'indique la visite prieurale de 1495: « Et a ung villaige empres de Le Villedieu, nommé La Verrière, où a VII ou VIII habitans, tous subjects de la religion. »

Le Commandeur avait, au siècle dernier, le quart de la dîme de la paroisse de JouarsDomaine du Temple à Jouars
Domaine du Temple à Jouars
(78), la moitié d'une prébende dans le chapitre de l'église collégiale de Poissy, à la présentation du dit Commandeur, et une rente de 73 livres 2 sols 6 deniers sur les aides et gabelles, représentant le prix des terres qu'on avait enlevées à la commanderie, pour canaliser la rivière d'Eure.


Croix Villedieu-les-Maurepas
Sources: Cette croix templière du XIIe siècle, templière fut déterrée lors de la restauration du bâtiment. La croix templière marque tout ce qui appartient au Temple: hommes, maisons, champs et bétails.


Il possédait encore autrefois de nombreuses censives, à La Verrière, à Launay, au Tremblay (Tremblay-sur-Mauldre 78), à Montfort (Montfort-L'Amaury 78), à Grignon (Thiverval-Grignon 78), à Poissy (78), à Crespières (78), à Feucherolles (78), à Morainvilliers (78), à Thiverval (78), à Mareil-sous-Saint-Germain 78 - Sous Saint-Germain et sous Fourqueux), à Vaux-le-TempleDomaine du Temple à Vaux-le-Temple
Domaine du Temple à Vaux-le-Temple
(se situait sur la paroisse de Vaux, de nos jours Vaux-sur-Seine 78 - Carte de Cassini) et autres lieux circonvoisins. Mais comme ces censives étaient d'un recouvrement fort difficile, le Chapitre de la Langue de France crut avantageux de les céder, en 1693, à M. de Pontchartrain, ministre secrétaire d'Etat, et contrôleur général des Finances, pour une rente annuelle de cent livres qu'il constitua sur ses biens au profit de l'Ordre, en attendant que le capital représentatif de cette rente fût employé en acquisitions de terres. Mais il ne paraît pas que cet emploi n'ait jamais eu lieu.
Le domaine de La Villedieu comprenait, au siècle dernier, une belle ferme, dans la cour de laquelle on voyait une chapelle dédiée à saint Jean-Baptiste, où le curé d'Elancourt, village voisin, venait dire la messe tous les jeudis.

Les terres qui dépendaient de la ferme étaient de 300 arpents environ, et de 110 arpents de bois ; le tout d'un revenu, en 1757, de 2,000 livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

La Villedieu-Les-Maurepas
L'existence du Temple de la Villedieu-Maurepas près Trappes, ne saurait être mise en doute.

La maison de la Villedieu-Maurepas paraît avoir été l'une des plus importantes des environs de Paris ; elle est désignée alternativement sous les noms de Maurepas ou de la Villedieu près Trappes, qui était alors du diocèse de Chartres, et aurait même été baillie du Temple.

C'est dans cette maison de la Villedieu que Jean II de Tour, frère sergent, trésorier du Temple de Paris, avait été reçu par son prédécesseur Jean Ier de Tour ; d'après la première déclaration qui est du 26 octobre 1307, sa réception avait eu lieu vers l'an 1275.
Procès, tome II, page 315
In domo de Malo repastu »; d'après la seconde, du 25 février 1311, seulement à la Toussaint 1277.
Quoi qu'il en soit, il avait été reçu dans la chapelle de la maison.
Procès, tome I, page 596.
Post hec, die Jovis sequenti in crastinum sancti Mathie apostoli, que fuit XXV dies dicti mensis Februarii, fuit adductus ad presenciam dominorum commissariorum predictorum, in domo predicta fratrum Minorum, frater Johannes de Turno thesaurarius Templi Parisiensis, serviens, testis supra juratus, ut deponeret dictum suum, non defferens mantellum ordinis, quia quidam servientes suaserunt sibi in concilio Senonensi, quod ipsum abjiceret, et ipsum amoverunt ab eo, postmodum radi fecerat sibi barbam; sexagenarius vel circa; qui fuit protestatus quod non intendit recedere a deposicione per eum facta coram domino episcopo Parisiensi per quem fuit absolutus et reconciliatus.

Ce n'est pas la seule admission faite en la maison à cette époque relativement reculée, car un frère sergent du Temple y fut reçu, vers l'an 1277, par le frère Jean le Français chevalier [précepteur de France].
Procès, tome II, page 312.
Item frater Johannes de Verreria frater serviens, juratus eodem modo de se et aliis in causa fidei dicere veritatem, et interrogatus de tempore et modo sue recepcionis, dixit per juramentum suum quod triginta anni sunt elapsi quod fuit receptus in domo de Malo Repastu, per fratrem J. Francisci militem dicti ordinis, presentibus fratre Radulpho de Triangulo fratre dicti ordinis, et quibusdam aliis de quorum nominibus non recolit.

Il est fait, aussi, mention dans le Procès d'un Templier qui habitait la Villedieu « apud Villam Dei », vers 1275.
Procès, tome II, page 193.
Requisitus si sciebat, credebat, vel audiverat dici quod dicta illicita vel alia intervenirent communiter in recepcionibus aliorum fratrum ordinis, respondit quod nesciebat; credebat tamen quod abnegarent Jhesum Christum sicut ipse abnegaverat, et quod preciperetur eis quod spuerent super crucem ; et hoc eciam audivit dici a dicto fratre Galtero da la Sanciera apud Villam-Dei Carnotensis diocesis, quasi per quinque annos post recepcionem suam, cum ipse testis, conquirendo de dictis illicitis, loqueretur cum dicto fratre Galtero, qui dixit quod confiteretur de dictis illicitis, et ageret penitenciam, et non cogitaret plus de eis, et ageret ut bonus homo, quia ita fiebat in ordine.


Villedieu-les-Maurepas Choeur
Villedieu-les-Maurepas Choeur - Sources image: O'Loughleen


Vers 1292, le précepteur de la Villedieu était frère Jean de « Oratorio » ; il reçut, entre autres, un humble frère servant, envoyé plus tard au Temple de Paris, et l'un des assistants était le frère maître-berger de la maison.
Procès, tome II, page 293.
Item anno, indicione, mense, die, pontificatu et loco predictis, in dicti inquisitoris, nostrum notariorum et infrascriptorum testium presencia personaliter constitutus frater Petrus Brocart Parisiensis diocesis, agricola dicte domus Templi Parisiensis, etatis quinquaginta annorum vel circa, ut dicebat, testis eodem modo juratus de se et de aliis in causa fidei dicere veritatem, et interrogatus de tempore et modo sue recepcionis, dixit per juramentum suum quod quindecim anni vel circa sunt elapsi quod fuit receptus in domo de Malo Repastu, per fratrem Johannem de Oratorio preceptorem dicte domus de Malo Repastu, presentibus fratre Odone de Coulon, magistro bergerio dicte domus, et quibusdam aliis mortuis nunc, de quorum nominibus non recordatur.

Deux ans plus tard, Jean, qui est désigné ici, « Schottmuller tome II, pages 61 et 62 » comme précepteur de la baillie de Maurepas, au diocèse de Paris, procédait, sur l'ordre de Jean de Tour, et en présence de quatre frères, à la réception d'un frère servant, du pays, en la chapelle de la maison. Cette nouvelle recrue avait, d'ailleurs, servi trois ou quatre ans dans la maison, avant de solliciter l'habit du Temple. Impliqué plus tard dans l'inique procès des Templiers, et interrogé par les enquêteurs s'il avait été mis précédemment à la torture ou à la question, il fit cette réponse significative sur la manière dont lui ou ses frères en religion furent traités: « qu'après avoir été dépouillé de ses vêtements, il avait été quelque peu mis à la question, puis qu'on l'avait mis à la torture, et que ses tortionnaires étaient tous ivres. »


Villedieu-les-Maurepas Verrieres
Villedieu-les-Maurepas Verrieres - Sources: images O'Loughleen


Nous avons vu précédemment que le gardien, sinon le précepteur du Temple de Cernay (Cernay-la-Ville 91), avait été reçu, vers l'an 1297, par le trésorier de Paris en cette maison de la Villedieu.
Procès, tome II, page 317
Que le Templier « dispensator » du Temple de Paris avait été admis également à la Villedieu (le texte dit: à Maurepas jouxte Trappes), vers 1301, par frère Gui, précepteur de la baillie de Chartres, le clavaire de la maison étant alors frère Pierre, picard.
Procès, tome II, page 288
tem anno, indicione, mense, die, pontificatu et anno predictis, in dicta inquisitoris, nostrum notariorum et infrascriptorum testium presencia personaliter constitutus frater Theobaldus de Bafemont Carnotensis diocesis, frater dicti ordinis, et dispensator dicte domus Templi Parisius, etatis triginta annorum vel circa, ut dicebat, eodem modo juratus de se et aliis in causa fidei dicere veritatem, et interrogatus de tempore et modo sue recepcionis, dixit per juramentum suum quod septem anni sunt elapsi vel circa quod ipse fuit receptus in domo de Malo Repastu juxta Trapas, per fratrem Guidonem preceptorem Carnotensis, presentibus quodam fratre nacionis Picardorum, vocato Petro Picardo, clavigerio dicte domus, et quibusdam aliis de quorum nominibus non recolit.

Ce fut encore le précepteur de la baillie de Chartres qui, en 1301, vint procéder à une autre réception, en la chapelle de la maison « donnas Templi de Malo repastu », sur l'ordre du trésorier de Paris et en sa présence. Il y avait là un frère Jean de Bondy (du Temple de Bondy), prêtre, et un certain Jean le Normand, « Johannes Normanni », prêtre séculier, desservant de la maison.
Procès, tome I, pages 543 et 545
Ipse tamen receptus fuerat per fratrem Guidonem de Maynillio Albrici servientem, de cujus vita vel morte non habet certitudinem, tunc preceptorem ballivie Carnotensis, de mandato fratris Johannis de Turno tunc thesaurarii Parisiensis, presentis ibidem, una cum fratribus Petro Ucherii, Renardo le Ganheur servientibus, et Johanne de Bondis presbytero quondam in capella domus Templi de Malorepastu dicte diocesis, in festo beate Catherine proxime preterito fuerunt novem anni vel circa, in hunc modum: nam cum peciisset ter interpolate panem et aquam ordinis, et ter fuisset ei responsum per dictum fratrem Guidonem quod grandem rem petebat, et quod bene deliberaret, rogans Deum ut dirigeret eum, et ipse receptor et fratres astantes deliberassent recipere eum, prestito per juramentum ab ipso teste quod non erat servilis condicionis, matrimonio, alteri religioni vel debitis obligatus, nec habebat infirmitatem latentem, ex qua esset impotens ad servicium ordinis, fecit eum vovere et jurare supra quemdam librum castitatem, obedienciam, vivere sine proprio, servare bonos usus et bonas consuetudines, et secreta ordinis. Postmodum imposuit sibi mantellum, et ipse et astantes fuerunt osculati eum in ore.

En 1307, le clavaire de la Villedieu n'était plus frère Pierre, mais frère Jean de l'Aumône « claviger domus de Malo repastu », reçu vers 1302, à Paris, et le précepteur était Raoul de Taverny (Temple de Taverny), frère sergent, du diocèse de Paris.
Procès, tome II, page 308
Item frater Johannes Ducis de Taverniaco preceptor domus de Ivriaco, etatis quinquaginta annorum vel circa, eodem modo juratus de se et aliis in causa fidei dicere veritatem, et interrogatus de tempore et modo recepcionis sue, dixit per juramentum suum quod viginti octo anni sunt elapsi quod fuit receptus Parisius per quemdam fratrem vocatum Monachum Gaudi, preceptorem terre ultramarine, et illa die qua fuit receptus fuerunt recepti quindecim fratres cum eo.

Interrogé à deux reprises, en 1307 et en 1311, il apparaît la première fois comme « custos domus de Villa-Dei justa Malum repastum Carnotensis diocesis », et raconte avoir été reçu à Choisy-le-Temple.
Procès, tome II, page 375.
Item anno, indicione, mense, die et pontificatu predictis, in religiosi viri fratris Nicolai de Anessiaco commissarii predicti inquisitoris heretice pravitatis auctoritate apostolica deputati, nostrum notariorum publicorum et infrascriptorum presencia personaliter constitutus frater Radulphus de Taverniaco custos domus de Villa Dei juxta Malum Repastum, diocesis Carnotensis, etatis quinquaginta sex annorum vel circa, juratus eodem modo de se et aliis in causa fidei dicere veritatem, et interrogatus de tempore et modo sue recepcionis, -376- dixit per juramentum suum quod receptus fuit viginti octo anni sunt elapsi vel circa in domo de Soisiaco diocesis Meldensis, per fratrem Johannem de Turno tunc thesaurarium Parisius, presentibus fratre Johanne de Monte Morenciaco priore Templi Parisiensis, et fratre Johanne preceptore dicte domus de Soisiaco, et pluribus aliis de quorum nominibus non recolit.

le 2 mars 1311, Raoul est dit « preceptor domus Ville-Dei juxta Strapis aliter vocate de Malo repastu »
Procès, tome I, page 626.
Frater Radulphus de Taverniaco serviens, Parisiensis diocesis, testis supra juratus, preceptor domus Ville Dei juxta Strapis, aliter vocata de Malo Repastu, Carnotensis diocesis, quinquaginta octo annorum vel circa, non defferens mantellum ordinis, quia ipsum vetustate consumptum voluntarie dimiserat, et radi fecerat sibi barbam, cum quo inquisitum fuerat, absolutus et reconciliatus per dominum archiepiscopum Remensem in concilio Remensi, lectis et diligenter expositis sibi omnibus et singulis articulis, protestacione premissa quod non intendit recedere a deposicione per eum facta coram dicto domino archiepiscopo, respondit se vidisse et audivisse dici quod in recepcionibus fratrum ordinis faciebant eos abnegare Jhesum, et hoc vidit primo in se ipso, qui fuit receptus in capella domus Templi de Soysiaco Meldensis diocesis, in octabis Pasche instantis erunt XXXIIII anni vel circa, per fratrem Johannem de Turno quondam, thesaurarium tunc Templi Parisiensis, presentibus fratribus Johanne de Moranciaco presbitero, priore tunc Templi Parisiensis, Johanne de Villa Nova preceptore tunc Templi Parisiensis, Arberto de Juriaco preceptore de Latigniaco Sicco, Guillelmo Normanni dispensatore tunc dicte domus de Soysiaco, et Raynardo de Charni agricola, deffunctis, in hunc modum: nam cum requisivisset panem et aquam ordinis instanter et frequenter, et per juramentum protestavisset quod non erat servilis condicionis, excommunicatus, debitis quod solvere non posset, alteri religioni vel matrimonio obligatus, nec habebat infirmitatem latentem, fecit eum vovere et promittere castitatem, obedienciam, et vivere sine proprio, et servare bonos usus et bonas consuetudines ordinis.

Précepteurs de la Villedieu-Maurepas
Vers 1292, frère Jean « de Oratorio »;
1307, frère Raoul de Taverny.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les comminssions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.

La Villedieu-Les-Maurepas
On retrouve encore la maison de la Villedieu-Maurepas dans les comptes déjà cités, des années 1295 et 1296:
De preceptore Mali repastus super preceptorem Parisiensem, etc.
De domo Mali repastus, etc.
Super preceptorem Parisiensem, etc.
De boscis domus Mali repasti venditis per preceptorem, 30 livres.
Super dictam domum, etc.
Sources: Mémoires de l'Institut national de France, Académie des inscriptions et belles-lettres. Mémoire sur les opérations financières des Templiers. de: Léopold Delisle - 1889

La Ville-Dieu-les-Maurepas
Notice sur La Ville-Dieu-les-Maurepas, par M. Paul Huot réalisée en 1846.
Inspecteur des monuments historiques de Seine-et-Oise, Conservateur-adjoint de la bibliothèque de Versailles.

Non loin de Trappes, presque au bord de la route, en face de la dix-septième borne milliaire on aperçoit, derrière un rideau de peupliers, une ferme dont la grange au toit élevé accompagné d'une tourelle octogone en forme de clocher, indique un ancien édifice religieux; en effet, cette ferme était autrefois une Maison de Templiers et porte encore le nom de la Ville-Dieu; la grange, qui de loin attire le regard du voyageur, en était la chapelle quand je l'ai visitée, elle était presque remplie de la moisson nouvelle, qui m'a semblé outrageusement abondante en ce qu'elle cachait, certainement, plus d'un détail curieux j'ai cependant pu constater à l'intérieur la présence d'arceaux à triples nervures réunis sous une clé fleuronnée, et appuyés à leur base sur des consoles de feuillages adhérentes au mur.


Chapelle de Villedieu-les-Maurepas
Chapelle de Villedieu-les-Maurepas Sources image: Bardoux


A l'extérieur, le portail présente une ogive sans colonnes et bordée d'une garniture de pointes de diamants, détail d'ornementation assez fréquent aux environs de Versailles, dans les monuments de la fin du XIIIe siècle et du commencement du XIVe siècle, au-dessus, pas de rose mais une longue fenêtre ogivale à droite la tourelle octogone couronnée d'un toit d'ardoises peu élevé au-dessus du faitage de l'édifiée rien n'indique que le côté opposé ait été orné d'une tourelle semblable. Cette chapelle ne forme qu'un seul vaisseau, sans collatéraux ni transept, mais divisée en nef et choeur la nef était percée de chaque côté de trois fenêtres ogivales aujourd'hui bouchées en plâtre; le choeur en présente sept également bouchées, de même forme et dimension que les premières, mais beaucoup plus rapprochées entre elles ainsi que l'indique d'ailleurs suffisamment cette différence de nombre.
Sources: Bulletin monumental, publié sous les auspices de la Société française pour la conservation et la description des monuments historiques; et dirigé par M. de Caumont. Auteur: Société française d'archéologie. Editeur: Lance Paris. Tome 2 série 2, volume 12, 1846.


Villedieu-sur-Grandvilliers   (27)

Maison du Temple de Villedieu-sur-Grandvilliers
Département: Eure, Arrondissement: Evreux, Canton: Verneuil-sur-Avre, Commune: Roman - 27


Maison du Temple de Villedieu-sur-Grandvilliers
Localisation: Maison du Temple de Villedieu-sur-Grandvilliers


La ferme de la Villedieu constitue, avec le hameau voisin de la Geriaie, un écart de la commune de Roman.

Notice historique et archéologique
Une documentation peu abondante et des vestiges architecturaux dèrisoires rendent malaisée l'étude de cette maison créée par le Temple à proximité de la frontière sud de la province.

Le domaine
En l'absence de sources d'archives, les circonstances entourant la fondation de la commanderie et la mise en place de son patrimoine foncier nous sont inconnues. On peut néanmoins formuler une hypothèse quant à l'origine du domaine en ayant recours à la carte à grande échelle et à la photographie aérienne.

La composition et la gestion du domaine aux XIIIe et XIVe siècles
Le plus ancien acte concernant Villedieu-sous-Grandvilliers est un rachat de rente, daté de 1271. Les Templiers devaient à Aceline, dite la Harelle, 2 deniers de rente chaque année pour un pré situé près du moulin de Jean de Canteloup, écuyer. Ils la lui rachètent moyennant 2 sous tournois. La possession de ce pré, assez éloigné semble-t-il de la maison, indique que les Templiers de Villedieu avaient besoin de foin et pratiquaient donc l'élevage.

La commanderie leur ayant été dévolue après la suppression de l'Ordre du Temple, les Hospitaliers la donnent à ferme pour 9 années, en juin 1357. Le preneur est un frère de l'Hôpital, frère Nicole Du Barillet. Pour tout loyer il paiera chaque année au commandeur, frère Simon Clignet, « une queue de vin bon de Dreux » et sera tenu de le recevoir une ou deux fois par an. Le bail mentionne l'existence d'une vigne que le preneur devra rendre « bien labourée et cultivée. »

Le second bail, consenti en juin 1372, également pour 9 ans, est riche d'informations intéressant les pratiques culturales et l'état du domaine. Tout d'abord notons qu'il s'agit d'un contrat d'un type particulier, dit « à moitié. » En l'occurrence, le bailleur (frère Jean Lorin, commandeur) fournit au preneur (un laïc) le train de culture, « cinq beufs trayans et tout le bernois de charue et de charrette » et lui avance, la première année, la moitié des semences et l'argent « a paier ung vallet a chacier la charue et un pastour a garder les vaches ... »

La récolte sera partagée, « moittie a moittie. » Alors que l'étendue des terres arables est de 120 journaux, le locataire n'est tenu de cultiver qu'une superficie de 90 journaux, divisée en trois « saisons » égales. Les terres exploitées sont donc soumises à un assolement triennal parfait. L'enquête consignée dans le « Livre vert » révèle, l'année suivante, la faible valeur de la maison à cette époque: 21 1ivres 10 sols tournois. Ce revenu très limité, conséquence de la guerre, justifie la décision prise en chapitre cinq ans plus tard de réunir l'établissement de Villedieu-sous-Grandvilliers à celui de Launay-au-Perche, membre de la Commanderie de Villedieu-en-Dreugèsin.
Sources: Michel Miguet, Les Templiers et Hospitaliers en Normandie. Edition du CTHS, 1995.

Villedieu-sous-Grandvilliers
C'était, d'après le Livre-Vert, une ancienne commanderie du Temple, peu importante d'ailleurs, puisqu'elle n'avait, pas de chapelle. Les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, après avoir remplacé à la Villedieu ceux du Temple, en firent construire une qu'ils dédièrent à Sainte-Catherine. Elle se trouvait située avec la maison, sur le chemin de la Villedieu à la Gériaye.

Les terres dut domaine contenaient 181, acres en labour, bois et près.
La commanderie avait tous droits de justice et de seigneurie dans sa terre de la Villedieu qui était un fief amorti.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Villefloure   (11)

Domaine du Temple à Villefloure
Département: Aude, Arrondissement: Limoux, Canton: Saint-Hilaire - 11


Domaine du Temple à Villefloure
Localisation: Domaine du Temple à Villefloure


1164 (n. st.), 20 janvier


Domaine du Temple à Molières
Localisation: Domaine du Temple à Molières


Pierre de Villefloure donne en alleu aux frères du Temple un droit de-gîte pour trois chevaliers, dont il jouissait dans le manse et « l'honneur » de Bernard d'Escau.

1160, 25 juillet
Isarn, frère du Temple et fils de Laurette, établit avec son cousin Pierre de Capendu un accord au sujet de « l'honneur » qu'il avait hérité de sa mère et de son oncle dans les « villae » et terroirs de Molières, Villefloure et Licairac: Pierre le tiendra moyennant le versement au Temple d'un cens annuel d'un setier de froment et d'un setier d'orge; s'il ne donnait pas ce cens, Isarn le retiendrait sur les agriers de l'honneur.
Sources: Cartulaires des Templiers de Douzens, publiés par Pierre Gérard et Elisabeth Magnou, Paris 1965


Villefrançaise et Saint-Maurice   (81)

Domaines du Temple de Villefrançaise et Saint-Maurice
Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Vignobles et Bastides, Commune: Puycelci - 81


Domaine du Temple de Saint-Maurice
Localisation: Domaine du Temple de Saint-Maurice


Les droits de la Maison du Temple de Vaour dans la juridiction de Villefrançaise ?, consistaient d'abord en des portions de dîmes sur les trois paroisses de Villefrançaise ?, de Saint-Maurice et de Saint-Simon ?.
— Dans la première, elle avait la moitié de la dîme appelée le petit deymou, et payait le sixième de réparations de l'église, sa portion revenant sans doute au sixième du produit total de la dîme.
— Dans la paroisse de Saint-Maurice, elle avait le quart de toute la dîme et contribuait pour un quart à toutes les charges. Le curé, en vertu d'une convention, déjà ancienne à la fin du XVIIe siècle, levait toute la dîme des menus grains ; le commandeur Gaspard de Bargemme voulut en prendre sa part, et par acte du 18 août 1689, le curé reconnut qu'il était en droit de le faire.
— Le commandeur était prieur de la paroisse de Saint-Simon ; il prenait toute la dîme à l'exception d'un petit dîmaire qui était commun entre lui et le curé de La Française.
En 1632, il donnait au curé une pension de 8 setiers 1/2 de blé, 3 pipes de vin, 4 livres 5 deniers, et lui laissait jouir le dîmaire commun avec le curé de La Française, et une pièce de terre.

La commanderie avait, en outre, beaucoup de fiefs dans cette juridiction, suivant des reconnaissances de plusieurs époques, de 1506 à 1690, mais le plus grand nombre de 1610, devant Abel Dubois, notaire à Saint-Antonin. Un de ces fiefs était détenu, en 1690, par Pierre Debar, seigneur et baron de Lamothe, Lagarde et autres places, et dame Elisabeth Debar, épouse du marquis de Callonges.
Je n'ai rien trouvé qui se rapporte à « Villefrançaise », comme il est dit dans le texte, c'était une juridiction qui englobait plusieurs paroisses, il se peut que le nom se soit perdu au fil des siècles.
Par contre, faut-il rapprocher ce nom à celui de « Villefranchois », qui est dans le Tarn et qui est une Communauté de commune.
Ou alors, à Villefranche-d'Albigeois (en occitan, Vilafranca ou Vilafranca d'Albigés) est une commune française située dans le département du Tarn.

Sources: Toutes ces informations proviennent des dossiers personnels de M. Petitimbert, propriétaires du Relais Templiers de Vaour et cartulaire du Temple de Vaour


Villefranche-sur-Cher   (18)

Domaine du Temple de Villefranche-sur-Cher
Département: Loir-et-Cher, Arrondissement: Romorantin-Lanthenay, Canton: Selles-sur-Cher - 41


Domaine du Temple de Villefranche-sur-Cher
Localisation: Domaine du Temple de Villefranche-sur-Cher


Les Templiers de Fresne possédaient à Villefranche des tours reliées par des courtines.

C'est très probablement ce que l'on nomme: La Commanderie L'HospitalDomaine du Temple à Commanderie L'Hospital
Domaine du Temple à Commanderie L'Hospital
(Cartes de Cassini). Ils avaient aussi une maison et tres probablement un oratoire, qui aurait été transformé en une chapelle.

L'hôpital ou Lieu-Dieu de Fresne
Département: Cher, Arrondissement: Vierzon, Canton: Aubigny-sur-Nère, Commune: Blancafort - 18


L'hôpital ou Lieu-Dieu de Fresne
Localisation: L'hôpital ou Lieu-Dieu de Fresne


L'hôpital ou Lieu-Dieu de Fresne, près de Blancafort, appartenait dès le milieu du XIIe siècle aux Templiers. Le document le plus ancien qui le concerne paraît être une charte donnée à Jérusalem, « actum publice lerosolimi », par lequel Gimon, « par la grâce de Dieu seigneur de Mehun » confirme les donations faites aux Frères de la Chevalerie du Temple. Or, Gimon dont il s'agit ici n'a pu faire partie que de la deuxième croisade (1147-1149), et l'on voit par là, une fois de plus, combien fut précoce l'établissement des Templiers dans notre pays.


Villegats   (16)

Maison du Temple de Villegats
Département: Charente, Arrondissement et Canton: Confolens - 16


Maison du Temple de Villegats
Maison du Temple de Villegats


Autrefois les Templiers possédaient à Villegats une importante commanderie. Lorsque cet ordre célèbre eut été aboli, la commanderie de Villegats passa entre les mains des chevaliers de Malte. Des bâtiments de la commanderie il subsiste une ancienne chapelle (Saint-Fiacre) et des caves intéressantes.

L'église Saint-Benoit a été restaurée en 1827.
L'église paroissiale du XIIe siècle est à chevet plat qui fut construite dans le village par la commanderie des Chevaliers de Saint-Jean (Malte).

Dédiée à Saint-Benoît, au XIIe siècle, couverte en berceau et terminée par un chevet plat dépourvu de sculpture, elle revêt l'austérité des constructions monastiques.

Voyez pour plus d'informations ce site: Villegats


Villegusien-le-Lac   (52)

Domaine du Temple de Villegusien
Département: Haute-Marne, Arrondissement: Langres, Canton: Longeau-Percey - 52


Domaine du Temple de Villegusien
Localisation: Domaine du Temple de Villegusien


A Villegusiens, les Templiers de La Romagne y possédaient des prairie.
Sources: César Lavirotte - Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne - Membre de la Société française pour la conservation des Monuments - 1852.


Villemagne   (11)

Domaine du Temple de Villemagne
Département: Aude, Arrondissement: Carcassonne, Canton: Castelnaudary - 11


Domaine du Temple de Villemagne
Localisation: Domaine du Temple de Villemagne


Les Templiers n'avaient que quelques maigres terroirs de moindre importances à Villemagne.

1169, 25 février
Département: Aude, Arrondissement, Carcassonne, Canton: Trebes, Commune: Montlaur - 11


Domaine du Temple de Domneuve
Localisation: Domaine du Temple de Domneuve


Bernard de Domneuve donne à la milice du Temple, avec le consentement de ses frères, de sa fille et de son gendre, son âme et son corps, « l'honneur » qu'il possédait dans la « villa » et le terroir de Domneuve et dans les terroirs du Lys et de Villemagne, un fief à Villedèze et tous ses autres droits.
Il n'y a pas à corriger le millésime, bien que l'acte soit antérieur au 25 mars. Il est sans doute daté en style pisan.

1146, 3 août
Séguier (Siguarius) de Barbaira et les siens donnent en alleu à Bernard « Gogencs », prieur de Saint-Jean de Carrière, et à ses confrères, leur part des tasques de Villemagne, dans le terroir de Barbaira, et reçoivent des donataires 2 sous de Carcassonne.

1136, 24 avril
Garsen confirme avec ses enfants le legs fait par son mari, Pierre de Barbaira, en faveur de Saint-Jean de Carrière, composé d'une pièce de vigne et de sa part des tasques de Villemagne.
Sources: Cartulaires des Templiers de Douzens, publiés par Pierre Gérard et Elisabeth Magnou, Paris 1965


Villemoisan   (49)

Maison du Temple de Villemoisan
Département: Maine-et-Loire, Arrondissement: Angers, Canton: Louroux-Béconnais - 49


Maison du Temple de Villemoisan
Localisation: Maison du Temple de Villemoisan


A l'ouest, entre Loire et Mayenne, se trouvait deux commanderies, Béconnais et Bouillé. L'Hôpital de Béconnais avait au XVIIe siècle, corps de logis, chapelle, fuie, grange, étable, jardin, vigne, le tout enfermé de murailles (1).
1. Archives départementale de la Vienne, 3 H 1/104.

Il se trouvait sur la commune de Villemoisan, au nord, légèrement à l'écart de la route du Louroux-Béconnais. C'était depuis le XIIe siècle, une dépendance du Temple d'Angers.

La chapelle, simple rectangle allongé avec étroite abside et voûtes sur ogives de deux travées, portée par des colonnes à curieux chapiteaux, a une porte romane à l'ouest et des fenêtres en plein-cintre également romanes. Des peintures murales du XVIe siècle représentent saint Médard, saint Pierre et saint Eutrope. L'autel portait au XVIIIe siècle un grand tableau de saint Jean Baptiste.

La maison d'habitation était au temps était, au temps de Célestin Port qui nous fait cette description (2), réduite en ferme mais gardait un portail en arc brisé; le puits portait la date de 1600. L'enclos, dont l'enceinte tombait en ruine, fut vendu comme bien national le 28 prairial an IV (16 juin 1796). Le portail et surtout la chapelle subsiste encore aujourd'hui (3).
2. Célestin Port, Dictionnaire..., tome I, page 730.
3. T Barreau, Les Templiers..., pages 102-103, avec cinq photographies de la chapelle (pages 99-101).


Béconnais avait, en 1373, des possessions au Lion-d'Angers, à Candé et à Sergé. Au XVIIe siècle est cité l'hôpital Saint-Jean de Sergé, paroisse Saint-Jame (Sainte-Gemme-d'Aubigné ?), avec corps de logis, chapelle Saint-Jean, grange, étable et jardin (4).
4. Archives départementale de la Vienne, 3 H 1/104.
Sources: Robert Favreau, L'Ordre de l'Hôpital en Aquitaine — Bibliothèque de l'Ecole des Chartes. Tome 164, fascicule 2, 2006.

Maison du Temple Villemoisant


Chapelle de Villemoisan
Chapelle de Villemoisan - Sources: Mairie de Villemoisan


— Vers le Nord, un peu à l'écart de la route de Louroux, établie depuis le XIIe siècle, une Maison du temple, annexe de la Maison du Temple Saint-Laud d'Angers, et désignée d'ordinaire sous le nom de l'Hôpital Béconnais.
— En dépendaient les fermes de la Hinaudaie, la Hamelinière, Boisé et Renault.
— La chapelle était déservie de deux messes par semaine par le vicaire de Villemoisant qui recevait 52 livres par an.
— Cette chapelle, simple rectangle allongé avec étroite abside, elle conserve encore sa voûte ogivale de deux travées portées par des colonnes à curieux chapiteaux, la porte unique de la facade vers l'ouest et les fenêtres en plein cintre roman.
— Sur les murs apparaissent des fresques du XVIe siècle: à gauche, Saint-Médard chaussé de sandales, le soleil sur l'épaule droite, entre les pieds une hostie; Saint-Michel terrassant le démon; à droite, Saint-Pierre portant les clés et Saint-Eutrope.
— L'autel portait au XVIIIe siècle un grand tableau de Saint-Jean-Baptiste.
— L'édifice tout enveloppé de lière, sert d'enfeu particulier.
— Le bâtiment d'habitation réduit en ferme, dont le portail ogival porte à sa pointe un ecusson brisé.
— Au-dessous s'ouvrent de vastes cavaux.
— A distence il y a un puits, dont une pierre porte la date (illisible sur ce document).
— Tout l'enclos, dont l'enceinte déjà tombait en ruine, fut vendue nationalement le 28 prairial an IV pour la somme de 43.098 francs.

Commandeurs Hospitaliers
1148. Jean Bobinot.
1494. Allain Bauschier.
1510. Louis Gordes.
1553. François de Choisy.
XXXX. De Jelesnes, mort le 23 octobre 1661, dans la commanderie même, où il résidait et dont il avait commencé le reconstruction.
1735. Jean-Gabriel Fournel.

— « La terre, fief et seigneurie » de Villemoisant qualifiée au XVIIIe siècle encore de châtellenie, avec son manoir ou « hébergement » seigneurial attenant aux murs du cimetière.
— Tout près en dépendaient deux moulins banaux, dont un à vent et un à eau sur l'étang bordé d'une chaussée.
Sources: Dictionnaire Historique, Géographique et Biographique de Maine-et-Loire. Par Célestin Port, Archiviste du département de Maine-et-Loire. Tomes I, II et III. Paris et Angers, 1878.


Villemoison   (58)

Maison du Temple de Villemoison
Département: Nièvre, Arrondissement: Cosne-Cours-sur-Loire, Canton: Cosne-Cours-sur-Loire, Commune: Saint-Père - 58


Maison du Temple de Villemoison
Localisation: Maison du Temple de Villemoison


Les Templiers, dès 1189, y avaient une maison qui est citée dans les actes du procès, par un frère, au sujet de sa réception dans l'ordre en la chapelle de la maison du Temple de Villemoson « Capella domus Templi de Villamoso Altissiodorensis diocesis. »
Sources: César Lavirotte - Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne - Membre de la Société française pour la conservation des Monuments - 1852.

Maison du Temple de Villemoison


Chapelle de Villemoison
Chapelle de Villemoison - Sources: Jack Bocar
La commanderie est ouverte à la visite les mois de juillet et d'août Le logis ne se visite pas, c'est une habitation privée


Les Templiers étaient déjà à Villemoison, lorsqu'un seigneur du pays, Guillaume de Donzy, par ses lettres datées du mois de novembre 1189, devant Saint-Jean d'Acre, « in expeditione de Acon », fit don à la maison de la chevalerie du Temple de Villeinouzon, de la moitié d'un bois, appelé le Bois de Gastine ou Wastine, « nemoris Gastine », dont l'autre moitié appartenait au seigneur de Saint-Venant.

Un autre seigneur, Gaudefroy de Saint-Verain donna, l'année suivante, aux frères du Temple de Villemioson, ses moulins, appelés les moulins de l'Evêque, à la charge de lui rendre chaque année trois muids d'avoine et un muid de froncent. Gaudefroy, qui ensuite s'était croisé, fit remise, au moment de mourir en Terre-Sainte, d'une partie de cette rente aux Templiers, comme on le voit par des lettres de Hugues de Saint-Verain, son frère, de l'année 1190.

Maison du Temple ayant chapelle, sise dans le diocèse d'Auxerre « Villa Mozon », « Villa Muoçonis », et dont le Dictionnaire topographique de la Nièvre, indique le précepteur ou commandeur, en 1244, frère Gervais. Le procés nous fournit les noms de deux successeurs de Gervais, dont l'un Gautier Gontier, sergent, est dit avoir reçu en la maison vers 1281. Le dernier maître fut le chevalier du Temple, frère Guillaume de Lus « de Lurs », qui, de 1303 à 1307, procéda à diverses admissions dans l'Ordre, en la chapelle de Villemoison, le chapelain étant alors frère Etienne « de Santo Questo »; la dernière de ces réceptions aurait eu lieu au mois de juillet 1307.

Précepteurs de Villemoison:
en 1244, frère Gervais;
Vers 1281, frère Gautier Gontier, sergent;
Vers 1303-1307, frère Guillaume de Lus, chevalier.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les comminssions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.

Maison du Temple de Villemoison


Chapelle de Villemoison
Chapelle de Villemoison - Sources: Jack Bocar


Les Templiers étaient déjà à Villemoison, lorsqu'un seigneur du pays, Guillaume de Donzy, par ses lettres datées du mois de novembre 1189, devant Saint-Jean d'Acre, « in expeditione de Acon », fit don à la maison de la chevalerie du Temple de Villeinouzon, de la moitié d'un bois, appelé le Bois de Gastine ou Wastine, « nemoris Gastine », dont l'autre moitié appartenait au seigneur de Saint-Venant.

Un autre seigneur, Gaudefroy de Saint-Verain donna, l'année suivante, aux frères du Temple de Villemioson, ses moulins, appelés les moulins de l'Evêque, à la charge de lui rendre chaque année trois muids d'avoine et un muid de froncent. Gaudefroy, qui ensuite s'était croisé, fit remise, au moment de mourir en Terre-Sainte, d'une partie de cette rente aux Templiers, comme on le voit par des lettres de Hugues de Saint-Verain, son frère, de l'année 1190.

A cette époque, la maison de Villemoison avait un Commandeur, frère Simon, et trois autres frères qui y résidaient, frère Gilbert. frère Gauthier de Corbie et frère Gaudefroy, le chef des celliers, « celerarius »; lesquels figurent comme témoins dans une charte de Hugues d'Arquian, de l'année 1190, par laquelle ce seigneur, voulant participer aux bienfaits spirituels de l'Ordre, abandonna, au profit du Commandeur et des frères du Temple de Villemoison, « Templi de Villamosu », tout ce qu'il possédait dans la ville d'Escueili, à la charge de lui remettre tous les ans deux muids de froment et deux setiers de pois. Cette charte est datée de Cosne, Conade, l'année où le roi Philippe partit pour Jérusalem (1190).

Quelques années après, un désaccord eut lieu entre les Templiers et l'abbé de Notre-Dame-des-hoches, « de Rupibus », au sujet de leurs possessions de Leray, « de Liernaio. » Ils finirent pourtant par s'arranger; et par une transaction de l'année 1192, l'abbé consentit à abandonner aux frères du Temple tout ce que son couvent possédait sur ce territoire, en renonçant pour l'avenir à n'y jamais rien acquérir. De leur côté, ces derniers lui cédèrent une terre qui avait appartenu à Gauthier d'Argenou, et qui confinait aux vignes que possédait l'abbaye des Roches à Escuili.

En 1240, le domaine de Villemoison s'accrut de la terre de Neusy, « terram de Neuse », que Hugues de Saint-Fargeau donna alors aux Templiers et qui se trouvait devant la porte de la maison de la commanderie. Hervé de Gien, de qui relevait cette terre, approuva cette donation et en consentit l'amortissement.

La commanderie, située à une demi-lieue de Cosne, sur le chemin de Saint-Père à Donzy, consistait, au siècle dernier, en une maison à usage de ferme, et une chapelle dédiée à saint Jean-Baptiste, avec une centaine d'arpents de terre.

Elle possédait, comme nous l'avons dit, le Moulin de l'Evêque, les dîmes de Villemoison et de Neusy, et percevait des cens ou rentes en différents lieux, avec tous les droits de haute, moyenne et basse justice dans son fief et sur le village des Petites-Billottes.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Maison du Temple de Villemoison


Croix templière de Villemoison
Croix templière de Villemoison - Sources: Jack Bocar


La Commanderie de Villemoison est située dans une vallée riche en eau, à proximité des voies de Lyon à Orléans, de Besançon à Orléans et la route des pèlerins des régions de Mayence et Coblence à Compostelle par Vézelay et Bourges passe par les collines Nord de Villemoison.

L'origine templière est attestée par différents textes des fonds S 5242 et S 5243 aux Archives Nationales. La fondation peut être située entre 1118 et 1150 où il est, fait pour la première fois mention de Villemoison en tant que Commanderie existante (Charte de la Maison du Temple de Saint-Bris par Gaufridus de Arsi, frère de l'abbé de Vézelay).

Elle reçut de nombreuses donations lors des 2 ème et 3 ème croisades:
En novembre 1189, devant Saint-Jean d'Acre, Guillaume de Donzy fait don de la moitié d'un bois appelé « bois Castine. »

En 1190, Geudefroy de Saint-Vérain donne aux frères ses moulins de Nesli appelés par le suite moulins de l'Evêque, à charge de lui verser chaque année une rente dont il fit remise en partie l'année suivante avant sa mort en Terre Sainte.

En 1190, Hugues d'Arquien donne aux frères du Temple tous les biens qu'il posséde dans La ville d'Escuelli.

Een 1192, l'abbé de Notre Dame des Roches (près de Myennes) leur donne ses possessions de Liernaio (Le Liernois).

En 1240, Hugues de Saint-Fargeau fit don aux Templiers de la Terre de Neuzy.

Après la dissolution de l'Ordre du Temple, la Commanderie fut remise par les autorités royales et pontificales à l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem qui, en 1310 s'installent à Rhodes et s'appellent désormais Chevaliers de Rhodes. Après le prise de l'ile le 24 décembre 1524 par Soliman et diverses pérégrinations en Méditerranée, le 23 Mars 1530, l'Empereur Charles-Quint céda à l'Ordre comme fief souverain l'Archipel de Malte.

Les Chevaliers de Rhodes et de Malte poursuivirent à la Commanderie de Villemoison le rôle des Templiers (l'hébergement et soins des pèlerins de Compostelle et surveillance des routes). Ils marquèrent leur passage par l'implantation de portes et fenêtres Renaissance, en particulier sur la façade du « Logis des Chevaliers. » Les armes que l'on aperçoit su-dessus des fenêtres du dernier étage sont celles du Commandeur d'Ancienville (1528-1535).

Devant l'insuffisance de ses ressources, à la fin du 17ème siècle, elle fut réunie comme membre à la Commanderie du Saulce sur Escolives puis devint la possession des Evêques d'Auxerre.

Elle fut vendue comme bien d'église en 1794 lors de la Révolution Puis différente propriétaires se succédèrent jusqu'en 1966 ou j'en fis l'acquisition.

Du groupe de bâtiments qui devait comprendre la Commanderie, il subsiste éléments de l'époque médiévale:
L'église classée monument historique;
La Grange aux Champarts;
Le Logis des Chevaliers.


Chapelle templière de Villemoison
Chapelle de Villemoison - Sources: Jack Bocar


De l'époque Templière, outre l'abside et sa fresque, persiste un puits intarissable, situé dans la prairie à l'Est dont la margelle est jointoyée au plomb, qui est à l'origine du ruisseau qui longe le Logis des Chevaliers et fournit l'eau de la mare dont le fonds est pavé.

Depuis la transformation en ferme et en particulier depuis l'époque révolutionnaire, des bâtiments, des hangars et constructions diverses furent ajoutés et ceux du XIIe siècle profondément remaniés: l'église fut transformée en grange et étables, l'abside en cellier, la Grange aux Champarts en remise, grenier et écuries, le Logis des Chevaliers en local d'habitation pour le fermier et les ouvriers agricoles, écuries, poulailler, porcherie et remises diverses.

Le premier travail de restauration, celui des toitures dont certaines, comme celle de l'église, étaient éventrées, fut confié à des entreprises. Il s'agissait là de réparations urgentes en particulier pour la toiture du Logis du Commandeur qui était supportée par une magnifique charpente en nef fort rare, en châtaignier et pour celle de l'abside de l'église sur la voûte de laquelle on pouvait apercevoir, à travers les toiles d'araignées, une fresque du XIIème siècle représentant un Christ en Majesté et les quatre Evangélistes. L'abside, transformée en cellier avec fûts et bouteilles, était séparée du reste de l'église par un gros mur et la fenêtre romane la plus importante avait été bouchée. Il en était de même des deux fenêtres remaniées du Logis des Chevaliers.

La reste du travail fut effectué par l'équipe que j'avais constituée. Il fallait d'abord abattre les hangars et bâtiments agricoles construits devant l'église, entre l'église et le Logis des Chevaliers et entre la façade Nord du Logis des Chevaliers et le ruisseau qui traverse la Commanderie.

Les premières constructions masquaient le portail roman qui était complètement prie dans la maçonnerie et dut être dégagé avec le plus grand soin, les colonnes et les chapiteaux étant intacte.

Le deuxième hangar, construit en bois, briques et ciment, cachait une porte Renaissance dont les anges avaient été martelés et la moitié Nord de l'abside.


Grange templière de Villemoison
Grange de Villemoison - Sources: Jack Bocar


Le gros problème était celui de l'église. La toiture et la charpente furent complètement refaites. Il s'agissait par ailleurs de faire disparaître, pierre par pierre, les trois murs de séparation des écuries et de la grange: le premier masquait les colonnes et les chapiteaux de l'abside et dans les autres on allait retrouver, cassées ou martelées des pierres tombales et des sculptures. Les trois fenêtres romanes de l'abside furent dégagées, ce qui permit de mettre en évidence des fresques jusqu'alors inconnues, contemporaines de celles de la voûte.

Par la suite, des vitraux furent mis en place sur ces quatre fenêtres par Monsieur Makaraviez, maître verrier. Les portes de la grange furent enlevées et l'ouverture pratiquée sur la façade Nord de l'église fut bouchée soigneusement en respectant l'ordonnance des lits de pierres superposés.

En 1968 et 1969, des fouilles méthodiques effectuées sous la direction du Professeur Pésez de la Sorbonne permirent de découvrir à 75 cm du sol, un premier squelette incomplet, sectionné au niveau du bassin, dont les os étaient disposés de façon aberrante à plusieurs niveaux: une boucle de ceinture en bronze fut découverte entre les fémurs ainsi que quelques clous. Au-dessus des os, on a trouvé un morceau de pierre tombale portant une croix pattée dans un angle et deux inscriptions débutant par: « ci-git » et se terminant par « Ave Maria »: on est donc tenté de penser à un dignitaire de l'Ordre de Malte dont la tombe aurait été visitée.

Les archéologues mirent à jour, 25 cm plus bas, un squelette intact de grande taille (1,94 cm), orienté Est-Ouest, les bras croisés sur la poitrine, autour du corps, une demi-douzaine de gros clous porteurs de morceaux de bois furent découverts.
Un autre squelette plus petit (1,87 cm) se trouvait à droite, sur le même plan, également intact. Le caractère plus dépouillé des sépultures qui n'ont pas été visitées et la datation au carbone 14 permettent de considérer qu'il s'agit de deux Commandeurs de l'Ordre des Templiers.

Ces deux squelettes furent par la suite déposés sur des liteaux de bois, dans la position où ils ont été découverts, dans une sépulture imperméable aux variations de la nappe phréatique: leur bon état de conservation a été contrôlé en 1982.

La façade du Logis des Chevaliers était en partie enfouie sous une butte de terre et un escalier qui accédait à une porte-fenêtre garnie de volets métalliques résultant de la transformation d'une fenêtre Renaissance qui avait été agrandie, les meneaux sciés et qui, en guise d'appui, avait deux bases de colonne retournées. Cette mutilation fut supprimée, l'appui antérieur de la façade reconstitué et remonté à sa place primitive, les bases de colonne récupérées et les meneaux reconstruits ainsi que ceux de l'autre fenêtre du premier étage qui étaient dans le même état.


Villemoison Tombe d'un Templiers
Villemoison Tombe d'un Templiers - Sources: Jack Bocar


Ce travail permit de rétablir dans son intégralité la totalité de la façade, à la fois la souche Romane des Templiers et la transformation Renaissance par les Chevaliers de Malte.

L'intérieur du Logis des Chevaliers avait été transformé en local d'habitation, au rez-de-chaussée pour le fermier, et au premier étage pour le propriétaire qui y accédait par l'escalier extérieur et la porte-fenêtre de la façade. Le logement du fermier comprenait trois pièces séparées entre elles par des cloisons peu épaisses et d'un local qui servait de laiterie et de débarras par un gros mur porteur. Les fenêtres Romanes et Renaissance (qui avaient conservé leurs meneaux) avaient donc été murées pour que les pièces deviennent habitables. Par ailleurs, à l'extérieur, la butte de terre et l'escalier arrivaient à 1 mètre environ au-dessus du niveau actuel. Nous avons abattu les cloisons ainsi que le gros mur de séparation qui a été remplacé par une poutre destinée à supporter l'étage supérieur. Les fenêtres ont été dégagées et nous avons eu l'heureuse surprise, en enlevant les couches de plâtre qui recouvraient les pierres; de pouvoir découvrir à gauche de la cheminée un très grand portail ogival ouvrant en direction de la chapelle.

Le niveau dû sol-intérieur a été abaissé de 40 cm environ et les carrelages et revêtements divers remplacés par des dalles. Des fouilles effectuées en 1969 par l'équipe des archéologues avaient permis de trouver quatre niveaux d'occupation des sols depuis la construction du Logis, mais à l'époque, on ne connaissait pas l'existence du portail. Le premier niveau se trouvait près d'un mètre au dessous du niveau actuel, ce qui correspond à l'aspect du portail et à la hauteur des premières. fenêtres romanes. Les niveaux des sols avaient été remontés en fonction de l'élévation de celui de la nappe phréatique. La grande salle ainsi reconstituée a une surface de 80 m2 environ.

Le premier étage était divisé en plusieurs pièces d'habitation. Les cloisons ont été enlevées. Sous une couche de peinture écaillée, on peut apercevoir des fresques sur la voûte des petites fenêtres médianes. Des menuiseries en bois avec grande vitrages ont été installées sur les fenêtres à meneaux reconstituées. Il en est de même au dernier étage.

Dans la tour existe un magnifique escalier à vis en pierre qui relie les étages. Le dallage du rez-de-chaussée et la première marche ont été refaits.

Le bâtiment perpendiculaire qui comprenait des écuries, porcheries, poulailler et grenier a été transformé en local d'habitation.
Sources: Etude faite par le Docteur Guy GARNAULT, propriétaire de la commanderie.


Villemolaque   (66)

Domaine du Temple de Villemolaque
Département: Pyrénées-Orientales, Arrondissement: Perpignan, Canton: Les Aspres - 66


Domaine du Temple de Villemolaque
Localisation: Domaine du Temple de Villemolaque


Par cette charte les Templiers furent mis à la tête d'importantes terres à Villemolaque de juin 1133: Soubirane confirme les donations de terres près de Villemolaque, faites par Béranger Arnaud son mari à l'Ordre du Temple, puis en 1138, par celle de Guillaume de Villemolaque et de sa femme Orgollosa qui offrent la dîme du Mas Déu...


Villeneuve (Charente-Maritime)   (17)

Maison du Temple de Villeneuve
Département: Charente-Maritime, Arrondissement: Saintes, Canton: Saujon, Commune: Saint-Romain-de-Benet - 17


Maison du Temple de Villeneuve
Localisation: Maison du Temple de Villeneuve


Les Templiers furent-ils les fondateurs de cette « ville neuve » située à peu de distance de la commanderie des EpeauxDomaine du Temple des Epeaux
Domaine du Temple des Epeaux
.
Rien ne le prouve avec certitude, mais le fait n'est pas impossible car un document, certes tardif, de 1683, mentionne que tout le village de Villeneuve était « en la dépandance de ladite commanderie. »

Il est établi que les Templiers possédaient des fiefs à Villa Nova dès le XIIe siècle.

La commanderie de Villeneuve apparaît pour la première fois dans les textes en 1227 à l'occasion d'un accord passé entre Hugues de Taunay, seigneur de Royan, et les commandeurs des Epeaux et de Villeneuve.

Beaucoup plus tard, en 1278, nous voyons les Templiers prendre des dispositions afin d'éviter le dépeuplement de leur terre de Villeneuve et d'y attirer de nouveaux tenanciers. Les hommes du Temple à Villeneuve étaient, en effet, soumis à diverses contraintes mal supportées. C'est ainsi qu'à l'origine, ils payaient le cens pour chaque maison mais, les maisons s'étant divisées, ils avaient été obligés de payer un cens entier pour chacune des parties. La charte de 1278 leur accorde le retour à la situation antérieure: ils paieront une seule fois le cens par maison, qu'elle soit ou non divisée. Les Templiers avaient coutume de s'emparer de tous les biens meubles et immeubles laissés par leurs hommes décédés sans héritiers directs. Ils reconnaissent que ce droit était abusif et décident de l'abolir: désormais les collatéraux du défunt pourront recueillir sa succession. Les hommes de Villeneuve demandaient aussi la limitation du droit de banvin des Templiers qui permettait à ces derniers, pendant une assez longue période de l'année, de vendre leur propre vin avant celui de leurs tenanciers. Il est fait droit à leur requête; à l'avenir, les Templiers ne pourront plus écouler, grâce à leur banvin, que 16 muids dans l'année.

La maison de Villeneuve, qui avait, à l'origine, son propre commandeur, était devenue un membre des Epeaux vers le milieu du XIIIe siècle. Il y avait à Villeneuve une chapelle dont l'existence est attestée par l'enquête de 1373; à cette date, la maison ne procurait plus aucun revenu à la commanderie des Epeaux en raison des guerres qui sévissaient alentour.

En 1565, la chapelle était en partie ruinée, probablement du fait des guerres de religion. Le logis se composait « d'une chambre basse, à cheminée, une autre sans cheminée, le grenier au dessus »; il y avait aussi un four, une grange, des étables « le tout en bon estât et y a audict lieu 4 boeufs, 60 brebis, une truie et quatre pourceaux. »

En 1620, l'état de la chapelle, dédiée à saint Biaise, n'est guère meilleur: sa couverture est « tellement pourrie et gastée que la chapelle est menacée de ruyne »; il n'y a, à l'intérieur, que l'autel et aucun service n'y est célébré.
Cinquante ans plus tard, en 1673, si le curé de Saint-Romain-de-Benet vient y dire une messe par an, le lundi de Pâques, elle est toujours aussi décrépite: il n'y a aucune vitre aux fenêtres et « la vouste de ladicte chapelle est crevée en divers endroiz comme l'est aussi la muraille. » Le logis, la grange et le four ne faisaient pas meilleure figure.

Lors de la visite de 1683, on constate que la voûte a été remise en état mais que la couverture a besoin de réparations. « Le curé de Saint Romain [de Benêt] qui prend toutes les dixmes y vient en procession le lundy de Pasque faire le service divin et apporte avec lui les ornements nécessaires. » Les commissaires mentionnent dans leur procès-verbal: « ce que nous trouvé de plus indécent dans ladicte chapelle c'est que le fermier est contraint d'y mettre son vin faute d'un cellier pour le mettre à couvert. »

Des progrès notables ont été accomplis entre cette visite et celle de 1690 où les commissaires remarquèrent que la couverture avait été refaite à neuf, le commandeur avait même commandé un tableau « pas encore venu de Poitiers ou il avoit ordonné de le faire [car] n'y a point de peintre plus proche. » A défaut de vitres, les fenêtres avaient été pourvues de châssis de toile.

En 1718 le tableau, « représentant saint Blaize », trônait au dessus de l'autel entre un crucifix de bois noir et un crucifix de bronze.

En 1733, les visiteurs notent que la « voûte au dessus dudit hautel et au dessus de la porte est un peu ouverte », mais que les murs et la couverture sont en bon état. La chapelle était éclairée par « quatre fenestres garnies de châssis de toile tout noeufs. » On voyait au dessus de la grande porte,qui s'ouvrait au couchant,un petit clocher « ou il paroit qu'autrefois il y avoit deux cloche, à présent ni en ayant point. » La métairie comprenait alors 20 journaux de terres labourables, un pré, un clos de vigne de 15 à 16 journaux, la demeure du métayer avec grange, cellier et bergeries.

Les experts, charpentiers et maçons, qui font, en 1749, un devis des travaux à effectuer sur la chapelle, notent qu'ils ont « trouvé la vouste ouverte au dessus de l'autel en deux endroits de la largeur de six doits, pareille ouverture au dessus de la porte. » Ils constatent que la couverture était appuyée sur la voûte sans charpente « ce qui a occasionné les ouvertures de ladite vouste qui est en pierre et très élevée. » L'ensemble des travaux est estimé à 30 livres.

Ces réparations furent certainement faites car les visiteurs de 1755 s'extasient devant cette « grande et belle chapelle » ... « bastie de pierre de taille, voustée » qu'ils trouvent en parfait état. Au dessus de l'autel, un grand tableau représentant saint Augustin a remplacé celui de saint Biaise, à moins que les visiteurs n'aient commis une légère erreur... La maison du métayer et les bâtiments annexes étaient, eux aussi, en bon état. A cette date, la maison de Villeneuve qui possédait 60 journaux de terre arable, des cens, rentes et agriers, était affermée 610 livres par an, par le commandeur des Epeaux.

Un document de 1769 indique que la chapelle de Villeneuve mesurait 53 pieds de longueur sur 16 de largeur, soit environ 17 m sur 5 m, sans compter l'épaisseur des murs. Cette chapelle fut probablement détruite sous la Révolution ou au début du XIXe siècle.

Le cadastre établi en 1835 montre dans le village de Villeneuve la présence d'un bâtiment au lieu-dit « La Chapelle. » Cependant, la forme de l'édifice ne correspond pas au plan d'une chapelle et, de plus, il n'est pas orienté vers l'est.

Aujourd'hui s'élève à cet endroit une maison d'habitation, construite dans les années 1860, dont un des murs paraît avoir été emprunté à un bâtiment plus ancien. Plusieurs squelettes ont été trouvés à proximité, lors de travaux effectués au début de ce siècle; fait qui témoigne de l'existence, près de la chapelle, d'un cimetière. Avec la survivance du toponyme « La Chapelle », ce sont les seuls indices permettant encore de localiser l'ancienne maison des Templiers.
Sources: Les commanderies des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem - Anne-Maris Legras - Editions du CNRS - 1983


Villeneuve-de-la-Raho   (66)

Fief du Temple de Villeneuve-de-la-Raho
Département: Pyrénées-Orientales, Arrondissement: Perpignan, Canton: Elne - 66


Fief du Temple de Villeneuve-de-la-Raho
Localisation: Fief du Temple de Villeneuve-de-la-Raho


Fief de Villeneuve-de-la-Raho, donné aux Templiers du Mas Deu par Raymond de Castel-Rossello en 1194.
Sources: Bulletin monumental, Volume 23. Par Société française d'archéologie ou, Collection de mémoires et de renseignements, sur la statistique des monuments de la France, troisième série, tome 23, publié par M. De Caumont. Paris 1857.

Villeneuve-de-la-Raho
Guillaume Massot vend son bien, tenu en fief pour Raymond de Castell-Rossello, pour la somme de 550 sous. Il s'agit de terres situées au sud du Réart et sur la route de Théza.
Sources: M. Robert Vinas, L'Ordre du Temple en Roussillon. Editions Trabucaire 1988 - Site Internet de M. Robert Vinas


Villeneuve-les-sablons   (60)

Maison du Temple de Villeneuve-le-Roi ou Villeneuve-les-Sabons
Département: Oise, Arrondissement: Beauvais, Canton: Méru, Commune: Villeneuve les sablons - 60


Maison du Temple de Villeneuve-le-Roi
Localisation: Maison du Temple de Villeneuve-le-Roi


La commune s'est appelée: Ville-Neuve-Saint-Mellon au XIIe, Villeneuve-le-Roi, depuis la Villeneuve-les-Sablons.

Cette ancienne maison du Temple était située à une demi-lieue seulement de la commanderie d'Ivry-le-Temple. Elle existait en 1254; car nous la trouvons mentionnée dans une charte du mois de juin de cette année, du doyen de Chaumont, portant que Eudes, dit « Contan » de Villeneuve, a donné aux Templiers d'Ivry tous ses acquêts mobiliers et immobiliers, et notamment quinze arpents de terre en plusieurs parties, situés en divers lieux, sous Ivry, à la Couarde, à Marivaux, contre la haie de Crochet, à la Croix-Hermer, sous le bois « Bluet-Sanc », et devant la maison du Temple de Villeneuve-le-Roi, « ante domum Templi de Nova villa Regis », à la condition que les Templiers cultiveraient les terres, dont le donateur profiterait de la récolte jusqu'au jour de son décès.

Le chevalier Etienne de Lormaison possédait, vers la fin du XIIIe siècle, et tenait au fief des frères du Temple, six arpents de bois, au Bois-de-Lormaison, « Laumesons », touchant au Bois-des-Loges vers « la Villeneuve-en-Druguesin », aujourd'hui Villeneuve-le-Roi, un champart de neuf setiers de grain sur des terres entre Ivry et Villeneuve, un cens de huit deniers sur la Grange du Temple de Villeneuve, et deux arrière-fiefs tenus par Adam de Lormaison, qui en devait foi et hommage aux Templiers. Le dit Etienne de Lormaison, par une charte du prévôt de Paris, du mois de février 1281, fit l'abandon de toutes ces choses aux Templiers, pour la somme de 60 livres parisis.

La maison de Villeneuve était située dans la grande rue du village, autrefois nommée rue du Saint-Sacrement. Elle devint ensuite une ferme à laquelle on réunit une partie des terres de la maison d'Ivry, située à la Gloriette, près de Villeneuve, à Ibouvillers, à Lormaison, et au Fay-aux-Anes, et dont le revenu se trouvait confondu avec celui du domaine de la maison d'Ivry, que nous avons donné ci-devant.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Maison du Temple de Villeneuve-le-Roi
Cette ancienne maison du Temple était située à une demi-lieue seulement du chef-lieu de la commanderie. Elle existait en 1254; car nous la trouvons mentionnée dans une charte du mois de juin de cette année, du doyen de Chaumont, portant que Eudes, dit « Contan de Villeneuve », a donné aux Templiers d'Ivry, tous ses acquêts mobiliers et immobiliers, et notamment quinze arpents de terre en plusieurs parties, situés en divers lieux, sous Ivry, à la Couarde, à Marivaux, contre la haie de Crochet, à la Croix-Hermer, sous le bois « Bluet-Sanc », et devant la Maison du Temple de Villeneuve-le-Roy, « ante domum Templi de Nova villa Regis », à la condition que les Templiers cultiveraient les terres, dont le donateur profiterait de la récolte jusqu'au jour de son décès.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Maison du Temple de Villeneuve-le-Roi
Les propriétés des Templiers d'Ivry-le-Temple se situaient au voisinage immédiat de leur maison, mais aussi au nord-est, vers Marivault, au sud-est vers Hénonville, au sud vers Alléré et, au-delà des limites de la paroisse, à Villeneuve-Saint-Melon (Villeneuve-le-Roi), Ibouvillers, Lormaison, Berville, Hénonville, Neuville-Bosc. On sait par des documents postérieurs que leur domaine d'Ivry s'étendait à lui seul, sur plus de 500 arpents, entre 250 et 260 hectares (cf. infra « L'étendue et la composition du domaine »). Il convient de remarquer que c'est essentiellement par des achats qu'ils le constituèrent.

Il faut noter que ce terroir était, en partie, le résultat de défrichements, comme l'avait été quelques décennies auparavant le finage de Villeneuve-le-Roi, la paroisse limitrophe à l'est, fondée par contrat de parcage passé entre le chapitre Saint-Mellon de Pontoise et le roi Philippe-Auguste. On constate aujourd'hui, si l'on excepte quelques boqueteaux sans importance relégués en limite de commune, que seul subsiste à Ivry le Bois de la Gloriette, lui aussi excentrique.

le commandeur alors en fonction n'en entreprenne la remise en état. Les terres labourables ont été réduites d'un tiers. Quant au Temple de Villeneuve, dépendant d'Ivry, sa situation est décrite de façon éloquente: « Item, appartient a ladite commanderie ung membre nommé le Temple de Ville neufve et n'est mémoire d'omme qui le veist onques autre et n'y a que hayes et buissons. »
Sources: Michel Miguet, Les Templiers et Hospitaliers en Normandie. Edition du CTHS, 1995.


Villeneuve-sur-Yonne   (89)

Maison du Temple de Villeneuve-sur-Yonne
Département: Yonne, Arrondissement: Sens, Canton: Villeneuve-sur-Yonne - 89


Maison du Temple de Villeneuve-sur-Yonne
Localisation: Maison du Temple de Villeneuve-sur-Yonne


L'école communale des garçons, rue de la Commanderie, près la porte de Joigny, occupe l'emplacement de la maison tenue par les Templiers, à Villeneuve-le-Roi.

Dans ses Souvenirs sur la Bourgogne et son Etude sur Villeneuve-sur-Yonne, Montégut fait remarquer les deux grandes statues qui sont debout sur la porte de Joigny, l'arme au bras, comme de vigilants défenseurs de la cité, semblant dire : On ne passe pas. Vues d'en bas, elles paraissent de grandeur moyenne, de près elles sont gigantesques. Donc la Commanderie avait ici sa résidence.

En 1211, Jean de Séreuse, comte de Joigny, fit donation aux chevaliers du Temple de quelques bichets d'orge et de blé qui lui étaient dus sur les moulins du Sault-de-Villeneuve et de Cochepies.

Les Templiers sont ainsi appelés, parce que leur première maison, disent-ils, fut b?tie sur l'emplacement du temple de Jérusalem, en 1118.
Quel était leur nombre à Villeneuve ? Aucun document ne me permet de le dire.
Quels étaient leurs biens, leurs ressources ? Même absence de documents.

Je pense pourtant qu'ils n'étaient point inutiles, et que leurs chefs, en les établissant ici, ne les avaient point laissés sans mission.

Leur attitude sur la porte de Joigny semblerait l'indiquer leur rôle était celui de leur ordre tout entier. Les principaux articles de leur règlement portent que les chevaliers du Temple assisteront à l'office tant de jour que de nuit. Si leur service militaire les en empêche, ils y suppléeront par d'autres prières.

Et surtout, ils devront défendre les fidèles et les pèlerins et tenir les chemins libres contre l'attaque des sarrasins et autres malfaiteurs qui infestaient le pays. Ils furent comblés de biens en récompense de leurs services et ces biens furent la principale cause de leur ruine.

Hospitaliers de Saint-Jean de J?rusalem
En 1312, sous Philippe le Bel, l'ordre des Templiers étant supprimé, la Commanderie de Villeneuve avec ses dépendances, fut réunie à celle de RoussemeauDomaine de l'H?pital de Roussemeau
Domaine de l'H?pital de Roussemeau
, qui devint elle-même, ainsi que celle de Montezar et de LaunayDomaine de l'H?pital de Launay
Domaine de l'H?pital de Launay
, dépendante du grand-prieuré de France. Cette réunion se fit par décret du chapitre de l'ordre du 5 octobre 1528.

En 1498, il y eut procès entre Gilles de La Marche, commandeur de Roussemeau, ayant dans sa dépendance la Commanderie de Villeneuve, et le procureur du roi à Villeneuve. Les habitants demandaient la démolition d'une portion du portail de la maison du commandeur, sise près la porte de Joigny. Ils lui avaient accordé la permission de faire sa clôture, à condition que s'il arrivait bruit ou nécessité de guerre, lui et ses successeurs seraient tenus de donner l'ouverture de sa cour pour aller aux batteries de canons qui s'y trouvaient et appartenaient à la ville, toutes et quantes fois que le gouverneur et les officiers de la ville le requéraient. Le commandeur avait toujours obéi et satisfait, mais comme il était refusant à cette époque, on demanda qu'il f?t dit et ordonné qu'il serait tenu de laisser la grande porte de sa maison ouverte de jour et de nuit pour avoir accès par lesdits habitants aux arches et fortifications de ladite ville qui touchent sa maison.

L'affaire ayant été portée au bailliage de Sens, le commandeur, par sentence du 4 février, fut condamné à payer 1.500 livres, mais il obtint à la chancellerie des lettres d'appel et droit de faire ajourner au Parlement de Paris pour exposer les torts résultant de la sentence rendue contre lui et l'amender et corriger si le cas l'exigeait. Nous ignorons la sentence définitive rendue. Dans un bail en date du 5 octobre 1528, on voit que la Commanderie de Villeneuve s'appelait vulgairement la Croix-Blanche. (Notes de Chomorceau.)
Sources: Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne, page 141, année 1912, 66e volume. Auxerre 1912. - Bnp


Villepruère   (36)

Maison du Temple de Villepruère
Département: Indre, Arrondissement: Issoudun, Canton: Issoudun, Commune: Reuilly - 36

Dès le milieu du XIIe siècle, c'est-à-dire trente ans après la fondation de leur ordre, les Templiers étaient déjà établis à Lormeteau; j'en trouve la preuve dans une charte scellée du sceau de Raoul II d'Issoudun, et notifiant un accord entre Eudes de Vatan fils d'Evrard et les seigneurs Templiers, dominos Templarios, au sujet de la terre de Villepruère dont Eudes de Vatan revendiquait la possession comme faisant partie de son fief. L'accord porte que les Templiers ont payé au dit Eudes cent dix sous d'or, moyennant quoi ils rentreront en possession de la terre controversée. Eudes déclare qu'il s'en est fait le défenseur et veut que la charte soit munie du sceau de Raoul d'Issoudun qui, comme suzerain, promet aussi de maintenir à toujours la donation.

Les témoins sont: Monseigneur Raoul lui-même, l'archidiacre de Versena, Mauguinus, Prieur de Sainte-Marie de Graçay, et Geoffroy de Beauvoir. La charte, est-il dit, fut écrite dans le temps que le roi de France vint avec son armée devant le château de Saint-Aignan, Hugues de Beaugency étant précepteur de la maison de Lormeteau, et ayant avec lui Frère Landry de Trasennis et Pierre Boselli. Cette terre de Villepruère resta annexée à la Commanderie de Lormeteau jusqu'à la Révolution et fut vendue nationalement 64.200 francs.

Garnier du Verdier qui, nous l'avons vu dans l'histoire de la Commanderie de Villefranche, faisait don aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem de la terre de Miseray, amortit ici avec son frère Ebbes, un cens de deux muids, l'un de froment, l'autre d'orge, mesure de Vatan, que les frères du Temple devaient conduire chaque année au château de Vatan. Ce cens, payable au domaine de Villepruère, dont nous avons vu plus haut la donation, était établi sur une terre sise entre Menestreols et Veu.

Ce domaine, comme on l'a vu, au commencement de cette étude, faisait partie des biens du Temple, comme Lormeteau, mais c'était une préceptorerie indépendante de celle-ci, comme le démontre la charte de Renaud de Graçay citée plus haut et où l'on voit Frère Bouchard cité comme précepteur de Villepruère tandis que Frère André figure comme précepteur de Lormeteau. Villepruère était à deux lieues et demie du chef; on y voyait encore en 1789 une chapelle, sans doute construite par les Templiers dont les constructions étaient toujours d'une solidité à toute épreuve, comme on peut encore s'en convaincre à Lespinat. Dans la visite prieurale de 1789, elle est désignée ainsi: « chapelle couverte en tuile et à bardeau, dans laquelle est un autel en maçonnerie garni de son marbre sacré. Au-dessus un tableau représentant l'Annonciation, la dite chapelle bien carrelée et entièrement en état. Et le fermier dudit lieu nous a représente une très ancienne chasuble de camelot rouge avec ses assortiments et un missel. La cloche bien sonnante. »

En 1300 Jean du Four, damoiseau, vendait au même Pierre de Madic, moyennant soixante sols tournois, une rente annuelle et perpétuelle de trois setiers d'avoine à rendre à la grange de Villepruère. Mais le vendredi après l'Ascension de la même année, Jean du Four se décide à faire une donation pure et simple « pour l'affection qu'il porte aux frères et, pour ne pas être accusé d'ingratitude. »

Pierre de Madic paraît avoir été le dernier commandeur de l'Ordre du Temple.

Quel fut son sort après l'arrestation des Templiers ?

Subit-il le supplice du feu avec le Grand-Maître Jacques de Molay, ou fut-il assez heureux pour finir ses jours dans un couvent comme certains de ses frères.
Les commanderies de Malte en Berry par M. le Comte de Toulgoët-Treanna. Mémoires de la Société des antiquaires du Centre, volume 34. Bourges 1911.

Maison du Temple de Villepruère
Le commandeur de l'Orméteau (Pierre de Madic) et à ses Frères, moyennant la somme de 60 sous tournois, de trois setiers d'avoine, mesure de Vatan, de rente annuelle et perpétuelle sur la grange de Villepruère (de Villa preurité) appartenant preneurs. Ladite vente est datée de vendredi après la fête de l'Ascension de Notre-Seigneur, 1300.
Sources: Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790, Rhône: H 1 à H 702: Ordre de Malte. Langue d'Auvergne. Archives départementales du Rhône, Georges Guigue, Claude Faure. Librairie Générale Henri Georg, 1895


Villers-le-Temple Haute-Saône   (70)

Villers-le-Temple était une dépendance de la commanderie de Montseugny, la chapelle est celle des Templiers. Elle à été restaurée et l'on peut y voir cette extraordinaire Vierge à l'Enfant en bois polychromé du XIIe siècle...


Villers-le-Vaste   (02)

Domaine du Temple de Villers-le-Vaste
Département: Aisne, Arrondissement: Château-Thierry, Canton: Neuilly-Saint-Front - 02


Maison du Temple de
Localisation: Domaine du Temple de Villers-le-Vaste


Cette maison, avec 200 arpents de bois sur la Herupe, avait été achetée par les Templiers en 1209, aux religieux de la Charité-sur-Loire.

La maison de Villers-le-Vast, à une demi-lieue de Gandelu, est mentionnée dans un acte de l'année 1364, portant accord entre les religieux du couvent de Reuil et Robert de Juilly, Grand-Prieur de France, au sujet d'une redevance de huit muids de blé et d'avoine, qui était due aux religieux sur la maison de Villiers-le-Vaul, membre de la baillie de Sablonnière, et dont les arrérages s'élevaient à plus de 80 muids, attendu que depuis longtemps les terres de cette maison étaient restées incultes, à cause des guerres qui avaient ruiné le pays.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Villers-les-Verrières   (10)

Maison du Temple de Villers-les-Verrières
Département: Aube, Arrondissement: Troyes, Canton: Lusigny-sur-Barse - 10


Localisation Villers-les-Verrières
Domaine du Temple de Villers-les-Verrières


Ce fut seulement en 1209, presque un siècle après la fondation de leur Ordre, que les Templiers s'établirent à Villers-lès-Verrières. lis y furent amenés soit par le chevalier Geoffroy de Meceon, soit par Helvis de Saint-Jean-de-Bonneval, deux chrétiens généreux de la région, qui leur firent, presque simultanément, d'importantes donations.

Sans affirmer qu'elle fut véritablement la première en date « point assez difficile à élucider » nous donnerons la première place à la donation d' Helvis de Saint-Jean-de-Bonneval, suivant en cela l'auteur du Cartulaire du Temple qui, à tort ou à raison, lui a accordé la priorité.

Veuve en première noces de Théodoric et remariée au nommé Charnel, Helvis, du vivant même de son second mari, semble-t-il, voulut entrer en religion comme soeur du Temple, et apporta en dot à sa famille religieuse:
1 - la maison qu'elle avait derrière celle de Pierre de Daudes (hameau, commune de Montaulin), dans la rue de « Buschet »

2 - les terres et les prés qu'elle possédait à Daudes.

3 - trois arpents de pré à Montaulin (canton de Lusigny).

4 - dix journaux (jugera), à prendre parmi les meilleures terres que Théodoric, son premier mari, lui avait laissées en douaire, sur le finage de Villers.

5 - deux hommes de corps: Renald Arembert, de Villery (canton De Bouilly), et Renaud, de Saint-Jean-de-Bonneval.

En dehors de cette donation, faite à titre définitif et irrévocable, Helvis abandonna aux Templiers l'usufruit viager qu'elle avait de toute la terre de Villers, qui constituait son douaire. A sa mort, cette terre ferait retour à ses héritiers, à l'exception des 10 journaux ci-dessus mentionnés, des 3 arpents de pré de Montaulin, des deux hommes de corps et des acquêts qu'elle avait pu faire avec Charnel, son second mari.

Les deux fils d'Helvis, Guillaume et Pierre, approuvèrent et ratifièrent cette double libéralité, qui fut enregistrée sous le sceau de l'évêque de Troyes, Hervé, en l'an 1209, sans indication de mois.

L'année 1209, suivant le style de l'époque, commença le 20 mars, date de la fête de Pâques. Or, la donation du chevalier Geoffroy de « Meceon », dont nous allons parler, eut lieu le 9 avril suivant. Un très court intervalle, 18 jours au maximum la séparerait donc de celle d'Helvis, supposé qu'elle lui fut réellement postérieure. Voici quel en fut l'objet Du consentement d'Emeline, sa femme, et de Pierre, son fils, le chevalier Geoffroy donna aux Templiers:
1 - le tiers de tout ce qu'il possédait à Villers-lès-Verrières, à Daudes et depuis Clérey jusqu'à Troyes, en prés, vignes, terres, hommes, cours d'eau et emplacement de moulins.

2 - le fief de dame Marguerite, femme de Guiard de Fresnoy « de Fruxino »

3 - le droit que Geoffroy et les siens avaient à l'héritage d'Ermenjarde, femme du chevalier Thomas.

4 - un autre fief, sis à Daudes, et que tenait du dit Thomas, le chapelain Etienne, petit-fils de Philippe de Colaverdey.

Quant aux deux autres tiers de ses biens, Geoffroy les vendit aux Templiers moyennant 300 livres, monnaie de Provins. Cette somme fut payée comptant, de sorte que l'official de la Cour de Troyes Henri, sous le sceau duquel l'acte fut passé, en donna décharge aux Templiers, et les investit sur-le-champ de leur nouveau domaine dans la personne de frère Haymard « Frère était à cette époque le trésorier du Temple de Paris », leur représentants.

Pour les cinq années qui suivirent la fondation de la maison de Villers, nous n'avons rien à relater, mais en 1214, nous relevons un acte d'échange entre le chapitre de Saint-Etienne de Troyes et les Templiers. Par cet acte, notifié au mois d'août, sous le sceau de Barthélemy, doyen de Saint-Etienne, le chapitre céda aux Templiers tous les droits qu'il avait sur la personne de Milon de Villers, sur sa famille et sur ses biens; en retour, les Templiers abandonnèrent au chapitre les droits équivalents qu'ils avaient sur un jardinier des Trévois, nommé Martin.

La Champagne était alors administrée par Blanche de Navarre, veuve du comte Thibaut III et régente de son fils mineur Thibaut IV, connu plus tard sous le nom de Thibaut le Chansonnier. Si, dans la lutte qu'elle eut à soutenir contre Erard de Brienne, la jeune comtesse ne recula devant aucune libéralité, pour stimuler le zèle des vassaux de Champagne et gagner à sa cause des barons restés neutres, ou ayant déjà pris parti pour Erard, elle chercha également à se concilier la bienveillance du pape, et, ce qui valait mieux encore, la protection du ciel, par d'abondantes aumônes faites aux établissements religieux de la région.

C'est ainsi qu'au mois de février 1216, à la demande de son cher frère Pierre de Cluny, elle donna aux Templiers de Villers-lès-Verrières droit d'usage dans sa forêt d'Ervy (« partie de la foret de Rumilly-lès-Vaudes. » Le droit ainsi concédé n'était pas absolu, mais limité à une voiture à deux chevaux de « mort-bois », à prendre par jour, là où les Templiers voudraient, réserve faite cependant de la partie de la forêt qui serait en « défends. »

La donatrice eut soin de stipuler en outre que, s'il lui plaisait un jour de vendre, ou d'essarter la dite forêt, les Templiers ne pourraient s'y opposer en invoquant comme titre le droit d'usage qu'elle voulait bien leur concéder.

Pour se faire une juste idée de cette libéralité, qui aujourd'hui pourrait paraître excessive, voire même invraisemblable, il importe de tenir compte du peu de valeur qu'avait alors le bois de chauffage, et de se rappeler notamment qu'en 1199 les abbayes de Pontigny, de Dilo et de Vauluisant se firent autoriser à brûler sur place une partie de leurs forêts, estimant plus avantageux d'en faire des cendres que du charbons. D'autre part, vu le mauvais état des chemins, la charge d'une charrette à deux chevaux était nécessairement de beaucoup inférieure à ce qu'elle peut être de nos jours.

Le droit de décimation à Verrières appartenait aux religieux de Moutier-la-Celle, et ils voulaient naturellement l'exercer sur les terres du Temple, aussi bien que sur les autres. De leur côté, les Templiers se prétendaient exempts de cette redevance; de là, conflit entre les deux établissements religieux. Après enquête, frère Richard, qualifié précepteur du Temple de Troyes et de Villers-lés-Verrières, et agissant avec l'autorisation de frère Haymard, trésorier du Temple de Paris, reconnut devoir la dîme pour toutes les terres nouvellement ou anciennement mises en culture sur les finages de Villers et de Verrières. Exception fut faite cependant pour:
Le champ provenant de Marguerite (3 arpents et demi),
Pour la terre de « Pigom » (4 arpents moins un quartier),
Pour celle de Pierre Strabon (deux tiers d'arpent),
Pour celle de « Loverie » (3 quartiers),
Pour le tiers du champ venant de défunt Chasnel,
Pour les « Illettes », les « Noës Essartes »,
Les prés « Wambé » et « Lance Bonnel »,
Ainsi que pour les terres ou jardins se trouvant dans l'enceinte des fossés du pourpris de Villers.

Les moines de Moutier-la-Celle reconnurent que les neuf premiers articles étaient réellement exempts de la dîme, et ils renoncèrent formellement au droit qu'ils pouvaient avoir de la lever sur le dernier. En retour les Templiers promirent que, désormais, ils ne troubleraient plus, ni par eux-mêmes ni par d'autres, les religieux dans l'exercice de leur droit de décimation.

L'accord fut notifié ,sous le sceau de frère Richard, commandeur de Troyes et de Villers, au mois d'août de l'an 1231.

A la même date, les deux maisons religieuses, pleinement réconciliées, conclurent l'échange suivant: les Bénédictins de Montier-la-Celle cédèrent aux Templiers tout le droit qu'ils avaient sur deux propriétés sises à Verrières, l'une sur les bords de la Seine, entre ce fleuve et les bornes posées autrefois par le chevalier Guillaume Putemonnoie, l'autre devant les premières vannes des moulins du Temple de Villers et consistant dans l'espace compris entre le bief des dits moulins et le plein cours de la Seine. En compensation, les Templiers leur cédèrent, en toute propriété et sans la moindre charge, le tiers du champ de feu Chasnel, sis à Verrières, lieu-dit « l'Arbenoy », près du champ de Gauthier Malebouche.

Deux actes de l'échange furent rédigés: l'un, sous le sceau de Léthérie, abbé de Montier-la-Celle, fut remis aux Templiers; l'autre, sous celui de frère Richard et du consentement de frère Haymard, trésorier du Temple de Paris, fut délivré aux religieux.

Le domaine de la maison du Temple de Villers s'accrut, en 1235, du champ appelé « Portelainnes », sis finage de Rouilly-Saint-Loup, et que les Templiers achetèrent 16 livres, monnaie de Provins, à Robin de Menois et à Adeline, sa femme. La contenance du champ n'est pas indiquée; tout ce que nous savons, c'est qu'il tenait à la terre du Temple et qu'il était en partie essarté. Le paiement se fit au comptant, Robin et sa femme promirent avec serment non seulement de ne jamais revenir sur la vente et de ne rien prétendre sur la récolte du champ, mais encore d'en garantir la jouissance aux acheteurs. Passé sous le sceau d'Etienne, official de Troyes, l'acte est daté de 1235, sans indication de mois.

En 1254, le chevalier Marc de Villers et Aalis, sa femme, donnèrent aux Templiers la moitié du cens qu'ils prélevaient sur la terre appelée « Nois », sise entre la Bretonnière et les possessions de l'abbaye de Montier-la-Celle. Ce cens leur appartenait à titre héréditaire, et, de même que les vendeurs de l'acte précédent, ils promirent avec serment de garantir aux Templiers, envers et contre touts; la jouissance de l'aumône qu'ils leur faisaient à titre irrévocable. Passé sous le sceau de la cour de l'église de Troyes et notifié par l'official, l'acte est daté de janvier 1253.

La transaction de 1231, relativement à la dîme, n'établit qu'une paix boiteuse entre les Templiers et les religieux de Moutier-la-Celle. Avec le temps, de nouvelles difficultés surgirent et, en 1293, les deux familles religieuses étaient de nouveau divisées à l'occasion de cette redevance. Les moines de Moutier-la-Celle prétendaient que les Templiers de Villers devaient leur payer la dîme pour toutes leurs terres sises sur les finages de Verrières, de Rouillerot et de Rouilly-Saint-Loup; c'était là, disaient-ils, un droit qu'ils tenaient de leurs privilèges et de là coutume, droit dont ils jouissaient de temps immémorial et auquel s'étaient soumis tous ceux qui cultivaient des terres sur ces finages, de quelque état et de quelque condition qu'ils fussent.

Les Templiers soutenaient le contraire et nous ne saurions dire sur quelles raisons ils s'appuyaient. Cédant enfin aux bons conseils qui leur furent donnés, les deux parties firent la paix et transigèrent aux conditions suivantes: les Templiers paieraient annuellement, à la Saint-Martin d'hiver, aux moines de Montier-la-Celle, pour la dîme de leurs terres de Verrières, de Rouillerot et de Rouilly, huit setiers de grain, savoir quatre setiers de froment et quatre setiers d'orge, mesure de Troyes, à prendre dans leur grange de Villers.

Les moines se contenteraient de cette redevance et ne pourraient, sous aucun prétexte, réclamer autre chose pour la dîme. Comme garantie du paiement de la redevance, Hugues de Paraud, précepteur des maisons de la milice du Temple en France, engagea tous les biens de l'Ordre, meubles et immeubles, présents et à venir.

Données à Paris, au chapitre général et du consentement unanime de tous les frères, le mercredi après la fête des saints apôtres Pierre et Paul de l'an 1293 (1 juillet), les lettres relatant cette transaction furent scellées du sceau d'Hugues de Paraud, qui prit soin de déclarer que ce sceau était le seul dont il fît usage.
Sources: Templiers et Hospitaliers dans le diocese de Troyes: La Maison de Villers-Lès-Verrières: par l'Abbé A. Pétel


Villetroche   (41)

Domaine du Temple à Villetroche
Département: Loir-et-Cher, Arrondissement: Blois, Canton: Mer - 41

La maison de Villetroche existait vers le milieu du XIIIe siècle. Nous la trouvons mentionnée dans une charte de 1260, de Gaudefroy, abbé, et des frères du couvent de Marmoutier, par laquelle ces religieux vendaient dix arpents de terre aux frères du Temple de Villetroche, diocèse de Chartres, « fratribus militie Templi de villa Trouche carnotensis diocesis. »

La maison de Villetroche était située sur le chemin de Pontigron. C'était au siècle dernier une métairie qui comptait 147 arpents de terre.

Sur la carte de Cassini La Grande Maitairie
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Villette (La)   (45)

Domaine du Temple de La Villette
Département: Loiret, Arrondissement: Orléans, Canton: Beaugency, Commune: Cravant - 45


Domaine du Temple de La Villette
Localisation: Domaine du Temple de La Villette


Petit domaine seigneurial situé dans la paroisse de Cravant, et dépendant de la maison du Temple de Beaugency. Il se composait d'une ferme et de cinquante arpents de terre.

Raoul, seigneur de Beaugency, avait amorti, par ses lettres du mois de mai 1256, les terres que les Templiers possédaient à La Villette, « apud Villetam », et qui relevaient de son fief, sous la condition qu'ils célébreraient après sa mort son anniversaire et celui de sa femme, chaque année, le lendemain de la fête de l'Assomption.

La ferme de La Villette ayant été détruite par le feu à la fin du XVIIe siècle, les terres furent réunies au domaine du Mont-de-Cravant.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Villeville   (18)

Domaine du Temple de Villeville
Département: Cher, Arrondissement: Saint-Amand-Montrond, Canton: Nérondes, Commune: Mornay-Berry - 18


Domaine du Temple de Villeville
Localisation: Domaine du Temple de Villeville


Ce lieu de Villeville est extrêmement intéressant par son nom, par son origine, par son importance passée, et par les vestiges qui subsistent.

Le nom plus habituellement usité au moyen âge est Vireville (Virevilla) ; on trouve pourtant Villaville dans une charte de la fin du XIIe siècle. Je laisse à de plus savants le soin de chercher ce qu'on peut tirer de ces deux noms, au point de vue de l'étymologie, « M. Boyer, dans son dictionnaire topographique inédit du département du Cher, cite, à propos de Villeville, un document concernant Villa-Veteris, c'est peut-être là l'étymologie vraie de Villeville ou Villevieille. »

Pour ce qui est de son origine, je puis dire seulement qu'on y a trouvé des haches en pierre polie, des fragments de tuiles à rebord et quelques monnaies romaines.

Que ce lieu ait été habité pendant la période gallo-romaine, la chose est plus que probable, car tout le pays l'a été et la ville romaine d'Alléan, avec son théâtre encore inexploré et ses stèles si intéressantes, n'est pas loin de là.

Les restes du passé encore existants consistent en un tertre élevé, à peu près carré, de 90 mètres de côté, entouré de fossés de 12 mètres de large. Malgré le nivellement que la culture augmente chaque année, on voit encore, aux quatre angles, un exhaussement très marqué qui semble indiquer l'existence de tours.

A quelle époque remonte cette enceinte ?
Quelques archéologues ont voulu y voir un camp romain.
Voyez: Mémoires de la Société des Antiquaires du Centre, IIe volume, page 64

C'est peu vraisemblable, vu l'élévation du tertre, et son peu d'étendue; tout, au contraire, indique une forteresse du moyen âge. Les fossés étaient encore, il y a une dizaine d'années, remplis d'eau, provenant d'une source qu'on a desséchée pour les besoins de la culture, après le défrichement d'un bois séculaire qui recouvrait toute cette enceinte. Enfin, en pratiquant un drainage, on a rencontré, sur la crête sud, un mur de 1 m. 20 d'épaisseur qui dénotait un mur d'enceinte, et des pierres taillées.

Le nom qui s'est conservé invariablement à travers les âges, et encore aujourd'hui, de cette enceinte qui domine le pays, est Château de la Motte.

Dans un terrier de Villeville de 1672, je le trouve ainsi désigné: « La fosse en châtellenie, autrement La Motte, en taillis. » Or, nous l'avons vu, ce taillis existait encore il y a quelques années.

Le château était, au XIIe siècle, une résidence importante des Templiers, comme en témoignent deux documents qui se trouvent dans le Cartulaire archiépiscopal de Bourges conservé aux Archives du Cher.
Le premier est une charte non datée, mais du temps de l'archevêque Henry de Seuly (1184-1199), par laquelle le Précepteur des maisons du Temple en Limousin déclare qu'il a sollicité de Vénérable père en Dieu Henry, archevêque de Bourges, la bénédiction des cimetières de ses maisons de Bruère et de Villeville « domibus nostris de Villa de Brueria et de Villarille », lesquels cimetières sont établis en vertu de privilèges accordés par le Saint-Siège apostolique, d'après lesquels les Templiers pouvaient en avoir dans leurs maisons, pour la sépulture de leurs frères et de leur famille. Le prélat répondait que lui, ses successeurs et leur église pouvaient en avoir dommage, et refusait de bénir les cimetières; en conséquence, lui Maître des Templiers avait promis et concédé qu'aucun diocésain ne serait enterré dans les cimetières du Temple, que les servants de l'Ordre qui portent l'habit séculier ne pourraient non plus y être enterrés, et que seuls y seraient admis ceux qui avaient fait profession et en portaient le signe distinctif.

Le second document est une sentence arbitrale rendue par un délégué du Pape, entre l'Archevêque de Bourges et le Maître des Templiers, et qui exceptait de l'obligation du serment de suivre les communes, les maisons de Jussy, de Viveville et de Valençay pour lesquelles l'Archevêque devait se contenter d'une simple promesse.

On voit donc que Vireville ou Villeville fut une résidence importante des Templiers, puisqu'ils y avaient un cimetière béni par l'Archevêque et que par un privilège spécial, ses habitants étaient exemptés du serment de suivre les communes.

Le cimetière dont les Templiers demandaient au XIIIe siècle la bénédiction était vraisemblablement situé à l'angle sud-est de l'enceinte, car on a trouvé là de nombreux ossements, des fragments de poteries funéraires et aussi des traces de constructions, peut-être celles de la chapelle du Temple, devenue ensuite église paroissiale. Car Villeville fut paroisse dans les temps anciens et l'était encore en 1447 « Terrier de l'église de Berry, cité par M. Max de Laugardière, dans Le pays de Villequiers, pages 90 et 92 »; ce ne fut que plus tard que cette paroisse fut transférée à Saint-Hilaire-de-Gondilly, auparavant simple prieuré.

Maintenant, quand et pourquoi le « château de la Motte » cessa-t-il d'exister ?
On ne trouve aucun document qui puisse nous en instruire; peut-être faut-il attribuer son abandon à un incendie dont on voit les traces indélébiles sur le tertre, dans la partie sud; là, quand on laboure, la terre est absolument noire, tandis que partout ailleurs on retrouve la couleur naturelle du sol. Peut-être aussi ce qui en restait fut-il abandonné pendant la période néfaste qui s'écoula entre la confiscation des biens des Templiers et leur attribution à l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem qui ne trouva plus à Villeville que les terres et les revenus censuels.

En creusant dernièrement une profonde tranchée dans l'un des fossés de l'enceinte, on a découvert - et j'en ai conservé deux spécimens - des fers de chevaux qui offrent un grand intérêt archaïque. Ces fers, qui mesurent environ dix centimètres de longueur sur neuf de largeur, portent des crampons dont la forme accuse le XIIIe siècle, « Telle est l'opinion de notre savant confrère, M. de Saint-Venant, qui fait autorité en la matière. » Leurs petites dimensions permettent de les attribuer aux Templiers, qui amenèrent d'Orient les chevaux arabes.

Privée de son château, Villeville resta toujours une seigneurie ayant droit de haute, moyenne et basse justice, exercé par des officiers nommés par le Commandeur.

Chose bizarre, la dîme de Villeville ne lui appartenait pas. A la fin du XVIIIe siècle, elle appartenait au marquis de Billy, seigneur de Villiers, et l'on peut suivre, non sans lacunes, la transmission de cette propriété. Le seigneur de Villiers la possédait par héritage de son bisaïeul maternel, Moreau de Villers, qui l'avait acquise en 1688 au prix de 3.900 livres, d'Hélène de Bar, dame du Briou. Primitivement, cette dîme dépendait de la Seigneurie de Mornay; on en trouve la preuve dans l'acte de foy et hommage rendu en 1416 par Jehan de Milly, seigneur du dit lieu et de Verrières, à Geoffroy de Prie, seigneur de Chanteloup, et où il est dit: « lesquelles choses dues au dit Jehan de Milly des hoirs feu messire Guillaume de Mornay, jadis seigneur de la Garde, des hoirs feu Jehan de Charenton et des hoirs feu Arnot de Mornay. »

En 1470, messire Jehan Tabou, chevalier, seigneur de Verrières, fait hommage des dimes de Mornay et Villeville à Robert de Bar, écuyer, seigneur de Baugy, La Guerche et Chanteloup.

Aujourd'hui, le hameau de Villeville, qui dépend de la commune de Mornay-Berry, s'étale très disséminé sur la côte qui descend du « château de la Motte » à la route de Nérondes à Sancergues. Rien d'intéressant à y signaler, sinon une tombe de pierre qui sert d'auge à faire boire les bestiaux, près d'un puits, sur le bord du chemin; cette tombe, m'a-t-on dit, provient du « château de la Motte » où on a trouvé aussi des fragments de tombes brisées.
Sources: M. Le Comte de Toulgoët-Treanna - Mémoire de la Société des Antiquaires du Centre - Bourges 1912


Villez-sur-le-Neubourg   (27)

Domaine du Temple de Villez-sur-le-Neubourg
Département: Eure, Arrondissement: Evreux, Canton: Le Neubourg - 27


Domaine du Temple de Villez-sur-le-Neubourg
Localisation: Domaine du Temple de Villez-sur-le-Neubourg


A un quart de lieue d'Epreville et à une demi-lieue du Neubourg, la commanderie avait une grange à dîmes touchant au cimetière de Villez, et qui servait à renfermer le produit des dîmes de ce village et des récoltes de quelques pièces de terre que les Templiers avaient achetées d'un seigneur de la Vacherie en 1234.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Villiers-le-Temple   (45)

Domaine du Temple de Villiers-le-Temple
Département: Loiret, Arrondissement: Orléans, Canton: Meung-sur-Loire, Commune: Epieds-en-Beauce - 45


Domaine du Temple de Villiers-le-Temple
Localisation: Domaine du Temple de Villiers-le-Temple


L'établissement que les Templiers avaient là, était une ferme nommée la ferme de Villiers-le-Temple ; elle était située sur le chemin d'Epieds à Cintry, et se composait d'environ 300 arpents de terre.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Villiers-sur-Suize   (52)

Domaine du Temple de Villiers-sur-Suize
Département: Haute-Marne, Arrondissement: Chaumont, Canton: Arc-en-Barrois - 52


Domaine du Temple de Villiers-sur-Suize
Localisation: Domaine du Temple de Villiers-sur-Suize


Villiers-sur-Suize est un village situé dans une enclave de la Bourgogne, sur le Bassigny, à peu de distance de Chaumont (Haute-Marne).

Un des évêques de Langres avait donné la moitié de cette seigneurie, en 1287, aux Templiers de la Maison de BureDomaine du Temple à Bure
Domaine du Temple à Bure
, réservant l'autre part aux Templiers de la maison de MormantDomaine du Temple à Mormant
Domaine du Temple à Mormant
.
Sources: César Lavirotte - Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne - Membre de la Société française pour la conservation des Monuments - 1852.

Villiers-sur-Suize, conton d'Arc-en-Barrois
— Viler, 1143 (Archives de la Côte-d'Or, fonds de la Maison du Temple de Mormant)
— Villers sur Suyves, 1374 (Auberive)
— Villarium super Suisam, XIVe siècle (Longnon, Pouillé, I)
— Villers sur Suyse, 1445 (Fonds de la commanderie de Mormant)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Haute-Marne — Par Alphonse Roserot. Paris Imprimerie Nationale, MDCCCCIII.


Violette (la)   (35)

Domaine du Temple de la Violette
Département: Ille-et-Vilaine, Arrondissement: Fougères, Canton: Louvigné-du-Désert, Commune: Villamée - 35


Domaine du Temple de la Violette
Domaine du Temple de la Violette


Ce membre du Temple de la Guerche s'étendait dans les paroisses du Châtellier, de la Chapelle-Janson et de Fougères, « consistant en fief, juridiction, dîme, rentes, chapelles, etc. »

Mais au XVIe siècle, un commandeur de la Guerche vendit aux de Beaucé, seigneurs de Montframery, son manoir des Temples, appelé aussi « la Templerie », sis en la Chapelle-Janson, ainsi que son fief de la Templerie et son droit de tenir foire et marché au bourg de la Templerie ; il ne conserva que les deux tiers des dîmes cueillies autour de ce bourg. On appelait ainsi un village de la Chapelle-Janson, dans lequel se trouvait une chapelle.

A l'origine, cette chapelle appartenait certainement aux Templiers, mais dans la suite des temps elle devint « frairienne », et en 1677 on la qualifiait de « fillette de la Chapelle-Janson. » Aussi, à cette dernière époque, l'abbesse de Saint-Georges de Rennes y avait-elle les droits de fondation et de patronage à cause de son prieuré de la Chapelle-Janson.
En 1793, la chapelle de la Templerie était dans un état de vétusté et de délabrement tel, qu'il y avait danger d'y entrer. On profita pour la démolir de l'occasion qu'offrait un élargissement de la route, devenu nécessaire. Elle avait, suivant le procès-verbal dressé alors, 16 mètres de long sur 6 mètres de large.

Quant à la Violette, qui donnait son nom à tout ce membre de la commanderie, c'était et c'est encore un village de la paroisse du Châtellier. Il s'y trouvait autrefois une chapelle dédiée à Saint-Denis; mais les Chevaliers durent aliéner de bonne heure ce domaine, dont il ne reste que le nom dans leur histoire.

Enfin, du même membre de la Violette dépendaient encore, à l'origine, la chapelle du Petit-Saint-Nicolas et la maison voisine, sises l'une et l'autre dans la ville même de Fougères, au bas de la rue de l'Aumaillerie. Mais M. Maupillé croit que cette chapelle fut annexée à l'Hôtel-Dieu de Fougères aussitôt après la destruction de l'Ordre du Temple.
Guillotin de Corson (Abbé) - Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne - Nantes - Librairie Ancienne et Moderne L. Durange - 1902


Virecourt   (54)

Maison du Temple de Virecourt
Département: Meurthe-et-Moselle, Arrondissement: Lunéville, Canton: Bayon - 54


Maison du Temple de Virecourt
Localisation: Maison du Temple de Virecourt


La localité se trouve sur la rive droite de la Moselle, à la sortie Sud de Bayon. La rue dite des Chevaliers de Malte aboutit à la place de l'église, soit à l'emplacement de l'ancienne commanderie de Saint-jean de Jérusalem qui a succède au Templiers de Virecourt. L'église paroissiale a été èdifièe à proximité de la chapelle des Templiers, laquelle subsistera apparemment jusqu'au début du XVIe siècle. Quand celle-ci disparut, les Chevaliers de Malte flanquèrent l'église, au Nord, d'une chapelle latérale dédiée à Saint-Jean-Baptiste, dont ils furent collateurs.

Les bâtiments construits par les Hospitaliers se sont substitués à ceux de la métairie templière fondée vraisemblablement au cours du dernier tiers du XIIe siècle. Et ce fut autour d'elle que les gens de la terre s'installèrent et que le village prit corps.

Les Templiers n'eurent pas seulement des moulins à Virecourt, ils y possédèrent une maison, laquelle avait chapelle.

Un nommé Regnaud, sergent, qui avait été six ans outre mer avant de solliciter l'habit du Temple, habita même cette maison lorraine, après l'arrestation des Templiers en France. Originaire du diocèse de Chalon-sur-Saône, il avait été reçu en la commanderie de Payns, puis il avait été envoyé à Virecourt, dans le diocèse de Toul: « frater Raynaldus Bellipili, serviens, Cabilonensis diocesis, morabatur in ducatu Lotharingie, in domo Templi Villencourt (alias Viren-court), post capcionem alioruni fratrum, in regno Francie », « Procès, t. II, pp. 267-268 »
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

Maison du temple de Virecourt
Virecourt (Virecuria), village situé près de Bayon. Le temple de ce lieu fut abandonné aux Hospitaliers et réuni plus tard à la Commanderie de Saint-Jean-le-Vieil-Aître. C'est comme successeur des Templiers de Virecourt que le commandeur de Saint-Jean-le-Vieil-Aître était patron et décimateur de Virecourt et de Villoncourt et seigneur du premier de ces deux villages (1).
1. V. l'Histoire des Templiers, par le P. M. Jeune, tome II, page 45. — Pouillé du diocèse de Toul, par le P. Benoit, t. II, pages 140 et 172.
Sources: M. Auguste Didot. Mémoire sur les Etablissements de l'Ordre du Temple en Lorraine (Duchés de Lorraine et de Bar, évêchés de Metz, Toul et Verdun). Tome I, Nancy MDCCCLVI.

Virecourt, canton de Bayon.
— Maison du Temple, puis commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
— Werecrt, 1203 (Charte de l'Ordre de Malte)
— Fratres Templi de Wirecort, 1255 (H. L. II, C. 478)
— Vourecourt, 1481 (Charte de l'Ordre de Malte)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Meurthe-et-Moselle, par M. Henri Lepage. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXII


Virieu   (38)

Domaine du Temple de Virieu
Département: Isère, Arrondissement: La Tour-du-Pin, Canton: Virieu - 38


Domaine du Temple de Virieu
Localisation: Domaine du Temple de Virieu


Les Templiers de Vaulx ou Vaux, avaient une dépendance très importante de leur préceptorie, le Temple de Virieu. Cette maison possédait des bâtiments, des près, des terres, des bois, des cens et de très importantes rentes.

1170-1180 - Vaulx
Pierre Rovoiri reçoit en fief (in feu) des frères du Temple [de Vaulx] ce qu'il avait in Cuntest et à Virieu (Vireiaci), sous condition de ne pouvoir donner ni vendre qu'à eux ; il donne faculté de prendre du bois et de faire pâturer les animaux ; il reçoit 50 sols.
Assentiment de sa femme, de ses 4 enfants et de Genesius de Boczosel.
Témoins: Pierre de la Côte, etc.
Delachenal R. Cartulaire du Temple de Vaulx; Paris, 1897, 8º [Bulletin de l'Académie Delphinoise D, X, 414, nº 31; Cartulaire du Temple de Vaulx, 64.


Vitré   (35)

Domaine du Temple de vitré
Département: Ille-et-Vilaine, Arrondissement et Canton: Rennes - 35


Domaine du Temple de vitré
Localisation: Domaine du Temple de vitré


La charte de 1182 dit que les Chevaliers du Temple avaient des droits sur trois habitants de Vitré « tres homines in Vitré. »
Un acte de vente, de 1455, fait aussi mention de la « rue aux Templiers », dans le faubourg du Rachapt, a Vitré.

La déclaration du Temple de la Guerche, en 1681, ajoute enfin que « le membre de Vitré, dépendant de la commanderie de la Guerche, a cours dans les ville et forsbourgs dudit Vitré et ès paroisses d'Argentré, Etrelles et Erbrée. » Il consistait à cette dernière époque « en fief et juridiction » sur quelques habitants et en rentes sur un petit nombre de maisons, notamment sur certaines habitations du faubourg Saint-Martin et sur la « maison de la Croix, en la ville de Vitré. »

Ce membre, comme l'on voit, n'avait pas d'importance au XVIIe siècle ; il est probable d'ailleurs qu'il n'en eut jamais, quoi qu'il fût fort ancien.
Sources: Guillotin de Corson (Abbé) - Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne - Nantes - Librairie Ancienne et Moderne L. Durange - 1902


Viviers   (23)

Maison du Temple de Viviers
Département: Creuse, Arrondissement: Guéret, Canton: Châtelus-Malvaleix, Commune: Tercillat - 23


Maison du Temple de Viviers
Localisation: Maison du Temple de Viviers


En 1284, il eut avec frère Gérald « de Saxaco », de l'Ordre des Templiers, précepteur de la maison du Temple de Viviers, un débat relatif à leurs droits de justice respectifs. Frère Gérald prétendait avoir toute justice haute et basse, dans la « ville » de Viviers et dans sa banlieue, qui s'étendait à la fois sur la châtellenie de Sainte-Sévère et sur celle de Boussac. Cette prétention était contraire à une convention conclue avec Roger de Brosse quelque temps auparavant, convention par laquelle la justice des Templiers avait été limitée à 60 sous et 1 denier, dans la ville de Viviers, et en dehors de la ville jusqu'à des croix marquées (cruces positas signatas) qui servaient de bornes. Dans ces limites, le précepteur de la maison de Viviers avait droit aux amendes; mais au-delà du taux fixé, ses justiciables devaient aller à Sainte-Sévère ou à Boussac.

Roger de Brosse ayant opposé cette convention, frère Gérald fut obligé de s'incliner. En revanche, Roger de Brosse déclara que dans le ressort de Viviers il ne pourrait tenir de maison de justice, et qu'en outre il ne poursuivrait lui-même que si le précepteur était négligent, ou rendait un jugement injuste (1).
1. Archives de M. de Villaines, Dossier I, parchemin. Dimanche dans l'octave de la Résurrection du Seigneur 1284 (15 avril).

En d'autres termes, et pour employer les expressions dont se servent les textes du XVIe siècle, la justice de Viviers ne constituait qu'une « voirie », mouvante en le fief de Sainte-Sévère, et soumise au droit d'appel pour défaut de droit et mal jugé.

Elle n'eut jamais d'autre caractère.
Peu après cette transaction, le Dimanche avant la fête de la Madeleine de l'année 1286 (24 juillet), c'est-à-dire le jour même de la fête liturgique de Sainte-Sévère, Roger de Brosse fit son testament, par lequel il fondait à perpétuité une messe pour les morts, et demandait à être enterré devant le grand autel de l'église abbatiale de Prébenoît (2), désir qui fut accompli (1). Roger laissait à sa mort deux fils et une fille, nés de son mariage avec Marguerite de Déols (3). L'aîné, « Pierre de Brosse », lui succéda dans ses diverses châtellenies. Le cadet, Guillaume, devint évêque de Meaux, puis archevêque de Bourges; c'est lui qui eut l'honneur de consacrer, le 5 mai 1324, la magnifique cathédrale de cette ville (4) il mourut archevêque de Sens en 1338. Quand à la fille, Bellassez de Brosse, elle épousa en 1293 Ythier, seigneur de Margnac en Limousin et de Cluys en Berry.
1. Ce testament existait encore au siècle dernier dans les archives de l'abbaye de Prébenoit; cfr. Gallia Christianae, T, II, col. 633 « Exstat In archiviis testamentem Rogerii de Brocia, datum dominica ante festum Magdalenae 1286 quo delegit sepulturam ante majus altare. »
2. La Thaumassière, ibid., page 24.
3. Marguerite de Déols, devenue veuve, fit compte le mardi après les Rameaux 1287 (23 mars 1288, N. St.) avec Jacquelin Trousseau le jeune et Pierre de Faracy bourgeois de Bourges, de tout ce qu'ils avaient fourni au défunt et à Pierre de Brosse son fils, et se trouva redevable de mille dix livres. (La Thaumassière, ibid., page 20.)
4. Anno Domini 1324, Gaillelmus de Brocia dedicavit ecclesiam Bituricensem dominica die ante festum Sancti Nicolai sestivalis.
(Cité par M. de Raynal, opuscule cité, tome II page 369.)

Sources: Histoire de Sainte-Sévère-en-Berry ou de nos jours Sainte-Sévère-sur-Indre - par Emile Chénon. - L. Larose et Forcel (Paris) - 1888.

Maison du Temple de Viviers et le Procès
Commanderie importante, elle daterait du XIIe siècle, un acte signé entre Roger de Brosse seigneur de Sainte-Sèvre et le commandeur de Vivier, Géraud de Sauzet, en ce qui concerne les droits de justice.

Il y avait des bâtiments conventuels, écurie, four, basse-cour, une enceinte fortifiée, des tours, des fossés avec de l'eau, un pont-levis, un logis de commandeur, une chapelle.

Nous venons de dire que le commandeur ou précepteur du Vivier « de Viveriis, Lemovicensis diocesis » assistait, en 1304, à une réception faite à Blaudeix.

Guillaume Galabru ou Calabru et avait, au dire d'un Templier, été reçu frère sergent du Temple à Lamaids aux environs de l'an 1281, si ce n'est vers 1279

Précepteur du Vivier: vers 1304-1307, frère Guillaume Galabru, sergent.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les comminssions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.

Procès des Templiers, tome II, page 86
Dixit namquei se fuisse jeceptum, in festo Omnium Sanctorum proximo preterito fuerunt sex anni, in capella domus Templi de Blandesio Lemovicensis diocesis, per fratrem Humbertum de Comborino militem quondam, preceptorem tunc de Pulhaco, presentibus fratribus Petro de Remeys presbitero, Guillelmo de Chambonent, Guidone de la Chastareda et Aymerico de Copiac militibus, Guillelmo Calabru preceptore de Viveriis, Guillelmo Brivatz, et Guillelmo de Podio Vinali servi enlibus, Lemovicensis.diocesis, vivis, in hunc modum: nan petito per receptorem a fratribus ipredictis in capitulo congregatis si sciebant in eo aliquid impedimentum, et concordato quod eum recuperent, dicti fratres Guillelmus de Calabru et Guillelmus de Podio Vinali, missi ad eum in quadam camera, predixerunt ei quod bene deliberaret ante ingressum, quia oporteret eum a se abdicare propriam voluntatem et subjici aliene, et multa dura et aspera sustinere et eum respondisset quod omnia sustineret, et instructus ab eis peciisset a receptore panem et aquam et societatem ordinis sibi concedi, et obtulisset se velle fieri servum esclavum ordinis, fecit eum vovere et jurare super quemdam librums apertum, in quo erat ymago Crucifixi, quod non revelaret secreta capitulorum, et quod servaret usus et consuetudines qui, tunc erant in ordine et qui in posterum imponerentur per. Magistrum, et quod acquireret ordini quibuscumque modis, non exprimendo licitis vel illicitis, et quod servaret castitatem, obedienciam, et viveret sine proprio.

Procès des Templiers, tome II, page 150
Requisitus si predicta illicita confessata per eum aut alia inhonesta interveniebant in recepcionibus aliorum vel post, respondit se credere quod illicita confessata per eum communiter intervenirent in recepcionibus aliorum vel post, quia vidit recipi in ordine fratrem Guillelmum Galabrii servientem, preceptorem de Viveriis Lemovicensis diocesis, in capella domus predicte de las Mayhez, infra octo dies a tempore recepcionis ipsius testis, per eumdem presbiterum et presentibus illis qui adfuerunt recepcioni ipsius testis.

Procès des Templiers, tome II, page 303
Item frater Hymbaudus de Laboyssade, etatis viginti duorum annorum vel circa, in dicti domini inquisitoris, nostrum notariorum publicorum et testium infrascriptorum presencia personaliter constitutus, juratus similiter et requisitus per juramentum suum de tempore et modo recepcionis sue, ac de se et aliis ejusdem ordinis in causa fidei dicere veritatem, dixit per juramentum suum quod receptus fuit tres anni sunt elapsi vel circa, in domo de Bliandays Lemovicensis diocesis, per fratrem Hymbertum de Comborz preceptorem de Poillac, presentibus fratribus Guillelmo Galebrun preceptore nunc de Viveriis, Guillelmo de Podio Vivaut fratre serviente dicti ordinis, et quibusdam aliis.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Chapelle de Viviers
Une possession de l'abbaye de Charroux: La Cellette
Dans les documents des XIe, XIIe et XIIIe siècles on constate que la possession de l'abbaye est appelée Cella et c'est bien plus tard qu'apparait dans les documents de l'abbaye le diminutif Cellette ou La Cellette, qui l'a emporté comme nom de lieu. Cependant, nous savons par ailleurs que ce diminutif était usité au moins dès la fin du XIIIe siècle : l'accord passé entre l'évêque de Limoges et le précepteur de la milice du Temple, le 23 juin 1282, relativement aux chapelles des Templiers dans le diocèse de Limoges (1) dit que la chapelle de Viviers (2) dépend « a matrice ecclesia de Celata » et lui doit des redevances.
1. Publié par l'abbé Lecler, Bulletin Société archéologique du Limousin, tome LIV, page 493.
2. Viviers, Creuse, commune de Tercillat, canton de Chaholus-Malvaleix. La commune de Tercillat est limitrophe de la commune de La Cellette.

Sources: Louis LACROCQ. Mémoires de la société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, tome XXV, pages 143 et 146. Guéret 1931. - Bnf


Viville   (16)

Maison du Temple de Viville
Département: Charente, arrondissement: Cognac, canton: Châteauneuf-sur-Charente -16


Maison du Temple de Viville
Localisation: Maison du Temple de Viville


Située dans une région où l'implantation des Hospitaliers était inexistante, membre de la commanderie du Temple du Deffend, voisine des maisons templières du Dognon, de Saint-Jean-d'Auvignac et de la Lande, la maison de Viville fut vraisemblablement fondée par les Templiers, mais l'absence de documentation ne permet pas d'en avoir la certitude. Cette même lacune archivistique laisse dans l'ombre Viville jusqu'au début du XIVe siècle.

Héritiers du Temple, les Hospitaliers détenaient la seigneurie du lieu et l'on voit, en 1331, Bertrand de Viville faire aveu au prieur d'Aquitaine, frère Pierre de Mail, pour des biens sis à Viville.

L'enquête de 1373, en mentionnant les revenus de la maison avant les hostilités franco-anglaises, laisse penser que Viville était un établissement de petite importance. Ses ressources annuelles, en argent, se montaient, avant la guerre, à 15 livres réduites à 3 en 1373. Les cens en chapons et poules n'atteignaient que 20 unités, chiffre tombé à 4 depuis le début des troubles. Les terrages et les dîmes fournissaient autrefois 30 setiers de céréales contre 1 setier 1/4 désormais. Les vignes données en complant et la dîme sur le vin rapportaient auparavant 5 tonneaux de vin seulement, revenu réduit à néant. La maison possédait anciennement deux moulins à eau dont le produit était de 20 setiers de grains, mais tous deux avaient été détruits au cours des hostilités.


Viville, chevet et mur nord - Image M. Miguet
Localisation: Viville, chevet et mur nord - Image M. Miguet


Comme les autres maisons dépendant de la commanderie du DeffendDomaine du Temple à Deffend
Domaine du Temple à Deffend
, Viville passa avec cette dernière, aux mains de la commanderie des EpeauxDomaine du Temple à Epeaux
Domaine du Temple à Epeaux
au XVe siècle.

La visite prieurale de 1565 indique que la chapelle était fort délabrée, sans ornements, linge ni vases sacrés, et qu'il ne s'y faisait plus aucun service. Elle fut restaurée par l'ordre de Malte au cours du siècle suivant et devint même église paroissiale.

Son curé la fit visiter aux commissaires chargés d'effectuer la visite prieurale en 1673 qui notèrent dans leur procès-verbal: « la vouste qui est au dessus l'autel et les murailles au dessous estant le tout crevassé et les vitreaux sans vitres; y ayant des murailles devant ladite églize, qui sont desmolie. Il n'y a aucun domaine audit lieu, mais joignant le cimetière d'icelluy il y a un mazuraud où on a dit que autreffois estoit le logis de la commanderie. Le revenu de laquelle consiste en ranthes et en la moitié des dixmes des bledz qui se recuillent en la paroisse dudit Viville... »

Si l'église, dédiée à Notre-Dame avait été rendue au culte, l'ordre de Malte n'avait pas jugé nécessaire de faire rebâtir une demeure à Viville.

Les visiteurs remarquent, en 1690, que le commandeur « a fait recouvrir et relatter l'église tout à neuf, racomoder la muraille du coeur qui menassoit ruyne, fait faire les vitreaux à neuf, de manière que ladite église est en très bon état. »

A cette date, le revenu annuel de Viville se composait de 31 livres, 45 boisseaux de froment à la mesure de Bouteville, 21 boisseaux de froment à la mesure de Barbezieux, 12 boisseaux d'avoine, 29 chapons, 4 poules et quelques dîmes. Le tout était affermé, avec les revenus du Tâtre, pour 650 livres par an.

En 1718, le fermier de Viville payait 480 livres, chaque année, au prieur d'Aquitaine et il devait, en outre, verser 100 livres au prieur-curé de la Magdeleine qui venait célébrer la messe toutes les trois semaines. Entrés dans l'église, les commissaires notent « que le coeur fait en dosme, est bien vousté, ayant trois vitreaux, l'un au dessus du tabernacle et les deux autres à chaque costé de la nefve, laquelle nefve n'est point voustée, nous y avons aussy remarqué une cloche bien sonnante quy est dans un petit campaigné, la charpante, les vitreaux, les murs, les portes et tout ce qui despand de laditte église nous a paru en bon estât. Sortant de laditte église, et faisant le tour par le dheors d'icelle, avons remarqué un simetière sans clauture, les couvertures de laditte église, les murs extérieures nous ont paru en bon estât. »

Il n'y avait à Viville aucune terre labourable ni maison. Les officiers de justice du Tâtre venaient y exercer le droit de justice haute, moyenne et basse, possédé par l'Ordre sur le lieu.

En 1755, l'église était desservie par les Cordeliers de Barbezieux qui y célébraient une messe tous les quinze jours et administraient les sacrements aux paroissiens, moyennant le versement d'une pension annuelle de 156 livres. A cette date, l'édifice était en parfait état. Viville était affermée, avec Saint-Jean-d'Auvignac, 500 livres par an.

Un document de 1769 indique que le choeur était alors voûté, sans charpente. La couverture, en tuile, n'avait pas été refaite depuis longtemps. Le mouton de la cloche et ses supports, pourris, étaient à remplacer. Le devis des travaux à effectuer sur l'église se montait à 40 livres.

L'église de Viville présente un plan qui se différencie des habituelles réalisations de l'ordre dans cette région tout en conservant les caractères de nombreux édifices saintongeais, preuve, s'il en était besoin, que l'architecture templière n'est pas aussi stéréotypée qu'il y paraît de prime abord.


Viville, portail occidental - Image M. Miguet
Localisation: Viville, portail occidental - Image M. Miguet


Ce petit édifice, par ses dimensions, se rapproche des autres chapelles puisqu'il mesure intérieurement 20,80 m de long sur 4,50 m de large. Il se compose d'une nef à trois travées prolongée par une abside. Le voûtement originel a disparu: les deux premières travées étaient voûtées en plein cintre. Celles-ci s'étant effondrées, on les a remplacées par des voûtes de briques en plein cintre surbaissé reposant sur des consoles qui semblent très postérieures à l'ensemble de l'édifice. La troisième travée constitue en fait un faux carré. Elle est voûtée d'ogives, mais les deux dou-bleaux qui la limitent retombent, en l'enserrant, sur des chapiteaux romans, les deux chapiteaux séparant cette travée de l'abside étant historiés. La nef n'est percée que de deux petites fenêtres, l'une au sud, dans la première travée, l'autre au nord, dans la deuxième travée, partant de la façade ouest.
La façade est encadrée à l'ouest par deux contreforts rectangulaires peu saillants dépassant de peu la hauteur du portail et terminés par un glacis. Elle ne comporte qu'un portail à deux voussures reposant sur des piédroits. La voussure extérieure prenait appui sur des colonnettes si l'on en juge par la saillie importante du bandeau sculpté de dents de scie qui faisait office de tailloir et se prolonge de chaque côté jusqu'aux contreforts. La voussure intérieure repose sur ce même bandeau qui fait office de tailloir, le piédroit étant prolongé à cet endroit par un semblant de chapiteau de section carrée très légèrement épannelé. L'astragale qui le délimite se poursuit en une moulure jusqu'aux contreforts. L'archivolte est surmontée d'un beau cordon décoré de feuillages venant prendre appui sur les dents de scie.

Sur l'église de Viville, voir aussi: J. George, Les Eglises de France. La Charente, Paris, 1933, p. 287; Ch. Connoué, Les Eglises de Saintonge, t. IV, Saintes, 1959, p. 159 et Ch. Daras, Les Templiers en Charente. Les commanderies et leurs chapelles, Poitiers, 1981, p. 74-77.
Sources: Les commanderies des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem - Anne-Maris Legras - Editions du CNRS - 1983

Viville
Viville, base Palissy, ministère français de la Culture


Voismer   (14)

Maison du Temple de Voismer
Département: Calvados, Arrondissement: Caen, Canton: Bretteville-sur-Laize, Commune: Fontaine-le-Pin - 14


Maison du Temple de Voismer
Localisation: Maison du Temple de Voismer


La maison que les Templiers avaient établie à Voismer devait son origine aux libéralités des seigneurs de Gouvix, Pierre de Gouvix et Guillaume son fils, qui avaient constitué pour eux, en 1148, dans le fief de Fontaine-le-Pin, la terre et seigneurie de Voismer.

Nous avons trouvé une charte de Robert de Gouvix, de l'année 1203, par laquelle ce seigneur approuvait et confirmait toutes les donations que Guillaume de Gouvix, son père, et Pierre de Gouvix, son grand-père, avaient faites à l'Ordre du Temple, comprenant notamment la maison du Temple de Voismer, avec ses dépendances, et généralement toutes les possessions des Templiers, comprises dans le fief de Fontaine-le-Pin, tant en terres arables qu'en bois, eaux et hostises. Il leur assurait la libre disposition des terres que son père et son aïeul avaient échangées avec Richard le Tose, Tristan de Bouillon et ses vavasseurs de Fontaine. Il leur concédait, en outre, l'église de Fontaine-le-Pin avec ses revenus, la maison de Robert Lefebvre, le moulin de Laize, qui provenait de Guillaume de Gouvix et le droit de mouture dans tout le fief de Fontaine. Enfin, il déclarait leur donner soixante acres de bois dans la forêt de Granleir, dépendant de son fief, à prendre du côté de Potigny, avec droit de commune pâture pour les Templiers et pour leurs hommes dans toute l'étendue de la terre de Fontaine-le-Pin.

Quatre ans plus tard, en mai 1207, le même Robert de Gouvix donna encore aux Templiers son bois, appelé la Londe on la Lande, que limitait la Laize. Toutefois il était stipulé dans l'acte de donation pour le cas, non réalise d'ailleurs, où Alice, femme du donateur, viendrait à lui survivre, que cette donation serait considérée comme nulle et non avenue; mais dans ce cas Robert voulait que, par compensation, les Templiers eussent le droit de jouir en toute propriété de sa terre du Petit-Chardonnet, qui dépendait de son fief de Gouvix.

La maison de Voismer était surmontée d'une tour assez élevée. Elle était située sur le chemin de Fontaine-le-Pin, au pont de Clairtison. Il s'y trouvait une chapelle dédiée à Notre-Dame-du-Temple et chargée de trois messes chaque semaine.

Le domaine contenait 66 acres de terres de labour et de prairies. Il y avait en outre, 37 arpents de bois, nommés le Rois du Parc et le Rois de la Londe.
Le moulin de Laize dépendait également du domaine de Voismer.
Le commandeur touchait une rente annuelle de 95 livres sur le domaine de Caen.
Sources: Etude sur la Commanderie de Breteville-le-Rabet par O. Biré. Editeur: Henri Delesques, Imprimeur-Editeur, 1903. Caen


Volnay   (21)

Domaine du Temple de Volnay
Département: Côte-d'Or, Arrondissement: Beaune, Canton: Ladoix-Serrigny - 21


Domaine du Temple de Volnay

Domaine du Temple de Volnay


Outre le sang de ses enfants, Volnay fournit aux guerres saintes son or et ses biens ; il donna largement pour former la solde des plus valeureux champions de la Croix : les chevaliers de l'Hôpital et du Temple.
Philippe d'Antigny leur légua, en 1248, deux cents soldées de terre ;
? en 1207, Pierre Hodemère fit don, à Dieu et aux frères de la milice du Temple, du cens qu'il percevait sur trois vignes de Volenay ; ?
? en 1259, Etienne, clerc de l'église de Volenay, laissa aux Templiers, pour le remède de son âme et de celles de ses ancêtres, un demi-muid de vin et la moitié des fruits de deux pièces de vigne qu'on lui desservait annuellement (1). ?
1. Les titres de ces donations sont aux archives de Bourg.

Ce fut dans ce temps, que se termina le long et célèbre procès des Templiers : l'Ordre fut aboli, en 1311 ; Jacques Molay, le grand maître, et plusieurs chefs furent condamnés au feu. Cette sentence causa une profonde sensation à Volnay ; l'Ordre avait des propriétés dans notre village, et Molay avait été créé chevalier dans la chapelle Saint-Jacques de Beaune. Les Templiers qui avaient reçu leur règle de saint Bernard, et qui, jusque-là, avaient eu la gloire de former, dans les Croisades, l'avant-garde de l'armée chrétienne, étaient devenus indignes de porter les insignes de leur Ordre : le manteau blanc et la croix rouge, symboles de la pureté des moeurs et de la foi chrétienne.

Les biens que les Templiers possédaient à Volnay passèrent aux chevaliers de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
Sources: M. l'abbé Bavard, Etienne, Histoire de Volnay, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, page 58, 63. Dijon 1887 - Bnf

Volnay, canton de Beaune-nord
— Volnai, 1207 (Fonds de la Maison du Temple de Beaune, H 1227)
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Côte-d'Or, rédigé par Alphonse Roserot. Paris Imprimerie Nationale, MDCCCCXXIV.


Voulaines-les-Templiers   (21)

Maison du Temple de Voulaines-les-Templiers
Département: Côte-d'Or, Arrondissement: Montbard, Canton: Recey-sur-Ource - 21


Maison du Temple de Voulaines-les-Templiers
Localisation: Maison du Temple de Voulaines-les-Templiers


Voulaine, nous l'avons dit, fut l'un des principaux lieux que les Templiers choisirent en Bourgogne lorsqu'ils arrivèrent de la Terre-Sainte. L'évêque de Langres, Geoffroy, qui les accueillit avec empressement, leur donna, en 1163, l'église de cette paroisse et les enrichit ensuite de forêts et de domaines, en 1208 et 1237. L'un de nos ducs, Hugues III, de son côté leur avait concédé, en 1175, les droits de fief qui lui appartenaient sur Voulaine et Leugley.
Bientôt et lorsque les Hospitaliers furent investis des biens du Temple, le Grand maître de Rhodes, frère Louis de Villeneuve, désigna, en 1325, la maison de Voulaine pour être la résidence du grand-prieur de Champagne et le siège du chapitre prioral.

La situation de ce lieu sur l'extrême limite de trois provinces, au milieu d'un beau vallon arrosé par une rivière et abrité par de vastes forêts couronnant les coteaux, avait été favorablement choisie sous tous les rapports. Aussi les chefs des Templiers et après eux les grands-prieurs des Hospitaliers y avaient fait élever de fortes constructions. On pourra en juger par la description suivante dont nous avons retrouvé les détails aux archives de Bourgogne, consignés dans le procès-verbal de la visite de ce monument qui, d'après les ordres de Charles IX, fut exécutée le 2 janvier 1574 par le bailli de la Montagne (on désignait ainsi le Châtillonnais), en présence du frère Michel de Sèvres, chevalier, grand-prieur, commandeur de Bure, Mormant et Epailly, et capitaine de 50 hommes d'armes des ordonnances de Sa Majesté. En voici le texte : « Chastel et maison fort de Voulaine, de grande étendue, fermé par une haute muraille d'enclos espaulée par dix tours de 50 pas en 50 pas, sur chacune desquelles tours il y a en embrasure une longue couleuvrine en métal aux armes des grands-prieurs. Cette muraille est bordée par un fossé façon de ceux des bourgs fermés, sur le bord duquel sont plantées des rangées de grands arbres. Au-devant de l'entrée il y a une barrière et un pont, et à gauche est le logis du premier portier. Vient la basse-cour, où au fond et sur les côtés on trouve un grand colombier, une forge, des écuries et des étableries; puis un pavillon contenant chambre haute et basse pour le logement du capitaine du chastel; enfin une fontaine d'eau vive et courante au milieu de cette basse-cour. »


C'est une propriété privée, elle ne se visite pas
Voulaines-les-Templiers
Voulaines-les-Templiers - Sources: Jack Bocar


« De là, on entre par un pont en pierre dans la cour priorale entourée d'une muraille crénelée flanquée de cinq tours construites en pierres de taille à bossages, et au pied d'icelles muraille et tours est un fossé plein d'eau, revêtu en pierres, large de 60 pieds. Au milieu de cette cour s'élève un fort donjon qui a quatre faces, dont la première vis-à-vis l'entrée a sur son front quatre tourelles, tandis que les trois autres faces ne sont accompagnées que d'une grosse tour chacune; les unes comme les autres de ces tourelles et tours sont couvertes d'ardoise avec panonceaux à leurs pointes aux armes de la Religion. »

« Au rez-de-chaussée de la première-face du donjon on trouve la chapelle voûtée, longue de 48 pieds et large de moitié. Puis la salle des gardes avec quatre grandes fenêtres dont les verres sont en couleur et armoriés de la croix de l'ordre. A un bout de cette façade est la chambre du frère secrétaire, et à l'autre bout les cuisines, à l'étage au-dessus il y a une grande salle à un des bouts pour la tenue des chapitres prioraux ayant quatre fenêtres coloriées et armoriées des écussons de plusieurs grands prieurs, dont se voient aussi les portraictures appendues aux murailles. Au milieu de cette face est la chambre d'habitation du grand-prieur avec un cabinet dans chacune des tourelles du milieu, éclairé par verrières peintes. A la suite du logis prioral se trouve la chambre de l'argentier avec cabinet dans, la tourelle fermé par une porte en fer, servant à garder les chartes, papiers, titres et autres bonnes besognes de la maison. Tout à l'entour des quatre faces il y a des galeries hautes et basses auxquelles on monte par des escaliers en pierre à la moderne pour communiquer dans toutes les chambres. Ces galeries sont soutenues par des colonnes en pierre sculptées et ouvragées, ce qui formait comme un cloître. »

« Sous la seconde face sont les sommelleries, les fours, la rôtisserie, et à l'étage au-dessus les chambres des novices, des servants et aussi des magasins. »

« Dans l'autre face, il y a des chambres hautes et basses pour les survenants, dont l'une est réservée pour les frères prêcheurs de passage, et une autre pour la malgouverne. Sur le flanc de cette façade est la tour du Lion, contenant l'arsenal des piques, arquebuses, pistoles et vieilles armures. »

« Finalement, dans la quatrième face sont placés les garde-manger, et en haut la lingerie et les chambres des valets de basse-cour. »

Peut-être trouvera-t-on un peu longs les détails que nous donnons sur ce monument qui devait dater du moyen-âge. Cependant nous les avons jugés utiles pour en faire ressortir l'importance, en perpétuer autant que possible le souvenir et en regretter la destruction complète qui ne remonte qu'à 1825. Au moins si des archéologues, des touristes, étaient tentés d'aller chercher et visiter les restes de l'antique et forte demeure des hôtes chevaleresques de Voulaine-les-Templiers, ils seront avertis qu'il n'en reste pas pierre une pierre !
Sources: César Lavirotte - Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne - Membre de la Société française pour la conservation des Monuments - 1852.

Voulaines-les-Templiers
Le Temple de Voulaines fut crée en 1175, elle était la commanderie mère de la Bourgogne Nord, le fief entier appartenait à cette commanderie en 1237. Après le procès de l'Ordre du Temple, les Hospitaliers s'y installérent.

La maison du Temple de Voulaines « de Volenis », au diocèse de Langres, avait chapelle, et le précepteur de Bure y vint recevoir en l'année 1295, alors que le prêtre desservant la maison était frère Pierre « de Seneto castro. »
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.

Procès des Templiers, tome I, page 506
Ipse autem fuit receptus in capella domus Templi de Volenis Lingonensis diocesis, in proxima septimana Paschali erunt XVI anni vel circa, per fratrem P. de Buris, quondam tunc preceptorem de Buris, presentibus fratribus Radulpho de Buris avunculo ipsius testis, Petro de Castellioneto servientibus, et Petro de Seneto Castro presbytero, deffunctis,[...]
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.


Vourey   (38)

Maison du Temple de Vourey
Département: Isère, Arrondissement: Grenoble, Canton: Rives - 38


Maison du Temple de Vourey
Localisation: Maison du Temple de Vourey


Cette Maison du Temple de Vourey, est très probablement confondue depuis assez longtemps avec Moirans et Saint-Jean-de-Moirans.

Il est possible que la lecture de sa situation dans le Grand Prieuré d'Auvergne de Léopold Niepce, ait mal été interprétée. Il y est dit: La Maison de Vourey à 10 lieues du chef marquisat de Chassagne, entre Moirans (Isère) et Tullins (Isère) sur la route de Grenoble.

Cette analyse est personnelle, mais elle se fonde sur le fait que Moirans est inexistant en bien qu'il soit Templiers ou Hospitaliers.

Cette Maison du Temple de Vourey consiste en terres, prés, cens. Son revenu était en 1745 de 550 livres.
Il n'y a plus traces des Templiers dans cette commune
Sources: Léopold Niepce - Le Grand-Prieuré d'Auvergne - Lyon, 1883

Maison du Temple de Vourey
Après la suppression de l'ordre des Templiers en 1310, le Temple de Vaulx passa aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Suivant les notes laissées par Brouchoud et qui ont été publiées par Niepoe, les Hospitaliers ajoutèrent à la commanderie de Vaulx d'autres domaines provenant des biens Templiers sis à Montiracle, La Verpillière, Vourey, Ornacieux, Lachal, Bellecombe, La Chapelle du Péage-de-Septème, l'hôpital de la Tour-du-Pin et celui de Charvieu, Monchausson, Nemi-Tenay et la Grange-Blanche.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.


Vouthon   (16)

Maison du Temple de Vouthon
Département: Charente, Arrondissement: Angoulême, Canton: Montbron - 16


Maison du Temple de Vouthon
Localisation: Maison du Temple de Vouthon


Parmi les établissements des Templiers, la commanderie de Vouthon passe pour avoir été l'un des plus anciens, bien que sa chapelle Saint-Martin ait été tardivement élevée.

La construction assez confuse de cet édifice prouve manifestement qu'il n'est pas l'oeuvre du même architecte. Tout d'abord, on se contenta d'élever les deux travées étroites de la nef, délimitées par les demi-colonnes soutenant les doubleaux des berceaux. Leur forte brisure semble indiquer que la chapelle avait été refaite à la fin du XIIe siècle.

Quelques années plus tard, dans le but d'aménager le choeur, la travée orientale se trouva réduite par l'introduction de pilastres recevant la retombée de trois rouleaux. La présence de ces arcs, peu justifiée puisqu'aucun clocher ne surmonte le choeur, avait nui à l'éclairage de la nef. Afin d'y remédier, des travaux furent entrepris au XVe siècle; la fenêtre au revers de la façade fut allongée et une ouverture fut percée au gouttereau septentrional. (Toutes les fenêtres sont ornées de moulures prismatiques).
Vouthon Img Jacques Filhol
Le mur droit fermant le choeur conserva son arc d'encadrement, mais on remplaça le triplet roman qui devait exister, à l'origine, par une fenêtre à meneaux, plus lumineuse.

Au portail, les colonnettes sont en grand nombre. De chaque côté, trois reçoivent les rouleaux brisés et deux autres servent d'appui à l'archivolte en pointes de diamant. Bien que cette dernière soit ouvragée comme à Malleyrand, la décoration reste fruste tant au dehors qu'à l'intérieur de l'édifice. La sculpture ne s'épanouit guère qu'à la corniche du gouttereau sud. (Aucun modillon ouvragé n'apparaît au gouttereau sud). Parmi des représentations burlesques on distingue un modillon à copeaux, intéressant à identifier après en avoir retrouvé le dessin sur l'une des voussures du portail de Petit Mas-Dieu.

D'importants remaniements ont également altéré la façade au cours des guerres anglaises. Celle-ci fut exhaussée et une ouverture insolite fut établie sur le cordon qui sépare l'étage au-dessus de la fenêtre allongée dont nous avons parlé.

Afin d'assurer la protection de l'église, les contreforts ont été considérablement renforcés.

A la vérité, tant de travaux exécutés dans ce monument ne permettent plus de reconnaître, avec assurance, son ancienne présentation.

Suivant la coutume, les bâtiments conventuels avoisinaient le chevet de la chapelle. De hauts escaliers y donnent accès; l'un d'eux conduit à une grande salle dont la porte extérieure est décoré par un arc en accolade. Cette ornementation, non sans rapport avec celle de Villegats, montre bien que les logis avaient été, pour la plupart, refaits par les Hospitaliers, lorsqu'ils succédèrent aux Templiers.

Nous ne terminerons pas l'examen de cette commanderie sans rappeler qu'au presbytère de Montbron on peut voir une statuette en bois, de la fin du XVIe siècle, représentant un cavalier avec une croix peinte sur la poitrine. Provenant, selon toute vraisemblance, de la commanderie de Vouthon, ce cavalier, à l'allure fière et martiale, évoque, mieux que toute autre figuration, la vie rude de ces moines soldats. « Cette statuette est aujourd'hui classée. Découverte dans l'église de Montbron, dédiée à saint Maurice, elle ne peut prêter à confusion avec l'effigie de ce saint. »
Sources: Les Templiers en Charente les Commanderies et leurs Chapelles - Charles Daras - S.A.H.C.

Vouthon Trudon Ordre de Malte et des Ormes
Parmi les établissements des Templiers, la commanderie de Vouthon passe pour avoir été l'un des plus anciens, bien que sa chapelle Saint-Martin ait été tardivement élevée.

La construction assez confuse de cet édifice prouve manifestement qu'il n'est pas l'oeuvre du même architecte que la chapelle de Malleyrand. Tout d'abord, on se contenta d'élever les deux travées étroites de la nef, délimitées par les demi-colonnes soutenant les doubleaux des berceaux. Leur forte brisure semble indiquer que la chapelle avait été refaite à la fin du XIIe siècle.

Quelques années plus tard, dans le but d'aménager le choeur, la travée orientale se trouva réduite par l'introduction de pilastres recevant la retombée de trois rouleaux. La présence de ces arcs, peu justifiée puisqu'aucun clocher ne surmonte le choeur, avait nui à l'éclairage de la nef. Afin d'y remédier, des travaux furent entrepris au XVe siècle; la fenêtre au revers de la façade fut allongée et une ouverture fut percée au gouttereau septentrional. (Toutes les fenêtres sont ornées de moulures prismatiques).

Le dernier précepteur de Nantes, un prêtre du nom de Pierre Mathieu et quatre autres, furent reçus en la chapelle du Temple de Vouthon « de Vertone » pro « de Vuctone », « Engolismensis diocesis », vers 1290, à la Toussaint, par Baymond de Mareuil, chevalier, et lieutenant du précepteur du Poitou, en présence de Gérard la Vergne, précepteur de Périgueux (ou du Périgord) et d'autres Templiers.

Un autre précepteur, celui de ChâteauBernard, parlant de la même cérémonie de réception, donne toutefois Raymond de Mareuil, comme précepteur de cette maison de Vouthon.
Sources: Chevaliers de Malte, Grand prieuré de France et Trudon des Ormes - les maisons du Temple en France à travers les interrogatoires du Procès.


Vouziers   (08)

Moulins du Temple de Vouziers
Département: Ardennes, Arrondissement: Vouziers, Canton: Vouziers - 08


Moulins du Temple de Vouziers
Localisation: Moulins du Temple de Vouziers


L'établissement que les Templiers avaient à Vouziers, consistait en des moulins établis sur un des affluents de l'Aisne, qu'on appelait le ruisseau de Marizy.
Ces moulins avaient appartenu aux abbé et religieux de Saint-Thiery, du diocèse de Reims ; mais comme leur entretien était fort coûteux et difficile, parce que les religieux n'avaient pas de bois dans les environs pour les réparer, et qu'ils devaient pour cela en faire venir de très-loin, on prit le parti de les vendre.

Des lettres de Jean, archevêque de Reims, du mois de mai 1274, portent que les religieux de Saint-Thiery ont cédé, par forme d'échange, aux frères de la chevalerie du Temple de Reims, leurs moulins de Vouziers, « apud Vousiers », la rivière sur laquelle ils étaient construits, jusqu'à l'endroit appelé la Vieille-Fournelle, deux fauchées de pré situées entre les moulins et le bras des écluses, une saussaie touchant à ce pré, avec quelques cens et rentes sur des héritages, à la charge et sous la condition que les religieux de Saint-Thiery qui demeureraient dans les maisons de Surienne et d'Ydes, auraient le droit de moudre leurs grains auxdits moulins sans rien payer.

En contre-échange, les Templiers abandonnèrent au monastère de Saint-Thiery, la rente d'un setier de froment à « Til », le quart d'un moulin près de « Hupignicourt », sur les bords de la Suippe, « super ripariam de Sopia », au lieu dit « Aube rive » (Aubevive, (Marne) arrondissement Reims), avec le droit de pêche, les cens et rentes en dépendant. De plus une soulte de 600 livres fut payée par les Templiers aux religieux.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Voves   (28)

Maison du Temple de Voves
Département: Eure-et-Loir, Arrondissement: Chartres, Canton: Voves - 28


Maison du Temple de Voves
Localisation: Maison du Temple de Voves


L'ancienne maison du Temple de Voves fut désignée, après que les Hospitaliers en eurent pris possession, sous le nom de maison de l'Hopitau, ainsi qu'elle est mentionnée dans le procès verbal de la visite prieurale de 1495: « La ferme du Temple de Vausves, aujourd'hui l'Hopitau, ou y a chappelle, fondée de saint Jehan, chargée tous les moys d'une messe et où a III ou IIII cens arpens de terre et maison pour le fermier et toute jurisdicion. »
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Voyennes   (80)

Domaine du Temple de Voyennes
Département: Somme, Arrondissement: Péronne, Canton: Nesle - 80


Domaine du Temple de Voyennes
Localisation: Domaine du Temple de Voyennes


En 1182 le Chapitre de Noyon avait acensé à Nivelon de Montdidier, maître du Temple dans le diocèse de Noyon, (il n'y avait pas encore de baillie de Vermandois), ses moulin, chaussée et pêcheries de Voyennes, moyennant dix muids de froment et 10 sols de monnaie de Vermandois. Les frères du Temple s'engageaient à payer le cens convenu, à Noyon, le transport du grain étant à leur charge, et à souffrir le libre passage sur la chaussée des chevaux, des voitures à deux et quatre chevaux et autres véhicules du Chapitre. Quant aux chanoines, ils devaient veiller à ce que leurs hommes allassent au moulin des Templiers et non à un autre.

Comme à Voyennes se trouvait un des plus anciens passages de la Somme, la défense en avait été confiée à un poste de Templiers. Cette hypothèse de M. l'abbé De Cagny est rendue vraisemblable par ce fait, que vers le milieu du XIIIe siècle, un frère du Temple, Jean de Tracy, en avait la garde. Nous savons en effet que Jean de Tracy, sur l'invitation de Simon de Clermont, seigneur de Nesle, et du frère Daniel (recteur) du Temple en Vermandois, s'engagea à observer les droits du Chapitre sur la chaussée de Voyennes, chaussée dont la garde lui avait été confiée par le seigneur de Nesle.

Il est probable que les seigneurs de Nesle, n'avaient favorisé la création d'une maison du Temple en cet endroit, qu'à la condition expresse que les Templiers défendraient cet important passage.

D'après l'abbé De Cagny, l'établissement des Templiers s'élevait sur la rive gauche de la Somme, au lieu dit « Courtemanche » ; cette partie sud de Voyennes est même encore appelée le quartier du Temple. En 1311, ces biens passèrent aux Hospipitaliers d'Eterpigny. Comme ces derniers avaient le patronage de la cure, M. De Cagny pense, avec raison que les Templiers l'avaient eu, avant eux.

Quant à Courtemanche ou Courdemanche, il en est fait encore mention dans le rapport d'une visite prieurale faite en 1495 par les Hospitaliers: « Courdemanche, où souloit avoir grans maisonnemens de maison et granges, que feist bruller feu monseig. le connestable de Saint-Pol ou temps des guerres. »
Sources: Trudon des Ormes: Possessions de l'Ordre du Temple en Picardie. Editions Yvert et Tellier. Amiens 1893


Vuillecin   (25)

Maison du Temple de Vuillecin
Département: Doubs, Arrondissement: Pontarlier, Canton: Pontarlier - 25


Maison du Temple de Vuillecin
Localisation: Maison du Temple de Vuillecin


Sur la paroisse de Vuillecin étaient deux établissements que nous ne pouvons passer sous silence: le Temple et Saint-Lazare. Pour plus d'exactitude, nous aurions pu n'en parler qu'à l'article relatif aux sires de Joux, puisqu'entre ces seigneurs et les Templiers de Pontarlier ou de Vuillecin il y eut des relations attestées par des actes ; mais nos lecteurs trouveront sans doute qu'il est plus convenable de les mentionner à l'occasion du village sur le territoire duquel ils sont placés, quoiqu'ils ne fassent pas partie de la même seigneurie.

Le Temple est maintenant le nom d'un canton de la Champagne ou de la plaine de Pontarlier, situé entre cette ville, le Drugeon, le territoire d'Outhaud et les grands communaux de Doubs, On y remarque encore les vestiges d'une église qui a été détruite pendant la révolution, et les ruines plus anciennes de quelques maisons qui l'avoisinaient. Cette église, ces maisons, et les propriétés qui en dépendaient, appartenaient à aux Templiers puis à l'ordre de Malte qui les avait obtenues après la suppression des templiers. Ceux-ci devaient sans doute cette terre à la libéralité des comtes de Bourgogne, ou plutôt des sires de Joux, qui leur firent d'autres dons. Ainsi, Jean, sire de Joux, légua, en 1303, aux templiers de Pontarlier son palefroi et son armure; et Jacquette, sa fille, en testant, l'an 1340, ordonna qu'on leur restituât ce que les sires de Joux leur avaient enlevé (1): ce qui prouve que les Templiers s'étaient maintenus à Pontarlier après leur suppression (au concile de Vienne, 3 avril 1312), mais qu'ils avaient été maltraités par les sires de Joux, sans doute par suite des dispositions qu'on avait prises partout contre eux. La piété des fidèles, si généreuse dans notre pays envers les maisons religieuses, avait augmenté aussi leur domaine; outre ce qu'ils possédaient à Vuillecin, ils avaient aussi des censés à Usiers et à Bouverans.
1. M Droz Histoire de Pontarlier page 309. Guillaume, histoire des Sires de Salins, tome I, aux Notes pages 318 et 319.

Ce Maison du Temple puis membre de l'ordre de Malte dépendait de la maison du Temple de Salins. Le terrier en a été renouvelé, en 1716, par des actes passés devant M. Lancrenon, notaire à Sombacour, commissaire au dénombrement des terres de la seigneurie dépendante du temple de Salins, avec les lieux d'Usiers, Bouverans et Vuillecin (2).
2. Les minutes de ce notaire sont en l'élude de M Gigourley, notaire à Levier, M Loiseau, à qui nous devons ce renseignement, n'a pu se procurer le dénombrement de 1716.
Toutes ces propriétés ont été vendues pendant la Révolution.
Sources: Jean Ignace, Joseph Bourgon, Recherches Historiques sur la ville et l'arrondissement de Pontarlier. Pontarlier 1841

Vuillecin
— Archives bien installées; inventaire bien maintenu à jour, reliures exactement faites ; aucun document ancien, les registres paroissiaux étant à Dommartin ; heureusement, les archives de la commanderie du Temple de Vuillecin sont en partie conservées aux archives du Doubs (fonds de l'ordre de Malte).

A côté des résultats pratiques de l'inspection, des prescriptions envoyées par l'administration préfectorale à la suite des constats opérés par les tournées, le classement et l'inventaire des pièces antérieures à 1792, qui sont fréquemment d'un haut intérêt historique, souvent même quand il s'agit de forêts ou de pâtures, d'un intérêt tout à fait matériel et immédiat, s'opèrent à la longue.

A l'heure présente, le classement des archives de Chalèze s'achève; on y a retrouvé, provenant d'une maison achetée à la famille Varin, tous les papiers vieux de deux à trois siècles qui proviennent de la famille Varin-Dufresne et n'intéressent nullement la commune de Chalèze. Autorisées par le Conseil général, des démarches seraient utilement faites pour réunir ce fonds de pièces relatives à Fretigney, Mailley, Maizières dans la Haute-Saône, au dépôt des archives du Doubs. Des négociations dans le même but Réuniront sans doute, quand les deux conseils municipaux auront été consultés dans ce sens, les minutes notariales de Mouthier-Hautepierre aux papiers de famille des Varin-Dufresne. Ce sera un résultat profitable à tous, à commencer par les archives départementales du Doubs.
Sources: Rapports du Préfet et de la commission départementale, procès-verbaux des délibérations du conseil général du département du Doubs. M. Roger, préfet du département. Session d'août 1903. Besançon 1886


Vulaines-lès-Provins   (77)

Domaine du Temple de Vulaines-les-Provins
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Provins, Canton: Provins - 77


Domaine du Temple de Vulaines-les-Provins
Localisation: Domaine du Temple de Vulaines-les-Provins


L'on peut se faire une idée de l'importance que les Templiers attachaient à la possession d'immeubles urbains si je cite, par exemple, l'échange qu'ils conclurent avec Léon de Sézanne, de deux « places » situées en la grand-rue de Provins pour vingt-deux arpents de terre à Vulaines et vingt-trois setiers de froment à Vulaines et à Léchelle (29 mai 1263). Voilà certes des terrains qui durent par la suite ne pas être d'un léger rapport !

CXLVI - (Provins, 29 mai 1263)
Amortissement donné par Thibaud, roi de Navarre et comte de Champagne et de Brie, de deux places acquises par les Templiers de Lyon de Sézanne en échange de vingt-deux arpents de terre au finage de Vulaines, et de vingt-trois setiers de froment à Vulaines et à Léchelle.

Nous Thibault, par la grâce de Dieu rois de Navarre, de Champaigne et de Brie cuens palazins, faisons savoir à touz ceus qui verront cez letres présentes que, en nostre présence establiz, Lyoines de Sezane, chevaliers, a reconneu par devant nous que il a donné et otraié en non d'eschange aus frères de la chevalerie du Temple deus places que il avoit en la Grant rue de Prouvinz, dont l'une fu le major de Sordeul que il tenoit à douze deniers de cens de nous, et l'autre fu Michel Paris que il tenoit de nous à seze solz de coustume. Lesquelles deus places devant dites seoient entre rue Elambert et l'essiau de la ville, joignanz de toutes parz aus maisons du Temple et au pavement de la Grant rue, pour vint et deus arpenz de terre gahagnable que li devant diz frère avoient eu finage de Wulenes, et pour vint et trois setiers de fromant que li devant dit frère avoient à Hulenes et à Leschieres, auz viez setiers de Prouvinz, lesquelles places devant dites, li devant dis Lioines leur a promis à garantir aus us et aus coustumes de Prouvinz. Et pour ce que ces devant dites places mouvoient de nous à cens et à coustumes desurdites, nous loons, quittons et octraions aus devant diz frères le cens et la coutume qu'elles nous dévoient, et les devant dites places qu'il les puissent tenir à touzjours quitement Et li devant diz Lyoines, nous a asis seur l'eschange desurdit les douze deniers de cens et les seze solz de coustume que les devant dites places nous devoient. En tesmoignage de laquelle chose, nous avons seelées ces présentes letres de nostre seel. Ce fu fet à Prouvinz, en l'an de grace mil deus cens soisante et trois, le mardi après le octaves de Penthecoste, eu mois de may. La note Jehan nostre clerc.
(Archives nationales, S 5162 s, liasse 29, nº 1. Original scellé sur double queue; sceau disparu.)
Sources: Carriere Victor, Histoire et cartulaire des templiers de Provins, Libriaire Champion, Paris - 1919


Vy-les-Filain   (70)

Seigneurie du Temple de Filain et Vy-les-Filain
Département: Haute-Saône, Arrondissement: Vesoul, Canton: Montbozon - 70


Seigneurie du Temple de Filain
Localisation: Seigneurie du Temple de Filain


— Etymologie latine: Fons Lanae, fontaine de Laine.
— La petite rivière de Laine prend sa source à Filain.
— Le même cours d'eau a donné son nom au hameau qui dépend aujourd'hui de la commune de Vy-lez-Filain, et où les Templiers eurent autrefois un de leurs principaux établissements.
— Le maître de Bourgogne y demeurait.
— On trouve aux archives de la Haute-Saône un accord fait à Laine en 1211, entre l'abbé de Bellevaux et frater Symon de Tramis Templariorum magister in Burgundia.
— Dans un autre acte daté de 1232 et également passé à LaineDomaine du Temple à Laine
Domaine du Temple à Laine
, l'une des parties est frater Petrus de Forgueroles (Fougerolles) preceptor domorum Templi in Burgmtdia.
— Les Templiers avaient de nombreuses seigneuries dans notre province.
— On en peut juger par celles qui appartenaient encore en 1670 aux chevaliers de Malte, héritiers des Templiers.
— Dans la seule partie du comté qui est devenue la Haute-Saône, ils avaient des possessions à Liévans, Broye-lez-Loup, Courtesoul, Meurcourt, Montseugny, Pierrecourt, Presle, Velorcey, La Villedieu-lez-Fontenette et La Villedieu-lez-Qucuocbe.
— Pour compléter cette énumération, que M. Charles Longchamps donne dans ses Glanures, page 47, il faut ajouter Andelarre, Barges, lgny, Valay, Lavigney, Fontenois-la-Ville et Dampierre-lez-Montbozon.
La Haute-Saône, Dictionnaire Historique et Topographique et Statistique des Communes du Département. Par L. Suchaux. Tome II, Vesoul, 1866.

Vy-les-Filain


Domaine du Temple de Vy-les-Filain
Localisation: Domaine du Temple de Vy-les-Filain


— Vy-les-Filain avait au XIIIe siècle des seigneurs de ce nom: en 1212 vivait Odo de Vile ; en 1256, Willermus de Vil sito juxta Foleyns domicellus.
— A 400 mètres au nord du village, on rencontre un groupe de murgiers sur lesquels sont épars dans la pierraille des fragments de tuiles et de pierres taillées; ce sont d'après la tradition locale, les décombres d'un vaste couvent de Templiers. Près de ces ruines on voit un puits, ainsi que les restes de constructions. Ces restes indiquent, dit-on, l'emplacement qu'occupaient les écuries du couvent. Ce qui est historiquement bien établi, c'est qu'à Laine fut maintenue une commanderie que l'Ordre de Malte conserva après la suppression de l'Ordre du Temple. C'est aujourd'hui une maison de campagne avec ferme et moulin.
— A quelques pas du hameau sort du pied d'une coline couverte de broussailles une source très-abondante dont les eaux se réunissent presque immédiatement à celles de la Linotte.
— L'ancienne église de Vy-les-Filain, qui avait été restaurée et agrandie en 1749, a été rebâtie en 1863. Après avoir été paroissiale au XVIIe et au XVIIIe siècle, elle devint dans la nouvelle organisation ecclésistique, une chapelle de Filain. Un décret impérial du 16 août 1854 lui a rendu son titre de succursalle.
— Patron Saint Julien.
La Haute-Saône, Dictionnaire Historique et Topographique et Statistique des Communes du Département. Par L. Suchaux. Tome II, Vesoul, 1866.


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