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Cartulaires des commanderies Templières

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    Introduction au Cartulaire des Templiers de Vaour

    I

    Le Cartulaire des Templiers de Vaour (1) est un rouleau de parchemin long de 5 métrés 60 et large d'environ 22 centimètres. Il se compose actuellement de 12 feuilles rattachées les unes aux autres par une lanière de parchemin engagée dans des fentes parallèles, comme le montre notre fac-similé ; la dernière peau seule est cousue avec un fil blanc dont les points sont disposés en dents de scie. Le mauvais état de la première, l'étude des pièces contenues dans celle-là et les suivantes permettent de croire que primitivement le cartulaire devait être un peu plus volumineux ; mais il n'est pas possible de déterminer l'étendue de la partie détruite.

    La pièce CXV, la dernière du recueil, nous apprend que le commandeur de Vaour, Pierre del Castel, fit faire ce cartulaire par son neveu Guibert, chanoine de Saint-Antonin, en l'an 1202. Le chiffre de l'indiction indiquée se rapportant à la durée comprise entre le 24 septembre 1201 et le 23 septembre 1202, d'autre part, l'année commençant au 25 mars, ainsi que nous l'établissons plus loin, la date de cette transcription se trouve comprise entre le 25 mars et le 23 septembre 1202.

    On lit dans la même note finale que Pierre del Castel déposa aux archives du Temple, à Monzon (Aragon), ce précieux document afin d'assurer sa bonne conservation. Plus tard il passa aux mains des Hospitaliers de Toulouse qui ont écrit, au XVIe siècle au dos de la dernière feuille, "A Vahour aperten, que es estat trobat à la tor [del Temple] de Tholosa. Deo gracias. Commander de la Bartha" (2), et au siècle suivant : "1177. Vahours. Rouleau dans lequel sont escriptes toutes les donations et autres acquisitions de la commanderie dudit Vahours, escrit de lettre antienne et en latin, cotté n· 1".

    Déjà, à partir du XVe siècle, le dos du rouleau avait reçu quelques inscriptions relatives à la situation des localités disparues ou dont les noms avaient subi des transformations notables ; ce sont là parfois des indications utiles ; nous les reproduisons dans des renvois au bas des pages. Enfin des archives des Hospitaliers, notre cartulaire est passé, à la Révolution, dans celles du département de la Haute-Garonne.

    Au XVIe siècle, on a encore numéroté les documents transcrits, mais en négligeant les 4 premiers qui n'étaient qu'en partie lisibles —nous les désignons par les lettres a, b, c, d, —et en omettant dans ce dénombrement 7 autres pièces auxquelles nous assignons le rang qui leur appartient en ajoutant les mots bis et ter. On a ainsi, non plus 102 pièces, mais 115. Il est bon de remarquer que les chiffres anciens sont placés à la suite et non en tête des actes, comme l'avait pensé M. Rossignol (3), par suite il faut augmenter d'une unité les numéros de référence donnés par cet auteur. Dans notre édition, nous avons adopté l'ordre chronologique et classé à nouveau les pièces du cartulaire; un tableau de concordance sert à les retrouver dans le manuscrit.

    Leurs dates extrêmes sont 1143 et 1202 ; mais les trois quarts environ de ces actes appartiennent aux années 1175 à 1187. Trois scribes ont concouru à leur transcription : le premier a écrit jusqu'à la pièce 25; il n'emploie pas d'accents, mais place des points un peu au hasard entre les mots. L'œuvre du second comprend les pièces 26 à 87 ; dans cette partie, les a, i, et o sont souvent accentués ; il en est parfois de même pour certaines consonnes comme le (z) ou (l'r) redoublé ; le point et virgule renversé se rencontre assez fréquemment, le y presque jamais. Le troisième collaborateur fait au contraire un usage constant de cette lettre dont il se sert au lieu de (l'i) et ponctue avec notre point et virgule. Dans les remarques que nous ferons sur la langue dans laquelle le cartulaire est rédigé nous signalerons quelques autres particularités graphiques spéciales à chacun de ces copistes.

    L'écriture du premier est sensiblement plus grosse que celle des deux autres (Voyez le fac-similé) ; celle-là et les autres sont tracées un peu au-dessus d'un réglage à la pointe sèche. La régularité de la forme, l'absence de liaisons entre les lettres, la variété des modes d'abréviation, l'arbitraire dans la ponctuation, dans la séparation des mots, dans remploi des majuscules sont autant de caractères communs à la plupart des documents diplomatiques de la fin du XIIe et du début du XIIIe siècle. Les corrections à faire sont marquées soit par une ligne horizontale tracée au-dessus des lettres ou mots fautifs, soit par une suite de points supérieurs et inférieurs ou simplement inférieurs. Les omissions occupent l'interligne, à moins que le scribe ne renvoie à la fin de l'acte.

    Nous avons rétabli, dans notre édition, non seulement les majuscules et la ponctuation, mais aussi le (v) et (l'y) qui, dans le texte, sont représentés par (l'u) et (l'i) ayant la valeur de consonnes. Pour séparer des mots reliés entre eux par un doublement de consonnes, le système admis par la généralité des éditeurs contemporains nous a paru le meilleur et nous écrivons — e lla, a ffar. — Quant aux abréviations, notre règle a été de conserver l'orthographe du texte toutes les fois que l'interprétation de la partie sous entendue pouvait prêter à controverse. Si nous imprimons Ram. (Ramons), Sign. (Signum), au lieu de R. ou S., Saint, au lieu de toute autre forme analogue, c'est que de nombreux exemples le commandent ; mais nous donnons simplement — melg., melgoi., sol., d., — etc.

    Cette scrupuleuse attention n'aura sans doute pas suffi à rendre notre travail irréprochable et la critique relèvera dans cette œuvre, comme dans toutes autres, des défaillances et des erreurs. Néanmoins notre édition vaudra peut-être mieux que la plupart de celles qui ont été faites aux siècles derniers. Or le Cartulaire de Vaour devait être publié. Il est, pour le département du Tarn, le plus ancien cartulaire original et le seul antérieur à la croisade des Albigeois. On ne connaît d'ailleurs qu'un assez petit nombre de documents remontant au-delà de 1200 qui intéressent spécialement cette région et celui-ci fournit des renseignements précis et abondants pour l'histoire du droit privé, la généalogie de quelques familles de chevaliers, la topographie locale, l'histoire générale du Temple, celle de la commanderie de Vaour, enfin et surtout la langue parlée sur les confins de l'Albigeois et du Quercy dans le dernier tiers au moins du XIIe siècle, dialecte qui n'a jamais fait l'objet d'une étude spéciale.

    On peut dire que, à ce dernier point de vue, notre cartulaire permettrait de faire tout un cours de philologie romane. Ce n'est pas là notre but ; nous nous contenterons de signaler quelques équivalences graphiques :
    a
    Armengaius (3), Ermaengau (2)
    parrochia (63) perochia (77)
    adordenement et adondenament (62)

    arius, diners, sesters (94)

    e
    meilz (19), mels (21) et miels (25)

    aquig (66), guirpit, gurpit (76,77), guerpi (90)

    i
    servezis (89), servizis (90)

    o
    toch (2), tuit (66), tug (88), pug (2), poig (27), Poig Marcel (65), pug (86), Puigsegoz (89), Poigcelsi (94)

    u Soa (89), Pasgal, Pascal (76-77)

    ct
    sobredcrich (2), so— sobredig (47), sobreditz (77), brescriutz (9)
    malafaita (45), malafacha (62)
    dreig (8), dreit (12), dreig (76), dreg (77), dreg (13)
    faig (10), fag (26), faig (57)

    g
    pengns (17), peingz (62), enguan (18), engan (27), maiestre (21), maestre (23), jutge (67), jutgues (90), gleiastgue (63), ustagues (89), ustages (96), veger (89), linnatgue (99), Rigual, Rotguer (101)

    l
    moller, moiller (14), moiller (36)

    n
    Sans (10), Sauz (13), Sauz (passin), Pouz (75), reteguda (23)
    poirau (27), auzirau conoisseuza (66), sobrevaleuza (78) (28), serau (29), teneuzas, coveneuzas (70)

    q
    paroquia (63), parrochia (77), perrochia (101), rre (101), guia (82)

    r
    tengro (12)

    s
    gleia (17) guia (82)
    las pleichas (18), la spleita (22)

    ss
    auzada, aucesso (58)
    murcent, mursent (76, 77)

    t
    lauzec (12), lauzet (39, reconoc (38), reconog (13)

    x
    pleichas (18), splei— splecha, spleita (62), ta (62)
    paicheira (3), paisei— paisseira (58)
    ra (16), paisseira (20)

    Il nous a même paru bon de joindre au cartulaire quelques actes intéressant la commanderie de Vaour, qui ont été transcrits dans la collection Doat.

    On pourrait multiplier ces citations ; mais nous n'avons voulu donner que celles qui par le nombre des variantes ou par la singularité de la forme semblent s'écarter plus ou moins des règles ordinaires de la phonétique romane. D'ailleurs la simple lecture du texte en apprendra beaucoup plus long que toutes les remarques possibles aux spécialistes en cette science. Ils trouveront à la table la reproduction exacte des désinences qu'affectent les noms propres.

    Les actes de notre Cartulaire débutent assez rarement par une invocation, comme "In nomine domini nostri Jhesu Xristi" ou telle autre expression équivalente (I,XLVI,CI,CXI). Le dispositif suit alors immédiatement l'invocation: Ego (ou Eu)... doni...

    Le plus souvent on se contente de la notification ordinaire Notum sit... ou Conoguda causa sia...; ce n'est que par exception que cet élément de la charte affecte une forme plus compliquée "Omnibus hanc scripturam legentibus vel audientibus notum sit (ou notificamus) (V,VII)". Parfois l'invocation et la notification sont contenues dans une même phrase initiale "In dei nomine notificetur cunctis.... (CIX)", parfois elles sont toutes deux absentes "Eu P. R...doni (LXXV)". Dans cette dernière catégorie rentrent quelques pièces pour lesquelles le rédacteur a adopté le style des notices : "B. et uxor sua donero (II), Breve memoriale del do que... (III)", ou encore "Verum est quod... (IV) et Sequentre la mort de F. S., Doat Dahas... acaptet... (CII)".
    Lorsque l'exposé des motifs (motifs pieux généralement) est exprimé, on le trouve inséré dans le dispositif... "doni mo cors et et marma... domui Templi... per amor de Deu e per salut de m'arma". Ce cas n'est pas fréquent, nos chartes étant le plus souvent réduites aux parties essentielles. Nous verrons, en étudiant leur objet, quelles sont les clauses des contrats, qui sont le plus fréquemment stipulées.
    D'ordinaire la date de temps ou de temps et de lieu suit les noms des témoins. Fort rarement le scribe a négligé de l'indiquer. Les éléments de la date de temps se trouvent isolés ou groupés d'une façon très variable; ce sont: l'année de l'Incarnation, l'indiction, la lune (I,VIII), l'épacte (XIII), le mois, la férié, les noms du pape, du roi de France.
    L'année commence au 25 mars, comme le prouve l'examen des chiffres des indictions et de celui de l'épacte (XIII). Quelques notes ajoutées au bas des pages font ressortir l'exactitude de notre affirmation. L'indiction est celle qu'on appelle impériale ou césarienne ; son point de départ est le 24 septembre précédant l'année telle que nous la comptons aujourd'hui : ainsi l'indiction 3 est celle de la période qui dure depuis le 24 septembre 1184 jusqu'au 23 septembre 1185. On ne remarquera qu'une dérogation à ce système, encore ne doit on peut être voir là qu'une de ces erreurs si fréquentes dans le comput du moyen-âge : l'indiction 8 accompagne la date d'octobre 1175 (XIX) alors que la 9e indiction impériale courait depuis le 24 septembre.
    La date de la lune, le chiffre de l'épacte sont des mentions exceptionnelles ; le mois et la férié sont assez souvent indiqués, les noms du pape et du roi de France reviennent presque constamment.

    Il n'en est pas de même pour le lieu où l'acte a été conclu; mais, lorsque cet élément chronologique ne fait pas défaut, il est souvent d'une précision parfaite : on va jusqu'à indiquer l'endroit de la localité où le fait s'est passé : "in domo de la cavallaria, (LXXXVII), en la roda (LXII), en la gleia (LXIV), dins la capella (CIII), denant la maio de lor (LV)", etc.

    Il arrive quelquefois que toute date est absente.
    Dans une seule pièce (CIX) il est parlé d'un signe de validation et il ne s'agit que d'un signet de notaire qui s"ignum hoc preftxit". Mais très souvent le scribe donne son nom, ce qui est aussi une garantie d'authenticité ou tout au moins un moyen pour permettre de l'établir ; on inscrit même le nom de celui qui élabore l'acte à côté du nom de celui qui l'a écrit : "P. dictavit ac J. scripsit (XCII)".

    II

    Les plus anciens actes du Cartulaire ne concernent pas l'ordre du Temple, comme l'a écrit par inadvertance M. Rossignol, mais l'abbaye de Septfonds (4) dont le prieuré des Albis (5) dépendait. C'est dans la pièce IX que les Templiers sont mentionnés pour la première fois, à la date du mois d'octobre 1173, époque à laquelle les Albis leur appartenaient, puisque l'on donnait à Dieu, à la Vierge (ou à Sainte-Marie-Madeleine des Albis) et au Temple. Nous disons "ou à la Madeleine (des Albis)" parce que, auparavant, les concessions étaient faites, selon la formule consacrée, "à Dieu, à Sainte-Marie (Madeleine), patronne des Albis, et au prieur de ce lieu". Par suite on aurait quelque raison pour croire que le rôle tutélaire de la Madeleine s'est étendu à mesure que les nouveaux maîtres des Albis augmentaient leurs domaines. Il serait sans doute téméraire de rien affirmer sur ce point, vu que, dans le Midi, tout au moins, les bienfaiteurs du Temple donnent assez fréquemment à Dieu et à la Vierge. Toutefois, si notre hypothèse était exacte, il en résulterait que le prieuré des Albis acquis à une époque indéterminée mais nécessairement antérieure à 1173, par conséquent dans les premiers temps de l'établissement des Templiers dans cette région, resta comme le chef-lieu spirituel de cette commanderie dont Vaour était le centre administratif. On ne peut pas davantage donner avec la précision désirable la date à laquelle les Templiers se sont fixés dans ce pays. Toutefois on doit admettre qu'en 1140 au plus tard ils y possédaient quelques biens : en 1181 (n. s.) ils invoquaient, en effet, une prescription de 40 à 60 ans. On peut croire aussi, avec M. Rossignol, que le village de Vaour s'est construit en vue de leur château, l'existence de celui-ci ayant été la cause déterminante de la fondation de celui-là. Le même auteur a décrit minutieusement les bâtiments habités par les Templiers, indiqué avec soin l'origine et la situation des dépendances de la commanderie. Refaire cet excellent travail serait superflu ; nous nous contenterons d'en résumer ici les parties qui pourraient guider dans leurs recherches les érudits qui auraient à consulter notre Cartulaire.

    Les bienfaiteurs ou "auteurs" du Temple de Vaour ont été les chevaliers de Penne, les chevaliers et prudhommes (la communauté par conséquent) de Montaigut, le comte de Saint-Gilles, les vicomtes de Saint-Antonin et divers autres laïcs de race non noble ; parmi les clercs, les religieux de Septfons (Quercy), de Chancelade (Périgord) et d'Aurillac, les chanoines de Saint-Antonin, l'église de Saint-Paul de Mamiac.

    Les biens ou droits ainsi acquis, soit à titre gratuit, soit à titre onéreux étaient situés principalement dans les cantons actuels de Vaour, Montmiral, Lisle et Gaillac, dans le Tarn, de Saint-Antonin, Caylux et Negrepelisse, dans le Tarn-et-Garonne.

    L'un des membres de la commanderie de Vaour, Montricoux, ne tarda pas, dès le XIIIe siècle, à prendre une importance relativement considérable (6). La commanderie de La Capelle-Livron a eu peut-être une semblable origine : en 1248, le même commandeur administrait Vaour, Montricoux et La Capelle. Le nom de son prédécesseur pour La Capelle, Arnaud de Bosc (7), rappelle singulièrement celui d'Arnaud d'à Bos ou Dabos, commandeur de Vaour. Il est vrai que 35 ans s'écoulent entre les deux actes auxquels nous faisons allusion. Enfin on pourrait se demander si cette "maison de Monzon" où fut déposé notre cartulaire ne devrait pas être identifiée avec celle de La Capelle qui était primairement désignée sous le nom de Monzon (8) Si nous avons opté pour Monzon en Aragon, c'est parce que les Templiers y étaient établis dès 1143 et que pour La Capelle on n'a aucune preuve de ce genre antérieure à 1224.

    Après ces diverses constatations et avant d'aborder l'examen de nos textes au point de vue juridique, il convient d'essayer d'établir la chronologie des commandeurs de Vaour. La tâche est moins aisée que ne l'a cru M. Rossignol.

    Fort Sans qualifié de maître, procureur ou commandeur de Vaour, figure dans des actes datés d'octobre 1173 à juillet 1186 et, comme commandeur de Castres, à décembre 1186. Son nom est rappelé, en avril 1192, dans une pièce où il est question de son successeur immédiat, Doat Dahas. Or, de 1173 à 1186, le même Fort Sans est dit quelquefois maître de Castres et de Saint-Laurent (novembre 1184 et juin 1185) ou procureur de Castres seulement (janvier 1185). On en pourrait peut-être tout d'abord conclure que les possessions du Temple à Vaour, à Castres et à Saint-Laurent ne constituaient qu'une unité administrative, une unique commanderie dont la direction était confiée à une seule personne.

    On remarque, en outre, que, dans le même intervalle, d'autres Templiers portent, comme Fort Sans, le titre de maître, procureur ou commandeur de Vaour, de Castres ou de Saint-Laurent. Ce sont :
    Jean de Nougayrols (mars 1179),
    Guiral Bada (vers la même époque),
    Durand Œiller (mars et avril 1181),
    Pierre de Tudelle (novembre 1184),
    Pierre de La Case (commandeur de Castres, octobre 1184 et janvier 1185),
    B. Abauzit (commandeur de Castres et de Saint-Laurent, vers 1185),
    Pierre de Tudelle, de nouveau (janvier 1186).


    Doit-on admettre que la "maîtrise" de Fort Sans ait été ainsi interrompue ; qu'il en ait été de même pour Pierre de Tudelle et aussi pour Pierre le chapelain, commandeur en 1191 puis en 1195 ? Bien qu'il soit dit, d'ailleurs, que Doat Dahas a succédé immédiatement à Fort Sans, on trouve, entre le dernier acte où celui-ci joue un rôle actif (décembre 1186) et le document où sa mort est mentionnée (avril 1192), les noms de deux commandeurs autres que Doat Dahas. Enfin, à deux reprises, Fort Sans, maître de Vaour, agit de concert soit avec Durand Œiller, commandeur de Vaour, soit avec Pierre de Tudelle également commandeur de Vaour. Ces titres et celui de "procureur ou maître" étaient-ils donc différents ?

    Le tableau suivant permettra de discuter plus clairement toutes ces questions. On lit dans le Cartulaire :

    1173, octobre
    Fort Sans qu'era maiestre d'a Vahor (8).

    [Vers 1177-1179]
    Guiral Bada [al temps] que era comandaire de octobre. Vahor (26).

    1179, mars, 2e férie.
    Fort Sans qu'era maiestre de Vahor (25).
    Jean de Nogairol qu'era comandaire de Vahor (26).

    1181, avril
    Durant Oeiller que era comandaire de Vaor (38).
    Fortsauz que era maestre de la maio de Vaor (38).

    1184, février.
    Fortsauz que era comandaire de la maio de Vaor (63,64).

    1184, 19 février.
    Fortsauz era procuraire de la maio de Vaor (65).

    1184, octobre.
    Fortsauz que era maestre de la maio de Vaor (68).
    P. de la Casa que ero comandaire de Castras (68).

    1184, novembre.
    P. de Tudella que ero comandaire de la maio de Vaor (69).
    Fortsauz que era maestre de la maio de Castras et de Mairessi (70).

    1184, décembre.
    Fortsauz era procuraire de la maio de Vaor (71).

    1185, janvier.
    P. de la Casa, lo comandador de Castras (75).
    Fortsauz que era procuraire de la maio de Castras(75)

    1185, mai.
    Fortsauz que era procuraire de Vaor (76).

    1185, juin.
    Fortzauz que era maestre de la maio de Castras et Mairessi (79).

    [Vers 1185.]
    Bernatz Abauzitz que era comandaire de la maio de Castras et de Mairessi (80).

    1186, janvier.
    Fortsauz era procuraire de la maio de Vaor (81).
    P. de Tudella, comandaire de Vaor.

    1186, mars Fortsauz et W. Ato que ero fraire et donat de la maio sobredicha del Temple et administrador et baile en aquel termini de la maio de Vaor et de las honors de Castras et Mairessi (82).

    1186, juillet
    Fortsauz era comandaire de la maio de Vaor (83).

    1186, décembre
    Fortsauz era comandaire de la maio de Castras (84).

    1191
    P. lo capella que era comandaire de la maio de Vaor (85).

    1191
    Arnaut d'a Bos que era comandaire de la maio de Vaor (87).

    1192, avril
    Seguentre la mort d'en Fortsauz, Doatz Dahas que fo comandaire en loc de lui (87).

    1192
    Bertranz Bonafos, lo comandaire de Vahor (90).

    1193, juin
    Bertrantz Bonafos que ero comandaire de la maio de Vaor (91).

    1195, janvier
    P., capella, procurador de la maio [de Vaor] (95).

    1199
    Daide de Sancta Crotz que era comandaire de la maio de Vaor (101).

    1200, 28 décembre
    Ademar W. que comandaire de Vaor (102).

    1202
    Petrus del Castel, preceptor domus de Vahor (103).

    1248, 27 février
    Gaillarts de Pardinas, comandaire de Vaor et de Montricols et de la Capella (109).


    Il résulte de ces citations que Fort Sans a été qualifié indistinctement de maître, procureur ou commandeur. Cette équivalence de titres n'a rien d'anormal, car on pourrait invoquer à l'appui d'assez nombreux textes (9) ; par suite, il restera acquis que Fort Sans a administré de 1173 à 1186 environ la commanderie de Vaour et les membres qui en faisaient sans doute partie, Castres, Saint-Laurent et Montricoux.

    Mais du moment que dans ce laps de temps d'autres commandeurs figurent, à sa place, dans plusieurs actes, on serait porté à supposer que les dates de ces pièces sont plutôt celles de leur rédaction que des faits juridiques qu'elles relatent. Pour admettre une telle hypothèse bouleversant l'ordre chronologique qui semble fourni par le recueil des titres de Vaour, il faudrait d'abord que certains détails diplomatiques vinssent prouver nettement que nous avons sous les yeux non pas des chartes, mais des notices. Or, presque toujours, et ici tout particulièrement, ces indices formels font défaut, d'où il suit qu'on n'est nullement autorisé à voir de simples notices là où se retrouvent les formules assez ordinairement adoptées dans les chartes méridionales du XIIe siècle.

    D'ailleurs cela n'expliquerait pas l'intervention simultanée de Fort Sans maître et de J. de Nougairols ou Pierre de Tudelle, commandeurs de la même commanderie. Des considérations d'un ordre tout différent aideront peut-être à résoudre ce petit problème. Les titres de maître et de commandeur sont certainement équivalents ; mais parmi les personnages qui sont ainsi désignés n'en est-il pas qui soient supérieurs aux autres dans la hiérarchie du Temple ?
    Ce sont peut-être des maîtres d'ordre inférieur que ce "magister de Serenicurte" et ce "magister de Calmontina" qui administrent en même temps une seule et même commanderie, celle de Seraincourt et Chaumontaigne (l0). Ailleurs (11), telle phrase comme celle-ci "Si per aventura lo comanado ol maestre o alguna autra persona..." (Titre de 1156) paraît indiquer une gradation qu'on retrouve, un peu plus lard, dans cette autre citation : "... Heliœ de la Bada magistro, G. de Traulega, preceptori et aliis fratribus dicte domus" (titre de 1228). Cela semblerait justifier une distinction hiérarchique entre des personnages également et indistinctement, chacun pris à part, qualifiés de maîtres ou commandeurs. Mais est-il bien nécessaire d'invoquer d'autres textes que la règle même du Temple ?

    D'après les statuts de 1128 (12), il y avait dans les "provinces", au-dessous du grand commandeur régional, non seulement des commandeurs (ou maîtres) de maisons, mais encore des commandeurs des chevaliers, servant de lieutenants au maréchal, chef militaire de l'ordre, en l'absence de grand maître et de son sénéchal. Si l'on veut bien se reporter à la page 98 de ce recueil, on verra un Fr. Pons, maréchal "in partibus Provincie et in quibusdam Yspanie", agissant au nom de la maison de Vaour dans une affaire qui ne présente aucun intérêt exceptionnel ni général. Il faudrait donc croire que se trouvant, pour une raison quelconque, dans cette région, il lui plut d'exercer ses droits supérieurs à ceux du commandeur. Pourquoi, en temps ordinaire, l'un ou l'autre de ses lieutenants, de ces commandeurs de chevaliers dont nous parlions, n'en aurait-il pas fait autant ? On s'expliquerait ainsi comment deux commandeurs de Vaour (l'un en titre, l'autre incidemment) peuvent figurer dans un même acte ; comment, durant la "maîtrise" de l'un, d'autres peuvent concourir à l'administration de sa commanderie dont, dans ces occasions, ils se qualifient maîtres ou commandeurs. On se rendrait compte en même temps des nombreuses pérégrinations de tel commandeur, comme Jean de Nougairols, qu'on trouve à la tête du Temple de Toulouse en 1170, de Larramet en 1172-1173, de Vaour en 1179, de Larramet de nouveau en 1189 et de 1194 à 1197 ; de Bernard Abauzit, commandeur de Castres et Saint-Laurent vers 1185, de Larramet déjà en 1173, puis en 1193 et de 1198 à 1203 (13); d'Arnaud de Dos, commandeur de Vaour en 1191, puis en 1211 (14).

    Néanmoins ces explications ne peuvent satisfaire qu'à demi attendu qu'elles résultent seulement d'un raisonnement par analogie, au lieu de reposer sur des textes formels. Il est donc permis de proposer un dernier système auquel nous nous rattachons pour les raisons suivantes : l'organisation de l'Ordre du Temple ne diffère pas de celle de l'ordre de l'Hôpital et lorsque celui-ci succéda un peu partout à celui-là, il n'eut rien à changer dans le mode d'administration des commanderies. Si bien que, les institutions religieuses se modifiant encore plus lentement que les autres, un document de 1417, par exemple, est inspiré des mêmes principes administratifs que tel autre du XIIe siècle, concernant le même objet. En tirer une conclusion est raisonner aussi par analogie, comme ci-dessus, mais l'analogie est plus ou moins sensible ou subtile. Or en 1417, le receveur du prieuré de Saint-Gilles arrentait pour la somme de 100 livres tournois la commanderie de Vaour à trois personnes à la fois : au précepteur de Drulhe, au précepteur de Saint-Hugues et à un donné (15). Dès lors l'administration de Vaour était rattachée, pour une année au moins, à celle de deux autres commanderies dont les chefs pouvaient également s'intituler commandeurs de Vaour, pendant ce laps de temps. Pourquoi n'en aurait-il pas été de même au XIIe siècle ?
    L'arrentement des bailies de l'Albigeois était d'une pratique courante au XIIIe siècle et la liste des bailes de Cordes que nous avons relevée pour le XIVe, fournit les mêmes alternances dans les noms, la même multiplicité dans le nombre des usufruitiers de la charge, que le tableau de la page IV relatif aux commandeurs de Vaour. Nous pensons que, au XIIe siècle, comme au XVe et plus tard, la jouissance des revenus de Vaour a été baillée au plus offrant, pour une annuité.

    Le preneur devait naturellement appartenir à l'ordre de cette maison ; d'autre part il pouvait obtenir le renouvellement du bail pendant plusieurs années de suite, n'affermer qu'une partie de la commanderie (Castres, Montricoux, etc.) ou s'associer avec un autre Templier ou cumuler l'administration de plusieurs commanderies qui étaient ainsi provisoirement réunies et dont le groupement pouvait par suite varier d'une année à l'autre. Ce système nous paraît le seul admissible parce qu'il rend compte de toutes les difficultés que présentent à première lecture non seulement nos textes mais aussi ceux qu'a publiés M. du Bourg dans son Histoire du Grand Prieuré de Toulouse, sans compter les autres. Il a l'avantage d'être déduit d'un document explicite et de restreindre dans une mesure très appréciable les limites d'un raisonnement par analogie.

    Les commandeurs de Vaour, durant la période comprise entre les dates extrêmes du Cartulaire, ont donc été :

    En 1173, FORT SANS.
    [Vers 1177-1179], GUIRAL BADA.
    En 1179, FORT SANS et JEAN DE NOUGAIROLS. (16)
    En 1181, FORT SANS et DURAND CEILLER.
    En 1184, FORT SANS et PIERRE DE TUDELLE.
    En 1185, FORT SANS.
    En 1186, FORT SANS, PIERRE DE TUDELLE et GUILL. ATON.
    En 1191, PIERRE, le chapelain, et ARNAUT DE Bos.
    [Vers 1192] FORT SANS.
    En 1192, DOAT DAHAS et BERTRAND BONAFOUS.
    En 1193, BERTRAND BONAFOUS.
    En 1195, PIERRE, le chapelain.
    En 1199, DAIDE DE SAINTE-CROIX.
    En 1200, ADÉMAR GUILLAUME.
    En 1202, PIERRE DEL CASTEL.

    III

    En passant à l'étude ou plutôt à une revue sommaire des textes du Cartulaire considérés au point de vue juridique, nous ferons remarquer que nos citations n'ont rien d'exclusif c'est-à-dire que nous donnons un ou plusieurs exemples et non pas tous ceux qu'on pourrait relever. Il serait en effet inutile de surcharger une introduction au point de la transformer en une compilation de phrases détachées des actes auxquels il serait fait allusion.

    A l'époque qui nous occupe, dans la 2e moitié du XIIe siècle, la propriété offre un caractère de collectivité qui a disparu depuis. Toute aliénation, tout engagement envers des tiers implique le consentement, non seulement du seigneur foncier, lorsque c'est un tenancier qui agit, mais encore des descendants, des collatéraux et des alliés même de quiconque diminue légalement son bien. C'est ainsi que nous voyons une veuve approuvée par ses enfants, un mari par son fils et sa femme (47), ou par ses filles et leurs maris (54), un frère par ses frère et sœur (62), ou par sa sœur et le mari de celle-ci (64), un fils par sa mère et ses frères et sœurs (74), un père par ses fils et filles, par sa sœur, par le mari et la fille de cette sœur (80). La propriété est donc familiale et l'indivision des droits est le cas ordinaire. Bien plus, une alliance a pour effet de faire entrer dans cette communauté une nouvelle personne qui figure, à côté de ses beaux parents et de son conjoint, dans les actes consentis par eux. A un autre point de vue, l'assentiment du seigneur foncier est aussi exprimé (15, 21). Il en est de même de celui du supérieur hiérarchique ou de la communauté religieuse : l'abbé d'Aurillac approuve le prieur de Vailhourlès (11), les chanoines de Saint-Antonin leur prieur (44). Lorsqu'il s'agit de droits sur un établissement ecclésiastique, comme la chapelle de Montagut (88), l'évêque d'Albi, en tant que supérieur dans l'ordre spirituel en son diocèse, autorise les donateurs laïcs.

    Pour ce qui concerne le lien féodal du seigneur au tenancier on peut citer encore deux exemples d'hommage que fournit le Cartulaire : c'est l'hommage par le baiser (7 et 96) ; dans l'un de ces cas, le vassal se tient à genoux et les mains jointes (7). Les autres droits seigneuriaux (seinnorias) sont toutes les redevances et servitudes qui grèvent un fonds et garantissent, soit par leur périodicité, soit par leur nature quasi-symbolique, la perpétuité de la mouvance. Rarement, une seule fois même (53), on les trouve énumérés et encore d'une façon incomplète ; ce sont : un cens annuel, un droit d'arrière acapte et "las seinnorias autras si coma clams e de justizias" ; ailleurs (90) "la seinnoria dels corsses dels veguers del bosc de Murcengz siu home o femnas d'aitant e fora quant aperte als usatgues at als servizis que devo far per lo bosc". La réserve des dits seigneurs n'est plus que symbolique lorsque le chapitre de Saint Antonin stipule un acapte d'un morabotin d'or "ad recognitionem dominii" (42) et surtout quand le comte de Saint-Gilles déclare conserver l'intégrité de ses droits sur les oiseaux de proie "per seingnoria" (27).
    La marque ordinaire de la sujétion d'une terre est le droit de mutation exigible lorsque meurt le tenancier (acapte) ou qu'il subroge un tiers à ses droits (lauzaduras 15). On trouve dans nos actes d'assez nombreuses stipulations d'acapte, outre celles que nous venons de rapporter : on fixe la somme qui représentera l'acapte ou l'arrière acapte. Doit-on considérer l'arrière-acapte comme un droit d'acapte exigible lors de la mort du seigneur foncier ?
    Des textes de date beaucoup plus récente font en effet cette distinction (17). Mais on sait combien les feudistes des derniers siècles ont émis d'interprétations erronées et fait naître de confusion dans l'intelligence des institutions des époques antérieures. Leur opinion ne vaut donc que pour leur temps. Peut-être même ne sont-ils pas toujours responsables de leurs erreurs qu'expliqué, dans une certaine mesure, l'emploi simultané d'expressions différentes pour désigner une même chose. C'est ainsi qu'un droit de "reire acapte" est stipulé en 1553 "en touta mulatiou de avesque d'Alby facha per mort et de pages tenencie" (18), tandis que, d'après la règle citée en note, il devrait être question d'arrière acapte au décès de l'évêque (seigneur foncier) et d'acapte au décès du tenancier. Au XVIIIe siècle cette distinction devient encore plus obscure. "Il y a, dit Cl. Jos. de Perrière (19), d'après Boutaric, le droit d'acapte qui est dû par la mort du seigneur direct, au lieu que l'arrière acapte est dû par la mort du tenancier" (v· Arrière acapte) et ailleurs (v· Acaple). "L'acapte est un droit d'entrée qui est dû en quelques lieux au seigneur à la mort du tenancier". Le même jurisconsulte se contredit donc à quelques pages de distance. A notre avis, si tant est que nous ayons le droit d'en émettre un, vu le laconisme du Cartulaire, nous serions portés à croire qu'on n'a pas fait au Moyen-âge de distinction entre le décès du seigneur et celui du tenancier quant à la dénomination du droit à percevoir par le premier ou ses ayant cause : le mot acapte a servi à désigner ce droit dans les deux hypothèses. L'arrière acapte correspondrait dès lors au cas où, pour la 2e fois, l'acapte, droit de mutation, serait exigible du fait du seigneur comme du fait du tenancier. La formule des baux "à prim et noel acapte" qu'on rencontre sans cesse dans les actes des XIVe et XVe siècles, dans notre pays, semblerait un argument en faveur de cette thèse (20). Quoiqu'il en soit, notre intention n'étant d'ailleurs que de signaler les questions que peut suggérer la lecture du Cartulaire, nous sortirions du cadre que doivent s'imposer des éditeurs en dissertant davantage sur ce sujet.

    Le contrat d'acapte ou d'emphytéose confère au tenancier la possession perpétuelle d'un fonds ; cette concession est soumise ou non à un cens et à des conditions ou servitudes dont la nature et le nombre sont assez variables. Tantôt le seigneur foncier stipule un droit d'acapte "senes tot ces et senes tot servizi" (15), tantôt, c'est le cas le plus fréquent, la concession est faite à charge d'un cens annuel dont la quotité est assez souvent égale à l'acapte (10, 17, 94). Tous ces cens sont payables en espèces, sauf un qui consiste en 14 setiers de froment (102). Les termes sont surtout celui de la Noël (10, 76, 94) et ceux aussi de Pâques (17) et de la fête de saint Julien (103).

    Le cens, au XIIe siècle, ne s'applique pas seulement aux censives ou, en d'autres termes, la distinction entre les fiefs et les censives n'existe pas encore. Un fief est grevé de droits ou servitudes qui varient mais qui ne correspondent pas à deux catégories distinctes de tenures. Ce qui n'est pas un fief est un alleu. Il n'est fait mention dans le Cartulaire que l'alleu de Sals.

    La seule division et la plus simple qu'on puisse adopter ici est celle des contrats à titre gratuit (donations) et des contrats à titre onéreux (ventes et engagements) et encore y aurait-il à faire quelques restrictions, comme on le verra.

    On donne pour l'amour de Dieu et le salut de son âme ou celles de ses parents, pour le pardon de ses péchés. La vente affecte souvent la forme d'une mutuelle donation et ne diffère pas, au point de vue diplomatique, de la cession gratuite. Dans le cas de vente, le Temple "fait aumône" du prix de la chose.

    Les abandons rémunérés ou non consentis en faveur du Temple ont généralement pour objet des dîmes, des droits sur les personnes, et surtout des droits de pâturage. La maison de Vaour acquiert des droits sur une personne moyennant la somme de 15 sous (82), gratuitement sur d'autres (26, 86), et sur d'autres encore et les enfants qui en naîtront (93 etc.). Tel donne son fils "ad monachum" (2) ; tel autre se donne lui-même corps et biens et est reçu "per donat e per fraire" (29, 36 etc.) ; ailleurs les fils approuvent une pareille et entière donation faite par leur père, jurent d'en garantir les effets et sont admis eux aussi comme "donatos et participes in omnia bénéficia" ; on leur promet de les ensevelir "cum equis et armis" dans le cimetière du Temple (98). Ces actes sont au fond des contrats à titre onéreux dont le prix purement symbolique consiste dans une association spirituelle avec l'ordre du Temple. Celui qui conclut cette convention ne fait toujours abandon de l'universalité de ses biens, il se contente assez souvent d'apporter pour son "formiment", soit 2 seterées de terre (61) soit 100 sous (50), soit toute autre somme d'argent et divers droits (62). On voit même, à la suite d'une concession de droits d'usage, faite par quatre personnes, le Temple promettre de recevoir dans l'ordre "aquel en que tot quatre s'accordario" (11), ou, ailleurs, le fils du donateur (16 etc.) ou son frère (62, 69). Le Temple désintéresse parfois les parents de ceux qui se sont ainsi donnés à lui et qui par ce fait ont aliéné, avec leurs personnes, des droits de la communauté de famille (75). Enfin la cession gratuite des droits sur une personne peut être conditionnelle : le tenancier doit donner son consentement à la donation de sa tenure; il peut aussi le refuser, mais alors rien n'empêche le seigneur foncier de céder ses droits sur la personne même du tenancier (5).

    On se dessaisit par tradition. Notre Cartulaire ne fournit que l'exemple d'une tradition d'un "cusulus" (cabane) "per clavem" (7).

    On livre un bien ou des droits quelconques "sénés tota servitut, si con es de comus et d'obras et de gachas et d'alberguas" (88) ou en réservant des cens, acaptes ou autres servitudes. Beaucoup de concessions ont pour objet des pâturages et des bois qu'on inféode "a mens de malafacha de vinas o de blatz o de praz". Cela signifie que l'emphytéote ne devra, l'occasion de l'exercice des droits concédés, causer aucun dommage aux terrains ou cultures qui ne rentrent pas dans la concession. La "splecha" (ou droit d'usage) dans les bois, pâturages et eaux d'un domaine est d'ailleurs limitée "ad ops dels pastors et de las cabannas", c'est-à-dire "ad ops dels focs dels pastors" (57) et au bois nécessaire pour la construction ou l'entretien de leurs demeures, sans compter ce qui est utile à l'alimentation de leurs troupeaux.

    Quel que soit l'objet de la donation ou de la vente, le fait juridique est garanti par des personnes nommées dans l'acte. Le donateur s'engage même à restituer ce qui serait détourné par un des siens, dans l'avenir (4).

    Les prix de concessions ou de confirmations de concessions antérieures sont ordinairement stipulés en monnaie de Melgueil ; cependant on trouve dans deux actes la mention simultanée de sous de Cahors et de Melgueil (90 et 103). Le type arabe du morabotin ne se rencontre qu'une fois (42). Il arrive quelquefois que les espèces métalliques ne représentent qu'une partie du prix : ainsi on remet 110 s. de Melg. et une paire de bœufs (52), 160 s. de Melg. et 3 bœufs (71), 25 s. de Melg. et un cheval de charge (76); ou bien on paye uniquement en nature une paire de bœufs estimée 100 s. [de Melg.], 3 setiers de maïs (80). La mesure de ce grain n'est pas déterminée et on ne trouve dans le Cartulaire l'indication d'aucune mesure locale si ce n'est celle de Cahuzac (103).

    Nous avons vu que certaines réserves étaient insérées dans les contrats, particulièrement dans les concessions de bois et pâturages. On prévoit, en conséquence, le cas où ces clauses ne seraient pas observées : "Si endevenia (la malafaita), deu esser adobat per conoguda d'u amic de la maio (ciel Temple) et d'aquell de cui la malafaita seria" (37). Ces deux "amis" de chacune des parties jugent le différent, soit seuls (37) soit, le plus souvent, en s'adjoignant un conseil qui comprend une troisième personne (7), ou deux délibérant en présence "aliorum multorum" (35), ou quatre (58). Dans une affaire, le Temple est représenté par deux "amis" au lieu d'un, et la partie adverse de même ; tous les quatre conviennent de s'en rapporter a l'avis d'une autre personne qui compose un conseil de 5 personnes dont 3 sont prises parmi les quatre "amis" déjà cités ; le jugement est rendu par eux tous (66). Dans ces débats, les arbitres s'inspirent des dépositions de témoins (37, 90) ; les juges et membres de leurs conseils sont, sans doute le plus souvent, des témoins du fait contesté ; cela est formellement exprimé une fois (92-93). Si l'on ne peut pas citer des témoins de l'origine du droit revendiqué ou méconnu, on se contente de prouver, toujours par l'affirmation de tiers, une possession d'état depuis 40 ans (66) ou depuis 40 à 60 ans (37): la chose est alors acquise par prescription.

    Il reste à citer quelques exemples d'engagement. On sait que le prêt à intérêt était autrefois considéré comme usuraire, les emprunts s'opéraient par des moyens détournés tels que la cession temporaire d'une propriété (vente à réméré) ou d'un usufruit (gage). Riquier de Penne "mes en pengs" un cens de 12 deniers en échange de 30 s. de Melgueil qui lui sont prêtés (17) ; ailleurs c'est une mule qui sert de gage (60). Parfois le débiteur ne pouvant pas ou ne voulant pas se libérer abandonne ses biens (84) et quelquefois aussi sa personne (50) au Temple qui acquitte la dette. Tel autre renonce à retirer les biens livrés en gage au Temple et les lui cède en toute propriété ; moyennant ce don il est admis dans l'ordre (62).

    Telles sont les remarques que nous avons jugé bon de placer en tête du Cartulaire; elles pourront peut-être servir à des études plus approfondies et plus générales. Qu'il nous soit permis, en terminant, d'exprimer notre reconnaissance envers les membres du Comité des travaux historiques du Ministère de l'Instruction publique, puisque c'est grâce à eux, grâce tout particulièrement à notre savant et regretté maître, M. Siméon Luce, que la Société littéraire du Tarn a pu faire imprimer ce travail. Enfin n'oublions pas d'adresser nos plus vifs remercîments à M. Ad. Baudouin, archiviste de la Haute-Garonne, qui, non content d'avoir signalé à l'un de nous l'intérêt du cartulaire de Vaour, a bien voulu lui donner toute les facilités nécessaires pour en prendre une copie complète et fidèle.
    Sources : Cartulaire des Templiers de Vaour (Tarn) — publié par Ch. Portal et Edm. Cabié — Editeurs : Paris A. Picard & Fils — Toulouse Edouard Privat — MDCCCXCIV. — Voir l'ouvrage original dans la Librairie

    Notes

    1 — Vaour, chef-lieu de canton de l'arrondissement de Gaillac.
    2 — La Barthe, membre de la commanderie de Cornebarieu, puis (XVIIe siècle) de Garidech. (Du Bourg. Histoire du grand-prieuré de Toulouse. Toulouse, 1883, in-8o).
    3 — Elie Rossignol. Monographies communales du département du Tarn. T. III (Toulouse, 1865), p. 198 et suivantes. M. Rossignol a le premier utilisé le cartulaire de Vaour et en a extrait à peu près tout ce qu'il contient d'intéressant pour l'histoire locale.
    4 — Les religieux de Septfonds (Tarn-et-Garonne, canton de Caussade, arr. de Montauban) étaient établis, en 1163, à Saint-Marcel, près Réalville (même canton). Cf. Fr. Moulenq. Documents historiques sur le Tarn-et-Garonne. T. I (Montauban, 1879, in-8·) p. 338 et suivantes.
    5 — La chapelle de la Madeleine (des Albis) dans la commune de Penne existe encore. Elle faisait autrefois partie de l'archiprêtré de Montpezat au diocèse de Cahors (A. Longnon. Pouillé du diocèse de Cahors dans les Mélanges historiques, T. II, de la Collection des documents inédits.) — Un état des édifices non aliénés, dressé en l'an X, nous apprend qu'à cette époque l'édifice était en mauvais état, qu'une centaine de personnes pouvaient s'y réunir et que la Madeleine était jadis une annexe de Saint-Vergondin. (Archives du Tarn, O2 Penne).
    6 — Sur ce sujet, voyez Devals. Histoire de Montricoux dans les Mémoires de l'Académie des Sciences de Toulouse, 1864, p. 122 et suivantes ; Elie Rossignol et Devals. Mémoires présentés au Congrès archéologique de France, en 1865 (Caen, 1866, in-8·) p. 331 et suivantes ; Elie Rossignol. Monographies, III, p. 215 et suivantes 287 et suivantes Moulenq op. cit. II, p. 240 et suivantes.
    7 — Moulenq, II. p. 33.
    8 — Du Bourg, op. cit. p. 583.
    9 — Ul. Chevalier. Cartularium domus Templi de Roais, dioc. Vasionensis (Vienne, 1875, in-8·) :
    p. 70 : Stephanus de Johannez qui tune commendator erat domus de Roais (en 1139) ;
    p. 80 : Stephanus de Johannas qui tunc magister erat domus de Roais (vers 1157-1164) ;
    p. 88 : Ugolenum, militem Templi et administratorem in domo de Roais (en 1178) ;
    p. 89 et 90 : Ugolens, comandador de Roais (en 1191) ; etc.
    — Aug. Chassaing. Cartulcûre des Templiers du Puy (Paris, 1882, in-8·) —
    p. 6 : F[ulco] de Montpezat, magister domus milicie Templi (en 1210) ;
    p. 11: Fulconem de Montpezato, tunc temporis preceptorem domus milicie Templi (en 1210-1216) ;
    p. 13 : Ego Fulco de Montpezat, procurator domus milicie Templi (en 1210) ; etc.
    10 — Ed. de Barthélémy. Obituaire de la commanderie du Temple de Reims, p. 309 (dans les Documents inédits. Mélanges. T. IV).
    11 — Du Bourg, op. cit. Pièces justificatives XX VI et LXII.
    12 — H. de Curzon. La Règle du Temple, p. XVI à XXIII (publication de la Société de l'histoire de France, 1888, in-8·).
    13 — Du Bourg, op. cit. p. 53, 62, 83.
    14 — Cartulaire du Temple de Mas-Dieu en Roussillon, dans la Revue des Langues romanes, III, p. 7 et 8, (citation reproduite dans la Revue du Tarn, VI, p. 125-126).
    15 — Le 13 octobre 1417, "dominus frater Huguo Ricardi, preceptor Sancte Eulalie Rodi et receptor in prioratu Sancti Egidii pro domino magistro et conventu (de) Rodi, vendidit et arrendavit fratri Durando Maliani, preceptori domus de Drulha, receptori in prioratu Tholose pro dicto domino magistro et conventu Rodi et fratri Johanni de Fas (ou Fos), preceptori domus de Sancto Hugone, et Bernardo Buxie, donato dicte religionis... scilicet domum de Vaor dicte religionis, cujus erat ultimus preceptor, vita nuper functus, frater Amalricus de Saunhaco, cujus mortis occasione dicta domus vacat pro présenti..." pour la somme de 100 livres tournois, etc. (Archives du Tarn. Fonds Favarel, n· 119, f· 365. Registre d'un notaire de Cordes.)
    16 — Pour les années où l'on trouve plusieurs commandeurs, il n'est pas toujours possible de dire si leurs fonctions ont été exercées conjointement ou successivement.
    17 — Nous citons celui-ci qui donne, pour le XVIIe, l'usage courant dans l'Albigeois : "Advis... les droits d'acapte se doibvent payer lors que le feudataire vient à mourir et les arrière acapte lors que le seigneur direct vient a mourir". (Arch. de Cordes. GG 101, f· 224.)
    18 — Arch. du Tarn. G. 111, passim.
    19 — Cl. Jos de Perrière. Dictionnaire de droit. Nouvelle éd. Paris 1762, in-4·.
    20 — Notre Cartulaire même servirait peut-être à l'appuyer. Ainsi dans le cas d'une ratification de donation (17) le seigneur foncier stipule 12 deniers de cens "ab XII deniers de reiracapte". Pourquoi n'est-il pas question d'acapte, sinon parce que ce droit a déjà été payé lors de la cession ? Dans l'hypothèse contraire, il faudrait supposer que le seigneur ne réserve aucun droit (acapte) pour le jour de la mort du tenancier et qu'il se borne à prévoir son propre décès (arrière acapte), ce qui serait d'un désintéressement rare.


    Actes du cartulaire des Templiers de Vaour

    I

    (97) — 1143. — Guillaume de Penne et plusieurs autres personnes donnent au prieuré de Sainte-Marie des Albis la combe des Albis et Roque-Corbière, tenure de B. Bonafous.
    Albis (les), La Madeleine des Albis, commune de Penne, "Passim" — Sancta Maria Albiniarum.
    On lit au dos du parchemin : de la "Madelhena" (Ecriture du XVe siècle) et "dels Albis" (Ecriture du XVIe siècle).

    II

    (99) — 1150. — Bernard-Ademar de L'Auriol et sa femme, donnent au prieuré de Sainte-Marie des Albis administré par le prieur Hugues leur fils Amiel et, du consentement de Bernard Armengau, leurs droits sur le moulin de l'Auriol.
    Auriol, Auriola, sur la rive droite de l'Aveyron, près d'Albis.

    III

    (98) —1150. —Bernard Armengau, en son nom et au nom de trois de ses tenanciers, vend au prieuré de Sainte-Marie des Albis administré par le prieur Pierre Hugues le moulin de L'Auriol, pour la somme totale de 76 sous.

    IV

    (95) —[Vers 1150] —Bernard Armengau reconnaît avoir aliéné en faveur de l'abbé de Septfons, Raimond, et du prieur de Sainte-Marie des Albis, Pierre Hugues, le moulin de L'Auriol et est admis par ledit abbé dans une association spirituelle avec l'ordre.
    Septfon, conton de Caussade, arrondissement de Montauban, Abbaye de Sepfonds.
    Cet acte se rapporte au sujet de la pièce précédente datée de 1150.

    V

    (97 bis) —[Vers 1150.] —Bernard de L'Auriol, sa femme et leurs enfants cèdent au prieuré de Sainte-Marie des Albis et à l'abbé de Septfons, Raimond, tous leurs droits sur le moulin de L'Auriol, avec la faculté de prendre dans leurs bois les matériaux nécessaires à l'entretien du dit moulin et de la chaussée.
    On peut attribuer à cet acte la date (approximative) des deux précédents par suite de la présence dans tous les trois des noms de l'abbé Raimond, de W. de Penne, etc. —Au dos du parchemin, on lit : "le moly d'Airole es près de la Magdalena dels Albis, tz (pour dretz ?) Tressols". (Écriture du XVIe siècle) L'Auriol et Tressols sont en effet situés en face l'un de l'autre, sur les deux rives de l'Aveyron.

    VI

    (101) —[1155.] —Guillaume de Penne donne au prieuré de Sainte-Marie-des Albis la terre et le pré tenus par B. Bonafous à Roque-Rouge.
    Au dos : "La Magdalena, aquo de las roquas". (Ecriture du XVe siècle)

    VII

    (96) —[Vers 1143-1155.] —Pierre de Penne confirme les cessions des dîmes faites au prieuré de Sainte-Marie des Albis par Guillaume de Penne et autres dans le domaine qu'ils ont donné au dit prieuré.
    Les noms des personnages qui figurent dans cet acte et qu'on retrouve presque tous dans les pièces précédentes permettent de le dater du milieu du XIIe siècle.

    VIII

    (100) —1161, 29 décembre. —L'abbé de Septfons, Bernard, en vertu d'une sentence arbitrale condamnant Guiral Bonafous à remettre en ses mains un domaine situé à Roque-Rouge et provenant d'une franche aumône de Guillaume de Penne, reçoit l'hommage du dit Bonafous et lui accorde l'investiture de ce bien.
    "Les Anglais étaient maîtres de Cahors depuis 1159 et les hostilités entre le roi d'Angleterre et le comte de Toulouse avaient été interrompues par une trêve en décembre 1159, puis par un traité de paix conclu en mai et octobre 1160 (Histoire de Languedoc. Ed. Privât, III, 811.) Cette paix devait durer encore lors de la tenue du concile de Toulouse qui eut lieu "vers la fin de l'année" 1161 et après le concile de Beauvais (juillet). L'expression "Henrico Anglorurn rege... cum Raimundo, comite tholosano, decertante", ferait supposer que dans les derniers jours de décembre 1161 les deux adversaires avaient repris les armes et que le concile de Toulouse auquel les rois d'Angleterre et de France avaient assisté (Id. 816) avait clos sa session avant cette même époque".
    "Le troisième jour [après], c'est-à-dire un dimanche". Ce détail concorde avec la 6e férie (vendredi) tombant le 4 des kalendes de janvier (29 décembre) et avec une année dont la lettre dominicale serait A, comme c'est, en effet, le cas pour l'an 1161. Le nombre d'or pour 1161 est 3, ce qui fait commencer la lune de décembre au 21, d'où la coïncidence du 9a jour de la dite lune (luna nona, au début) avec le 29.

    IX

    (4) —1173, octobre. —Audiguier de Penne cède au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, tous ses droits dans le domaine de Tréban et la dime des Anglars (entre Penne et Saint-Antonin).
    Anglars (les), entre Penne et Saint-Antonin.
    Tréban, Trévan, Trévant, sur la rive droite de l'Aveyron, non loin des Albis.

    X

    (5) —[1173,] octobre. —Bertrand de Penne abandonne au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, les droits qu'il tenait d'Audiguier de Penne dans le domaine de Tréban.

    XI

    (6) —[1173] octobre. —Guillaume, fils de Pierre de Penne, et sa sœur cèdent au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, tous leurs droits dans le domaine de Tréban.
    La place qu'occupe cet acte dans le cartulaire, son objet et les noms des témoins permettent de l'attribuer à la même époque que le précédent.

    XII

    (1) —1174, août. —Audiguier de Penne et sa femme cèdent au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, l'usage de leurs prairies, fontaines et bois situés près de l'Aveyron.

    XIII

    (26) —1174, janvier [1175]. —Goslin, prieur de Vailhourles, du consentement de l'abbé d'Aurillac, Pierre, vend au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, l'église de Tréban et le domaine qui en dépend, pour 180 sous de Melgueil, et se réserve un droit d'acapte de 12 deniers outre un cens annuel de même valeur. —Publié par M. Rossignol (Monographies. III, p. 287).
    Au dos : "Vouz, la gleisa de Trevan". (Ecriture du XVIe siècle)

    XIV

    (7) —1174, février [1175]. —Guiral de La Capelle, sa femme et le frère de celle-ci abandonnent au Temple, représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, leurs droits dans le domaine de Tréban et l'usage de leurs prairies fontaines et bois ; les Templiers s'engagent, de leur côté, à admettre parmi eux une personne de leur famille.
    Tréban, Trévan, Trévant, sur la rive droite de l'Aveyron, non loin des Albis.

    XV

    (8) — 1175, avril. —Guillaume de La Mote et ses frères vendent au Temple représenté par le maître de Vaour. Fort Sans, leurs droits dans la paroisse de Tréban, pour 150 sous de Melgueil.
    Mote (la), Mothe (la), commune de Saint-Beauzile, ou de Sainte-Cécile du Cayrou, canton de Montmirail.

    XVI

    (55) —1175, avril. —La veuve d'Armand de Penne, Audiart, vend au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, les biens qu'elle possède à Merle-Castel (près des Anglars) et à Secca-Peira (près de Bonant), pour 30 sous de Melgueil ; ses fils approuvent cette aliénation.

    XVII

    (92) — 1175, avril. —Reproduction de l'acte précédent.
    Conoguda causa sia a totz homes que n'Audiarz, la moiller que fo Arcman de Penna, donet e lauzet et autorguet a Deu et a sancta Maria et aus fraires del Temple de Jherusalem presentibus et futnris, e la ma d'en Fort Sanz, que era maestre de la maio de Vahor, totas las terras e las honors e tot cant avia a far del semder que mou de la roca d'en Sabord dreg a la faurga e dreg a Maltemper, aici cum sen va per boscz Bernardent a l'om a Davac a enis vas Anglars, et a per nom los intrarz els issirs els abeuradors de Merlecastel. E donet atressi los paslurals els abeuradors de sos boscz de la strada de Secaepeira esus vas Bonant. Tot aquest do lauzero et autorguero sei fill so es a saber Arcmanz e R. Berals e Jordas e Pelfortz, a senes malafacha de laoratz, e, se i endevenia, deu esser adobada per cosseil d'u amic de la maio e d'autre de cui sera la malafacha. De tot aquest do devo esser guirent a dreg e a razo. E per aquest do, si co sobrescriut es, Fort Sanz donec à la donna sobredicha XXX sol. de melg., si qu'ella sen tenc per pagada, D'aiso so testimani Bern. Uc e Bern. Arnalz e Arnalz de la Roca e P. Cirvens e A. del Valat e Arnals del Fraisse e P. lo capellas de Saint Pantalm.

    XVIII

    (11) — 1175, mai. —Béatrix, veuve de Mafre de Montels, abandonne au Temple représenté par Frère Audiguier ses droits sur le domaine dépendant de l'église des Albis.
    Albis (les), La Madeleine des Albis, commune de Penne, "Passim" — Sancta Maria Albiniarum.
    Montels, Monteillz, canton de Montmirail, arrondissement de Gaillac.

    XIX

    (66) —1175, octobre. —R. Raimondin et sa femme vendent au Temple représenté par Fort Sans une vigne située à L'Auriol, pour 370 sous de Melgueil et avec le consentement de Jean de Fontanes qui se réserve un droit d'acapte de 5 sous.
    L'Auriol ou "l'Auriola", sur la rive droite de l'Aveyron près des Albis.
    Cet acte est à rapprocher du n· CII qui le complète.

    XX

    (9) —1175, novembre. —L'abbé de Chancelade, Géraud, cède au Temple, représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, ses droits sur le lieu des Albis.
    Chancelade, Cancellada, abbaye, arrondissement et canton de Périgeux.

    XXI

    (10) —1176, avril. —Audiguier de Penne et sa femme confirment en faveur du Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, l'aliénation faite par Guillaume de Penne de ses droits sur le domaine de l'église des Albis; ils abandonnent leurs droits sur la tenure de G. Bonafous et l'alleu de Sals ainsi que l'usage de bois ; en échange de ces avantages, leur fils est reçu dans l'ordre du Temple.
    Sals : Saint-Vergondin, sur la rive droite de l'Aveyron, au-dessus de Penne (Cassini). Saint-Vergondin de Sales, dans les archives du Tarn, E. 4976, Sanctus Bergundus de Sales dans le pouillé du diocèse de Cahors, par M. Longnon.

    XXII

    (15) —1176, avril. —Puquier de Penne ratifie en faveur du Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, et moyennant un cens de 12 deniers et 12 deniers d'arrière acapte, la donation de la métairie de Périllac faite à l'église des Albis par Gaubert de Rô.
    Ro, Rho, "mas de Rô", commune de Lasclottes, canton de Salvagnac.
    Rô, affluent de la Vère, rive droite, dans la commune de Montmirail.

    XXIII

    (16) —1176, avril. —Riquier de Penne emprunte au Temple représenté par Fort Sans 30 sous de Melgueil et engage à cet effet les 12 deniers de cens annuel qui lui sont dus par le Temple pour le domaine de Périllac.
    Peirilac, Peireillac, Peirillhac, Peirilahac, Perillac : moulin sur la rive gauche de l'Aveyron en aval de Penne.

    XXIV

    (13) —1176, juillet. —Guillaume de La Roque de Puycelsi et sa femme cèdent au Temple représenté par le commandeur de Vaour, Fort Sans, tous leurs droits dans les dépendances de l'église des Albis et sur la tenure de G. Bonafous avec l'usage des prairies, fontaines et bois qu'ils possèdent près de l'Aveyron.
    Puycelsi, Puycelci, Poigcelsi, canton de Montmirail.

    XXV

    (70) —1176, décembre. —Bernard Pellegri vend au Temple représenté par Fort Sans et par Jean de Nougairols une terre située au lieu dit Le Mespoulier, pour 15 sous de Melgueil.
    Mespoler, Mespoulier : près de Verdier : Verdier commune de Varen ? (Cassini).

    XXVI

    (12) —1177, juin. —Bernard-Aton de Grésigne et sa femme cèdent au Temple représenté par Fort Sans et par Jean de Nougairols tous leurs droits sur la tenure de G. Bonafous.
    Grésigne : forêt dans la commune de Montmirail, arrondissement de Gaillac.
    Nogairol (Jean de), Templier, commandeur de Vaour, commandeur de la Bastide de Penne, conton de Montpezat, arrondissement de Montauban.

    XXVII

    (20) —1177, septembre. —Raimond Béral (de Penne) vend au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, son droit de dîme sur le moulin de L'Auriol, pour 40 sous de Melgueil.

    XXVIII

    (18) —1177, novembre. —La veuve d'Armand de Penne, Audiart, et ses fils vendent au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, leur droit de dîme sur le moulin de L'Auriol, pour 100 sous de Melgueil.

    XXIX

    (19) —1177, novembre. —Le chapelain de Penne, Begon, et le procureur de l'église Saint-Paul de Mamiac, du consentement de la veuve d'Armand de Penne. Audiart, et de ses fils, vendent au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, leurs droits sur le moulin de L'Auriol et sur l'église de Mamiac, pour 40 sous de Melgueil.
    Begon, Bego, chapelain de Penne.
    Mamiac : Saint-Paul de Mamiac, commune de Penne.

    XXX

    (rf) —1177. —Huc de Saint-Marcel abandonne au Temple représenté par Fort Sans, l'usage de ses prairies, fontaines et bois.
    Saint-Marcel, canton de Cordes.

    XXXI

    (17) —1177, février [1178]. —Raimond Beral et Jordain (de Penne), son frère, cèdent au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, pour le prix de 30 sous de Melgueil, le tiers de la dîme sur le moulin de L'Auriol, droit que Raimonde de Lincarque et son mari tenaient d'eux.
    Lincarque, commune de Cestayrols, canton et arrondissement de Gaillac.

    XXXII

    (82 bis) —1178, mai. —Bernard-Huc de Saint-Cirq se donne au Temple représenté par le maître de Vaour Fort Sans, avec ses biens situés au nord de l'Aveyron.
    Saint-Cirq, Saint-Circ, canton de Caussade.

    XXXIII

    (3) — 1178, novembre. —[Raimond] Béral (de Penne) abandonne au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, l'usage de ses prairies, fontaines et bois.

    XXXIV

    (a) — [Vers 1173-1178], avril. —Document incomplet. . .
    Cet acte et les suivants doivent se rapporter à l'une des années comprises entre 1173 et 1178, à cause des personnages cités. —Ces pièces sont transcrites sur la première peau du rouleau, partie fort détériorée.

    XXXV

    (b) —[Vers 1173-1178], avril. —Raimond Amiel de Penne donne au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans. . .
    Cet acte et les suivants doivent se rapporter à l'une des années comprises entre 1173 et 1178, à cause des personnages cités. —Ces pièces sont transcrites sur la première peau du rouleau, partie fort détériorée.

    XXXVI

    (c) —[Vers 1173-1178]. —Amiel Vassal donne au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans. . .
    Cet acte et les suivants doivent se rapporter à l'une des années comprises entre 1173 et 1178, à cause des personnages cités. —Ces pièces sont transcrites sur la première peau du rouleau, partie fort détériorée.

    XXXVII

    (2) —1178, mars [1179]. —Audiguier de Penne abandonne au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, l'usage de ses prairies, fontaines et bois.

    XXXVIII

    (14) —1178, mars [1179]. —Mafre de Montels confirme en faveur du Temple représenté par le commandeur de Vaour, Jean de Nougairols, la cession faite par ses parents de droits sur le domaine dépendant de l'église des Albis et sur la tenure de G. Bonafous, moyennant 150 sous de Melgueil.

    XXXIX

    (21) —[Vers 1177-1179,] octobre. —Aigline et Arnaud Raimond cèdent au Temple représenté par le commandeur de Vaour, Guiral Bada ..., leurs droits sur la personne d'Etienne de Frauceilles et de sa fille, pour 25 sous de Melgueil.
    Frauceilles, canton de Cordes, arrondissement de Gaillac.

    XL

    (31) —1179, mars [1180]. —Le comte de Saint-Gilles, Raimond, abandonne au Temple représenté par le Frère Fort Sans ses droits sur Castres et ses environs, en se réservant, en guise de seigneurie, la propriété des oiseaux de proie. —Publié par M. Rossignol (Monographies. III, p. 287).
    Castres, commune de Brunequell, Bruniquet, canton de Monclar, arrondissement de Montauban.

    XLI

    (68) —1179, mars [1180]. —Pierre Rous et sa sœur cèdent au Temple représenté par Fort Sans leurs droits sur une vigne située à Montirou, pour 16 sous de Melgueil.
    Montirou, Montiro, peut-être près de Puycelci ?

    XLII

    (22) —1180, avril. —Guiral d'Auti se donne avec tous ses biens au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, du consentement du comte de Saint-Gilles, Raimond. —Publié par M. Rossignol. (Monographies, III, p. 199).
    Auti, Auty, canton de Molière, arrondissement de Montauban.

    XLIII

    (23) —1180, mai. P. du Rieu abandonne au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, l'usage de ses prés, fontaines et bois.

    XLIV

    (24) —1180, mai. —G. Faure et ses fils cèdent au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, l'usage des prairies, fontaines et bois qu'ils possèdent au sud de l'Aveyron, pour 10 sous.

    XLV

    (25) —1180, mai. —La veuve de Begon de Mordagne et ses fils abandonnent au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, tous leurs droits dans le mas du Verdier, avec l'usage de leurs pairies, fontaines et bois.
    Mordagne, Maurdana, commune d'Espinas, canton de Caylux, arrondissement de Montauban.

    XLVI

    (79) —1180, mai. —P. de Montagut, Bernard Armengau et Guillaume Tondut abandonnent au Temple leurs droits sur un emplacement de maison attenant au four du barri de Montagut et sur un jardin au même lieu.
    Montagut, commune de Lisle-d'Albi, arrondissement de Gaillac.

    XLVII

    (27) —1180, octobre. —Huc de Saint-Marcel cède au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, tous ses droits dans le domaine de Tréban et les dépendances de l'église de ce nom.

    XLVIII

    (29) —1180, décembre. —Aigline, fille d'Amiel Audiguier, du consentement de son mari, Armand Raimond, et pour le repos de l'âme de ses parents, donne au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, les biens qu'elle possède vers la combe de Cervinols.
    Cervinols (combe), probablement "Combe Vieilie", commune de Penne.
    Au dos du parchemin : Saroinhols (Ecriture du XVIe siècle)

    XLIX

    (40) —1180, décembre. —Béatrix, sœur de Bernard de Penne, du consentement de son mari, Guillaume de "Merlana", ratifie l'acquisition du tiers de la dîme à Saint-Pantaléon (commune de Penne) faite par le Temple auquel elle abandonne, en outre, l'usage de ses pâturages, fontaines et bois.

    L

    (39) —1180. — Bernard de Penne ratifie l'acquisition faite par le Temple du tiers de la dime à Saint-Pantaléon (commune de Penne).

    LI

    (78) —[Vers 1180]. —Sentence arbitrale fixant les droits respectifs du Temple et de Guillaume de La Tour sur les fours de Montagut. —Publié par M. Rossignol (Monographies. III, p. 285).
    En tête de l'acte : "Montagut près la Yla" (Ecriture de la fin du XIVe, ou du XVe) —La date manque et a été empruntée par M. Rossignol à la pièce qui suit celle-ci dans le ms.
    Montagut, commune de Lisle-d'Albi, arrondissement de Gaillac.

    LII

    (28) —1180, février [1181]. —P. Raimond de "Dogegs" se donne avec tous ses biens au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans.

    LIII

    (37) —1180, mars [1181]. —Sentence arbitrale d'après laquelle, contre les prétentions des héritiers de Mafre A., le Temple est reconnu être en possession de la dîme de Saint-Pantaléori depuis 40 à 60 ans. —Publié par M. Rossignol (Monographies. III, p. 283).

    LIV

    (30) —1181, avril. —G. de La Roque cède au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, l'usage de tous ses pâturages, fontaines et bois.

    LV

    (32) —1181, avril. —Accord conclu entre Fort Sans, maître de Vaour, Durand OEiller, commandeur du dit lieu, et P. del Vallat, tenancier des Albis, d'une part, et le fils de P. de Penne, Guillaume de Salvagnac, d'autre part : celui-ci reconnaît avoir cédé au Temple ses droits sur les Albis et sur la tenure de G. Bonafous, avoir confirmé la cession de tous droits sur le moulin de L'Auriol faite par son père et avoir abandonné l'usage de ses pâturages, fontaines et bois, le tout moyennant 50 sous de Melgueil et la restitution d'un gage de 100 sous qui grevait la métairie d'Ambialet.
    Ambrialet, sur la rive droite de l'Aveyron, près des Albis.
    Au dos du parchemin : "Limittes des Albis, paira figuaroso". (Ecriture du XVI siècle).

    LVI

    (33) —1181, mai. —La veuve de Sicard de La Tour et ses fds cèdent au Temple l'usage de tous leurs pâturages, fontaines et bois et l'un d'eux est admis comme Frère dans le dit ordre.

    LVII

    (102) —1181, mai. —Le chapitre de Saint-Antonin, par le ministère de son prieur, Etienne, cède au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, tous ses droits dans les paroisses de Castres, de Saint-Laurent de Maynet et de Montricoux, se réservant comme preuve de suzeraineté un droit d'acapte d'un morabotin d'or, sans compter la dîme de toutes céréales dont les Templiers feront porter la moitié à Saint-Antonin à leurs frais. Pour assurer la bonne exploitation des terres soumises à cette dîme, le Temple devra avoir dix paires de bœufs au moins ; de plus, les églises sus dites seront convenablement entretenues et le prieur pourra faire prendre dans les bois concédés les matériaux nécessaires aux bâtiments de l'église et du monastère de Saint-Antonin ou de l'église et des maisons de Sallet. —Publié par M. Rossignol (Monographies, III. P).
    Saint-Laurent de Mayne, commune de Montricoux.
    Montricoux, canton de Négrépelisse, arrondissement de Montauban.
    Sallet, commune de Saint-Antonin.

    LVIII

    (42) — 1181, 2 février [1182]. —P. de Prat-Bernou et ses frères cèdent au Temple, Fort Sans étant maître de Vaour, l'usage de leurs pâturages, fontaines et bois situés au sud de l'Aveyron, pour la somme de 50 sous de Melgueil.

    LIX

    (35) —1182, avril. —Le vicomte de Saint-Antonin, Frotard, et son frère, Sicard, ratifient pour le passé et l'avenir toutes les acquisitions du Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, et lui concèdent l'usage de leurs pâturages, fontaines et bois, en échange de 300 sous de Melgueil.

    LX

    (36) —1182, avril. —Amiel de Penne, du consentement de son fils, de sa femme et du vicomte de Saint-Antonin, Izarn, abandonne au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, ses droits sur les domaines de Fontanelles et Coguzac, sur celui des Albis et la tenure de G. Bonafous et les Templiers l'admettent comme Frère.
    Fontanelles (les), Fontanellas (las), près de Rousergues.
    Rousergues, Rauzargas, commune de Penne.
    Coguzac, près de Rauzargas.

    LXI

    (38) —1182, avril. —Bernard-Aton de Grésigne et sa femme cèdent au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, leurs droits dans le dimaire de Saint-Julien, pour 30 sous de Melgueil.
    Grésigne : forêt dans la commune de Montmirail, arrondissement de Gaillac.
    Saint-Julien, commune de Penne.

    LXII

    (34) —1182, mai. —Le vicomte de Saint-Antonin, Izarn, ratifie pour le passé et l'avenir, en faveur du Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, toutes acquisitions dans son domaine et cède, moyennant 200 sous de Melgueil l'usage de ses pâturages, fontaines et bois — Publié par M. Rossignol (Monographies. III, p. 292).
    Au dos du parchemin : "Del frau de S. Anthonni" (Ecriture du XVIe siècle)

    LXIII

    (69 ter) —1182, juillet. —R. Hus, Catre et sa sœur cèdent au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, leurs droits sur un domaine situé près de Castres ; de plus, Catre fait don de 100 sous de Melgueil aux Templiers qui l'admettent comme Frère.
    Catre, Brunequell, Bruniquel, canton de Monclar, arrondissement de Mantauban.
    Au dos du parchemin : "Lo deyme de Castras" (Ecriture du XVIe siècle)

    LXIV

    (43) —1182, août. —Maffre Carbonel et sa fille vendent au Temple représenté par le procureur de Vaour, Fort Sans, leurs terres, prés et bois riverains du ruisseau d'Auriole, pour 63 sous de Melgueil.
    Au dos du parchemin, "Lo deyme de Castras" (Ecriture du XVIe siècle)

    LXV

    (44) —1182, septembre. —Aigline, avec le consentement de son mari, Arnaud Raimond, vend au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, son domaine de Saint-Julien et de Serremejane, pour 110 sous de Melgueil et une paire de bœufs.
    Serremejane, Serramejana, au nord de Magné, commune de Vaour.

    LXVI

    (45) —1182, septembre. —P. de La Cassagne et sa femme vendent au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, une terre et une vigne situées a La Condamine, pour 100 sous de Melgueil ; Pons Baudis et sa femme ratifient cet acte en se réservant, entre autres droits seigneuriaux, une redevance annuelle d'une émine de froment, 6 deniers d'arrière-acapte, quand il y aura lieu, et tous droits de justice.
    Cassagne, Cassanna, Cassanha, (la), commune de Salvagnac, arrondissement de Gaillac.
    Condamine, Condamina, Condaminas, (la), (las), près de Penne.

    LXVII

    (41) —[Vers 1180-1182.] —P. de Montagut, avec le consentement de ses enfants, donne au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, ses domaines de Pautulenx, Cornaleira et Prusmella.
    Cornaliera, Cournalières, commune et canton de Lisle.
    Pautulenx, près de Cornalira, commune et canton de Lisle.
    Prusmella, près de Cornaliera, commune et canton de Lisle.

    La date que nous attribuons à cette pièce résulte de la comparaison de celle-ci avec les nos XLVI et LI où figure le même P. de Montagut.

    LXVIII

    (46)—1183, mai. —P. A miel, Gancelme et son mari, Gaillard du Puy, cèdent au Temple représenté par P. de Tudelle, Fort Sans étant procureur de Vaour, leurs droits sur la dîme du domaine de Saint-Julien et de Serremejane, pour 50 sous de Melgueil.
    Tudelle, Tudella, Templier, commandeur de Vaour.
    Serremejane, Serramejana, au nord de Magné, commune de Vaour.

    LXIX

    (48) —1183, mai. —Pétronille de La Tour et ses enfants cèdent au Temple représenté par le procureur de Vaour, Fort Sans, tous leurs droits sur les possessions des Templiers dans les paroisses de Tréban et des Albis pour 40 sous de Melgueil.

    LXX

    (50) —1183, mai. —Audiguier de Penne et sa femme ratifient en faveur du Temple représenté par le procureur de Vaour, Fort Sans, diverses acquisitions et lui abandonnent l'usage de leurs prés, fontaines et bois, afin que leur fils Guillaume soit admis dans le dit ordre et moyennant 30 sous de Melgueil.

    LXXI

    (54) —1183, août. —Sentence arbitrale donnant droit aux Templiers qui avaient exhaussé la chaussée de L'Auriol, ce dont se plaignaient P. del Breil et Armand de Casais comme portant préjudice à leur moulin de Périllac.
    Peirilac, Peireillac, Peirillhac, Peirilahac, Perillac : moulin sur la rive gauche de l'Aveyron en aval de Penne.
    Au dos du parchemin : "Le moly d'Auriole, cresi ques le moly de Pena apelat del Temple". (Eeriture du XVIe siècle).

    LXXII

    (49) —1183, septembre. —G. Bernard et sa sœur confirment des aliénations de droits sur Tréban consenties par eux et leur sœur en faveur du Temple représenté par le procureur de Vaour, Fort Sans ; de plus, ils cèdent leurs droits dans le domaine de Serremejane et dans la viguerie de Sals, pour 100 sous de Melgueil.

    LXXIII

    (51) —1183, novembre. —P. G. de Penne et sa femme cèdent au Temple représenté par le procureur de Vaour, Fort Sans, leurs droits sur plusieurs personnes, confirment les donations faites par Amiel de Penne et abandonnent l'usage de leurs prairies, fontaines et bois, en échange de l'acquittement d'une dette de 122 sous et pour 60 autres sous de Melgueil.

    LXXIV

    (52) —[Vers 1183.] —P. de Lavergne donne au Temple, représenté par Fort Sans, ses maisons et enclos de Perairol et cet acte est ratifié par les seigneurs fonciers.
    Au dos du parchemin : "Donazac" (Ecriture de la fin du XIVe ou du XVe siècle) et "Cauzac" (Ecriture du XVe siècle) —Nous datons cette pièce de 1183 environ, parce qu'elle fait partie dans le ms. d'un groupe de documents appartenant à cette année.

    LXXV

    (53) —[Vers 1183.] —P.-Raimond de La Garrigue se donne au Temple avec divers biens, Fort bans étant procureur de Vaour. (1)
    Pour la date, voyez la note précédente LXXIV.

    LXXVI

    (47) —1183, janvier [1184]. — Bernand G., fils de G., de Penne, fait abandon au Temple représenté par le procureur de Vaour, Fort Sans, du domaine de Balbairac engagé pour 200 sous de Melgueil et est admis dans le dit ordre; ses frère et sœur et beau-frère ratifient cet acte et cèdent pour 140 sous l'usage de leurs prairies, fontaines et bois, y compris leurs droits dans la paroisse de Tréban.
    Balbairac, Balbaraig, près de Tréban.

    LXXVII

    (84) —1183, janvier [1184]. —Reproduction de l'acte précédent.

    LXXVIII

    (69 lis) —1183, février [1184]. —G. Bernard, sa sœur et sa mère cèdent au Temple représenté par le commandeur de Vaour, Fort Sans, la dîme de Mornac, pour 150 sous de Melgueil.
    Mornac, dans la région et sans doute à l'est de Montricoux.

    LXXIX

    (71) —1183, février [1184]. —R. Baudis et ses beau-frère et sœur vendent au Temple représenté par le commandeur de Vaour, Fort Sans, leurs droits sur les bois, rives et îlot situés près de Saint-Laurent de Maynet, pour 190 sous de Melgueil.
    Saint-Laurent de Mayne, (Maynet) commune de Montricoux.

    LXXX

    (77) —1183, 19 février [1184]. —Ademare de Grésigne, son mari et leurs fils cèdent au Temple représenté par le procureur de Vaour, Fort Sans, leurs droits sur la dîme de Saint-Julien, pour 160 sous de Melgueil.
    En tète de l'acte : "Dedins le deimari de Vour es". (Ecriture du XVIe siècle)

    LXXXI

    (62) —1184, juin. —Sentence arbitrale par laquelle les Templiers sont reconnus avoir la propriété des mas de l'Olmière, de Camp-grand, de La Bouissière et de Bourdelles.
    Olmière, Olmiera, Lormière, commune de Montmirail.
    Campgrand, près de Bordellas.
    Boussière (la), Boissiera (la), près de Castres.
    Bourdelles, Bordellas, commune de Montricoux, canton de Négrepelisse, arrondissement de Montauban.

    LXXXII

    (69) —1184, octobre. —Bertrand de Saint-Huc cède au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, ses droits dans les paroisses de Bretou et de Castres avec l'usage de tous ses bois, fontaines et prairies, pour 50 sous.
    Castres, Catre, commune de Brunequell, Bruniquet, canton de Monclar, arrondissement de Montauban.
    Bretou (le), Breto, commune de Montricoux, canton de Negrepelisse, arrondissement de Montauban.

    Au dos du parchemin : "Toqua a Castras et a Breto" (Ecriture du XVe siècle.).

    LXXXIII

    (64) —1184, novembre. —R. Ratier et ses frère et sœurs abandonnent au Temple représenté par le commandeur de Vaour, Pierre de Tudelle, les biens qu'ils possèdent près de Bretou et de Castres ; le premier est admis dans l'ordre du Temple et les autres reçoivent 300 sous de Melgueil.
    Tudelle, Tudella, Templier, commandeur de Vaour.

    LXXXIV

    (64) —1184, novembre. —Bernard-Uc de La Roque ratifie les acquisitions faites ou à faire dans l'étendue de ses domaines par le Temple qui, représenté par les mandataires du maître de Castres et de Saint-Laurent de Maynet, Fort Sans, lui donne, en échange, une paire de bœufs estimée 100 sous.

    LXXXV

    (56) —1184, décembre. —Honors, fille d'A.-B. de Montdenard, abandonne au Temple représenté par le procureur de Vaour, Fort Sans, ses droits sur le moulin et la chaussée de L'Auriol, confirme diverses ventes faites par ses parents et dont l'une consentie par sa mère pour le prix de 160 sous et 3 bœufs porte sur des biens situés à Saint-Julien et à Serremejane et reçoit 160 sous de Melgueil.
    Au dos du parchemin : "Le moly d'Auriole, S. Julia et Sarremejane". (Ecriture du XVIe siècle)

    LXXXVI

    (80) —H84, décembre. —Pons Abbat abandonne au Temple représenté par un Frère de Vaour ses droits dans le domaine des Albis et dans l'alleu de Sals, possessions des Templiers.
    Au dos du parchemin : "Toqua a la Magdalena". (Ecriture du XVe siècle)

    LXXXVII

    (88) —1184, décembre. —Le vicomte [de Saint-Antonin] Sicard cède aux Templiers ses droits sur Castres et sur les biens acquis par eux des chanoines de Saint-Antonin, ainsi qui l'usage de ses prairies ontaines et bois au mas de l'Olmet (près de Castres), pour 100 sous de Melgueil.

    LXXXVIII

    (63) —[Vers 1184.] —Pons Raines, sa femme et leurs enfants permettent au Temple l'usage des prairies, fontaines et bois qu'ils possèdent dans la région de Saint-Circq.
    Saint-Cirq, Saint-Circ, canton de Caussade.
    Nous datons cet acte de 1184 environ, parce que les noms qui y figurent, se retrouvent dans la charte N· LXXXI daté de 1184.

    LXXXIX

    (72) — 1184, janvier [1185]. — Raimond Ratier de Bioule se donne au Temple, avec ses biens situés près de Bretou, Pierre de la Case étant commandeur de Castres, et l'une de ses sœurs reçoit de celui-ci 300 sous de Melgueil.
    Biole, Biule, Bioule, canton de Négrepelisse, arrondissement de Montauban.
    Au dos du parchemin : "Credo qu'es de Bieul" (Ecriture du XVIe siècle)

    XC

    (76) — 1184, janvier [1185]. — Raimond Fustein donne au Temple représenté par le procureur de Castres, Fort Sans, le domaine qu'il possède près de l'Aveyron et est admit, en retour, dans le dit Ordre.

    XCI

    (57) —1185, mai. —S. Fouque vend au Temple représenté par le procureur de Vaour, Fort Sans, sept mas et sept métairies situés dans la paroisse des Anglars et donnant, les uns, un cens de 7 deniers avec 12 derniers d'acapte, les autres, 6 derniers d'acapte, le tout pour 25 sous de Melgueil et un cheval de charge.
    Anglars (les), entre Penne et Saint-Antonin.

    XCII

    (90) —1183, mai. —Reproduction de l'acte précédent.
    Notum sit omnibus qu'en S. Foic a donat et assout et gurpit, per bona fe, senes engan, a Deu et a sancta Maria et alz fraires del Temple de Jherusalem, alz presentz et alz avenidors, en la ma de Fortsauz, que era procuraire de Vaor, totas las terras et totas las honors, on meillz las avia et las tenia en tota laparrochia d'Anglars, ni a lui avenio d'en Bertran de Saint Paul, zo es a saber VII mases et VII bordarias, liqual masi et lasquals bordarias so aici co esta la comba de Merle-castell a capsus dreig a Callo Pradella et entro en la strada de Galtz ad ensus vas Anglars. Et dono li masi VII d. de ces cadan a Nadal et XII d. d'acapte, et las bordarias VI d. d'acapte ; et Arnalz de la Roca te ne I mas et I bordaria, et P. Johan I mas et una bordaria, et P. Ram., et Daide de Murcent II mases et doas bordarias, et entre Pascal et Gordo II mases et II bordarias et P. Matfres I mas et I bordaria. Et per aquest do et per aquest assolvement, Fortsauz donec li I roci et XX et V sol. de nielg., si qu'el sen tenc per pagatz. Tot aquest do, si co sobrescriutz es, lauzet et autorguet W. de Ro ad eisses los fraires sobredigz del Temple prezentz et avenidors. Et devon esser guirent de totz homes et de totas femenas a dreig et a razo. D'aizo so testimoni Audeguers et Anguers et Ameilz Vassalz et Matf. de Monteillz et B. Arnalz et P. Sirventz et Ademars del Vallat. Anno M· G· LXXX· V·, mense madii, feria IIIa, Lucio papa Rome, Philippo rege régnante. Petrus scripsit.
    Entête, on lit: "de Causac" (XVe siècle) raturé et remplacé par: del Frau (XVIe siècle).

    XCIII

    (75) —1185, mai. —G. de Salvagnac vend au Temple représenté par Fort Sans tous ses droits dans les environs de Castres et de Bretou, sauf un cens de 3 sous, pour 400 sous de Melgueil.
    Castres, Catre, commune de Brunequell, Bruniquet, canton de Monclar, arrondissement de Montauban.
    Bretou (le), Breto, commune de Montricoux, canton de Negrepelisse, arrondissement de Montauban.

    XCIV

    (67) —1185, juin. —Amiel Cincfre se donne avec tous ses biens au Temple représenté par le maître de Castres et de Saint-Laurent de Maynet, Fort Sans, et sa mère cède ses droits sur la succession de son mari, moyennant 100 sous de Melgueil.
    Cinfre, Cincfre, Cingfre (Amiek) de Biule, Bioule : Biole, Biule, Bioule, canton de Négrepelisse, arrondissement de Montauban.

    XCV

    (73) —[Vers 1185]. —Bernard Abauzit, commandeur de Castres et de Saint-Laurent de Maynet, libère d'un gage de 49 sous de Melgueil le domaine de Bioule provenant d'Amiel Cincfre et possédé par Uc del Breil qui reçoit 3 setiers de maïs.
    La date de cette pièce doit être celle de la précédente où l'on retrouve plusieurs des personnages figurant ici.

    XCVI

    (58) —1185, janvier [1186]. —Ermengarde de La Fage, son mari et leur famille cèdent au Temple, Fort Sans étant procureur de Vaour, leurs droits dans la paroisse de Saint-Julien et reçoivent du commandeur de Vaour, Pierre de Tudelle, 170 sous de Melgueil.
    Saint-Julien, commune de Penne.
    Le scribe, mentionne dans l'acte en latin de janvier 1185 [1186] Urbain III était pape et non plus Lucien III mort le 25 novembre 1185 ; la nouvelle de cet événement n'était peut être pas encore connu en Albigeois au mois de janvier suivant ou bien le scribe ayant déjà dans maintes pièces mentionné le pontificat de Lucien l'aura inscrit ici par habitude. Cette dernière hypothèse paraît le plus vraisemblable.
    Urbain III occupait à cette époque le siège pontifical et l'antipape Octavianus était mort en 1161 ; l'erreur du scribe est évidente.

    XCVII

    (65) —1185, mars [1186]. —R. Baudis cède au Temple représenté par Fort Sans et par G. Aton, administrateurs ou bailes de Vaour et des domaines de Castres et de Saint-Laurent de Maynet, ses droits sur Gaubert Achard de Bioule, pour 15 sous de Melgueil et de Cahors.
    Castres, Catre, commune de Brunequell, Bruniquet, canton de Monclar, arrondissement de Montauban.
    Saint-Laurent de Mayne, commune de Montricoux.

    XCVIII

    (59) —1186, juillet. —Bernard Goudal et sa femme vendent au Temple représenté par le commandeur de Vaour, Fort Sans, une terre, une prairie et tous leurs droits dans le domaine de Saint-Julien, pour 30 sous de Melgueil.
    Saint-Julien, commune de Penne.

    XCIX

    (74) —1186, décembre. —Bec Rabis abandonne au Temple représenté par le commandeur de Castres, Fort Sans, ses droits sur les biens acquis d'Amiel Cincfre, moyennant l'extinction du gage qui grevait son moulin de Monclar.
    Monclar, arrondissement de Montauban.

    C

    (83) —1191. —Amiel de Maurestein donne au Temple représenté par le commandeur de Vaour, P. le chapelain, et par Amiel de Penne le tiers de la dîme du Cayrou et divers autres biens.
    Cayrou, Sainte-Cécile du Cayrou, canton de Montmirail, arrondissement de Gaillac.
    Il est cité dans la charte : sa part d'un étang ainsi que tous ces droits sur les terres de Poig-Grimorat ; le "combo de Merle-Castell"; toute la terre de l'Oliveira (près de Saint-Julien) ; la terre que P. Macip tenait de lui à la font de Saint-Jolia (Saint-Julien). Ainsi que tous les honneurs et la dîme, plus d'autres droits qu'il a dans les terres alentours.
    Au dos du parchemin : "A Sanct Jolia, deyme". (Ecriture du XVIe siècle)

    CI

    (89) —1191. —G. Rigal donne au Temple représenté par le commandeur de Vaour, Arnaud de Bos et le chapelain Pierre, ses maisons de Cahuzac et ses droits sur divers biens et personnes.
    Cahuzac, Causahc, Causac, canton de Montmirail, arrondissement de Gaillac.
    Les mas de Valeta, la terre de las Beretresca; la terre de Gaviol; la terre d'Albarel; la terre de Belvezer; la condamine de la Deveza; la terre de Font-major; la terre de Figareda; la terre de Cumbacava; les terres de Pouzo et de Garriga; la terre de Negaveilla; la terre de Masssrenx; la bordaria d'al Sesziu et les hommes et les femmes.
    En tête de l'acte : "De Causac". (Ecriture du XVIe siècle)

    CII

    (66 bis)—1192, avril. —Jean de Fontanes ratifie en faveur du Temple représenté par le commandeur Doat Dahas, successeur de Fort Sans, l'acquisition d'une vigne (située à L'Auriol), moyennant 5 sous d'acapte. (Conf. n· XIX.)
    Auriol, Auriola, sur la rive droite de l'Aveyron, près d'Albis.

    CIII

    (93). — 1192. —Les chevaliers et prudhommes de Montagut, du consentement de l'évêque d'Albi, Guillaume, abandonnent au Temple représenté par Pierre, le chapelain, Arnaud de Bos, et S. Arnaud la chapelle du dit lieu. —Publié par M. Rossignol (Monographies. III, p. 286).
    Montagut, commune de Lisle-d'Albi, arrondissement de Gaillac.

    CIV

    (94) —1192. —Accord en vertu duquel la sœur et héritière de Pierre Amiel confirme en faveur du Temple représenté par le commandeur de Vaour, Bertrand Bonafous, des donations faites par son frère de biens situés à Roussergues et à Murcens, en se réservant la seigneurie de ce dernier domaine et moyennant 230 sous de Melgueil en outre de l'extinction de divers gages.
    Rousergues, Rauzargas, commune de Penne.
    Murcens, Murcent, Murzengs, bois près de Roussergues.
    Au dos du parchemin : "Prep de Rosseryas". (Ecriture du XVe siècle)

    CV

    (83) —1193, juin. —Bernard-Aton de Castelnau se donne avec divers biens au Temple représenté par le commandeur de Vaour, Bertrand Bonafous, et par Pierre, le chapelain.
    La charte dit : donne toute la terre que je tiens à Bordas, une bordaria à Candeza, la bordaria de la Olmeira et la condamine.
    Au dos du parchemin : "Castelnuo" (Ecrit, du XVe siècle) et "Castelnau" (XVIe siècle)

    CVI

    (8l). —1193. —Accord d'après lequel les droits du Temple sur plusieurs personnes du Cayrou sont reconnus par R. de La Vaur et sa femme.

    CVII

    (83 ter). _ 1193. _ Bertrand de Coutens abandonne au Temple représenté par le commandeur de Vaour, Bertrand Bonafous, des droits ou redevances sur divers biens situés près de Puycelsi et est admis au nombre des Frères du Temple.
    Puycelsi, Puycelci, Poigcelsi, canton de Montmirail.
    Au dos du parchemin : "De Paechselsi" (Ecriture du XVe siècle) et "Pechselsi" (XVIe siècle).

    CVIII

    (82). —1194, janvier [1195]. —Gaucelme et ses fils cèdent au Temple représenté par le procureur de Vaour, Pierre, le chapelain, leurs droits sur la dîme de Saint-Julien et de Serremejane, ainsi que sur les biens donnés au Temple par P. Amiel et prêtent hommage à cette occasion.
    Ils donnent la dîme de Saint-Julien, les honneurs de Saint-Julien, de Serra-mejena.
    Au dos du parchemin : "Layei tenebant decimas". (Ecriture du XVe siècle) et "S. Jolia et Sarremejane" (XVIe siècle); en tête de la pièce : "Dins Vaor es" (XVe siècle).

    CIX

    (94 bis). —1196. —Raimond Amiel se donne, avec tous ses biens situés dans le territoire dépendant de Penne, à la maison de Vaour représentée par Pons, maréchal du Temple en Provence et dans une partie de l'Espagne, et par plusieurs autres ; les fils du donateur approuvent cet acte et sont admis dans une association spirituelle avec l'ordre. —Publié par M. Rossignol (Monographies, III, p. 284).
    Penne, Penna, canton de Vaour.
    Au dos du parchemin : "Aisso toca als pasturals de Pena". (Écriture du XVe siècle).

    CX

    (86). —1199. Novembre. —La femme de Pons Baudis cède au Temple représenté par le chapelain et par P. de La Case une vigne située à Penne, que les Templiers tenaient d'elle et de son mari et de plus les Condamines, pour la somme totale de 100 sous.
    Penne, Penna, canton de Vaour.

    CXI

    (87). —1199, novembre. —Pons Baudis se donne au Temple représenté par Pierre, chapelain de Vaour, et par Pierre de La Case et lui abandonne un domaine situé à Saint-Sernin, avec le tiers de la dîme dudit lieu; Guillaume de Cahuzac ratifie cette dernière cession (1).
    Saint-Sernin, Saint-Cerni, commune de Saint-Beauzile.
    Il donne le "casal" le village de "Saint-Cerni", toutes les dîmes, les hommes et les femmes et les enfants, les honneurs.
    Au dos du parchemin : "Lo deyme de Sant-Sarny de la Barte" (Écriture du XVIe siècle).

    CXII

    (91). —1199. —Guillaume de Belmont et sa femme vendent au Temple représenté par le commandeur de Vaour, Daide de Sainte-Croix, tous leurs droits sur les personnes et la tenure de Pierre de Roumanou et sa famille, pour 480 sous de Cahors.
    Roumanou, commune de Cestayrols, canton de Gaillac.

    CXIII

    (103). —1200, 28 décembre. —La veuve d'Amiel Vassal et son fils cèdent au Temple représenté par le commandeur de Vaour, Ademar Guillaume, leurs droits sur les biens provenant de Bernard-Aton de Castelnau et confirment les donations faites à Fort Sans par le dit Amiel Vassal et ses frères.
    Elle vent au Temple la terre de Balbairac près de Tréban.

    CXIV

    (60). —1201, novembre. —R. d'Arzac et sa femme vendent au Temple représenté par P. Guillaume, leur métairie du Garric acensée moyennant 14 sous, 6 deniers Raimondins d'acapte et une redevance annuelle de 14 setiers de blé, mesure de Cahuzac, pour 700 sous de Cahors.
    Garric, Garrigue-Brunet, commune de Cahuzac.
    En tête de la pièce : "Causac, Arzac". (Ecriture du XIVe ou XVe siècle).

    CXV

    (104). —1202. —Pierre du Castel, précepteur de Vaour, a fait transcrire par son neveu Guibert, chanoine de Saint-Antonin, tous les titres de propriété de la maison de Vaour sur ce rouleau dont il a confié la garde à ses Frères de Mouzon.
    Mouzon, Monzon, ville d'Aragon.

    FIN DES ACTES
    Sources : Cartulaire des Templiers de Vaour (Tarn) — publié par Ch. Portal et Edm. Cabié — Editeurs : Paris A. Picard et Fils — Toulouse Edouard Privat — MDCCCXCIV. — Voir l'ouvrage original dans la Librairie

    Lieux les plus cités

    Albis (les), La Madeleine des Albis, commune de Penne, "Passim" — Sancta Maria Albiniarum.
    Ambrialet, sur la rive droite de l'Aveyron, près des Albis.
    Anglars (les), entre Penne et Saint-Antonin.
    Auriol, Auriola, sur la rive droite de l'Aveyron, près d'Albis.
    Auti, Auty, canton de Molière, arrondissement de Montauban.
    Balbairac, Balbaraig, près de Tréban.
    Biole, Biule, Bioule, canton de Négrepelisse, arrondissement de Montauban.
    Bourdelles, Bordellas, commune de Montricoux, canton de Négrepelisse, arrondissement de Montauban.
    Boussière (la), Boissiera (la), près de Castres.
    Bretou (le), Breto, commune de Montricoux, canton de Negrepelisse, arrondissement de Montauban.
    Brunequell, Bruniquet, canton de Monclar, arrondissement de Montauban.
    Campgrand, près de Bordellas, Bourdelles.
    Castres, Catre, commune de Brunequell, Bruniquet, canton de Monclar, arrondissement de Montauban.
    Cayrou, Sainte-Cécile du Cayrou, canton de Montmirail, arrondissement de Gaillac.
    Cervinols (combe), probablement "Combe Vieilie", commune de Penne.
    Chancelade, Cancellada, abbaye, arrondissement et canton de Périgeux.
    Cassagne, Cassanna, Cassanha, commune de Salvagnac, arrondissement de Gaillac.
    Coguzac, près de Rauzargas.
    Condamine, Condamina, Condaminas, (la), (las), près de Penne.
    Cornaliera, Cournalières, commune et canton de Lisle.
    Frauceilles, canton de Cordes, arrondissement de Gaillac.
    Fontanelles (les), Fontanellas (las), près de Rousergues.
    Garric, Garrigue-Brunet, commune de Cahuzac.
    Grésigne : forêt dans la commune de Montmirail, arrondissement de Gaillac.
    Lincarque, commune de Cestayrols, canton et arrondissement de Gaillac.
    Mamiac : Saint-Paul de Mamiac, commune de Penne.
    Mespoler, Mespoulier : près de Verdier : Verdier commune de Varen ? (Cassini).
    Monclar, arrondissement de Montauban.
    Montagut, commune de Lisle-d'Albi, arrondissement de Gaillac.
    Montels, Monteillz, canton de Montmirail, arrondissement de Gaillac.
    Montirou, Montiro, peut-être près de Puycelci ?
    Montricoux, canton de Négrépelisse, arrondissement de Montauban.
    Mordagne, Maurdana, commune d'Espinas, canton de Caylux, arrondissement de Montauban.
    Mote (la), Mothe (la), commune de Saint-Beauzile, ou de Sainte-Cécile du Cayrou, canton de Montmirail.
    Mouzon, Monzon, ville d'Aragon.
    Nogairol (Jean de), Templier, commandeur de Vaour, commandeur de la Bastide de Penne, conton de Montpezat, arrondissement de Montauban.
    Mornac, dans la région et sans doute à l'est de Montricoux.
    Murcens, Murcent, Murzengs, bois près de Roussergues.
    Olmière, Olmiera, Lormière, commune de Montmirail.
    Pautulenx, près de Cornalira, commune et canton de Lisle.
    Peirilac, Peireillac, Peirillhac, Peirilahac, Perillac : moulin sur la rive gauche de l'Aveyron en aval de Penne.
    Penne, Penna, canton de Vaour.
    Prusmella, près de Cornaliera, commune et canton de Lisle.
    Puycelsi, Puycelci, Poigcelsi, canton de Montmirail.
    Ro, Rho, "mas de Rô", commune de Lasclottes, canton de Salvagnac.
    Rô, affluent de la Vère, rive droite, dans la commune de Montmirail.
    Roumanou, commune de Cestayrols, canton de Gaillac.
    Rousergues, Rauzargas, commune de Penne.
    Saint-Cirq, Saint-Circ, canton de Caussade.
    Saint-Julien, commune de Penne.
    Saint-Laurent de Mayne, commune de Montricoux.
    Saint-Marcel, canton de Cordes.
    Saint-Sernin, Saint-Cerni, commune de Saint-Beauzile.
    Sals : Saint-Vergondin, sur la rive droite de l'Aveyron, au-dessus de Penne (Cassini).
    Saint-Vergondin de Sales, dans les archives du Tarn, E. 4976, Sanctus Bergundus de Sales dans le pouillé du diocèse de Cahors, par M. Longnon.
    Sallet, commune de Saint-Antonin.
    Septfon, conton de Caussade, arrondissement de Montauban, Abbaye de Sepfonds.
    Serremejane, Serramejana, au nord de Magné, commune de Vaour.
    Tréban, Trévan, Trévant, sur la rive droite de l'Aveyron, non loin des Albis.
    Tudelle, Tudella, Templier, commandeur de Vaour.
    Sources : Cartulaire des Templiers de Vaour (Tarn) — publié par Ch. Portal et Edm. Cabié — Editeurs : Paris A. Picard et Fils — Toulouse Edouard Privat — MDCCCXCIV. — Voir l'ouvrage original dans la Librairie

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