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Quelques anecdotes trouvées ici et là concernant les Templiers et les Hospitaliers

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Chauvigny

Département: Vienne, Arrondissement: Poitiers, Commune: Chauvigny - 86


Rue des Puys Chauvigny
Rue des Puys Chauvigny


Ceci est une très belle recherche, mais aucune preuve réelle de la présence des Templiers. Pas même une rue du Temple...
Les manoirs des Puys et du Temple

D'après la Chronique les Chevaliers du Temple ou Templiers possédaient à Chauvigny deux résidences : l'une dans la ville haute le « Manoir des Puis » et l'autre dans la ville basse le « Manoir du Temple »

Le Manoir des Puis est maintenant la Métairie des Puis. Elle est située à peu de distance des anciennes enceintes de la ville, sur la gauche de la rue qui va au cimetière, coin des rues de la Porte Chevrault et des Rosiers.

Ce manoir était construit sur le plateau dominant la vallée de la Vienne, sur l'emplacement de l'extrémité nord de l'ancien Oppidum, dont on voit encore à quelques distance les traces.

Dans les bâtimehts on voit des vestiges du Moyen-Age, (XIIe siècle), notamment une fenêtre à accolade maintenant murée qui s'ouvrait sur la rue. De là, on découvre la belle vallée de la Vienne.

Il est probable que la construction principale du Manoir était le vieux bâtiment qui se trouve un peu plus au sud en dedans de l'ancienne enceinte extérieure et au-dessus des jardins du « Belvedère » L'antique édifice a son accès par l'impasse de la rue qui va au cimetière ; il apparaît du côté de la rue des Grandes Ecoles, on aperçoit plusieurs baies murées où l'on retrouve l'ogive et le plein cintre qui domine. Le logis se compose de deux bâtiments, l'un en retrait sur l'autre. L'intérieur est complèment transformé. Un grand souterrain muré sortait dans les jardins de la rue des Grandes Ecoles.

Le Manoir du Temple, XIIIe siècle, est situé en ville basse dans la rue de Châtellerault, face à la rue du Port. C'est un carré long de 20 mètres 50 sur 13 mètres environ.

La façade qui se développe sur la rue à un étage inférieur assez nu. Au-dessus se profile un cordon où s'ouvrent quatre fenêtres cintrées à nervures ornées de trèfles à jour et de fines colonnettes.

La boulangerie de M. Lebeau est installée dans le bâtiment. Des caves voûtées avec arceaux en pierres d'appareil existent au-dessous du bâtiment. L'entrée actuelle est une coupure dans la maçonnerie, mais on voit la trace de l'ancienne ouverture à côté. La propriété s'étendait vers l'ancienne Grande rue (rue Saint-Léger).

Le Grand Gauthier mentionne les fourches patibulaires des Templiers dressées près de la forêt de Chauvigny et qui ont été enlevées vers le commencement du XIVe siècle, un peu après la suppression de l'ordre du Temple qui eut lieu en mars 1312.

On sait que, après cette suppression, les biens du Temple furent remis à l'Ordre des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, car ces derniers eurent jusqu'à la fin de l'Ancien régime des possessions dans le voisinage, à la Lande et à Sainte-Radégonde.
Sources : Jouteau, Pol. Chauvigny et les Chauvinois, pages 198-199. Lezay 1933.
BNF


Ne diffuser pas cette information
Personnelement, je n'ai jamais trouvé de document confirmant la présence des Templiers à Chauvigny, pas plus de celle des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.

J. F. Lavrard. Association Guillaume de Sonnac.
D'après ses recherches, il ne croit pas à la présence des Templiers à Chauvigny.

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La rue du Temple de Paris

Département: Île-de-France, Arrondissement: 3e, Ville Paris - 75


Rue du Temple
Rue du Temple


La grande voie publique qui a pris le nom de l'ordre des Templiers commence à la place de Grève par une série de rues qui portaient encore, il y a quelques années, les noms des Coquilles, Barre-du-Bec, Saint-Avoye, noms absorbés aujourd'hui dans celui du Temple. Elle n'était pas probablement comprise dans l'enceinte de Louis VI et s'est arrêtée d'abord près de la rue de Braque, où était une porte de l'enceinte de Philippe-Auguste, ensuite à la bastille du Temple, près de la rue Meslay, dite autrefois du Rempart, ou était une porte de l'enceinte de Charles VI, démolie en 1684.

La rue des Coquilles se nommait autrefois Gentien, d'une famille célèbre qui a donné a la ville un prévôt des marchands et le savant auteur de l'Histoire de Charles VI ; elle a pris son autre nom d'une maison dont toutes les fenêtres étaient ornées de coquilles sculptées. Cette maison, détruite récemment, était située au coin de la rue de la Tixeranderie et formait, en 1519, l'hôtel du président Louvet.
La rue Barre-du-Bec tirait son nom de l'abbé du Bec, qui avait, dit-on, son tribunal ou sa barre de justice dans cette rue, au n° 19.

La rue Sainte-Avoye avait pris son nom d'un couvent fondé en 1228 en l'honneur de sainte Hedwige ou Avoye, et qui fut occupé, en 1623, par des Ursulines. Ce couvent (n° 47), aujourd'hui détruit, a servi de temple israélite sous l'Empire. Dans cette rue étaient :

1 — L'hôtel de Mesmes, bâti par le connétable de Montmorency, et où il vint mourir en 1567, après la bataille de Saint-Denis. Henri II y séjourna quelquefois. Henri III y dansa aux noces du duc d'Épernon. Plus tard, il devint l'hôtel de la famille de Mesmes, de ces grands diplomates qui ont donné à la France l'Alsace et la Franche-Comté, qui ont signé les traités de Westphalie et de Nimègue. Sous l'empire on y établit l'administration des droits réunis, et, sous le gouvernement de Juillet, on l'a détruit pour ouvrir la rue Rambuteau.

2 — Les hôtels de Saint-Aignan, Caumartin, la Trémoille, etc. Ces grandes demeures de l'aristocratie du XVIIe siècle sont aujourd'hui encombrées de marchandises et principalement de barils d'huile et de tonnes de sucre, car les anciennes rues Sainte-Avoye, Barre-du-Bec, des Coquilles sont les succursales du commerce d'épicerie, dont les rues de la Verrerie et des Lombards sont la métropole.
Enclos du Temple de Paris


Enclos du Temple de Paris (image BNF)
Enclos du Temple de Paris
BNF


La rue du Temple, proprement dite, était jadis un vaste marais ou culture situé hors des murs de la ville : vers le milieu du XIIe siècle, les moines-chevaliers du Temple, défenseurs du saint sépulcre, y bâtirent un grand manoir, qui devint le chef-lieu de leur ordre, La grosse tour fut construite en 1212, par le frère Hubert ; et quand l'enclos eut été entouré de murailles et garni de tourelles, quand il commença à se couvrir de maisons, l'ensemble de ces constructions fut appelé la ville neuve du Temple et devint une forteresse imprenable.
Philippe-Auguste, en partant pour la croisade, ordonna d'y déposer ses revenus ; Louis IX y logea Henri III d'Angleterre, et ses successeurs y enfermèrent leur trésor ; Philippe-le-Bel y chercha un asile contre la fureur populaire. Les richesses qui y furent amassées par les Templiers étaient réputées les plus grandes du monde, et elles n'ont pas été une des moindres causes de leur ruine. Le 13 octobre 1307, Philippe IV se transporta au Temple avec ses gens de loi et ses archers, mit la main sur le grand maitre, Jacques de Molay, et s'empara du trésor de l'ordre. Le même jour et à la même heure, tous les Templiers furent arrêtés par tout le royaume. Alors commença ce procès mystérieux, qui est resté pour la postérité un problème insoluble, et après lequel périrent sur l'échafaud ou dans les prisons les derniers défenseurs du saint sépulcre. Les biens de l'ordre furent donnés aux hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, qui se transformèrent dans la suite en chevaliers de Malte.
Enclos du Temple de Paris


Enclos du Temple de Paris
Enclos du Temple de Paris
BNF


Le Temple devint la maison provinciale du grand prieuré de France, et la grosse tour renferma successivement le trésor, l'arsenal et les archives de l'ordre. Alors l'on n'entendit plus parler de cet édifice, si ce n'est dans les guerres des Anglais et celles de la Ligue, ou l'on s'en disputa souvent la possession.
En 1667, le grand prieur Jacques de Souvré fit détruire les tours et les murailles crénelées de l'enclos, restaurer l'église, embellir les jardins, qui furent rendus publics enfin, il fit bâtir, en avant du vieux manoir, un vaste hôtel, qui a été récemment détruit. Ce fut le théâtre des plaisirs de son successeur, Philippe de Vendôme, dont les soupers donnèrent au Temple une célébrité nouvelle, par le choix, l'esprit, le scepticisme des convives. Là brillait le galant abbé de Chaulieu, qui mourut en chrétien fervent dans ce palais on il avait vécu en nonchalant épicurien. Là, le jeune Voltaire vint compléter les leçons qu'il avait commencé de recevoir dans la société de Ninon de Lenclos.
Le grand prieuré, qui donnait 60,000 livres de revenu, passa ensuite au prince de Conti, qui, en 1765, y donna asile à Jean-Jacques Rousseau, les lettres de cachet ne pouvant pénétrer dans cette enceinte privilégiée. Le dernier titulaire fut ce duc d'Angoulême qui est mort, il y a quelques années, dans l'exil ; et son père (Charles X) y vint quelquefois renouveler les soupers du prince de Vendôme.
Les fleurs de ces fêtes étaient à peine fanées, les échos de ce voluptueux séjour murmuraient encore de tant de rires, de petits vers, de chants obscènes, quand Louis XVI et sa famille furent amenés au Temple pour y expier ces plaisirs.
Ce ne fut pas dans l'hôtel du grand prieur qu'ils furent enfermés, mais dans le donjon du frère Hubert, vaste tour quadrangulaire, flanquée à ses angles de quatre tourelles, et qui, élevée de cent cinquante pieds, dominait tout le quartier de sa masse sombre et sinistre ; on n'y arrivait que par trois cours garnies de murs, très-élèves ; on n'y montait que par un escalier fermé à chaque étage de portes de fer (1).
1. 0n peut se figurer l'emplacement de la tour du Temple, en prolongeant les rues des Enfants-Rouges et du Forez la tour était exactement a l'intersection du ces deux prolongements.

Après l'horrible drame qui se passa dans ses murs, après que le malheureux fils de Louis XVI y fut mort de misère et d'abrutissement, après que sa fille, seul reste de la famille royale, en fut sortie, la tour du Temple eut d'autres hôtes : d'abord les vaincus du camp de Grenelle, qui n'en sortirent que pour être fusillés ensuite les proscrits du 18 fructidor, qu'on transféra de là dans les cages ambulantes qui les conduisirent à Sinamary ; les conspirateurs royalistes Brottier, Duverne de Presles, Laville-Heurrois, Montlosier, etc.
Sydney Smith y fut captif en 1796 et délivré deux ans après par le dévouement de ses amis. Toussaint-Louverture y resta pendant quelques mois. Pichegru y vintavec Cadoudal, Moreau, les frères Polignac, etc. ; il y fut trouvé mort dans son lit. Le capitaine anglais Wright s'y coupa la gorge. Le gouvernement impérial fit disparaître cet édifice, qui rappelait tant de sinistres événements. Bonaparte, à peine consul, l'avait visité et avait dit « Il y a trop de souvenirs dans cette prison-là, je la ferai abattre. » En 1810, l'hôtel du grand prieur était devenu une caserne de gendarmerie ; on commençait à y bâtir la façade qu'on a récemment démolie, et l'on devait y placer le ministère des cultes la plupart des autres bâtiments du Temple n'existaient plus ; on avait démoli l'église, qui était de construction romane, avec son portail en forme de dôme et les mausolées élevés à des chevaliers du Temple et de Malte.
En 1814, l'hôtel projeté du ministre des cultes devint l'un des quartiers généraux des armées alliées ; il eut le même sort en 1818, et la cavalerie prussienne campa dans l'enclos et les jardins.
En 1816, il fut donné par Louis XVIII à une abbesse de la maison de Condé, qui s'y enferma avec des Bénédictines du Saint-Sacrement pour pleurer et prier sur les infortunes royales. Cette princesse ajouta à l'hôtel Souvré une jolie chapelle, dont l'entrée était rue du Temple.
Après la révolution de 1848 les Bénédictines abandonnèrent le palais du Temple, qui resta pendant plusieurs années sans destination ; il vient d'être détruit, et sur son emplacement on a ouvert un jardin.

A côté du Temple était un vaste enclos qui s'étendait jusqu'aux remparts de la ville et qui, de temps immémorial, servait d'asile aux criminels, aux débiteurs, aux banqueroutiers, aux ouvriers qui travaillaient sans maîtrise. Grâce à privilège, l'enclos se couvrit de maisons, qui louées à des prix très-élevés, procuraient un revenu considérable au grand prieur, lequel y avait d'ailleurs droit de haute et basse justice.
Celles qui avoisinaient l'église formaient une suite de baraques qu'on appelait les charniers du Temple et qui servaient de marché.
En 1781, on construisit sur une partie des jardins, au levant de l'église et de la grosse tour, un bâtiment d'architecture bizarre : c'est la Rotonde du Temple, élevée sur les dessins de Pérard de Montreuil, vaste et lourde construction de forme elliptique, dont le rez-de-chaussée figure une galerie couverte percée de quarante-quatre arcades. Cette maison est habitée par des ouvriers et des petits marchands ; elle a appartenu à Santerre, qui y est mort en 1808.
L'enclos du Temple devint en 1790 propriété nationale lorsque l'église, la tour, les charniers eurent été détruits, on construisit, sur leur emplacement, en 1809, un vaste marché, formé de quatre grands hangars en charpentes, sombres, hideux, ouverts à tout vent, où campent plus de six mille marchands et où viennent s'étaler tous les débris des vanités et des misères de Paris : c'est la halle aux vieilleries et le marché très-abondant et très-utile où le peuple monte à bas prix sa toilette et son ménage.
Plusieurs rues furent alors ouvertes et qui portent des noms de l'expédition d'Egypte : Perrée, Dupetit-Thouars, Dupuis, etc. La grande porte de l'enclos, qui était située en face de la rue des Fontaines, n'a été détruite qu'en 1818.

La rue du Temple renfermait jadis plusieurs établissements religieux :
1 — Le couvent des Filles Sainte-Elisabeth, fondé en 1614 par Marie de Médicis et dont l'église fut construite en 1630. Ces religieuses appartenaient au tiers ordre de Saint-François et se vouaient à l'éducation des jeunes filles. Les bâtiments, qui, depuis la révolution, avaient été convertis en magasins de farine, sont occupés aujourd'hui par des écoles municipales. L'église a été rendue au culte en 1809.
2 — Le couvent des Franciscains de Notre-Dame-de-Nazareth, par le chancelier Séguier en 1630, et dont l'église belle et vaste renfermait les tombeaux de cette famille. Il ne reste aucune trace de ce couvent, qui occupait tout l'espace compris entre les rues Neuve-Saint-Laurent et Notre-Dame-de-Nazareth.

Le quartier du Temple est un des plus importants, des plus populeux, des plus industrieux de la capitale. La partie qui avoisine le Marais a l'aspect de ce dernier quartier ; elle est, comme lui, coupée de rues droites et belles, couverte d'anciennes et grandes maisons, où jadis demeurait la magistrature, et qui sont aujourd'hui envahies par l'industrie ; ainsi en est-il des rues des Chantiers, d'Anjou, de Vendôme, etc.

La partie qui avoisine le quartier Saint-Martin est, comme ce quartier, remplie de rues sales, humides et étroites, couverte de hautes et laides maisons, entièrement peuplées d'ouvriers ainsi en est-il des rues des Gravilliers, Phétipeaux, Transnonain, etc. La population de ce quartier peut être regardée comme le type de la population ouvrière de Paris elle a tous ses défauts et ses qualités laborieuse, gaie, spirituelle, mais insouciante, prodigue, amie du plaisir ardente, généreuse, brave, éclairée, mais mobile, présomptueuse, facile à égarer, prompte à se faire des idoles, plus prompte à les détruire ; pauvre, désintéressée, passionnée pour la gloire du pays, mais turbulente, indocile, encline au bruit et au désordre, hostile à l'autorité.

En 1792, la section des Gravilliers comptait parmi les plus révolutionnaires la rue Transnonain et les rues voisines furent le principal théâtre de l'insurrection de 1834 ; dans la révolution de février, dans les journées de juin 1848, les rues du quartier du Temple ont été hérissées de barricades et ensanglantées par des combats.

Les industries qui dominent dans le quartier du Temple sont celles des bronzes, de la bijouterie, de la tabletterie, etc., elles font à l'étranger l'honneur de Paris et de la France.

Parmi les rues qui débouchent ou qui débouchaient dans la rue du Temple, nous remarquons :
1 — Rue de la Tixeranderie.
L'une des plus anciennes rues de Paris, qui avait pris ce nom dans le XIIIe siècle des tisserands qui y demeuraient. C'était une des plus importantes et des mieux peuplées du vieux Paris. Elle a été récemment détruite, et son sol est occupé par la rue de Rivoli et la place de l'Hôtel-de-Ville ; avec elle ; ont disparu les rues du Coq, des Deux-Portes, des Mauvais-Garçons, qui y aboutissaient, ainsi que les hôtels célèbres qu'elle renfermait et dont voici les principaux :

1 — L'hôtel de Sicile.
Entre les rues des Coquilles et du Coq, habité, au XIVe siècle, par les rois de Naples de la maison d'Anjou en fouillant les fondations de cet hôtel en 1682, on y a trouvé plusieurs tombeaux romains.

2 — L'Hôtel de la reine Blanche.
Entre les rues du Coq et des Deux-Portes, habité par Blanche de Navarre, veuve de Philippe de Valois ; il en restait quelques débris, entre autres une tourelle au coin de la rue du Coq.

3 — L'Hôtel Saint-Faron, appartenant aux abbés de Saint-Faron de Meaux.
4 — Au coin de la rue du Coq était le modeste appartement habité par Scarron, ce créateur de la littérature facile, si célèbre de son temps, aujourd'hui presque oublié, c'est là qu'il épousa, en 1652, Melle d'Aubigné ; c'est là que les deux époux, malgré leur pauvreté, recevaient toutes les illustrations du XVIIe siècle, Turenne, Madame de Sévigné, Mignard, Ninon de Lenclos, le duc de Vivonne, le maréchal d'Albret, le coadjuteur de Retz ; c'est là que s'étaient rassemblés les plus ardents frondeurs et que s'étaient faits les plus piquants libelles contre Mazarin c'est là que le spirituel Cul-de-jatte mourut ; et sa jeune veuve, qui devait s'asseoir à côté de Louis XIV, presque sur le trône de France, se trouva si pauvre, qu'elle fut obligée de quitter ce chétif appartement pour se retirer dans un couvent de la rue Saint-Jacques.

La rue de la Tixeranderie a joué un grand tôle dans la bataille de juin 1848 ; c'est à l'entrée de cette rue, du côté de l'Hôtel-de-Ville, que le général Duvivier reçut une blessure mortelle.

2 — Rue de la Verrerie.
Elle date du XIIe siècle et tire son nom des verriers qui y étaient établis, suivant les habitudes du moyen âge, les métiers de cette époque ayant tendance à se réunir dans les mêmes lieux, à s'associer par des intérêts communs, à contracter, sous le patronage d'un saint, les liens d'une pieuse fraternité. Dans cette rue demeurait, en 1392, Jacquemin Gringonneur, qu'on croit être l'inventeur ou du moins le restaurateur de l'invention des cartes à jouer « Ce fut, dit un chroniqueur, pour l'esbattement du seigneur roy Charles VI. »
Au coin de la rue de la Poterie était l'hôtel d'Argent, où les comédiens italiens s'établirent en 1600. Aujourd'hui, la rue de la Verrerie, une des plus tumultueuses et des plus commerçantes de Paris, renferme principalement les négociants en épiceries, ou, comme l'on dit aujourd'hui, en denrées coloniales.

3 — Rue Rambuteau.
Cette grande et belle voie publique a été ouverte récemment pour faire communiquer la place Royale et le faubourg Saint-Antoine avec les Halles : elle part de la rue de Paradis, traverse l'ancien hôtel de Mesmes, absorbe la rue des Ménétriers, occupe la place du couvent Saint-Magloire, absorbe la rue de la Chanverrie et arrive à la pointe Saint-Eustache : elle a pris ses aises aux dépens de tout ce réseau inextricable de sales maisons qui se pressaient de la rue Sainte-Avoye aux Halles, coupant à droite et à gauche un morceau à chaque rue, mais aussi donnant de l'air et du soleil à trois quartiers. Le commerce et l'industrie se sont emparés de cette rue nouvelle, dont quelques maisons sont assez élégamment construites l'une d'elles (n° 49) a sur sa façade un buste de Jacques Cœur, élevé par les soins de la ville, avec cette inscription : A JACQUES COEUR PRUDENCE, PROBITE, DESINTERESSEMENT.
On croit que ce financier avait une maison dans le voisinage, les uns disent rue de l'Homme-Armé, les autres rue Beaubourg.

4 — Rue de Braque.
Il y avait là une porte de Paris, près de laquelle un bourgeois, Arnoul de Braque, fit construire une chapelle et un hospice en 1348. Marie de Médicis, en 1613, y transféra les religieux de la Merci. On sait que ces religieux aux trois vœux ordinaires de religion joignaient celui « de sacrifier leurs biens, leur liberté et leur vie pour le rachat des captifs. » Ce couvent et son église furent rebâtis au XVIIIe siècle, au coin de la rue du Chaume : ils sont aujourd'hui à demi-détruits. La grande salle du couvent a servi de théâtre pendant la révolution.

6 — Rue des Vieilles-Audriettes.
Elle tire son nom d'un couvent de religieuses hospitalières dont le fondateur s'appelait Audry. Au coin de la rue du Temple était une échelle patibulaire de cinquante pieds de haut, élevée par le grand prieur du Temple pour les criminels de sa juridiction ses débris ont subsisté jusqu'en 1789.

6 — Rue Chapon.
Dans cette rue était un couvent de Carmélites, fondé en 1617, et qui occupait l'espace compris entre les rues Chapon, Montmorency et Transnonain. Ce couvent ayant été détruit en 1790, plusieurs maisons furent construites sur son emplacement : dans l'une des maisons de la rue Transnonain (1), un amateur de théâtre, nommé Doyen, fit construire une salle de spectacle, où la plupart des acteurs célèbres du XIXe siècle ont débuté. A la mort de Doyen, cette salle fut démolie, et à sa place on bâtit une maison qui devint horriblement célèbre le 14 avril 1834 par le massacre de quatorze de ses habitants.
1. On a fait récemment disparaitre le vieux nom de cette rue fameuse qui n'est plus, aujourd'hui, que la continuation de la rue Beaubourg.

7 — Rue Portefoin Portefin.
Ainsi appelée d'un bourgeois qui l'habitait au XIVe siècle. A l'extrémité de cette rue se trouvaient l'église et l'hospice des Enfants-Rouges, fondé par François Ie et sa sœur Marguerite de Valois, « pour les pauvres petits enfants orphelins qui ont été et seront d'ores en avant trouvés dans l'Hôtel-Dieu. » On les appela d'abord Enfants-Dieu et plus tard Enfants-Rouges, à cause de la couleur de leurs vêtements. Cet hospice fut supprimé en 1772 et réuni au grand hospice des Enfants-Trouvés. On donna les bâtiments aux Pères de la Doctrine chrétienne, qui les occupèrent jusqu'en 1790. Ils furent vendus en 1797, et sur leur emplacement on a ouvert une rue.
Le ministre Machault et le constituant Duport ont demeuré rue des Enfants-Rouges. Au coin de la rue d'Anjou était l'hôtel du maréchal de Tallard, qui existe encore.

8 — Rue des Fontaines.
Dans cette rue se trouve la prison, autrefois le couvent des fondé en 1620, pour les filles débauchées, par un bourgeois Robert de Montry, et par une grande dame, la marquise de Meignelay. Il formait trois divisions : celle des filles débauchées qu'on y renfermait de gré ou de force ; celle des filles repenties ; celle des religieuses de Saint-Michel, qui gouvernaient les unes et les autres. En 1793, cette maison devint une prison politique pour les suspects, et qui eut le privilège de ne fournir aucun de ses hôtes pour l'échafaud. C'est là que furent renfermés l'abbé Barthélémy, le poète Champfort, le ministre Fleurieu, le général Lanoue, les acteurs du Théâtre-Français, etc. En 1795, on en fit ce qu'elle est encore, une maison de détention pour les femmes condamnées. L'église, qui datait de 1680, a été détruite.

9 — Rue Meslay.
Elle s'appelait d'abord rue du Rempart, et, à son extrémité, près de la rue Saint-Martin, était une butte où il y avait trois moulins. C'est dans cette rue que se trouvait l'hôtel du commandant de la garde de Paris : en 1788, une troupe de jeunes gens, ayant brulé devant cet hôtel l'effigie du ministre Brienne, fut assaillie par les soldats et en partie massacrée.

10 — Rue de Vendôme.
Ouverte en 1696 sur les terrains de l'ordre de Malte, lorsque Philippe de Vendôme en était grand prieur. Dans cette rue était l'hôtel du général Friant, l'un des volontaires parisiens de 1792 ; c'est aujourd'hui la mairie du sixième arrondissement.
Sources : Lavallée, Théophile. Histoire de Paris, depuis le temps des gaulois jusqu'en 1850. Tome 2, pages 114 à 127.
BNF

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Templiers de Baugy

Depuis la fondation de la Commanderie de Baugy, jusqu'à l'abolition de l'ordre des Templiers, en 1313.
L'ordre des Templiers était le premier des ordres militaires religieux. Il commença, en 1118, à Jérusalem, et eut pour fondateur huit gentilshommes.
Beaudouin II, roi de la ville sainte, les logea près du temple de Salomon, d'où leur vint le nom de Templiers. Ils ajoutèrent aux vœux ordinaires de religion, celui de consacrer leur vie à la défense des pèlerins de la Terre-Sainte et du Saint-Sépulcre, ce qui en fit un ordre militaire.

Après la ruine du royaume de Jérusalem, l'ordre des Templiers se répandit dans tous les états de l'Europe, et s'accrut extraordinairement. Les exploits de ces religieux et les services qu'ils rendirent aux chrétiens d'Europe et d'Asie, leur attirèrent, à juste titre, les éloges des princes, avec des richesses immenses.
Ils avaient aussi de belles possessions, en Normandie, et surtout cinq commanderies, dans le grand baillage de Caen, celle de Baugy, de Noismer, de Bretteville-le-Rabet, de Courval, et de Louvagny.
La commanderie de Baugy était située dans la paroisse de Planquery. Elle fut fondée, en 1148, par Roger Bacon, I du nom, chevalier et châtelain du Molay, seigneur du Breuil, de Saon, de Blay, de Couvains, de Planquery, de Baynes, de Blâgny, de la Quièze de Martragny, de Septvents et de Saint-Contest. Plusieurs seigneurs se réunirent pour sa fondation, et aumônèrent des terres pour la doter.
Dans le même siècle, Roger Bacon, IIe du nom, fut aussi le bienfaiteur de la commanderie de Baugy. En 1247, il fit présent aux Templiers d'une portion du bois de Baugy, et, en 1281, il leur donna la cure et les dîmes de Saon.
Pendant le 13e siècle, on remarque une vénération profonde et la confiance la plus entière de la part des Bas-Normands, dans les chevaliers du Temple.
On faisait pour eux, et pour les églises qui leur appartenaient, des quêtes annuelles, dans, chaque diocèse.
En 1258, les Templiers de Baugy eurent une contestation, avec les religieux du Plessis-Grimoult, pour des droits de dîmes, à Planquery ; mais, elle fut terminée, à l'amiable. C'est tout ce que nous savons, sur ces religieux, jusqu'à leur arrestation, en 1307.
Le 13 octobre 1307, les Templiers furent emprisonnés, dans toute l'étendue de la France. Jean De Verrot, Bailli de Caen, se transporta, le 6 octobre 1307, à la Commanderie de Baugy ; et, en présence du Commandeur et de ses frères d'armes, il fit faire l'inventaire du mobilier de cette maison, dont il laissa la garde à cinq sergents du roi. Le 13 du même mois, les Templiers furent mis en arrestation.
La Commanderie de Baugy était comme une grosse ferme, ayant surtout un bétail considérable ; mais, au reste, aucun luxe, aucun ameublement marquant.
La chapelle n'avait qu'un calice et un seul ornement ; quant aux caves, on ne trouva ni cidre ni bière, mais seize tonneaux et demi de vin.
Arrêtés le 15 octobre, ces chevaliers furent conduits à Caen, en prison, et, ce ne fut que le 28 qu'on entama une procédure contre eux.
D'abord, on donna lecture aux accusés des lettres patentes du prince et de celles du chef de l'inquisition, qui constituaient le tribunal.
On posa ensuite les chefs d'accusation, dont voici le précis :
1°. Tous les profès, en entrant dans l'ordre, sont tenus de renier J.-C., et de cracher sur la croix.
2°. Le profès est déshabillé et embrassé d'une manière sale, par celui qui le reçoit, et, on lui permet d'en agir de même avec ses frères ; parce que les statuts de l'ordre autorisent de telles indécences.
3°. A chaque réception, on ceint le profès d'une corde, qui à touché une idole que le grand-maître et les chefs de l'ordre adorent, dans les chapitres provinciaux.
4°. Les prêtres de l'ordre ne consacrent point, en disant la messe.

Après cette lecture, on demanda aux accusés le serment de dire la vérité, sur chacun de ces articles. Dans l'interrogatoire, ils déclarèrent les quatre chefs d'accusation faux et calomnieux. Après leur dénégation formelle et unanime, les juges conférèrent, et, après quelques moments de relâche donnés aux accusés, on arrêta de procéder à un nouvel interrogatoire. Un nouveau serment fut demandé et prêté, et les Templiers persistèrent toujours dans leur dénégation. Alors, on prit un troisième parti, ce fut de les interroger isolément. Ils comparurent tous successivement, au nombre de treize, venant des cinq commanderies. Ceux de Baugy étaient au nombre de trois : Guillaume Le Raure, Aubin Langlois et Raoul de Pérouse.
Ils avouèrent tous les crimes de l'ordre, sur les deux premiers chefs d'accusation en repoussant les autres inculpations.
Cependant, un concile générai fut tenu, à Vienne, en 1311. Cette assemblée de l'église universelle fut en partie convoquée, pour abolir l'ordre des Templiers. On y sévit contre cet institut, prodigieusement dégradé : on en détruisit les fondements, on n'en laissa aucun vestige. A l'égard de leurs personnes, ceux qu'on jugea innocents, furent entretenus sur les biens de l'ordre, on pardonna à ceux qui avaient confessé leurs crimes, et l'on traita, avec la dernière rigueur, ceux qui, après l'aveu s'étaient rétractés. Ils furent brûlés, à Paris, en protestant, au milieu des flammes, de leur innocence et de celle de leur ordre.
Le concile de Vienne donna leurs biens aux chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem.
Guillaume Bacon. Seigneur du Molay, confirma, en cette même année, la donation, faite par le concile général, et renonça à toutes les prétentions qu'il pourrait avoir sur les biens des Templiers de Baugy.
Sources : Barette, Jean. Histoire de Balleroy et de son canton, page 24 à 35. Condé-sur-Noireau 1843.
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Arrestation des Templiers de Paris

Le LXIIe chapitre nous donne une description très-curieuse d'une émeute dans Paris ; elle eut pour cause l'exigence des propriétaires qui voulaient faire payer le loyer de leurs maisons en bonne monnaie, ce qui devenait difficile et ce qui grevait le peuple depuis que le roi l'avait faussée.
Lors s'émurent plusieurs du menu peuple comme foulons, tisserands, taverniers et plusieurs autres d'autres métiers qui firent alliance ensemble ; ils allèrent et tournèrent sur un bourgeois appelé Etienne Barbette, par le conseil duquel disait-on, le prix des loyers était exigé en forte monnaie.
Ils envahirent et assaillirent un manoir dudit bourgeois, lequel étoit nommé la Courtille-Barbette, et par le feu qu'ils y boutèrent, le gâtèrent et le détruiront, les arbres du jardin du tout en tout, corrompirent, froissèrent et débrisèrent.
Après cela, se départant à grande multitude de futs et de bâtons, revinrent en la rue Saint-Martin et rompirent l'hôtel du devant dit bourgeois et entrèrent forcément. Aussi tôt les tonneaux de vin, qui au cellier étaient, épandirent le vin par les places, et aucuns d'iceux, tant burent d'iceluy vin, qu'ils en furent ivres ; après cela les biens, meubles de ladite maison, c'est à savoir coussins couettes coffres huches et autres biens froissant et débrisant par la rue, en la boue les jetèrent et épandirent. Ils ouvrirent avec des couteaux les couettes et les oreillers, et en jetèrent la plume au vent piteusement, et la maison en aucuns lieux découvrirent.
Cela fait, ils partirent et s'en allèrent vers le Temple tout droit au manoir des Templiers, où le roi de France était avec quelques-uns de ses barons. Ils y vinrent donc et assiégèrent le roi, tellement, que nul n'osait presque entrer ni sortir du Temple. Les viandes qu'on apportait pour le roi, ils les jetèrent en la boue ; laquelle chose après, leur tourna a dommage et à destruction de leurs corps. Le prévôt de Paris et quelques barons parvinrent, par quelques douces paroles et blandissements, à les faire retourner paisiblement a leurs maisons.

Mais le roi, parce qu'ils lui avaient gâté sa viande, parce qu'aussi ils avaient ravagé l'hôtel d'Etienne Barbette, en fit pendre vingt-huit aux quatre entrées de Paris. Les uns furent pendus à l'orme faisant entrée par devers Saint-Denis ; les autres devers le Roule, près de la porte des Aveugles d'autres devers la porte de Notre-Dame-des-Champs. Desquels un peu après ceux des ormes furent remués et êtes et pendus aux gibets nouvellement faits à chacune entrée, et ainsi forent morts. Laquelle chose envers le même peuple de Paris, chut en grande douleur.
Les Templiers

Nous voici à la grande affaire des Templiers ; nous extrairons rapidement ce que dit la Chronique.
du commandement de Philippe-le-Bel, furent tous les Templiers du royaume de France pris, et du consentement ou de l'octroi du pape, jetés dans les prisons le vendredi après la Saint-Denys, sous des accusations horribles et diffamables. Le pape somma le maître de l'Hôpital et du Temple, qui étaient outre-mer, de paraître devant lui. Le maitre du Temple s'y rendit, mais celui de l'Hôpital, occupé à Rhode avec les Sarrazins, pria qu'on L'excusât, mais il ne tarda point à paraître.

En l'an de l'Incarnation 1309, plusieurs Templiers, tant à Paris comme vers le moulin Saint-Antoine, près du chemin de Senlis, après les débats qui les concernaient, furent ars et leur chair et leurs os ramenés en poudre. Ils eurent à souffrir moult de peine et de rigueur, et ne voulurent jamais rien reconnaître en leur destruction ; pour laquelle chose on estimait que leurs âmes en purent avoir perpétuelle damnation car ils mirent le peuple en grande erreur, et pour ce furent brûlés les autres Templiers la veille de l'Ascension. S'ensuivent les forfaits pour lesquels les Templiers furent ars et condamnés, qui furent prouvés contre eux et même avoués, dit-on, par quelques-uns d'entre eux.

Le premier article est qu'ils ne croyoient point en Dieu, que lorsqu'ils faisaient un nouveau Templier, il n'était de nul su comment ils le sacraint, mais bien était su et vu comment ils lui donnaient les draps.

Le deuxième était que dès que le nouveau Templier avait vêtu les draps de l'Ordre, il était mené dans une chambre obscure, et que là le nouveau Templier reniait Dieu par sa malaventure, passoit par dessus la croix du Christ et en sa douce figure crachait.

Le troisième étoit qu'aussitôt après ils allaient adorer une fausse idole, et que cette idole était une vieille peau comme toute embaumée et faite en toile polie. Là mettoit le Templier sa très-vile foi et en elle très-surement croyoit. Elle avait aux yeux des escarboucles luisants comme la clarté du ciel.

Le quatrième était qu'ils reconnurent la trahison qu'ils avoient faite à saint Louis outremer et par laquelle il fut fait prisonnier.

Le cinquième étoit que lors des expéditions d'outre-mer, ils avaient fait telles conventions avec le soudan de Babyloine, qu'ils avaient par leur mauvaisetié appertement les Chrétiens vendu.

Le sixième, qu'ils reconnurent avoir donné du trésor du roi à des gens qui au roi avaient fait contrariété, laquelle chose était moult dommageable au royaume de France.

Le septième, qu'ils connurent le péché d'hérésie, et par hypocrysie habitaient l'un avec l'autre, charnellement, pourquoi c'était merveille, que Dieu souffrit de tels crimes et félonies si détestables être faites.

Le huitième, que lorsqu'un Templier mourait bien affermi dans son idôlatrie et sa malice, quelquefois ses compagnons le faisaient ardoir et donner ses cendres à manger aux nouveaux Templiers.

Le neuvième article que du moment qu'un Templier portait la ceinture ou la courroie, laquelle était en leur mahomerie, jamais il ne découvrait sa foi, tant il avait là sa foi et sa loi affichées et fixées.

Le dixième, que leur ordre ne doit nul enfant baptiser, ni lever des saints fonts, tant qu'ils s'en pourront abstenir ni entrer en hôtel où femme git d'enfant, s'il ne s'en va du tout au tout à reculons.

Le onzième, qu'un enfant nouveau-né et engendré d'un Templier en une pucelle était cuit et rôti au feu, toute sa graisse ôtée, et de cette graisse étoit sacrée et ointe leur idole.

En l'an 1312, le roi de France vint au concile de Vienne, dans la seconde section duquel le pape cassa et annula l'ordre des Templiers, donna leurs biens à ceux de Saint-Jean de Jérusalem, afin qu'ils fussent plus forts outremer.

La Chronique de Saint-Denis, comme on voit ne fait pas grands frais de recherche pour savoir si les crimes imputés aux Templiers étaient vrais ou faux, pour savoir si leur condamnation était juste ou injuste.
La Chronique enregistre et adopte tout, sans examen, sans critique, sans réflexion.

L'histoire impartiale a trouvé assez de documents et de faits pour compléter et rectifier les récits de la Chronique de Saint-Denis. Bornons-nous à indiquer l'Histoire des Templiers, de Dupuy, leurs Interrogatoires et beaucoup de pièces de leur procès déposés à la Bibliothèque du roi. Tout le monde connaît les intéressantes et vastes recherches de M. Raynouard, qui, après avoir vengé la mémoire des Templiers comme poète, a voulu, comme érudit, établir leur justification. Sen excellente dissertation, accompagnée des pièces les plus curieuses, forme un volume in-8° et a pour titre Monuments historiques relatifs à la condamnation des chevaliers du Temple, et à l'abolition de leur ordre.

Sous la date de 1314, la Chronique raconte que Philippe-le-Bel assembla à Paris plusieurs barons et bourgeois de chaque bonne ville du royaume. Enguerrand de Marigny prit la parole et demanda pour le roi des subsides et des secours d'hommes pour la guerre. Les bourgeois répondirent que volontiers ils feraient aide, et le roi remercia. Après cette assemblée Enguerrand de Marigny, coadjuteur et gouverneur de tout le royaume, leva sur Paris et les provinces une trop malle taille. Pour laquelle chose ledit Enguerrand chut en haine et malveillance du menu peuple trop mallement. Une nouvelle expédition partit contre la Flandre et revint sans avoir rien fait.

En cette année 1314, Phibppele-Bel ferma son dernier jour à Fontainebleau. Son corps fut enseveli à Saint-Denis auprès de son père Philippe, et de sa mère la reine d'Arragon.
Enguerrand de Marigny

Enguerrand de Marigny fut accusé d'avoir dérobé le trésor de Philippe-le-Bel ; il fut pris en conséquence dans sa maison des Fossés Saint-Germain et mis en la lour du Louvre, où avait été Guy de Flandres. Le nouveau roi, Louis-le-Hutin, Charles de Valois, Charles comte de la Marche, etc., voulurent savoir ce qu'il avait fait de ce trésor et le firent par conséquent comparaître devant eux.
Enguerrand arrivé, ils lui demandèrent où était le trésor du roi de France Philippe et ses grandes richesses qu'il avait en garde, puisqu'ils avaient trouvé le trésor tout dénué.
Enguerrand répondit qu'il en rendroit bon compte et loyal.
Alors le comte de Valois lui dit rendez-le donc maintenant.
Lors lui répondit Enguerrand, et lui dit : Sire, volontiers, mais je vous en ai baillé la plus grande partie et le demeurant j'ai mis en paiement des dettes de monseigneur votre frère.

Quand Charles de Valois ouït le conte d'Enguerrand, qui lui faisoit honte, lors fut moult courroucé et iré, et lui dit : Certes, de ce vous mentez, Enguerrand !
Lors répondit Enguerrand et dit : Pardieu, sire, mais c'est vous qui mentez.
Ce qu'entendant, Charles de Valois sauta vers lui et le pensa saisir ; mais plusieurs firent Enguerrand détourner de ses yeux.
S'il l'eût pu tenir, il l'eût occis ou fait occire par les siens ou mourir de cruelle mort.
Pour cette cause et pour autres faits, Enguerrand fut repris et ramené au Louvre quelques jours après.
Pendant ce temps le comte de Valois fit à savoir et manda à tous tant pauvres comme riches, auxquels Enguerrand avoit méfait qu'ils vinssent à la cour du roi, fissent leurs complaintes et qu'on leur ferait très-bon droit.
Charles de Valois alla plus loin sire, qu'avez-vous fait ?
Dit-il au roi Louis son neveu ; vous avez mis Enguerrand, ce larron, en sa maison, en l'emprisonnant dans la tour du Louvre car il est châtelain du Louvre c'est pourquoi m'est avis que c'est déconvenable chose qu'il soit là mis.
Et lors le roi dit à son oncle : que voulez-vous que je fasse de lui et où je le mette ?
Et Charles de Valois dit : Je veux qu'au Temple, jadis hôtel des Templiers, soit mis en étroite prison.
Cela dit, ledit Enguerrand, par l'ordre du roi, fut pris au Louvre et conduit au Temple par une belle compagnie de sergents.
Moult de peuple après lui allait pour le voir et de ce joie menait. Enguerrand fut mis en une étroite prison.

Le samedi avant Pâques fleuries, Enguerrand fut conduit du Temple au bois de Vincennes devant le roi Louis et moult de prélats et de barons du royaume, qui là étoient assemblés. Et lors par le commandement du comte de Valois, maître Jehan Banière proposa contre Enguerrand les raisons et les articles qui s'en suivent.
Il débuta par le texte latin Non nobis, Domine non nobis, sed nomini luo da gloriam ; c'est-à-dire en françois Non pas à nous, Seigneur, mais à ton nom donné gloire.

Après ce, parla du sacrifice d'Abraham ; après ce prit les exemples des serpents, qui dégatoient la terre de Poitou, au temps de monseigneur saint Hilaire, évêque de Poitiers, il appliqua et compara les serpents à Enguerrand et à ses parents et à ses assins (alliés).

Après ce il descendit au gouvernement du royaume, du temps d'Enguerrand ; et après ce raconta les cas ou les forfaits en général qui s'ensuivent.

Premièrement, le roi Philippe dit en son vivant qu'Enguerrand l'avoit déçu et tout son royaume et plusieurs fois l'en trouva-t-on pleurant en sa chambre. C'est pour cela qu'il ne le voulut pas pour exécuteur testamentaire.

Item, que quand le roi étoit en l'article de la mort, Euguerrand déroba le trésor du Louvre avec six hommes toute la nuit, et le fit porter là où il voulut.

Item, au dernier voyage de France, il reçut deux barils émaillés d'argent et d'or, et plusieurs joyaux et pour ce conseilla le retour de l'ost de France, sans rien faire : au retour il conseilla de prendre la subvention et la taille dont le petit peuple fut mallement grevé.
Tous les articles qui suivent portent sur quelques concussions et infidélités apparentes, mais qui n'étoient pas prouvées.

Aussi le roi ne vouloit-il pas sa mort son intention étoit de l'exiler en Chypre.
Mais Charles de Valois, ne cherchant que sa mort, le fit accuser d'attentat à la vie du roi, par effet de sorcellerie, et obtint enfin sa ruine complète : lors, par le jugement de quelques seigneurs, pour ce à Vinceunes assemblés, il fut condamné à mourir et à être pendu.
Et le matin suivant, bien matin, du Temple en une charrette enferré de ses fers, fut ramené et disoit le peuple au gibet soit mené.
Le vœu du peuple fut bientôt exaucé ; car le dernier jour d'avril de l'année 1315, Enguerrand fut remis dans la charrette fatale, et criant le long de sa route Bonnes gens, pour Dieu, priez pour moi ; mené fut au gibet de Paris et au plus haut du gibet avec les autres larrons fut pendu.
Sources : Christine de Pizan. Nouvelle collection des mémoires pour servir à l'histoire de France. Le livre des fais et bonnes meurs du sage roy Charles V, pages 183 à 185. Paris 1836.
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Tombes trouvés dans la cour du Temple de La Rochelle

RAPPORT
A M. le Maire de la Rochelle,
Sur des tombes trouvées dans la Cour du Temple.
La Rochelle, le 30 mars 1868.

Monsieur le Maire,
Vous avez bien voulu me signaler la découverte de cinq sarcophages en pierre, faite en creusant le sol pour la construction d'une cave, dans une maison située cour du Temple et appartenant à M. Germain, fabricant de sièges. Le jour même de votre communication, j'ai eu l'honneur de vous entretenir du résultat de mon enquête. Depuis, et malgré le peu d'importance des objets trouvés, il m'a semblé qu'il serait bon d'en conserver l'inventaire, comme une sorte de procès-verbal destiné à fournir certains renseignements aux futurs explorateurs des terrains occupés jadis par l'ancienne commanderie du Temple c'est ce que je vais essayer de faire.

Les cinq cercueils dont il s'agit ont été découverts, les uns à côté des autres, dans un terrain avoisinant les restes de la chapelle du Temple. Leur orientation était celle consacrée pour les anciennes sépultures chrétiennes la tête placée à l'occident, de manière à regarder l'orient, et les pieds étendus du côté opposé. Ces tombes, plus étroites vers les pieds, n'étaient pas d'un seul morceau, mais composées de fragments de pierre liés ensemble avec un mortier très-dur; trois étaient couvertes de même façon les autres, de grandes dalles en ardoise une seule avait une pierre creusée et arrondie par le haut pour servir d'encadrement à la tête.
Ces tombes ne portaient aucune inscription cela s'explique par ce fait qu'elles étaient destinées à être enfouies dans la terre et soustraites aux regards. Une croix à huit pointes, sculptée en relief dans une espèce de lumachelle, était placée perpendiculairement à la tête de l'une d'elles. L'intérieur des cercueils ne renfermait que des ossements, sans vase à charbon, à encens ou à eau bénite, ni ustensiles ayant servi aux morts, à l'exception, toutefois, d'une boucle de ceinture en cuivre rouge, sans ornements qui paraît avoir appartenu à une personne d'humble condition.

Ici commence mon embarras. Je voudrais pouvoir jeter quelque lumière sur l'obscurité qui entoure ces sépultures mais la terre nous a livré si peu de son secret que j'en suis réduit aux conjectures, tant sur l'ancienneté de ces tombes que sur les personnages dont elles contenaient les dépouilles mortelles.

Ainsi que je l'ai dit précédemment, ces cinq cercueils étaient à pièces multiples, genre de construction qui remonte à une époque très-ancienne et se maintint jusqu'au moyen-âge. établis à la même profondeur, et non superposés, ils semblent dater du même temps. D'un autre côté, la croix sculptée a la forme de celle portée par les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, qui s'établirent dans la commanderie du Temple après l'abolition de l'ordre des Templiers, en 1314 elle est semblable, du reste, à celle qui se voit sur la porte de l'ancien temple. En outre, une de ces tombes présentait à la tête une brisure circulaire qu'on retrouve rarement au-delà du XIIIe siècle, et toutes allaient en se rétrécissant vers les pieds, disposition qui paraît avoir été peu usitée à partir de la fin du même siècle. Ces diverses considérations me portent à émettre l'opinion que ces sarcophages ne doivent pas être postérieurs à la première moitié du XIVe siècle.

Celui des cercueils près duquel se trouvait la croix à quatre branches pattées, contenait probablement les dépouilles d'un religieux de Saint-Jean de Jérusalem les autres appartenaient sans doute à des habitants de la Rochelle ayant pour seigneurs les chevaliers de cet ordre comme successeurs des Templiers, leurs anciens maîtres. En cette qualité, ils pouvaient avoir le privilège d'être enterrés dans le cimetière commun du couvent, la sépulture dans la chapelle et dans les cloîtres étant réservée aux dignitaires de l'ordre.

Tels sont, Monsieur le Maire, les renseignements que je puis vous transmettre. Permettez-moi en terminant, de vous exprimer de nouveau mes remerciements d'avoir bien voulu appeler mon attention sur cette découverte qui, sans votre sollicitude, aurait pu rester ignorée.

M. Germain a consenti à faire abandon à la ville des pierres portant la croix et la brisure circulaire, ainsi que de la boucle de ceinture. Ces objets ont été déposés à la Bibliothèque.

Je vous prie d'agréer, Monsieur le Maire, l'assurance de mes sentiments les plus dévoués.
Sources : ALP. MENUT. Académie des belles lettres, sciences et arts (La Rochelle). Section des belles-lettres et beaux-arts.
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Bourbon-Lancy

Pouillés de la province de Lyon

En réalité, le pouillé est sensiblement antérieur à l'an 1340, et l'on peut voir un indice certain de l'âge auquel il appartient, dans ce fait que les archiprétrés du diocèse d'Autun y sont appelés ministeria d'un terme évidemment tombé en désuétude, en ce sens particulier, avant le XIVe siècle. D'ailleurs sa rédaction doit être reportée au delà de l'an 1312, date de la suppression de l'ordre du Temple, car les Templiers de Bourbon-Lancy y sont mentionnés comme patrons de l'église paroissiale d'Anzy, et l'on peut supposer, d'autre part, qu'elle est postérieure à 1239, date de fondation de l'abbaye de Marcilly qui figure dans le poulllé au nombre des établissements religieux de l'archiprètré d'Avallon.
Pouillé compilé en 1436, diocèse de Langres

C'est d'après ce manuscrit, ici désigné par la lettre T, que j'ai établi le texte du plus ancien pouillé connu du diocèse de Langres, monumment dont la date est assez malaisée à fixer, mais qui pourrait bien avoir été rédigé avant l'année 1312, puisque les Templiers y sont indiqués comme les patrons des églises de la Chapelle-en-Blézy et d'Arrentières (1).
1. Page 154 du présent volume. Il est possible, en somme, que ce pouillé ne soit pas différent de celui dont il est parlé, en 1315, dans une enquête relative au droit de présentation à l'église paropissiale de Chaource. (Lalore, collection des principaux cartulaires du diocèse de Troyes, tome VII, page 207.)
Sources: M. Auguste Longnon. Pouillés de la province de Lyon, pages XVI et XXIII. Paris Imprimerie Nationale MDCCCCIV.
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Rue des Francs-Bourgeois

Dans la rue des Francs-Bourgeois où nous ne tardons pas à arriver, les vieux souvenirs parisiens se réveillent en foule.
Francs-Bourgeois

Au treizième siècle, cette rue s'appelait rue des Viez Poulies, parce qu'un jeu de poulies y était installé. L'établissement consacré à cet exercice produisait annuellement 20 sols parisis de rente, qu'en 1271 Jean Gennis et sa femme abandonnèrent aux Templiers.

Quatre-vingts ans plus tard, un autre bourgeois nommé Roussel fit bâtir une maison pour hospitaliser vingt-quatre bourgeois pauvres. Son gendre Pierre le Mazurier donna, en 1415, la maison et 70 livres de rente au grand prieur de France, à la condition que le nombre des hospitalisés serait doublé, c'est-à-dire qu'on en logerait deux dans chaque chambre. Le contrat fut exécuté et, à partir de ce moment, la rue prit le nom qu'elle porte parce que ces pauvres bourgeois étaient francs, c'est-à-dire exempts de tous impôts (1).
1. Cette dénomination ne s'appliqua jusqu'en 1868 qu'à la partie de cette voie comprise entre les rues Payeune et Pavée et la rue Vieille-du-Temple ; lés autres parties s'appelaient, à l'ouest, rue de Paradis ; à l'est, rues Neuve-Sainte-Gatherine et de l'Echarpe.
Sources: Martin, Alexis. Une Visite à Paris, la ville et ses promenades vues en quinze jours, page 156, 2e édition. Paris 1909-1910.
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Le Grand-Chantier

En remontant donc le cours des siècles et en s'arrêtant au douzième, on trouve dans Sauval (1) que les Templiers possédaient à l'endroit où fut plus tard bâti l'hôtel de Clisson une maison avec un vaste enclos, nommée le Grand-Chantier (2), et qu'ils y avaient établi des boucheries ; mais ni lui, ni aucun autre historien ne nous apprend ce qu'elle est devenue après la suppression de l'ordre du Temple, et par suite de ce silence, on peut présumer qu'elle fut comprise dans le séquestre des biens des chevaliers, puis appliquée à payer les frais de leur procès ou abandonnée aux frères de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem.

En 1371 seulement, le Grand-Chantier du Temple fut, suivant Saint-Foix, acheté par le connétable Clisson moyennant quatre mille livres dont le roi Charles V lui avait fait présent (3) ; — suivant Pasquier et Piganiol de La Force (4), il fut au contraire donné au connétable par les Parisiens, lorsqu'après leur révolte connue dans l'histoire sous le nom de Journée des Maillotins, « ils se virent réduits par son moyen à venir crier miséricorde au roi dans la cour du palais ; et en effet les M d'or couronnées qu'on a vues longtemps sur les murailles et les combles de cet hôtel faisaient connaître qu'on les avait ainsi peintes pour insulter aux Parisiens et leur reprocher leur faute. Elles indiquent aussi la raison pour laquelle sous Charles VI et même après, on nommait cet hôtel l'Hôtel de la Miséricorde. »

Saint-Foix réfute cette version, et son opinion paraît plus raisonnable.
L'hôtel de Clisson, dit-il, ne fut nommé Hôtel de la Miséricorde qu'en 1383, c'est-à-dire douze années après l'acquisition que le connétable en avait faite : et si ce dernier nom lui a été donné, c'est que les Parisiens allèrent y crier miséricorde, que Clisson intercéda pour eux et se mit dans la cour du palais aux genoux du roi pour obtenir leur grâce. Quant aux M d'or couronnées, ajoute-t-il, c'était un ornement militaire que les seigneurs mettaient sur les murs de leurs hôtels et qui figurait une espèce de coutelas appelé Misércorde, que les anciens chevaliers posaient sur la gorge de leurs ennemis, après les avoir terrassés.
Hôtel de Clisson

1. Antiquités de Paris.
2. Il existe encore aujourd'hui une rue qui porte ce nom, et qui occupe une partie de l'emplacement de l'ancien Grand-Chantier.
3. Essais historiques sur Paris.
4. Description de Paris.

Sources: Bonnefons. Les hôtels historiques de Paris : histoire, architecture. Page 5 et 6. Paris 1852.
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Commanderie de Villemoison

Commanderie de Villemoison
Département: Nièvre, Arrondissement et Canton: Cosne-Cours-sur-Loire - 58


Commanderie de Villemoison
Commanderie de Villemoison


— Autrefois ce fut une commanderie de Templiers, puis d'Hospitaliers.
— Au XVIIIe siècle, ce n'était plus qu'une ferme de la Commanderie d'Auxerre.

Ses possessions sur Alligny se décomposaient
— 2 champs de 2 et 3 arpents (2 hectares 55 ares)
— 1 pré de 5 arpents 46 carreaux (2 hectares 78 ares)
— rapportant 330 livres.

Biens dépendant de la commanderie de Villemoison
Désignation des biens
— Terre. Les Ecueillics, 2 arpents.
— Terre La Courure, 3 arpents.
— Pré à Chollet, 6 arpents 46.

Mise à prix
— 600 livres
— 1.800 livres
— 5.000 livres

Dernière enchère
— 1.200 livres
— 7.000 livres
— 20.200 livres

Acquéreurs
— Louis Roblin
— Louis Roblin
— Louis Roblin

Date
— 24 Floréal an II = 1794
— 24 Floréal an II = 1794
— 24 Floréal an II = 1794

Valeur approximative en 1794 de ces biens
— 1.000 franc l'arpent
— 1.000 franc l'arpent
— 3.000 franc l'arpent.

Pour la commanderie
— 5 arpents de bois
— 5 arpents 46 carreaux de prés
Estimation: 7.400 livres.
Prix de vente: 28.400 livres
Valeur approximative en 1794 : 20.138 francs
Le 18 germinal an III (7 avril 1795), il fut décrété que la livre se nommerait désormais « franc » Le poids des pièces fut défini le 15 août 1795, la pièce d'un franc en argent devant peser cinq grammes.
Sources: Mémoires de la Société académique du Nivernais, page 102. Nevers MDCCCCIII
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Divers lectures d'actes dans le cartulaire de Vaour

Vers 1185, Bernard Abauzits, commandeur des Templiers de Castres et de Mairessin (Mairessi), baille à cens la terre de Bieule au prix de 48 sous melgoriens et de 3 setiers de mil (2).

On pourrait objecter que les éditeurs du Cartulaire des Templiers de Vaour ont mal lu ; mais l'objection est sans valeur pour ceux qui connaissent la science et la conscience de MM. Portal et Gabié, tous deux sortis de l'Ecole des Chartes et les érudits les plus connus de l'Albigeois.

2. « Notum sit quen Bernatz Abauzits, que era coramendaire de la maio de Castras et de Mairessin (Mairessi) ... teaiz de peinz de XLVIIj sol de melg, tota la terra de Biule, dels vallalz en fora, que fo d'en Amein Cinfre, d'en Hugo del Broil, et de IIj sestiers de mil ; de tot aquest aver sobredig se tenc per pagatz Ug del Broil dels fraires del Temple. »
Sources: Cartulaire des Templiers de Vaour, page 80, édité par MM. Charles Portal et Edition Cabié, dans les Archives historiques de l'Albigeois que publie la Sociélé des Sciences, Arts et Belles-Lettres du Tarn. Congrès national des sociétés savantes, page 157. Paris MDCCCC.
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(73) — [Vers 1183]. — Bernard Abauzit, commandeur de Castres et de Saint-Laurent de Maynet, libère d'un gage de 49 sous de Melgueil le domaine de Bioule provenant d'Amiel Cincfre et possédé par Uc del Breil qui reçoit 3 setiers de maïs (je pense qu'il faut lire mil)

Notum sit qu'en Bernatz Abauzitz, que era comandaire de la maio de Castras et de Mairessin, ab cosseil delz autres fraires que aqui permaino, traiz de peinz de XLVIIII sols de melg, tota la terra de Biule, delz vallatz en fora, que fo d'en Ameil Cinfre, d'en Ugo del Broil ; et de III sesters do mil de tot aquest aver sobredig se tenc per pagatz Ug del Broil delz fraires del Temple. E, se li fraire del Temple avio contrast d'aquest peingz sobredig, Ugo del Broil lor ne mandec leal guirentia de totz homes et de totas femenas a dreig.
Sign. Bernat lo capella et Bernat Arnal et P. Durant et P. de la Casa et Bertran Forner.
Sources: Cartulaire du Temple de Vaour

M. Du Bourg Antoine

1182. Cession par Etienne, Prieur de Saint-Antonin, et tous les chanoines de son couvent, à l'Ordre du Temple des églises de Castras, de Mairessi et de Montricoux.
Sources: Du Bourg, Antoine. Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Toulouse 1883.
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Ville de Montricoux

Les diverses pièces du Cartulaire des Templiers de Vaour relatifs à Montricoux, nous montrent que cinq églises existaient au XIIe siècle sur l'étendue actuelle de la commune.
Outre l'église Saint-pierre, il faut ajouter la chapelle de Saint-Félix devenue l'église de Saint-Laurent de Mairessi, puis de Maynet, l'église de Saint-Géniés qui a disparu depuis la révolution après le rattachement de ce territoire à la commune de Montricoux, l'église de Saint-Benoît de Castres dont la construction est antérieure à l'an mille, aujourd'hui désaffectée est privée. Le culte y fut célébré jusqu'à la Révolution et un pèlerinage avait lieu tout les ans pour implorer la guérison des enfants malades, il se poursuivit jusqu'au XIXe siècle.
La cinquième église était située au lieu dit Bourbou, et dédiée vraisemblablement à Sainte-Madeleine. Il n'en reste aujourd'hui qu'un pan de mur dont l'appareillage de certaines assises à feuilles de fougère caractérise l'époque mérovingienne. Le lieu où elle se trouve était nommé « la Madeleine » au XIe siècle et à la fin du XIXe siècle, tout comme pour Saint-Géniès, dans un champ où devait être le cimetière de la paroisse, les labours faisaient souvent découvrir des restes humains.
Sources: Ville de Montricoux

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Bornes de territoire commanderie de Culhat et La Fouillouse

Bornes de territoire commanderie de Culhat et La Fouillouse
Département: Puy-de-Dôme, Arrondissement: Thiers, Canton: Lezoux, Commune: Culhat - 63


Commanderie de Culhat et La Fouillouse
Bornes de territoire commanderie de Culhat et La Fouillouse


C'est une fonction semblable que remplissait la croix de Morand, au Nord du col de Dyane, le long de l'ancienne route royale, à la limite actuelle des cantons de Besse, Rochefort-Montagne et Saint-Amand-Tallende. Cette croix, timbrée de fleurs de lys, a malheureusement disparu il y a plusieurs années; seul en subsiste le socle.

Pour un seul autre bornage du département du Puy-de-Dôme, nous avons pu, grâce aux notes manuscrites de l'abbé Adam (1), retrouver, sinon la date de leur plantation, du moins la date d'une reconnaissance des limites qu'elles marquaient le 26 avril 1477, ainsi qu'en fait foi la relation suivante : « Frère Thibaud de Cilloy, commandeur de la Fouillouse (2) et seigneur dudit lieu de Culhat, Géraud Montlison, Durant Salvagnat, Vincent Estavoy et Mathieu des Champs, déclarent à Hugues de Bonnefont, licencié en droit élu pour arbitre du comte de Boulogne et d'Auvergne, seigneur de la Tour, de Montgacon et de Joze, et à un autre homme de loi représentant le Grand Prieur d'Auvergne de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, que les limites des justices et pâturages desdits lieux de Joze et de Culhat sont à une borne de piarre posée à un terme qui est au bout de la terre qui fut de Marcel Berchonnet »
1. Notes manuscrites inédites, qui nous ont été aimablement communiquées par M. Charles Calemard, premier président honoraire de la Cour d'appel de Riom.

2. « La commanderie des Templiers était située en un lieu qui forme aujourd'hui le village de Fouillouse. Ce n'est qu'après la suppression de l'Ordre dont les biens de Culhat furent attribués à la commanderie de Gerzat, de l'ordre de Malte, que les nouveaux venus abandonnèrent le château fortifié de Fouillouse et établirent leur nouvel établissement tout contre l'église de Culhat, qui avait été édifiée par leurs devanciers. Les Templiers étaient donc seigneurs de Culhat, mais le lieu de Fouillouse était devenu de la haute justice des Montboissier, marquis de Pont-du-Château » (notes de M. l'abbé Adam). [Il est à noter que les Montboissier ne se substituèrent aux Beaufort-Canillac qu'à partir de 1511.]


« De leur côté, les consuls de Joze, Jean Acgne, Bérauld Mathieu, Jehan Bayard et Antoine Tarteyre, disent que les limitations de la justice de Joze et de celle de Culhat commencent depuis une borne de piarre assise au torral appelé vieil Allier, laquelle fait aussi limite entre les justices de Monseigneur le comte de Boulogne et M. de Canilhac, hauts justiciers, le premier de Joze et le second de la Fouillouse. »

Deux bornes en lave andésite, proches du C.D. 110, à 200 mètres environ à l'Est de Joze, témoignent encore de ces limites : l'une, de 1 mètre de haut et de 0,10 X 0,40 mètre de section, dont les écus paraissent avoir été martelés, se dresse en bordure de la route au lieu-dit « Les Charbonnières », l'autre, haute de 0,40 mètre, d'une section de 0,34 x 0,13 mètre, présentant, sur l'une de ses faces, l'écu fort bien conservé, écartelé de la croix de l'Ordre de Malte, est placée au sommet d'un tertre, à 50 mètres à l'Est de la précédente. L'examen de l'ancien plan cadastral ainsi que des témoignages recueillis sur place laissent supposer qu'une troisième borne devait exister (ou existe peut-être encore?) à 200 mètres environ au Nord des deux autres, également en limite des communes de Culhat et de Joze.
Borne en limite des communes de Joze et de Culhat, présentant l'écu écartelé de la croix de l'Ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem.

Borne dressée à la jonction des communes de Joze, Entraigues et Saint-Laure, portant l'inscription « DIXME DU CHAPITRE DE CHAMALIÈRES. »
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Sources: Actes du 88e Congrès national des sociétés savantes, Clermont-Ferrand 1963. Section d'archéologie. Clermont-Ferrand 1963. Paris 1965.
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Bornes toulousaines à la croix de Malte

Bornes toulousaines à la croix de Malte
Département: Haute-Garonne, Arrondissement et Canton: Toulouse, Commune: Ramonville-Saint-Agne - 31


Bornes toulousaines à la croix de Malte
Localisation: Bornes toulousaines à la croix de Malte


Sur le territoire du domaine du Palays, situé à l'extrémité sud-est de la commune de Toulouse, en bordure des limites de Ramonville, ont été recueillies cinq bornes de pierre, au sommet de forme arrondie, portant sur une face la croix de Malte (1).
1. Dimension des bornes : 42 cm de hauteur hors sol ; 31 cm de largeur ; 23 cm d'épaisseur.

Comme la localité du Palays n'est nulle part mentionnée parmi les possessions des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem ou de l'ordre du Temple (2), j'ai essayé de retrouver des traces historiques susceptibles de confirmer et d'étayer le témoignable de ces vestiges archéologiques.
2. Ni Du Bourg (Histoire du grand-prieure de Toulouse), ni L. Dutil (La Haute-Garonne et sa région) ne parlent de ce lieu.

Au cours de recherches effectuées dans le Fonds de Malte des Archives Départementales de la Haute-Garonne j'ai finalement rencontré dans la liasse 57 (commanderie de Toulouse) un document non daté, mais antérieur au XVIIe siècle, intitulé plus tard Mémoire des fiefs de Lespinet. Ce texte énumère quelques actes parmi lesquels il est question en 1462 et en 1520 de la borde del Palais. Dans la même liasse un croquis du XVIIIe siècle donne le plan sommaire de la meterie du palais ainsi que du chemin alan au palais.

Par ailleurs, comme Du Bourg indique que L'Espinet était, avant le XIVe siècle, un membre de la commanderie des Templiers de Toulouse, il est probable que l'actuel domaine de Palays appartenait primitivement au temporel de l'ordre du Temple et qu'il passa par la suite aux mains des Hospitaliers.
Sources: L'Auta : que bufo un cop cado més : organe de la société les Toulousains de Toulouse et amis du vieux Toulouse, page 183. Toulouse 1977.
Bnf

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Sur la rose de Provins au XIVe siècle

L'on a peu de renseignements sur les commencements de la culture à Provins de la rose dite de Provins (rosa gallica). La tradition veut que le plant en ait été importé d'Orient par Thibaut le Chansonnier. Dès le XIVe siècle, cette rose règne sans rivale aux foires de Champagne, les grands marchés d'alors ; on la vend sous forme de conserves, et nous la voyons figurer parmi les présents offerts par l'échevinage aux personnes de haute distinction de passage à Provins.

La consommation qui s'en faisait à cette époque suppose une production abondante, des roseraies assez étendues. Les deux fragments de textes que je publie, extraits du censier de l'ancienne Commanderie du Temple, rédigé en 1385 et 1386, permettent d'imaginer en quel endroit s'était pour ainsi dire cantonnée la culture des rosés : au Clos Platel, lieu dit de Fontaine-Riante, parmi les pampres et les sarments de la Commanderie du Val de Provins.

Ce jardin embaumé couvrait près de deux arpents, et peut-être conviendrait-il d'en faire remonter la création au temps des Templiers.

Voici les textes :
« Les hoirs feu Jehan de Tournecy pour
demi arpent de rosiers qui fut de ... (1)
seans en Clos Platel, tenant d'une part ...
à ... (2) et d'autre à (3) ... obole. »
Archives nationales, S 5164, liasse 35, n° I

« Item pour moitié de V quartiers de
rosiers seans en Clos Platel et furent feu
Jehan Salaut et naguière à Garnier le
Doien ; de qui il les chues ne savons
cornant ..... V. S. »
(1, 2, 3). — Ces blancs existent sur le manuscrit.
Archives nationales, S 5164, liasse 35, n° 2 Victor Carrière. Page 3.

M. l'abbé Carrière, dans sa lettre du 17 janvier, ajoute ce propos : donner à la Société la primeur d'un article qu'il vient de terminer sur les Templiers de Provins et le Procès du Temple.
La Société accueillera avec reconnaissance le travail que nous annonce M. l'abbé Carrière, sur les Templiers qui ont joué un rôle important dans notre région.

M. le Président rappelle que la Commanderie des Templiers était située rue Sainte-Croix ; ils possédaient un établissement rue de la Table-Ronde et un autre très important à La Croix-en-Brie, et qu'à Rampillon on peut voir encore accolée au portail, à gauche, une énorme tour qui porte le nom de Tour des Templiers, bien antérieure à la construction de l'église, et qui conserve dans les salles des vestiges de fresques paraissant avoir servi aux épreuves morales imposées aux chevaliers néophytes.
Sources: Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie de l'arrondissement de Provins, page 3, 4. Provins 1914.
Bnf

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