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Procès des Templiers, Jules Michelet, Lavocat, Trudon-des-Ormes, Templiers par région

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    Les biens du Temple

    Philippe-le-BelVoilà ce qu'était Philippe le Bel, sa descendance et sa famille: Envieux, voleurs, avares, cupides, meurtriers.
    Je veux remette, les choses en places: Il est vrai que les Templiers avaient des droits octroyés par les papes, ces droits étaient considérables et ils entendaient, les faire respecter. Pour ce faire, ils allaient de procès en procès avec leurs voisins propriétaires, qu'ils soient nobles, religieux ou simple citoyen. C'est à mon avis une faute majeure, ils étaient devenus plus des financiers en cette fin du XIIIe et le début du XIVe siècle, que des moines soldats.

    La fortune qu'ils amassaient devenait de plus en plus conséquente, du fait, qu'ils n'avaient plus à entretenir d'armées en Terre-Sainte. Il est évident, que cette fortune fit de nombreux envieux et le premier d'entre eux Philippe le Bel. Il a été dit par les Hospitaliers, et je ne crois pas qu'ils l'ont dit en mal, lorsque que le Grand Maître de l'Ordre du Temple, c'est installé au Temple de Paris, après la perte de la Terre-Sainte, les dépenses d'entretien de cette commanderie Mère étaient considérables. Mais, les revenus de cette maison Mère l'étaient encore plus:
    vraisemblablement au alentours de 8 millions de livres, ce qui équivaudrait de nos jours à près de 120 millions de Francs.
    Cette commanderie et ses dépendances, étaient de 1 tiers de la surface de la citée.
    Il est sur, que le Temple faisait peur, de par sa puissance financière et non pas par sa puissance militaire, il ne recrutait plus ou presque plus de chevaliers combattants pour la Terre-Sainte, plus de châteaux à entretenir, plus de soldats à former. Les commanderies, elles continuaient à envoyer leurs bénéfices au Temple de Paris, ce « trésor » à excité les convoitises.
    D'autre part, s'ils avaient été arrêtés avec leur fortune au Temple de Paris, cela se serait su, et là, tout reste à prouver.
    Il est une certitude cependant, dès leurs arrestations, le roi à fait mettre sous séquestres tous les biens des Templiers, il en donna l'administration à ses officiers, baillis ou prévûts de provinces.
    Clément V réclama contre cette mesure qui portait atteinte aux droits et prérogatives de l'autorité ecclésiastique. En effet, les Templiers étant un Ordre religieux, leurs biens ne pouvaient être valablement séquestrés qu'entre les mains des évêques.
    Philippe le Bel ne tint aucun compte de cette réclamation, et continua de laisser à ses officiers la garde et l'administration des biens du Temple. C'était un moyen habile pour tâcher de s'en ménager plus tard la possession définitive. Son but, récupérer tous ces biens à son profit, et pas du tout au profit de la France.
    Mais, le pire dans tout ceci, le détournement, le vol, les acquisitions frauduleuses, n'ont pas été qu'une simple petite affaire.

    Par exemple: la commanderie de Choisy-le-Temple a été spoliée de 900 arpents de terres, d'autres ont pris dispositions des biens dont ils avaient la charge. Un bailli de Brie a même été jusqu'à donner en dot à sa fille d'une commanderie entière.
    Et, le plus terrible, fut la fermeture des grandes maisons, des églises qui avaient été dépouillées de leurs objets de cultes, meubles et ornements revendu à de vils prix.
    Les engins d'exploitations agricoles ont eux aussi été volés et revendu. De plus, les terres n'étaient plus cultivées, les fermes et exploitations en tous genres ont été affermés dans des conditions lamentables, bien en dessous de leurs réelles valeurs, et les occupants soit ne payaient pas, soit n'étaient pas capables de s'en occuper. De telle sorte, que les domaines, jadis si prospères, sont presque tout tombés en jachères, maisons non entretenues, terres redevenues arables.
    Mais les faibles revenus des ses commanderies arrivaient tout de même en possession du roi, il s'est bien gardé d'en faire mention lors de la remisent des biens restants entre les mains des Hospitaliers en 1311.
    C'est le concile de Vienne qui le notifiait au roi, on peut comprendre là, son amertume, son plan était tombé à l'eau.
    Non pas satisfait de ces vols, il posa ses conditions au Grand-Prieur Hospitalier de France, Simon le Rat.

     

    Ces conditions étaient au nombre de trois

    La première : Le remboursement des frais occasionnés par le procès des Templiers.
    La deuxième: Il réclamait une somme de 200 000 petits tournois, qu'il prétendait avoir en dépût au Temple de Paris.
    « Le Grand-Prieur, aurait du lui faire remarquer, qu'il devait déjà 500 000 livres aux Templiers, qu'il avait emprunté pour payer la dot de sa soeur ».
    La troisième, pas la moindre: Tout l'argent reçu durant les cinq années ou les hommes du roi ont géré les biens du Temple. Il demandait tout simplement que ses sommes, ses propriétés volées par lui, ses enfants, ses officiers, ses baillis, ses prévûts, et autres évêques, un certificat d'indemnités, que toutes ses spoliations, ses malversations, ses détournements ne puissent jamais faire l'objet d'aucun procès dans l'avenir. Le Grand-Prieur de France, ne pouvait pas s'opposer à ces demandent, aussi malhonnêtes fussent-elles. Il devait les accepter ou tout refuser en bloc. Pauvres chevaliers Hospitaliers, alors que le Grand-Prieur, allait signer, voilà t'il pas que ce roi félon meurt.

     

    La descendance

    Sa digne progéniture, Philippe le Hutin, nouveau roi, fait rédigé un autre acte, le 14 février 1315:
    Les Hospitaliers s'engagent à payer 260 000 petits tournois, dont 200 000 en restitution du dépût qui se trouvait au Temple, et 60 000 pour les frais du procès des Templiers. Et, exigeait, que le feu roi Philippe le Bel et son successeur, lui-même donc, soit entièrement dégagé de tout procès ou autres plaintes provenant des sommes d'argent ou des biens du Temple qu'ils avaient pu toucher. Voici, en quelques mots cette déclaration: « Nous quittons, délaissons et octroyons à mon seigneur le roi, tout ce qui a été reçu et levé en quelque manière que ce soit par les gens du roi Philippe, son père ou par les siens, des biens jadis du Temple, du jour ou les Templiers furent arrêtés, jusqu'à aujourd'hui, et que tout ce qu'ils avaient en leurs possessions leurs soit accordé pour leurs usages et leurs profits »
    Et comme si cela ne suffisait pas, Louis le Hutin demanda que, pour le mobilier de certaines églises qui n'avait pas été vendu, il lui en reviendrait les deux tiers de la valeur, comme il profiterait dans les mêmes proportions des sommes qui restaient dues aux Templiers, au fur et à mesure que les Hospitaliers en feraient le recouvrement.

     

    Tout continue

    Les problèmes des Hospitaliers étaient loin d'être terminés. Oui, comme un malheur n'arrive jamais seul, Louis le Hutin étant venu à mourir quelque temps après, ce ne fut pas sans surprise que l'on vit Philippe le Long, son successeur, faire saisir les anciens biens du Temple, parce que les Hospitaliers étaient en retard de payer ce qu'ils devaient par leur engagement du 14 février 1315.
    Un pareil procédé de la part du Roi excita un blâme général. Philippe le Long devait connaître la position des chevaliers de l'Hûpital. Il savait qu'ils venaient de prendre Rhodes et que, pour s'établir et se fortifier dans cette île, il leur avait coûté beaucoup d'argent.
    D'un autre cûté, la prise de possession des biens des Templiers, les réparations qu'il avait fallu faire aux fermes et aux nombreuses chapelles ou églises qui en dépendaient, leur avaient occasionné des dépenses considérables. Après tout, il n'y avait pas assez de temps qu'ils jouissaient de leur nouvelle fortune, pour qu'ils aient pu en retirer déjà de quoi payer leurs dettes.
    Cependant, il fallait aviser au moyen d'obtenir du Roi la mainlevée de sa saisie. Pour cela ils ont eut recours à un emprunt, et on offrit à Philippe le Long le remboursement d'une grande partie des sommes exigibles, ce qu'il accepta en remettant les Hospitaliers en possession de leurs biens par ses lettres patentes du 5 mai 1317.

     

    Tout continue encore ...

    Et cela continu, pauvres chevaliers Hospitaliers, qu'avaient-ils fait à Dieu pour mériter cela ?
    Philippe le Long succéda Charles IV, qui voulut en finir avec les Hospitaliers pour ce qu'ils redevaient encore au Trésor royal. Nous étions alors en 1325. Le Roi leur proposa de les tenir quittes et libérés de toutes leurs obligations, s'ils consentaient à lui constituer sur sa tête et sur celle de Mahaut de Saint-Pol, sa femme, une rente annuelle et viagère de douze cents petits tournois.
    Les chevaliers de l'Hûpital acceptèrent cette proposition ; et pour assurer le service de cette rente, ils déléguèrent au Roi et à la Reine les revenus de plusieurs commanderies, au nombre desquelles nous trouvons dans le Grand-Prieuré de France, celles de Sennevieves et de Beauvais-en-Gâtinais.
    Dans toutes les négociations qui précédèrent ou suivirent la remise des biens du Temple aux Hospitaliers, Philippe-le-Bel et ses successeurs se montrèrent durs et impitoyables envers eux.

     

    Tout ça parce qu'ils n'ont pu s'emparer des biens du Temple

    On y voit percer la jalousie ou un dépit mal déguisé de n'avoir pu s'emparer d'un héritage qu'ils convoitaient depuis longtemps.
    Ils ne pouvaient pardonner aux chevaliers de l'Hûpital la faveur que le concile de Vienne leur avait accordée et ils voulurent la leur faire payer au prix de bien des vexations et des sacrifices.

    Philippe et les Templiers

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